ADRIAN SMITH

Prodige du noir et blanc, maître d'une Heroic Fantasy sombre, âpre et violente, Adrian Smith (qui n'a rien à voir avec son homonyme guitariste d'Iron Maiden) se révèle comme jamais à travers des dessins époustouflants :





C'est bien sûr dans Cronicles of Hate qu'il laisse éclater tout son talent et sa maîtrise, sans informatique ni digital, à l'ancienne s'il vous plaît :



Roman graphique quasiment muet, fantastique BD et galerie de dessins époustouflants, ces chroniques de la haine livrent une Heroic Fantasy, une Dark Fantasy même, sombre, violente et primitive, dans un monde barbare où le soleil et le gel brûlent (Notre homme n'a pas illustré Warhammer pour rien).







Une fresque somptueuse au service d'une Fantasy barbare et violente, où Smith nous régale de portraits païens, de grandes scènes flamboyantes où l'on retrouve la minutie et le sens du détail incroyable d'un Jean-Claude Gal. Un roman graphique puissant et noir, sans concessions ni sentimentalisme, loin de la Fantasy fadasse et policée aux héros lisses et convenus. Et surtout, une fabuleuse leçon de dessin… Et comme notre artiste est un mec sympa, vous trouverez sur sa page Facebook toutes les planches de ses chroniques en libre accès, avec sa bénédiction. Que demande le peuple ?
Smith crée également en couleurs mais ces œuvres sont loin d'avoir l'impact, la force incroyable de ses dessins en noir et blanc.



La Fantasy comme je l'aime, avec des costumes, des parures, des décors incroyables, profondément originaux. Chaque personnage est unique, dans son physique, son caractère, son attitude, sa tenue… Les détails fourmillent, chaque planche, chaque dessin est un univers dans lequel on prend plaisir à déambuler. Pas de décors passe-partout, de personnages clonés, d'impression de déjà vu. Non, tout est garanti original, 100% dépaysant et différent.

J'avais acheté l'artbook (en couleur) d'Adrian Smith consacré à Bloodrage, qui était un jeu de plateau sur des clans vikings. Smith excelle aussi en couleur. Il est très fort pour mettre en avant le côté barbare et sauvage. J'ai revendu le jeu, mais j'ai gardé l'artbook, vraiment beau.
Sinon, Smith a illustré aussi 2 personnages en guest pour un autre jeu de plateau, le célèbre Zombicide.

Il a visiblement touché à pas mal de choses et d'univers, aussi bien dans le domaine du jeu que celui de l'illustration. Ses illustrations couleurs offrent le même côté sauvage et barbare mais elles ont moins d'impact que ses œuvres noir et blanc je trouve.

Après, Chronicles of Hate peut dérouter et ne pas plaire : c'est un roman graphique, muet, genre pas toujours facile à appréhender. Pour ma part, après l'avoir feuilleté, j'ai plus eu l'impression d'avoir regardé un artbook que d'avoir lu une histoire.

Oui, ça prend aux tripes je trouve.
Je retrouve chez lui la folie du détail et l'originalité de Jean-Claude Gal mais avec un côté barbare et violent que ce dernier n'a pas toujours, à mon humble avis. Ce genre d'artiste, c'est l'imagination au pouvoir. Et pas d'informatique, d'art digital et autres, juste une main et un crayon.
Son traitement de la lumière, notamment pour rendre l'aspect du métal, est à tomber :