Né à Naples en 1881, Fortunino Matania est sans doute l'un des plus grands maîtres du dessin en noir et blanc. Précoce, il réalise ses premiers dessins aboutis et achevés à neuf ans et à onze, il expose pour la première fois à l'Académie de Naples. Fils d'artiste, dès ses 14 ans, il aide son père dans le studio de dessin de ce dernier, réalisant couvertures et illustrations.
A 20 ans, il s'installe et travaille à Paris puis reçoit d'importantes commandes de la famille royale britannique.
C'est en 1904 qu'il est engagé par
The Sphere, un hebdomadaire illustré avec lequel il entretiendra une collaboration fructueuse durant de longues années. Lors de la Première Guerre Mondiale, il devient un artiste de guerre, présent sur le front, ses illustrations bluffantes de réalisme, prises sur le vif, lui valant critiques enthousiastes et admiration, véritables reportages en direct de la vie dans les tranchées. Batailles, moments de fraternisation, soins aux blessés, pauses dans les combats... Autant de moments que l'artiste rend avec une intensité incroyable.
Mais c'est après la guerre qu'il connaît sa période artistique la plus prolifique, se spécialisant dans les illustrations historiques. Moyen Age, Egypte, Grèce et Rome antique, mythes bibliques... L'artiste donne libre cours à son talent, immense. Il est ainsi recommandé par Hollywood au réalisateur Cecil B. DeMille qui a déjà en tête
Les dix commandements et en 1933, il accepte d'illustrer le cycle de
La princesse de Mars, d'Edgar Rice Burroughs. Certes, il glisse toujours dans le lot une ou deux beautés dénudées mais il reconnaîtra que "c'était ce que les lecteurs voulaient. Quand je n'en mettais pas, je recevais une lettre de l'éditeur ou des lecteurs me demandant pourquoi..."
Il ne cessera plus de connaître le succès jusqu'à sa mort, en 1963.
La mort de Cléopâtre
(Image : pinterest.com)
Rosamund captive devant le roi des Lombards
(Image : comicartfans.com)
Ceux qui vont mourir
(Image : abebooks.com)
(Image : pinterest.fr)
The princess of Mars
(Image : pinterest.fr)
La procession du carnaval à la cour de Louis XIV
(Image : pinterest.es)
Maître du crayon et de l'encre, il atteint un réalisme époustouflant, presque photographique :
Les ouvrières de la fabrique d'obus
(Image : blog.maryevans.com)
Un médecin militaire soigne une femme soldat
(Image : artuk.org)
Le facteur français sur le front
(Image : pinterest.dk )
La bataille de Loos en 1915
(Image : pinterest.fr)
Brancardiers sous le feu
(Image : abbottandholder-thelist.co.uk)
Il utilise parfois la couleur, comme ici, avec une de ses toiles les plus émouvantes, l'adieu d'un soldat à sa fidèle monture blessée à mort :
Adieu mon vieil ami
(Image : imgur.com)
ou encore :
Le dernier message
(Image : artuk.org )