CASINO, ROULETTE, BLACKJACK...

Avertissement : il ne s'agit aucunement ici de faire l'apologie ou/et la publicité des jeux d'argent ou des établissements ou cercles les pratiquant. Le but est de présenter, de façon ludique, les origines, l'histoire de ces jeux et lieux. Nous rappelons que les jeux d'argent sont interdits aux mineurs et que le jeu peut être à l'origine d'une véritable addiction.

C'est un univers feutré, luxueux souvent, qui traîne avec lui de nombreuses images : lieux somptueux, belles femmes en robe longue, cocktails et messieurs en smoking, soirées mondaines où Dame Fortune rôde entre les tables, une flûte de champagne à la main… Les casinos ont une longue histoire, des origines à James Bond y passant souvent une soirée dans quasiment tous ses films sans oublier certains joueurs célèbres comme Françoise Sagan qui, la nuit du 8 août 1958, gagne huit millions de francs en une soirée à Deauville…
Mesdames et Messieurs, rien ne va plus !




Les maisons de jeu sont vieilles comme le monde. Le mot casino nous vient d'Italie, de Venise plus particulièrement. On parlait aussi d'une redoute qui venait de l'italien "ridotto", un réduit. Les anglais mettent définitivement à la mode le terme casino à la fin du XVIIIème siècle, lorsque les gens fortunés faisaient leur tour d'Italie et passaient leurs soirées en ces lieux. Attention, en italien aujourd'hui, le terme argotique "casino" désigne un bordel…
Ces établissements connaissent des fortunes diverses selon les lieux car, à l'époque, le jeu est parfois interdit par la loi. C'était ainsi le cas en France, ce qui ne l'empêchait pas d'y proliférer. A Venise, les jeux d'argent étaient autorisés uniquement de jour et pendant le carnaval. Malgré les interdictions, malgré les foudres de l'Eglise, le jeu ne fît que croître, n'étant souvent interdit qu'en principe. On trouvait toutes sortes d'établissements, des plus pauvres où "les bancs servaient de lit à ceux qui avaient tout perdu" aux plus luxueux, qui offraient également savoureuses victuailles et parfois galante compagnie. Le tout était de se faire accepter par les bouledogues, chargés de refuser l'entrée aux gens suspectés d'aider la chance ou d'être trop jeunes pour se ruiner.


Tout un vocabulaire s'installe autour de cette activité. Voici apparaître "la banque", tenue par un banquier de jeu dont certains font une profession à temps plein. On parle pour un banquier de "tailler" au jeu. Un tricheur habile est un homme ayant "la main exquise". Dans certains lieux, on joue un jeu d'enfer, les mises sont vertigineuses. Certains, ayant tout perdu, signent des "reconnaissances de dette" ou se suicident. D'autres, plus habiles ou chanceux, font fortune en quelques soirées. A cette époque, on joue aux cartes majoritairement, par exemple au Pharaon, au Macao… Un ancêtre de la roulette fait son apparition, le Biribi, une sorte de loterie à choix multiples avec une grille et des cases numérotées sur lesquelles on plaçait ses mises. L'engouement pour le jeu est tel qu'une police des jeux est créée, de même qu'une tentative de réglementation, bien peu efficace. Pour être tranquilles, certains vont jouer dans les ambassades, Hôtel d'Angleterre, Hôtel de Venise, où la loi française ne s'applique pas. On joue jusque sous les lambris dorés de Versailles, surtout sous le règne de Marie-Antoinette, joueuse passionnée.


A la fin du XIXème siècle, les casinos proprement dit apparaissent, souvent en bord de mer ou dans les stations thermales. La villégiature à Biarritz, à Vichy, à Nice, à Monte Carlo, est furieusement à la mode, de nombreux établissements ouvrent leurs portes en ces régions. L'apparition, puis le développement du train qui dessert désormais Nice depuis Paris ne fait qu'amplifier le phénomène. L'imagerie du Casino telle que nous la connaissons, commence à prendre forme : établissements somptueux, soirées mondaines, aventuriers, séducteurs, femmes fatales et demi-mondaines, joueurs professionnels… On voit apparaître la "roulette" dont le succès ne s'est depuis jamais démenti, des termes comme "croupier", des expressions célèbres comme "Les jeux sont faits !" ou "Rien ne va plus !" Les premières légendes se mettent en place aussi, comme celle du promoteur immobilier et homme d'affaires François Blanc qui aurait négocié avec le diable pour obtenir les secrets de la roulette... Légende basée sur le fait que la somme de tous les numéros sur la roulette, de 1 à 36, est 666, qui est le nombre de la Bête. La roulette traverse l'océan et triomphe également dans les saloons du Far West, jusqu'à un certain Bugsy Siegel, mafieux américain qui sera en grande partie à l'origine de la fortune de Las Vegas dans les années 1940… Le casino évolue, se démocratise, on y adjoint souvent un grand hôtel, des spectacles, une thématique... Le cinéma s'empare lui aussi très vite du casino, de son imagerie et de son univers.


Les casinos ne doivent pas être confondus avec les cercles de jeux : ces derniers sont des associations loi 1901, régies par un décret de 1947, dont les excédents doivent alimenter des œuvres de charité ou de bienfaisance.
Tout au long de son histoire, l'univers des casinos a parfois traîné une réputation sulfureuse : argent facile, triche, corruption, parfois prostitution, blanchiment d'argent… Une autre image, plus glamour, s'est imposée aussi, surtout par le biais du cinéma, celle des soirées mondaines et des lieux chics avec belles femmes et beaux messieurs. Aujourd'hui, les casinos imposent toujours leur image, fantasmée ou non, de Macao à Atlantic City, de Monaco à Las Vegas et Sun City. L'apparition des jeux en ligne avec le développement du numérique, n'y a rien changé.



A quoi jouer dans un casino ? Aux fameuses machines à sous bien sûr. A l'incontournable roulette également. Mais pas que… Dans un casino, vous pourrez trouver :

Les jeux de bille
- La Roulette
- La Boule 200
- Le Multicolore

Les jeux de cartes
- Le Blackjack
- Le Pok 21
- Le Texas Hold'em
- Le Baccara
- Le Trente et Quarante
- Le Président
- Le Punto Banco

Les jeux de dés
- Le Craps
- Le Sic Bo
- Le Yam's

Aux USA, on peut parier sur les courses de chevaux ou les grands évènements sportifs au sein des casinos.
La dépendance au jeu peut devenir une véritable addiction, nommée "jeu pathologique". Dans certains établissements, on trouve des employés spécialement formés pour prendre les accros en charge, les conseiller ou les aider à se contrôler ou à décrocher. Certains joueurs/joueuses en viennent à se faire interdire de casino.

Expérience très désagréable.
Il y a longtemps, aux USA, un passage à Las Vegas avec mon ami d'enfance pendant les vacances, "pour voir". Je n'avais jamais mis les pieds dans un casino de ma vie. Amusé, curieux, j'ai acheté quelques jetons et me suis installé devant une machine à sous, ne sachant même pas comment ça fonctionnait. Une dame obligeante, assise à la machine voisine, me montre. Je mets mon premier jeton.
C'est mon ami qui a dû littéralement me prendre par le cou et me faire sortir… Il m'avait laissé, quand il est revenu, j'étais déjà allé retirer de l'argent à trois reprises pour racheter des jetons. Il ne m'a pas reconnu ce jour là alors qu'il me connaît par cœur et moi-même, une fois dehors, je me suis demandé ce qui s'était passé. C'est ainsi que j'ai découvert que j'avais le démon du jeu pour dire ça comme ça.

C'est très troublant, dérangeant même. On découvre d'un coup, par hasard, une partie de soi-même qu'on ignorait totalement. Et encore, il ne s'agissait que de machines à sous, pas de roulette ou de blackjack…
Depuis, il m'arrive encore d'aller passer un moment (c'est rare quand-même) devant les machines à sous d'un casino. Mais je ne prends qu'une certaine somme en liquide avec moi et je laisse impérativement la carte de crédit à la maison. Et l'effet est toujours là, intact, même après toutes ces années. Je suis absolument certain que si je prenais ma carte de crédit avec moi, même après tout ce temps, j'irais retirer de l'argent à un moment et j'y passerais la nuit. J'ai toujours soigneusement évité roulette et blackjack, je suis certain que si je m'y intéressais, je plongerais dedans. Pourtant, à côté de ça, je n'ai jamais fait un loto ou un tiercé de ma vie…
C'est pour ça que, depuis ce fameux weekend à Las Vegas, je dis toujours qu'il ne faut jamais jurer de rien, on a des surprises parfois.

Voyageur Solitaire a écrit:

Quand VS se découvre le démon du jeu...

Expérience très désagréable.

Il faut savoir s'arrêter au bon moment. Se donner une limite. Quand tu entres dans un casino, dis-toi que quoi que tu fasses, tu seras toujours le perdant et le véritable gagnant, c'est le casino. C'est pourquoi, avant d'entrer, du détermines à l'avance la somme que tu prévois d'y laisser.

Ainsi, si le hasard te fait gagner une bonne somme, tant mieux pour toi. Si tu perds la somme engagée, ben tu l'avais prévu.

Mais ne jamais rejouer quand tu as gagné : c'est le meilleur moyen de tout reperdre. La chance ne survient jamais deux fois.

Ce sont des conseils pour que le démon du jeu ne s'empare pas de toi. Il faut savoir le maîtriser afin que jouer ne devienne pas une drogue.

J'aurais dit exactement la même chose autrefois. Avant ce fameux weekend à Las Vegas.
La compétition ne me déplaît pas, au contraire. Pour le poker, ce n'est un jeu de hasard que pour celui qui ne sait pas jouer… Combattre un adversaire retord, avec de nombreux coups, revers et "remontées", juger son adversaire (il bluffe ou pas ?), élaborer une tactique… Ce genre de choses me plaît, l'argent est accessoire.
Pour les machines à sous et autres, même si je sais très bien qu'il n'y a qu'une chance sur tant de millions qu'on voudra de gagner, même si je sais très bien que je ne vais pas rentrer chez moi millionnaire, ça m'excite. Le jeu m'excite. C'est con : je ne crois pas au hasard, je suis lucide et réaliste, je sais très bien que c'est pas avec mes 50 euros pour une soirée trois fois par an que je vais gagner des millions et changer de vie, mais ça m'excite, ça me plaît. J'aime cette tension, cette fébrilité, cette excitation et cette attente quand les dés roulent, quand la roulette tourne, quand le croupier retourne la carte. Pour savoir vraiment pourquoi, je crois qu'il faut passer au stade de la psychanalyse sans doute.

Quant aux lieux en eux-mêmes, j'aime la beauté, les belles choses et une certaine forme de luxe de temps en temps. Alors, les casinos anciens, aux allures de palaces d'autrefois, avec femmes en robe longue, messieurs en smoking, champagne et ambiance feutrée, pour une soirée, j'aime bien. Comme une soirée à l'opéra, un vol en première, un dîner dans un grand restaurant, petit plaisir rare, sinon exceptionnel et donc encore plus intense.
Après, les casinos immenses, clinquants, bruyants, flashy et surchargés, comme à Las Vegas ou Macao, avec des rangées interminables de touristes en short et T-Shirt devant leur machine, là non.

Moi quand je vais jouer aux bandits manchots je joue avec une mise (par exemple 20€) et tous ce que je gagne je le met dans un autre pot. Quand j'ai récupéré 20€ dans cet autre pot, je le met de côté et je continue de jouer avec ce qui me reste de ma mise de base. Quand j'arrive à zéro, je retourne rechanger l'autre pot contre 20€ et je sors du casino.

Verdict : j'ai joué une heure ou un peu plus, j'ai rien dépensé.
Gain max avec cette "technique" : 160€

Vous allez me dire et si j'ai pas 20€ dans le 2eme pot quand j'ai épuisé ma mise de base? je retourne quand même échanger le pot et je récupère quand même un peu (en général je repars avec 12€ minimum). Donc ça fait une heure de jeu pour 8€, ça reste honnête.

Tout d'abord, "roulette" n'est pas que le nom du fameux disque numéroté, c'est le nom du jeu en lui-même.
Nous avons vu plus haut que son ancêtre, italien, est le Biribi, qui apparaît au XVIIème siècle. Il s'agit d'une petite roue numérotée sur laquelle on lance une bille. Au siècle suivant apparaissent les couleurs rouge et noir. On compte 36 numéros, une tranche pour le 0 et une pour le 00 (qui va disparaître par la suite mais sera conservée aux USA, donnant naissance à la roulette américaine).
Mais c'est le XIXème siècle qui voit triompher la roulette, en partie grâce à Charles III de Monaco qui légalise les jeux d'argent sur sa principauté où ouvre un casino en 1860. Des immigrants et aventuriers français traversant l'Atlantique font connaître ce jeu aux américains et très vite, dans les saloons enfumés du Far West, la roulette concurrence le poker. Mineurs, cowboys et voyageurs se bousculent autour du fameux disque où, comme on l'a vu plus haut, on rajoute une case 00, ajout qui favorise la banque.




La roulette est donc un disque divisé en tranches numérotées, rouges et noirs alternées, de 0 (en vert) à 36, où l'on jette une bille, autrefois en ivoire.
Sur la table sont disposées des grilles de jeu avec des cases numérotées où les joueurs placent leurs mises (des pièces autrefois, des jetons et plaques aujourd'hui, achetés à la caisse du casino).
Le croupier est celui qui dirige le jeu : il est le seul à manipuler la bille et la roulette, à enregistrer les mises, à distribuer les gains et récupérer les mises perdues qui reviennent au casino. Il utilise à ces fins un vocabulaire bien précis.
Faîtes vos jeux ! : les joueurs misent, en déposant jetons et plaques sur les numéros de leur choix, sur la grille de jeu.
Les jeux sont faits ! : le croupier lance la bille, dans le sens inverse de celui de la roulette. La bille doit faire trois tours complets pour que le lancer soit valide.
Rien ne va plus ! : à partir de cet instant, les mises sont terminées, il n'est plus possible pour les joueurs de miser ou changer d'avis et déplacer leur mise sur un autre numéro.
Rien ne va ! : la bille est sortie de la roulette, le tour de jeu est annulé.

Pour les gains, il existe un grand nombre de combinaisons différentes et complexes, comme au poker et qui rapportent des gains plus ou moins élevés. Pour simplifier, si un joueur tombe simplement sur le bon numéro, il empoche 35 fois sa mise. Les mises perdues vont au casino. En cas de gain, la mise de départ du joueur est récupérée par ce dernier.
Si par exemple un joueur mise 200 dollars et gagne avec un numéro plein, il touche 35 fois 200 dollars (7000 dollars) et récupère sa mise de 200 dollars. 7200 dollars au total donc.
Attention, l'usage veut que le croupier ne prenne jamais rien de main à main de la part des joueurs. Ces derniers doivent poser leurs jetons sur le tapis pour que le croupier puisse les prendre, souvent au moyen d'un petit rateau avec lequel il récupère les mises et distribue les gains. Avant de lancer la bille et juste après, ainsi qu'après avoir touché un jeton ou une plaque, le croupier doit ostensiblement montrer qu'il n'a plus rien en main. Enfin, au cas où un joueur mise un gros tas de jetons et plaques, le croupier annonce officiellement : "Je retire les mises pour comptage". Il place alors les jetons devant lui et les compte un par un avant de les replacer afin de vérifier le montant de la somme misée. De manière générale, le croupier annonce toujours, à voix forte et claire, ce qu'il fait. Si par exemple un joueur, placé trop loin, jette son jeton pour miser, le croupier lui demande où il veut le placer, place lui-même le jeton et annonce : "Jeton placé !".
Le joueur qui a gagné et se retire échange ses gains sous forme de jetons et plaques contre de l'argent liquide à la caisse du casino.

Voyageur Solitaire a écrit:

J'aime cette tension, cette fébrilité, cette excitation et cette attente quand les dés roulent, quand la roulette tourne, quand le croupier retourne la carte. Pour savoir vraiment pourquoi, je crois qu'il faut passer au stade de la psychanalyse sans doute.

Pareil que toi. De temps en temps, j'aime m'accorder cette petite dose d'adrénaline liée à la tension du jeu. Comme tu l'as dit, poser ses jetons sur un tapis de roulette et sentir son coeur battre et un noeud dans l'estomac pendant que la bille roule dans la roulette. L'excitation au moment où le croupier va dévoiler ses cartes dans une partie de black jack.

C'est comme une drogue. C'est une drogue. Et on a pas besoin de se faire psychanalyser pour se dire qu'on est des drogués. On est des drogués.

Mais j'avoue que, en ce qui me concerne, j'arrive à me contrôler et c'est pourquoi je détermine toujours à l'avance la somme que je vais laisser dans un casino. Sinon, je sais que je pourrais y rester toute une nuit et jouer jusqu'à ce que mes poches soient vides... si je ne me contrôlais pas, je serais du genre joueur compulsif.

Je vais donc au casino (de Bâle, juste à côté de l'aéroport) une fois dans l'année, histoire d'avoir ma "dose". Mais c'est tout.

A Las Vegas, j'ai passé une bonne partie de la nuit à jouer au black jack à gagner et perdre des jetons au fur et à mesure des parties. Je ne sais même plus combien j'ai gagné - certainement pas grand chose (ça part très vite au black jack) - mais le fait de deviner quelle sera la prochaine carte, tout ça ça créé un petite prise de risque qui augmente mon adrénaline et m'excite.

Voyageur Solitaire a écrit:

Pour le poker, ce n'est un jeu de hasard que pour celui qui ne sait pas jouer…

Il y a toujours une dose de hasard. Mais c'est vrai qu'il y a aussi un aspect "stratégie" et bluff qui n'est pas négligeable. Quelque part également, le jeu fait appel à un peu de logique quand il s'agit de déterminer le jeu de ses adversaires. Un peu comme au Tarot ou à la Belote.

Même avec une mauvaise main au départ, on peut quand même espérer gagner si on parvient à aligner une bonne combinaison.

Autant j'aime la compétition en sport, l'adrénaline de battre son adversaire, idem pour les jeux de société et les jeux de plateaux, autant les jeux d'argent me laisse de marbre. J'ai gratté des millionnaires gamin et joué au loto sportif ado, mais pour ce qui est du reste pas mon délire.

J'ai mis les pieds une fois dans un casino, j'ai joué une ou deux fois à la machine à sous, mais sans grande conviction ni envie. Non ce n'est pas mon truc comme on dit. Le poker ? pareil ça me laisse totalement de marbre.

Eclipsé par la roulette, le multicolore n'en est pas moins présent dans de nombreux cercles de jeux (différents des casinos, voir plus haut). On le trouve également dans certains clubs de billard mais son accès est alors règlementé et soumis à parrainage et inscription.

Ce "jeu de bille" nous vient du début du XXème siècle, sous l'impulsion de Raymond Poincaré, Président de la République. Le Président voulait mettre fin aux jeux clandestins à Paris. A l'époque, les paris étaient autorisés sur les jeux de hasard (coûteux) mais interdits sur les jeux d'adresse comme le billard ou les quilles (plus accessibles). Le but était donc de proposer un nouveau jeu qui réunirait hasard et adresse et permettrait surtout à ceux qui n'avaient pas les moyens de jouer aux jeux de hasard de pouvoir parier, sans tomber dans l'interdit et donc la clandestinité. Le multicolore, imaginé par le mathématicien Paul Painlevé (entre Poincaré et Painlevé, ça ne s'invente pas…) devînt donc "le casino du peuple".


Un plateau tournant avec quatre couleurs : rouge, vert, jaune et blanc, chaque couleur étant marquée par un chiffre, 2, 3 et 4. Une cinquième couleur existe, c'est le bleu qui est marqué d'une étoile et qui représente 24 fois la mise alors que les autres couleurs ne représentent que 2, 3 ou 4 fois la mise.
Le lanceur envoie une boule de billard vers le plateau tournant et cette boule s'arrêtera sur une couleur. C'est donc un compromis entre le billard et la roulette. Un joueur qui fait une mise de 4 euros (somme d'enjeu minimum) sur le vert et dont la boule tombe sur le vert marquée 3 va gagner 16 euros, c'est-à-dire 3 fois la mise plus la mise. Les gains peuvent aller de 12 à 20 Euros.
Il y a un chef de partie, un croupier et un lanceur qui est choisi parmi les joueurs de billard mais ne peut pas jouer tant qu'il tient ce rôle.

Le truc qui me paraît bizarre, c'est le lancer de la boule, une boule de billard quand-même... Je me demande comment on la lance, il doit y avoir une manière, un geste précis je pense. Autant je vois bien la petite bille tourner dans la roulette, autant j'ai plus de mal à imaginer une boule de billard tomber sur ce truc, je sais pas pourquoi.

Ha oui, j'avais pas vu, merci !
Donc, ça doit être ça, d'autant plus que le "lanceur" est choisi parmi les joueurs de billard. N'empêche que ça doit pas être évident d'envoyer la boule sur le disque en train de tourner.

Dans le même genre, il y a aussi la Boule :

En 1959, pour l'été, Françoise Sagan, écrivain déjà reconnue, s'installe avec des amis sur la côté normande, au manoir du Breuil. Un soir, le 07 août, avec Jaques Chazot et Bernard Franck, la jeune écrivain va au casino. Toute la nuit, elle joue le 8. A l'aube, elle repart avec en poche huit millions d'anciens francs, 80 000 francs de l'époque… Il est huit (décidément) heures du matin quand le trio rentre au manoir, le sommeil au bord des cils. L'endroit plaît à Françoise. Avant de monter se coucher, elle demande au propriétaire qui leur souhaite le bonjour si la maison n'est pas à vendre. Il lui répond que si. Combien ? L'homme n'en a aucune idée précise et finit par demander 80 000 francs. Alors, la jeune femme les sort simplement de son sac à main et les lui tend…

Anecdote relatée par le fils de celle qui était devenue célèbre à 17 ans, disait que les cigarettes sont faites pour être fumées, les wiskeys pour être bus et qui conduisait ses rutilantes voitures de sport pieds nus...

Il ne fût pas qu'un homme à femmes, loin de là.
Aventurier, voyageur, espion et diplomate, féru d'occultisme et curieux de tout, Casanova est également celui qui inventa la loterie en France.

En 1757, le bel italien arrive à Paris. Sa beauté, son charisme et son aisance lui ouvrent les portes des salons où il vient raconter ses aventures et son évasion de la prison des Plombs de Venise. Il y retrouve l'abbé de Bernis, ancien ambassadeur de France à Venise et ami de la Pompadour. Avec son appui, le vénitien remonte donc jusqu'à la marquise dont le royal amant est fort préoccupé : les finances vont mal, le roi cherche désespérément de quoi boucler ses fins de mois.
Qu'à cela ne tienne ! Casanova propose à Louis XV de lui faire gagner de l'argent, beaucoup d'argent, très vite et très facilement. Par une quelconque et mystérieuse opération alchimique ? Mais non, tout simplement en créant la loterie royale.

Le premier tirage a lieu le 18 avril 1758. Succès total. Tous se prennent au jeu et, malgré les gagnants, la couronne encaisse des sommes énormes qui permettent notamment de financer la construction de l'Ecole Militaire de Paris. En 1776, la fameuse loterie devient Loterie Royale, ancêtre de notre Loterie Nationale.
En bon aventurier et opportuniste, Casanova ne s'oublie pas et se taille au passage une petite fortune (il encaisse 6% de toutes les sommes jouées). Avant de repartir vers de nouvelles aventures...

On peut se le demander, vu le nombre de fois où Bond, dans ses films, joue à ce jeu :
Dans James Bond 007 contre Dr No où notre espion y joue contre Sylvia Trench. On le voit également y jouer dans Opération Tonnerre contre Emilio Largo, dans Au service Secret de sa Majesté (où il rencontre sa future femme), dans Rien que pour vos yeux ou dans GoldenEye au casino de Monte-Carlo. Enfin, dans les romans de Ian Fleming, Espions faites vos jeux et Casino Royale, Bond affronte au baccara son ennemi, Le Chiffre.

Le baccara a des origines floues, le plus souvent France et Espagne s'en disputent la paternité mais il serait italien, napolitain plus exactement, Baccara signifiant zéro en dialecte napolitain. Pour d'autres, il serait né dans la ville de Baccarat, ce qui explique qu'il soit parfois orthographié ainsi. En France, on le nommait aussi "le chemin de fer", même s'il s'agit en fait de deux jeux différents bien que très semblables. Même chose pour le Macao, jeu pratiqué à l'origine par les marins en relâche dans les ports d'Extrême-Orient.

Le Baccara est un jeu de cartes qui se joue entre la banque et des joueurs, nommés "pontes". Son signe distinctif est la fameuse palette qui permet de distribuer les cartes aux joueurs :



Chaque joueur joue contre la banque d’abord, en commençant par celui qui se place à droite du banquier. Le but est d’atteindre la valeur la plus proche de 9. Pour commencer, le joueur et la banque reçoivent chacun deux cartes. Si le joueur tire une carte inférieur à 5, il peut en demander une troisième. Pour calculer le score, il suffit de prendre la somme totale de toutes les cartes. Le Baccara est donc un jeu simple, assez rapide, mais où il faut se décider et réagir très vite.

Cela semble assez archaïque et simpliste. Surpris de voir autant de jeux basiques guère plus évolués que le pile ou face. À la rigueur, je comprends le loto pour les enfants et les maisons de retraite. Mais là... voir des pdgs en smoking miser des fortunes au casino sur des jeux de pure probabilité, bof. On est très loin du poker en terme de richesse de jeu.

D'après ce que j'en ai vu, le Baccara serait effectivement à l'opposé du poker : alors que ce dernier offre en général de longues parties, intenses, emplies de tension et de suspense, le Baccara semble bien plus rapide et simple, avec un temps de réaction bref.

C'était pourtant bien un jeu réservé aux élites autrefois, qui s'est démocratisé depuis mais qui reste, en dépit de son côté aléatoire et simple, un des jeux de cartes où les enjeux montent très vite et peuvent devenir énormes.

Pas si simple que dans ta présentation en fait :

Elles apparaissent dans les saloons du Far West dans les années 1880.
Dans les premiers modèles, la pièce insérée tombait sur une balance interne et pouvait ainsi faire basculer le plateau où se trouvaient les autres pièces. D'autres étaient équipées d'un cadran circulaire, divisé en tranches (un peu comme une roulette) avec une flèche qui, la pièce insérée, tournait et indiquait une couleur ou un numéro. Le joueur gagnait la somme indiquée par le numéro par exemple.
Mais, pendant longtemps, la récompense n'était pas de l'argent : dans beaucoup d'établissements, le gagnant recevait une boisson gratuite, un cigare ou un jeton qui donnait droit à un verre en plus.

C'est à partir de 1898 qu'apparait la "4-11-44", c'est à dire la machine à sous avec les trois rouleaux concentriques sur lesquels on ajoute des symboles, souvent issus des cartes à jouer (carreau, pique, coeur, trèfle) et aussi le symbole de la fameuse cloche que l'on trouve encore aujourd'hui. Enorme avantage : on peut désormais avoir 1000 combinaisons possibles au lieu de 100 auparavant. Ce nouvel appareil est également en métal, alors que jusqu'ici, les machines étaient en bois. Le succès est immédiat et fulgurant.
Anecdote amusante : les symboles fruitiers sur les rouleaux (citron, orange, cerise...) datent de la Prohibition, époque où les jeux d'argent étaient interdits. Les machines étaient alors transformées en distributeurs de friandises aux parfums de fruits...

Autre nom et version des machines à sous: le fameux "bandit manchot", avec la poignée latérale que l'on abaisse.
C'est le thème du 81ème album de Lucky Luke, Le bandit manchot, où notre cowboy solitaire est chargé de protéger les frères Caille, inventeurs de la machine, lors de leur voyage dans l'Ouest.

J'aime beaucoup l'esthétique de ces machines. J'ai étudié un peu l'historique dans le cadre des addictions au jeu. Peut-être que j'en ai fait une partie il y a 25 ans, mais pas sûr...

C'est lors d'une partie de ce jeu que Dustin Hoffman, dans Rain Man, stupéfie l'assistance avec le comptage des cartes. De quoi s'agit-il donc ?

Ses origines sont incertaines mais le Blackjack n'est pas tout jeune, il remonterait au XIVème siècle sous le nom du "jeu du 31" car le but était d'obtenir 31 points pour gagner. Sa version moderne viendrait des USA, au XVIIIème siècle, sous le nom de "jeu du 21" cette fois. Afin d'attirer les joueurs, on offrait un bonus à celui qui tire l'As de pique et un valet noir. C'est ce dernier qui donne son nom définitif au jeu, Jack désignant le valet du jeu en anglais. Ce n'est qu'à la fin du XXème siècle que le jeu s'impose vraiment dans les casinos pour y acquérir une popularité toujours intacte.
Les cartes sont mélangées et coupées deux fois, une fois par le croupier, une deuxième fois par un joueur. Dans certains casinos, on utilise un tapis de jeu vert où se trouve l'emplacement des cartes et des mises. La table de jeu peut accueillir jusqu'à sept joueurs en plus du croupier, disposés en arc de cercle.


La partie oppose individuellement chaque joueur à la banque (croupier). Le but est de battre ce dernier sans dépasser le score de 21. Si un joueur fait plus que 21, on dit qu'il "brûle" et il perd sa mise. La mise est toujours définie par le croupier, avant que la partie s'engage. Les valeurs des cartes sont :

- de 2 à 9 : valeur nominale de la carte
- de 10 au roi (surnommées "bûche")  : 10 points
- As : 1 ou 11 points (au choix du joueur).

Le croupier distribue une carte face visible à chaque joueur et une carte face visible pour lui. Il tire ensuite pour chaque joueur une seconde carte face visible et une seconde carte mais face cachée pour lui. Les joueurs débutent donc la partie avec deux cartes visibles.
Une fois les premières cartes distribuées, le croupier demande au premier joueur, celui situé sur sa gauche, ce qu'il veut faire. Le joueur a alors plusieurs options :

Si le joueur a un Blackjack (un As et une "bûche"), il n'a aucun choix à faire. Il attend donc l'annonce des résultats.
Si le joueur n'a pas de Blackjack, plusieurs choix sont possibles :

- Demander une ou plusieurs cartes supplémentaires, afin de se rapprocher de 21 mais sans le dépasser. Le joueur annonce alors "Carte !" ou tapote sur la table de jeu.
- S'arrêter ou "rester" et donc conserver ses cartes. Le joueur survole alors ses cartes avec sa main, pour indiquer son intention au croupier. Il peut aussi dire "je reste" ou "je m'arrête".
- Doubler sa mise à la seule condition de ne recevoir qu'une carte après. Le joueur double sa mise et reçoit une troisième carte finale.
- Abandonner et perdre automatiquement la moitié de sa mise. Cette règle n'est pas universellement admise, mais elle est autorisée par certains casinos.

Le croupier tire alors une carte pour lui. Il doit suivre rigoureusement la règle "la banque tire à 16, reste à 17". Ce qui veut dire que tant qu'il a moins de 17 points, le croupier est obligé de tirer une carte supplémentaire. Par contre, s'il a 17 points ou plus, il lui est interdit de tirer. Lorsque le croupier a un As parmi ses cartes, il doit le compter pour 11 points si avec cette valeur il atteint 17 ou plus.

Le croupier annonce alors les résultats pour chaque joueur.

- Les joueurs ayant dépassé 21 points perdent leur mise dans tous les cas.

- Les joueurs ayant un Blackjack gagnent selon un ratio de 3 pour 2, sauf si le croupier a également un Blackjack, auquel cas il y a égalité et les joueurs récupèrent simplement leur mise.

- Enfin, pour les joueurs ayant 21 points (sans Blackjack) ou moins, le résultat dépend du nombre de points du croupier :

Si le croupier a dépassé les 21 points, tous les joueurs encore dans le jeu (et donc n'ayant pas dépassé les 21 points) gagnent une fois leur mise.
Si le croupier a 21 points (sans Blackjack) ou moins :
Les joueurs ayant moins de points que le croupier perdent leur mise.
Les joueurs ayant autant de points que le croupier récupèrent simplement leur mise. Dans cette situation, on dit qu'il y a "push".
Les joueurs ayant plus de points que le croupier gagnent une fois leur mise.