LES FILMS CATASTROPHE

Accrochez-vous ! La fin est là, toute proche.
Furieusement à la mode dans les années 1970, ils témoignent alors des angoisses et questionnements de cette décennie, loin de l'insouciance du Disco et du Peace and Love.

Le schéma reste souvent le même avec dans un premier temps la présentation des personnages, leurs relations, les lieux… Puis la menace qui monte, insidieuse, souvent ignorée des protagonistes mais qui commence à stresser le spectateur qui, aidé par une musique appropriée, la voit venir lui. La catastrophe arrive enfin, l'occasion de scènes impressionnantes le plus souvent et après, c'est une radiographie de l'espèce humaine avec les braves, les héros, ceux qui se sacrifient pour les autres mais aussi les salauds, les égoïstes, les fumiers… Pour finir généralement sur le petit groupe de survivants qui, au prix de mille épreuves, va réussir à s'en sortir.

Du sommet du genre, La tour infernale à Tower, son remake coréen de 2013, du naufrage du Titanic à celui du Poséidon en passant par Tremblement de terre et Airport, il va falloir s'en sortir. Naufrages, séismes, incendie gigantesque, crash aérien, tornades et Tsunami, pandémie, fin du monde… Ferez-vous partie des survivants ?
Les films catastrophe, des plus flippants et prenants aux blockbusters bourrés de numérique et souvent de scènes grotesques, on en parle donc ici.

Tiens, il y a quelques mois, j'ai déterré un DVD que j'avais depuis plus de 10 ans : Deep Impact, Mimi Leder (1998).


Sorti la même année qu'Armageddon et avec un thème similaire, un astéroïde géocroiseur s'apprête à décimer toute vie sur terre. Sans Bruce Willis, mais avec Robert Duvall, Elijah Wood, Vanessa Redgrave, Morgan Freeman dans le rôle du président (un président noir, donc) et Jon Favreau  pour les acteurs et actrices connues.

Mais un traitement très différent. Bon, au début, le film a tendance à brouiller les pistes. Un accident de voiture, puis une journaliste qui enquête sur un scandale conjugal d'un secrétaire d’État et qui se fait coincer les services secrets. Après, ça se structure un peu autour de deux axes : la mission spatiale et la préparation sur Terre.

La mission spatiale avance trop vite ; on s'aperçoit assez tôt que ce n'est pas le thème principal. Il faut donc regarder ce qui se passe sur Terre. Le gouvernement a préparé des abris souterrains pour survivre au tsunami et à l'hiver d'impact, mais il n'y aura pas de place pour tout le monde. Fuir, se disputer, se séparer, se retrouver, piller, aider, se sacrifier… La comédie humaine dans toute sa splendeur.

Bon, c'est quand même pas un film démentiel et il a des défauts, mais c'est une agréable surprise, ça mérite de passer 2 h devant.

Tiens, ça m'a donné envie de voir Meteor (Ronald Neame, 1979) avec Sean Connery, Nathalie Wood, Martin Landau et Henry Fonda. Qui semble plus tenir du nanard.

San Andreas ne repose que sur les effets spéciaux et le numérique. T'enlève ça, il n'y a plus rien. C'est même plus du film catastrophe, c'est du divertissement. C'est bien ça le problème avec ce genre, c'est que le numérique permet aujourd'hui des scènes de catastrophe impressionnantes, que les réalisateurs misent tout là-dessus et évacuent tout le reste.
Alors OK, on a un paquebot projeté en pleine ville et le Golden Gate Bridge qui s'effondre, c'est très impressionnant mais c'est tout. Le sauvetage d'Emma par son ex-mari bodybuildé en hélico sur le toit de l'immeuble ne m'a fait frissonner ou palpiter à aucun moment. Et bien sûr, la scène du barrage avec l'inévitable gamine qui reste en arrière en chialant tout ce qu'elle peut, le brave type qui va la sauver et qui sera emporté mais mourra en héros avec la satisfaction du devoir accompli...
L'un des pires pour moi, c'est 2012, avec une scène de séisme grotesque, tellement énorme que c'est pas crédible, juste loufoque, avec la fissure qui poursuit la bagnole de ceux qui tentent de fuir, bagnole qui louvoie entre les tours qui tombent, les ponts qui s'effondrent, les voitures et les trains qui s'envolent...

Pour moi le maître étalon la référence en matière de film catastrophe c'est la tour infernale.

Casting de fou, suspense haletant, ambiance oppressante, dramaturgie incroyable, héroisme total. Bref tous les ingrédients sont réunis pour en faire une grand film et un film catastrophe génial.

C'est pour moi LE film catastrophe par excellence, et l'un des meilleurs films des années 70.

Un grand classique tout simplement. Souvent imité, jamais égalé.

Je pense que c'est effectivement le modèle du genre, inégalé.
J'ai bien aimé son remake coréen de 2013, Tower, bien que je m'attendais à mieux de la part d'un cinéma aussi brut et souvent noir. Je ferai un petit topo sur ce film prochainement.

Hum, j'ai du en voir une poignée, pas plus...

"Alerte" de Wolfgang Petersen (1995), un film redevenu d'actualité ces derniers temps...


Revoir la scène de la mise en quarantaine de la ville infectée quand on est en confinement, ça fait drôle quand même...

Sorti en 2012, c'est de toute évidence le remake de La tour infernale à la sauce coréenne.

Une double tour de verre futuriste qui voit se bousculer, en cette fin d'année, des invités triés sur le volet pour une soirée fastueuse. Le maître des lieux a mis les petits plats dans les grands, allant jusqu'à faire évoluer des hélicoptères qui vont larguer sur le bâtiment de la neige artificielle. Un réveillon grande classe donc. Jusqu'au moment où un des hélicoptères percute la façade de l'une des tours, provoquant un formidable incendie que le système de sécurité se révèle très vite incapable de maîtriser.

Efficace, le film bénéficie d'effets numériques bien dosés, on a vraiment l'impression que ces deux tours de verre et d'acier imposantes, reliées par une passerelle de verre, existent. Certes, il faut attendre 30 minutes pour que l'action débute vraiment mais c'est la règle, il faut bien présenter les personnages. Et c'est là que le bât blesse…
Alors OK, ça fait partie du genre, on a droit à toute la galerie des clichés : les gentils, les salauds, les pauvres types perdus dans ce merdier et qui tentent de s'en sortir, la gamine qui chiale, le couple de petits vieux mariés depuis des décennies, la femme enceinte, le pompier héroïque… Normal me direz-vous. Certes, mais quand on connait l'audace et le côté novateur du cinéma coréen, ben justement, on s'attendait peut-être à autre chose. On a droit également à un certain manichéisme entre riches cyniques et insouciants et pauvres travailleurs bien gentils, un petit côté "lutte des classes" à la mode en ce moment dans le cinéma coréen, voir Parasite.
Autre gros bémol, un certain humour, des gags, des gamelles, dont on se demande ce que ça vient foutre dans un film catastrophe… Le tout renforcé par des acteurs qui surjouent, entre la gamine qui chiale et hurle tout ce qu'elle peut, le type qui braille et trépigne comme un hystérique… Trop souvent, ça gueule, ça hurle, ça braille, ça gesticule et ça grimace, et certaines scènes en deviennent grotesques. Là, on est loin du casting éblouissant de La tour infernale.

Il n'empêche : entre La tour infernale et Backdraft, The tower reste un film catastrophe efficace, majoritairement crédible et solide. On a vraiment l'impression d'y être, certaines scènes comme celle de la passerelle de verre sont flippantes et au final, dès que ça démarre vraiment, on ne voit pas le temps passer. Soit dit en passant, on découvre également une société coréenne incroyablement occidentalisée, moderne et connectée (du moins dans les grandes métropoles) et qui n'a rien à envier aux pays les plus avancés d'Europe ou d'Occident. On pense toujours au Japon et à la Chine maintenant, on se rappelle avec ce film que le Pays du Matin Calme n'a rien à leur envier et est entrée de plein pied dans le XXIème siècle.

Bon, après le remake, autant revenir à l'original.
Réalisé en 1974 par John Guillermin et Irwin Allen, tiré de la fusion de deux romans, La tour infernale est resté la référence en matière de film catastrophe, malgré le temps écoulé. Il faut d'ailleurs noter que le film a bien vieilli et, en-dehors de l'esthétique de l'époque, reste toujours très crédible.

A San Francisco a lieu une soirée de gala pour l'inauguration d'une tour immense, plus haut building du monde. Parmi les invités de la luxueuse soirée, le maire et son épouse, le propriétaire du bâtiment, l'architecte, de nombreuses personnalités... Alors que la soirée bat son plein au 135ème étage, un incendie se déclare au 81ème, dû à du matériel au rabais, pour des raisons d'économie, en dépit des recommandations de l'architecte. Très vite, le feu gagne et embrase toute la tour, les pompiers tentent l'impossible pour évacuer les 300 invités.

Des moyens colossaux financièrement, ne serait-ce que pour s'offrir le casting le plus impressionnant de l'époque : Paul Newman (l'architecte), Steve Mc Queen (le chef des pompiers), Faye Dunaway, Fred Astaire, O.J Simson, Robert Wagner, Richard Chamberlain, Jennifer Jones...
Une pléiade d'acteurs et d'actrices qui connaissent leur job, des effets spéciaux remarquables et qui ont bien vieilli, un scénario haletant où se révèlent les ordures comme les héros, les actes de bravoure comme de désespoir, faisant d'un film catastrophe un drame sociologique. Un drame où l'on est scotché à son fauteuil, haletant, rivé aux péripéties endurées par les personnages... On ne sait quoi retenir de la qualité de l'ensemble.

Pour les scènes de la tour en flammes, on utilisa plusieurs maquettes de différentes tailles, seules les scènes où apparaissaient les acteurs étaient tournées en lieu réels. Newman et Mc Queen se payèrent le luxe d'effectuer eux-mêmes leurs cascades. Quant aux pompiers, ce furent ceux de San Francisco et Los Angeles dans leur propre rôle, ils sont d'ailleurs cités et remerciés au générique de fin.
A revoir sans se lasser.

Pour l'anecdote, le film inspira l'auteur Roderick Thorpe pour son roman Nothing lasts forever, roman qui inspira plus tard le film... Piège de cristal.

La référence absolue du genre, un casting royal, des rebondissements à foison, une grande dramaturgie, rarement un film catastrophe aura été aussi impactant et imposant.

Puis bon, voir dans un même film Paul Newman, Steve McQueen, William Holden, Fred Astaire ou encore Faye Dunaway ça laisse songeur.

Le film a été un grand succès, vieillissant très bien, à voir et à revoir.

Pour les deux romans ayant inspiré le film, il s'agit de The Tower de Richard Martin Stern et The Glass Inferno, de Thomas N. Scotia et Frank M. Robinson.
Les auteurs s'étaient inspirés des tours jumelles du World Trade Center, en construction à l'époque, imaginant les conséquences d'un incendie dans ce genre de bâtiment.

À la suite du succès de L'Aventure du Poséidon sorti en 1972, la Warner achète les droits de The Tower pour 390 000 dollars. Huit semaines plus tard, Irwin Allen de la 20th Century Fox achète ceux de The Glass Inferno pour 400 000 dollars. Pour éviter que les deux films n'entrent en compétition au box-office, les deux sociétés de production s'associent pour faire un film unique et payent chacune la moitié des coûts de production. Elles signent un contrat donnant à la Fox les recettes du film aux États-Unis et à la Warner celles provenant du reste du monde.

Le scénariste Stirling Silliphant fusionne les deux romans afin de créer le scénario du film. Le nom de l'immeuble, la « Tour de verre », est une combinaison des deux titres des romans.
(Wikipédia)