Messages : 3533 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 45 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Mer 15 Avr - 17:46
Dans Blade Runner on a quelque coups de lasers, pas beaucoup mais quand même un minimum. Notamment quand Deckard tue certains réplicants, au moins un.
Oui il est difficile quand on est jeune et ado d'apprécier un film comme Blade Runner. A l'âge adulte on y voit toutes les subtilités et sa grande richesse.
Pour Alien c'est différent et gamin on ne peut être que marqué par l'ambiance et l'horreur du premier et par la fougue et l'action du second.
Lyzi Shadow
Messages : 58 Date d'inscription : 14/04/2015 Age : 40
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 16 Avr - 19:01
VIC a écrit:
Enfin, l'une de mes connaissances, et fin connaisseur du genre, m'a dit il y a quelques mois que le premier Alien était aussi remarquable car il était la fusion de plusieurs styles de films d'horreur. J'ai un peu oublié et je ne connais très mal ce genre, mais il m'avait dit que c'était à la fois un film d'horreur où tout le monde est éliminé petit à petit, de suspens, gore, de hack n slach, un thriller psychologique, etc... j'ai sûrement oublié la moitié de ses références.
Donc pour préciser un peu :
le genre "horreur", au cinéma, est en effet un genre très large. Il se qualifie, de façon large, par le principe d'inspirer des émotions négatives au spectateur. On a donc un très grand nombre de films très différents qui rentrent dans cette catégorie, y compris des films dont l'objectif n'est absolument pas de faire peur. (Il y a encore des gens qui se demandent si Salò de Pasolini, est un film d'horreur ou non.)
Dans cette grande catégorie, on trouve quand même deux grands sous-genre, qui sont a priori totalement antithétiques : le film d'angoisse, et le film gore (ou choc).
Le film d'angoisse est tout dans le suggéré, l'attente : on devine ce qui va se passer mais on attend que ça tombe, comme une épée de Damoclès, ou on ne le comprend pas, et c'est justement ça qui effraie. Le film gore (de "to gore", en anglais, qui veut dire "encorner", ou "empaler" -avec des cornes ou un couteau-) est au contraire dans le dégout violent, la répulsion. On est dans l'horreur graphique (monstre dégueux, scènes particulièrement sanglantes), explicite, rentre-dedans en pleine face.
En général les films d'angoisse sont plutôt des films qui prennent leur temps pour monter une ambiance, une atmosphère. On s'attache aux personnages pour mieux s'y identifier et on a peur pour eux et à leur place. C'est tout un travail de réalisation complexe pour aller dans le suggéré, l'implicite... Les films gore étaient souvent, au contraire, des films à petit budget, où l'histoire tient sur un post-it, et dont on se fout souvent pas mal des personnages principaux, qui sont souvent caricaturaux, peu développés et inintéressants. Quand il y en a. Au final, des fois, le monstre, ou le tueur, ou le manoir, est le véritable personnage principal, plutôt que le "héros" qui n'apparaît que dans les 5 dernières minutes du film et arrive à tuer le monstre... Et du coup il vaut mieux pas trop s'attacher aux victimes pour aussi "prendre plaisir", en quelque sorte, à les voir se faire couper en morceaux, ce qui serait un peu difficile si on s'identifiait trop à elles. Là y a un côté un peu second degré qui fait que ça passe mieux.
Un sous-genre du gore (donc un sous-sous-genre), c'est le slasher, pour lequel c'est particulièrement vrai. Le principe du slasher c'est donc un monstre ou un tueur en série qui élimine toutes les victimes une par une. Il y a pas vraiment d'histoire autre que ça. Les grands classiques du slasher sont des séries : les Vendredi 13 avec Jason Vorheese et son casque de hockey (ou sa mère dans le premier), les Halloween avec Michael Myers, son masque d'halloween (de la créature de Frankenstein je crois), son grand couteau et son penchement de tête caractéristique, ou les Freddy avec Freddy Krugger et ses griffes, qui hante les cauchemars et tue ses victimes dans leurs rêves. (De tête, je serais incapable de vous sortir le nom des "héros" qui les affrontent.)
Le premier Alien (Alien, le huitième passager en français) est très clairement dans le genre angoisse. Il a un rythme lent, il prend son temps à établir les personnages, leurs personnalités et la façon dont ils ont de se traiter entre eux, et leur métier de "routier de l'espace" - en somme des gens normaux auxquels on peut s'identifier, malgré le cadre SF. Le danger vient d'une créature inconnue, dont on ne comprend les caractéristiques que petit à petit, en les découvrant. On ne sait pas ce qu'elle est, comment elle fonctionne, ce qu'elle est capable de faire, ou ce qu'elle veut. On ne sait même pas si elle est immunisée aux balles ou au feu du lance-flammes, finalement, parce qu'à force de passer son temps à se cacher, et à attaquer par surprise, elle se prend jamais une attaque. Bon à part un coup de barre de fer de dos qu'elle arrive à arrêter sans même se retourner, je crois.
Mais voilà, Alien tombe dans le gore pour UNE scène, qui est celle de la naissance de l'alien, célèbrement sanglante, avec en prime le regard choqué ultraréaliste des personnages, parce que les acteurs n'étaient pas au courant qu'il y aurait autant de sang projeté. Là, clairement, le but de la scène c'est de choquer avec une image dégueu et explicite. Au contraire de tout le reste du film où on est dans l'attente. (Sauf peut-être la mort du robot, avec son sang couleur sperme, qui est aussi assez dégueulasse).
Mais c'est juste cette scène-là. Tout le reste du film, le principe est celui de l'implicite plus que celui de l'explicite, donc on ne peut pas dire qu'Alien est un film hybride. C'est clairement un film d'angoisse, sans ambiguïté, avec une ou peut-être deux scènes "gore"...
Oui sauf que... Dans le reste du film, la créature va tuer tous les personnages un par un, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, et c'est celui-là qui arrive à s'en débarrasser. Du moins, assez pour survivre, mais pas assez définitivement pour empêcher une suite. Et ça, clairement, c'est les codes du slasher.
Donc on a un film d'angoisse, qui suit les codes du slasher, un sous-genre du film gore. C'est... assez paradoxal !
VIC
Messages : 4254 Date d'inscription : 18/01/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 16 Avr - 19:48
Merci beaucoup Lyzi pour tes lumières. C'est beaucoup plus clair grâce à toi.
Albatur
Messages : 2452 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Ven 17 Avr - 8:51
J'ai vu que les 3 premiers et visiblement j'ai bien fait
Lyzi Shadow
Messages : 58 Date d'inscription : 14/04/2015 Age : 40
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Ven 17 Avr - 19:23
Je suis étonné que personne n'ait encore mentionné toute la thématique sexuelle d'Alien, le huitième passager.
-Les bouches d'entrée du vaisseau spatial de l'Ingénieur/Space Jockey ont la forme de vulves. -La soute du même vaisseau est aussi pleine d'œufs qu'une couveuse ou... une paire d'ovaire. -Le chestburster a la forme d'un pénis. (Il est beaucoup plus, euh... lézardo-morphique (sauromorphique ?) dans Aliens, le retour, où il a subitement des pattes avant). -Comme le disent les deux scénaristes dans les anecdotes de production, l'idée de départ était que l'alien "viole" un des membres de l'équipage et le met "enceinte", créant ainsi un rejeton hybride. Ce n'est PAS une simple pose de larve parasite dans un hôte vivant, comme ça peut se passer dans le monde animal avec certains insectes qui pondent dans des chenilles vivantes, ou comme les mouches pondent leurs œufs dans la viande avariée. Ash dit d'ailleurs à un moment "le fils de Kane" pour désigner l'alien, dans une scène où il est sous-entendu que la créature a plus ou moins la taille de son "père". -Ash
Spoiler:
essaie de tuer Ripley en lui enfonçant un journal enroulé dans la bouche, donc un objet plus ou moins phallique. C'est une sorte de fellation forcée.
-Le robot meurt en giclant du sang couleur lait, comme une grosse giclée de sperme. -La façon dont la queue de l'alien caresse la jambe de Lambert est plus que libidineuse. -Ripley doit se mettre en petite culotte (sous une combinaison d'astronaute mais quand même) pour enfin réussir à le vaincre. -Le design de la créature a été créé par H.R. Giger... je veux dire, mince, qu'est ce que vous voulez de plus comme preuve ? ^^
Dans le premier volet, l'alien est incontestablement masculin. Il correspond au fantasme paranoïaque du méchant violeur, qui vous laisse un enfant non désiré, au violent qui torture et tue les femmes, et abat les hommes qui se mettraient en travers de son chemin pour les protéger. Ce qui est étonnant, c'est que ça appellerait un personnage principal plutôt féminin, du coup, en opposition. Alors que Ripley est clairement un personnage masculin joué par une femme. C'est un officier, autoritaire, qui sait se faire respecter par des hommes, costauds populos et manuels comme Brett et Parker... enfin plus ou moins. Un rôle plutôt traditionnellement "masculin" (d'ailleurs, les scénaristes l'ont écrit comme masculin... Tous les personnages sont écrits unisexes, en fait, mais s'il y a UN personnage qu'ils pensaient serait masculin, c'est Ripley. Et le Capitaine Dallas, sans doute.) Le rôle véritablement "féminin" (Lambert) prend d'ailleurs les attributs de la nunuche terrifiée, et abusée sexuellement. Le seul passage où il est fait allusion à la féminité de Ripley, c'est dans la VF, quand Parker dit "quelle petite putain, hein ?". Je suis même plus sûr que ce soit le cas en VO, il faut que je re-vérifie. C'est d'ailleurs finalement pour ça que c'est un si bon personnage féminin, Ripley, et un bon "role model" pour les filles : parce qu'à la base c'était un personnage masculin. À l'époque on disait que "pour faire un bon personnage féminin, il faut écrire un personnage masculin, puis en faire une femme". J'ose espérer que, depuis, les auteurs anglo-saxons savent quand même écrire un bon personnage féminin dès le départ...
Eh bien non, donc, Ripley ne devient véritablement "une femme" (du moins selon les rôles traditionnels de la société et du cinéma...) qu'à partir d'Aliens le retour, où elle devient une mère, qui a récemment perdu sa petite fille (cf. Aliens version longue), et qui en retrouve une, adoptive, qui elle a perdu ses parents (Newt).
Ce qui est d'autant plus marrant que, alors que l'alien était clairement masculin dans le premier volet, il devient, en somme, féminin dans le deuxième volet. Même les guerriers et les ouvriers asexués ne sont, finalement, qu'une extension de la réelle menace : la Reine. La Reine avec son cycle bizarre (l'abdomen démesuré, les œufs, la ruche avec ses victimes accrochées dans le tissage par les soldats et les ouvriers...), c'est, pour utiliser l'expression de mon prof "l'Innommâââââble Féminin". Elle fait appel à nos instincts de répulsion par rapport aux règles et "tout ce truc bizarre qui se passe là-dedans", dans le ventre de la femme, qu'on comprend pas, qui nous fait peur et nous dégoûte, et qui ont conduit les religions dans l'ancien temps a déclaré que pendant ce temps la femme était "impure", et toutes ces choses-là. (La médecine médiévale disait aussi que si on copulait avec une femme qui a ses règles, ça donnait un enfant roux, donc démoniaque et sans âme, dont les cheveux reflétaient le sang de sa conception... Z'étais frais les mecs de l'époque...) La Reine qui t'attache sur le mur pour te faire des rejetons, ça répond aussi à la peur masculine de cette sal*** de femme qui va te piéger en tombant enceinte ("chu sûr qu'elle l'a fait exprès, la garce !") et t'obliger à rester avec elle et dire adieu à ta jeunesse et tes tirages de coup à droite à gauche.
Donc "bizarrement", avec Aliens 2, on a un combat de femme contre femme, la mère protectrice contre la mère abusive - "ne la touche pas, sale pute !" indeed.
(Et non, je ne suis pas, moi-même, un sale sexiste qui croit le quart de ces définitions caricaturales de l'homme ou de la femme. J'utilise juste une grille de lecture qui correspond aux mentalités des 70s-80s, et aux rôles traditionnels donnés à l'un ou à l'autre au cinéma.)
cdang
Messages : 1464 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 23 Avr - 16:56
Lyzi Shadow a écrit:
Dans le premier volet, l'alien est incontestablement masculin.
Sauf que dans la version longue (sans grand intérêt d'ailleurs), on a une nursery, donc c'est une reine.
Lyzi Shadow a écrit:
Alors que Ripley est clairement un personnage masculin joué par une femme. C'est un officier, autoritaire
D'ailleurs, comme je le faisais remarquer, dans le 2, les trois seuls perso qui tiennent le coup, ce sont trois femmes (Ripley, Vasquez et Newt).
Lyzi Shadow
Messages : 58 Date d'inscription : 14/04/2015 Age : 40
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 23 Avr - 18:43
cdang a écrit:
Lyzi Shadow a écrit:
Dans le premier volet, l'alien est incontestablement masculin.
Sauf que dans la version longue (sans grand intérêt d'ailleurs), on a une nursery, donc c'est une reine.
Non et non, erreur dans les deux cas. 1) ce n'est pas une nurserie, mais Brett et Dallas en train de muter. Brett est dans un état plus avancé, et Dallas demande à Ripley de le tuer. 2) ce n'est pas une reine mais bien un soldat (mâle ou asexué). Déjà, parce que le concept de la reine n'a pas encore été inventé à ce moment de la production des films. Ensuite, si on prend en compte le 2, il ne porte pas la couronne distinctive. La Reine peut être définie comme celle qui pond les œufs. Celui du premier ne pond pas d'œuf : il transforme des hôtes en œufs.
La théorie, en prenant en compte le 2, est que quand un soldat se retrouve sans ruche et sans reine, il procède de cette manière (moins efficace puisqu'il faut deux hôtes au lieu d'un : un pour créer l'œuf, l'autre pour "accoucher" du chestburster) jusqu'à ce qu'il y ait naissance d'une reine. Si on ne prend pas en compte le 2, et qu'on considère le premier comme un film isolé, alors il n'y a qu'un seul type d'alien. Il n'y a donc pas une "reine", puisque ça ne fonctionne pas comme une fourmilière. Si on prend en compte la version longue, on peut considérer que l'alien a les deux sexes (la création d'œufs étant en effet plutôt une caractéristique femelle, quel que soit la méthode). Si on prend en compte juste la version ciné, l'alien est entièrement mâle : viol, violence, kidnapping, "touchage" libidineux, il n'a que des attributs "typiquement" masculins. (Et joué par un homme, pour le coup).
Je parle plus haut la théorie qui permet d'unifier le 1 version longue et le 2, mais en fait, ils sont un peu incompatibles, parce que dans le début du 2, Ripley n'a aucune idée d'où viennent les œufs, malgré ce qu'elle est censée avoir vu dans la version longue. Il semble que la version canon, pour la continuité du 2, soit la version ciné du 1. Au passage, quand ils théorisent d'où viennent les œufs, ils disent "probablement une espèce qu'on n'a pas encore rencontrée". Preuve encore que celui du premier est bien un type d'alien différent de la reine pas encore rencontrée, donc bien un drone lambda. (Euh quoique j'ai un doute maintenant... L'échange "Alors d'où viennent les œufs ? -Je sais pas... Peut-être une espèce qu'on n'a pas encore rencontrée" est peut-être dans le 2 version longue, donc on peut pas s'en servir pour déterminer ce qui est canon dans la continuité du 2 version ciné.)
Lyzi Shadow a écrit:
Alors que Ripley est clairement un personnage masculin joué par une femme. C'est un officier, autoritaire
D'ailleurs, comme je le faisais remarquer, dans le 2, les trois seuls perso qui tiennent le coup, ce sont trois femmes (Ripley, Vasquez et Newt).[/quote]
Définit "tiennent le coup" ? Vasquez meurt quand même avant Hicks.
Mais le 2 ne compte pas pour déterminer si Ripley dans le 2 est un personnage masculin joué par une femme ou non, de toute façon. Le 2 partait déjà du principe que le personnage était féminin. Et je suppose que Vasquez, Newt, Dietrich et Ferro ont été écrites comme féminines dès le début. Mais j'en jurerai pas.
cdang
Messages : 1464 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Ven 24 Avr - 13:44
Lyzi Shadow a écrit:
La théorie, en prenant en compte le 2, est que quand un soldat se retrouve sans ruche et sans reine, il procède de cette manière (moins efficace puisqu'il faut deux hôtes au lieu d'un : un pour créer l'œuf, l'autre pour "accoucher" du chestburster) jusqu'à ce qu'il y ait naissance d'une reine.
Mouaif, capillo-tracté. Ça me confirme que la version longue est plutôt à éviter.
Lyzi Shadow a écrit:
cdang a écrit:
D'ailleurs, comme je le faisais remarquer, dans le 2, les trois seuls perso qui tiennent le coup, ce sont trois femmes (Ripley, Vasquez et Newt).
Définit "tiennent le coup" ? Vasquez meurt quand même avant Hicks.
Bin, moralement, tous les mecs s'effondrent, les gradés en premier. Les seules à garder un peu la tête froide, ce sont ces trois-là.
Tiens sinon, truc intéressant : il y a un article sur Alien dans… Le Dictionnaire du corps (PUF, 2007) ! http://www.academia.edu/1503107/Alien
cdang
Messages : 1464 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 30 Juil - 15:16
J'ai lu sur la jaquette du DVD de Chappie que Neil Blomkamp était le réalisateur d'Alien V (en préparation, donc). Ce que confirme l'IMDb : Untitled Neill Blomkamp/Alien Project (2017).
Inutile de conjecturer sur cet opus. Mais j'adore Neill Blomkamp, et ça laisse présager des trucs plutôt pas mal. Surtout que la prod d'Alien a jusqu'ici laissé les différents réalisateurs s'exprimer sans trop les brider, je trouve.
VIC
Messages : 4254 Date d'inscription : 18/01/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 30 Juil - 21:13
Un nouvel opus donc à l'horizon. Logique finalement. Le dernier commençait à dater. Et puis il y a du retard sur la licence James Bond. Mais ça fait bizarre de voir quasi-systématiquement des suites aux films cultes, c'est tellement prévisible. Et pourtant, pas encore de Seven 2 ou de Usual Suspects 2. Pour le moment.
En attendant, je propose un remake cross over de 3 films : Sister Alien Dundee Un bon mélange de Sister Act, Alien, et Crocodile Dundee. Je vous dis, les scénaristes d'Hollywood manquent d'imagination. Il est pas beau, mon film ?
cdang
Messages : 1464 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Ven 31 Juil - 9:33
En hybridation (pardon, cross-over) créative, il y a déjà Road Wars: The Imperator Strikes Back
Astre*Solitaire
Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Ven 7 Aoû - 18:26
Je reprends un peu le topic depuis le début.
Pour Voyageur Solitaire qui n'en a vu aucun, je dirais que le premier est à vraiment voir. Il fait aisément partie d'un top cinq des meilleures films de S.-F. spatiale. (Là, comme cela, à brûle-pourpoint, je dirais, : 2001, Odyssée de l'espace ; Alien, le huitième passager ; Star Trek, le film ; Star Wars, épisode IV et La planète interdite – mais je n'ai pas tout vu, ce n'est bien sûr que mon opinion et cela se limite à de la S.-F. dans l'espace.) Mais si l'on n'aime pas les films cruels, sans aucune romance, avec des gens qui meurt non silencieusement dans l'espace, évidemment...
Pour répondre sur les films en eux-même, je rejoins totalement Warlock sur les deux premiers. « Le premier un huis clos magistral, ambiance étouffante, le plus film d'horreur de la saga. Une atmosphère typique de la fin des 70's, que dire d'autre sinon que ce film est génial. Le second est le plus film d'action de la saga, la aussi on est bien dans le style du milieu des années 80. Un film dense, héroique, avec tout ce qu'il faut pour plaire. Un grand film. »
En précisant tout de même que pour moi le premier Alien s'inscrit dans les chefs-d'œuvres du cinéma – un des très rares films pour lequel je donne la note de 20 (il me sert un peu d'étalon pour les films d'ambiance, de monstres, d'angoisse). Je ne l'ai pas vu à sa sortie mais à la télévision, en Angleterre, vers 1985/1986. Puis en cassette de location. Enfin, en 2003, un matin, je vais au cinéma pour voir la Director's Cut (je ne crois pas qu'il y ait de version longue de ce film). Je paie ma place, je m'installe et j'attends... Peu à peu les lumières s'éteignent, les pubs et les bandes annonces s'achèvent, les portes de la salle de cinéma se referment, le noir se fait, le film commence et je suis absolument tout seul pour la projection. Une de mes meilleures expériences de cinéma – avec un tel film – qu'il m'ait été donné de faire. Je pense que si l'on a jamais vu ce film, voir la version director's cut d'emblée me semble une bonne idée car c'est une version qui est axée sur le mystère de qui fait quoi en affinant par touches légères la psychologie des personnages et sur le rythme dans la tension (voir le site suivant pour davantage de précision, mais attention, tout est révélé – c'est pour ceux qui connaissent la version cinéma : Cineredemption).
Si le second opus est excellent – il reprend les éléments clés mais avec une perspective résolument différente (du différent avec du pareil) – il n'atteint pas la maestria du premier, pour des raisons d'inflation (qui a souvent tendance à lisser le propos) et d'ancrage dans le réel qui nuit à l'intemporalité du film. Mais le film est vraiment bon (je pense que ma note, si note il y avait, tournerait autour de 16). Je suis allé le voir à sa sortie, à la séance du soir. Et quand vers 23h00, vous rentrez chez vous à pied, par des rues désertes, il vous faut faire des efforts titanesques pour ne pas sursauter au moindre bruit, pour ne pas se retourner de peur qu'un alien vous traque dans l'ombre. Une réussite. Pour reprendre le propos sur le film de guerre, oui, car Cameron en profite, l'air de rien, pour faire une critique déguisée de la guerre du Vietnam. Pour les femmes, c'est assez normal de la part d'un réalisateur qui les met en avant (Sarah Connor, Lindsay Brigman dans Abyss) pour notamment changer du stéréotype du héros fort et invincible plus que déjà vu, et donc de créer – à l'époque – nouveauté, attachement et dramatisation. On peut dire qu'avec Ripley, il a plutôt réussi son coup. La version longue me semble, en effet, complètement indispensable. Le trois est clairement une grosse déception – d'abord d'un point de vue scénaristique : l'amorce ne tient pas la route
Spoiler:
Il ne peut y avoir d'aliens dans le vaisseau quittant LV- IV
, et d'un point de vue typologique. Ce film est une redite du premier dont seule la fin le sauve d'un certain ennui. Ma note serait plus sévère, même en tenant compte de la photo et de la performance des acteurs. Unique, ce film s'en serait sorti. Mais dans la continuité, c'est de mon point de vue, un échec. (Je lui mettrais probablement un 9 à cause principalement de l'accroche non plausible. Sans cela il aurait mérité un 13 ou un 14.) Reste le quatrième. Ah ! Ce quatrième opus. L'amorce est superbe, une histoire lointaine, novatrice, intrigante, des personnages qui se justifient, plutôt bien campés quoi que souvent trop superficiels (caricaturaux ?), mais bruts : cela stimule. Tout est assez bon donc jusqu'à ce que cette « nouveauté » surgisse, ce truc qu'il fallait faire – soi disant – pour générer l'intérêt. Mais cette bébête pseudo-inovante tue l'alien, sa mythologie, sa structure, son emprise. Cela foule aux pieds ce pour quoi, trois films durant, nous avions (plus ou moins) vibré. Pour moi, un tel film, déjà sombre, aurait dû embrayer sur l'alien allégorique de l'auto-destruction, tragédie impérative conditionnant l'échec humain et la libération de l'alien sur Terre... Mais l'histoire reste prenante, crédible, et peut se suivre jusqu'à une conclusion un peu ridicule mais néanmoins regardable. Un petit 12 ou 13 me semble mérité. Précisons tout de même que je n'ai pas vu le trois et le quatre depuis fort longtemps – 10 ans au bas mot – et que mon avis est donc basé sur des souvenirs lointains. Enfin avec Prometheus, retour en arrière. Cette fausse préquelle nécessiterait d'amples commentaires. Mais on peut lâcher le mot : ratage. De cible, d'idées, de personnages, de comportements, de scénario – surtout de scénario. Et pourtant, la matière est belle, bonne, stimulante, ce qui ne fait que regretter plus amèrement les choix erronés du réalisateur qui, comme avec Robin Wood, a cru que sa vision seule suffirait à soutenir le film : et bien non. Seule la photographie, la débauche des FX, les Ingénieurs et Fassebinder sauvent ce long métrage d'un ratage abyssal. Un 9 ou un 8 très critique me semblerait justifié. Je passe pour le moment sur les Aliens VS Predators. Ils sont parfaitement regardables, mais cela reste des films très médiocres, qui rejoignent, via d'autres défauts, Prometheus. Ces films tournent autour de 7, 10/12 si l'on aime les séries B à la M6 pour passer une soirée pizzas devant la téloche.
@cdang : sur l'hybridation. Dans mes souvenirs, il ne s'agissait pas d'hybridation mais d'adaptation. La larve utilise les gènes de l'hôte afin de rendre l'alien apte à survivre dans l'environnement de l'hôte. Ce qui rend l'alien vaguement humanoïde dans le premier, mais qui tourne au ridicule avec le film 4 et le predalien (l'alien aurait par contre dû bénéficier d'une « vision » infrarouge, par exemple). Non ?
@VIC : moi je dis qu'on peut tout comparer, de l'emballage d'un papier de chewing-gum à Guerre et Paix. C'est une question de comment on le fait, à quelle échelle, dans quel but. Sinon, on ne compare rien. Et puis nous sommes perpétuellement en train de juger, d'évaluer, de comparer, par rapport à nous-même : nous comparons tout en permanence, alors Alien vs E.T. pourquoi pas – bien plus logique qu'Alien vs La 6e compagnie au clair de Lune et pourtant, ce sont deux films, plus comparable donc qu'Alien vs le beaufort de Savoie. Et pourtant, on pourrait les comparer en fonction du plaisir - ou non - que l'on prend en le regardant/dégustant.
@Lyzie Shadow : pour répondre, de manière très personnelle, je n'aime pas classer les films par genre. J'y suis bien souvent contraint par la force des choses (comment ranger sa DVD – Bluray -thèque, comment présenter un film à quelqu'un en sachant que tout le monde raisonne par genre, etc), alors que tout film peut se décliner en tellement de genres différents. Blade Runner, par exemple, c'est de la S.-F. urbaine, post-apocalyptique, sur les robots, du policier (voire un film noir), du cyberpunk (néo-noir) et je dois en oublier. Mais on peut le résumer à deux genres (S.-F. et policier) et un style (néo-noir). Qu'en pensez-vous ? Aussi pourquoi toujours vouloir enfermer le cinéma dans des genres, cela me dépasse. Mais j'avoue que j'apprécie la manière dont tu présentes les fameux sous-genres – c'est clair, stimulant, donne envie d'aller voir les références du genre justement - une présentation très bien faite ^^ - ... et qui prouve finalement que les genres sont facilement détournés par les réalisateurs qui jouent avec les intrigues et les codes. Alien, finalement, c'est comme Godzilla, un film de monstres. De manière provocante, je dirais que chaque film est un genre à lui tout seul.
Allez, je dois maintenant digérer Alien et le sexe, et Alien et la lutte des classes, avant que d'y revenir.
_________________ Goburlicheur de chrastymèles
Dernière édition par Astre*Solitaire le Dim 17 Fév - 22:12, édité 1 fois
Warlock
Messages : 3533 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 45 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Ven 7 Aoû - 20:02
Astre*Solitaire a écrit:
Spoiler:
Il ne peut y avoir d'aliens dans le vaisseau quittant LV- IV
.:
Ca reste une possibilité, la reine s'accrochant au vaisseau, elle a pu pondre sur sa coque. Donc ce n'est pas non plus incongru.
Pour revenir aux notes et en faisant rapidement.
Le premier Alien chef d'oeuvre du genre, un huis clos incroyable et implacable : 19/20
Le second, plus d'action, grosse production, des rebondissements, un grand film : 18/20
Le troisième, un opus plutôt réussi, avec son lot de suspense : 14/20
Le quatrième, un raté sur tout la ligne, nul c'est pour moi le mot, et puis Ripley est morte dans le 3eme : 4/20
Prometheus, film trop personnel et Scott, qui n'atteint pas son but, j'ai pas spécialement accroché : 9/20
Alien vs Predator : Le premier est regardable, le début est sympathique, mais le film se perd peu à peu, et devient moins bon, c'est dommage : 9/20
Le second Alien vs Predator est à oublier, c'est une soupe, un gros ratage : 3/20
VIC
Messages : 4254 Date d'inscription : 18/01/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Sam 8 Aoû - 6:13
Astre*Solitaire a écrit:
... alors que tout film peut se décliner en tellement de genres différents. Blade Runner, par exemple, c'est de la S.-F. urbaine, post-apocalyptique, sur les robots, du policier (voire un film noir), du cyberpunk (néo-noir) et je dois en oublier. Mais on peut le résumer à deux genres (S.-F. et policier) et un style (néo-noir). Qu'en pensez-vous ? ...
Comme toi, que chaque film peut-être son propre genre. Mais la majorité des films n'innovent pas et restent cantonnés dans un genre tout tracé. D'ailleurs je vois que tu ne l'a pas mis dans ton top 5 des films SF mais tu l'avais inclus dans les films de SF je suppose. Pour Blade Runner, c'est effectivement un mélange de SF urbaine et film noir, qui représente une esthétique assez cyberpunk. Mais Blade Runner, c'est devenu un genre à part entière (puisque sert de référence, a été copié, etc ...). En cela, avec Star Wars (je préfère l'épisode V) ou Alien I, on est effectivement en présence de films marquants qui sont leur propre style et référence, des étalons du genre. Par exemple, Alien (1979) me fait furieusement pensé à The Thing de Carpenter (1982).
Je vais relire le sujet pour voir ce qu'apporterait la Director's cut à Alien I... Pour Aliens II, je note que la version longue semble vivement conseillée.
Warlock
Messages : 3533 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 45 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Sam 8 Aoû - 15:00
VIC a écrit:
Par exemple, Alien (1979) me fait furieusement pensé à The Thing de Carpenter (1982).
Il y a certes des similitudes, mais The Thing reste avant tout la quintessence du film d'épouvante glacé. Alien est un mélange de science fiction et d'épouvante, que je classerai d'ailleurs dans la science fiction. Alors que The Thing est un film d'épouvante, d'ailleurs son huis clos est encore plus étouffant et horrifique que celui d'Alien. Ca reste pour moi le chef d'oeuvre de Carpenter, sans personnage féminin. Un film d'homme sans concession, avec la maestria de Carpenter. Un film qui a lui aussi son propre style, et pour beaucoup la référence du genre.
Astre*Solitaire
Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Sam 8 Aoû - 18:03
VIC a écrit:
D'ailleurs je vois que tu ne l'a pas mis dans ton top 5 des films SF Cool
Non, car Blade Runner est pour moi un film de S.-F. non spatial, qui ne se déroule pas dans l'espace. Sinon, il aurait fallu prendre des films d'horizon tellement différent que je me serais perdu.
VIC a écrit:
Alien (1979) me fait furieusement pensé à The Thing de Carpenter (1982)
Je vois pourquoi. Mais je pense que l'inspiration reste différente puisque The Thing est à l'origine une nouvelle, La bête d'un autre monde (1938), de Campbell, que l'on trouve dans le recueil Le ciel est mort (éd Denoël) ; et qu'Alien a fort probablement été plagié sur la nouvelle "Discord in Scarlett" (1943) que l'on peut lire dans La faune de l'espace (édition J'ai Lu), par Van Vogt. Les similitudes sont effectivement intrigantes : un extraterrestre qui capture et entrepose des êtres humains, qui se reproduit en implantant des œufs dans le corps de ces mêmes humains, que l'on traque dans le vaisseau avec un lance-flamme... Un accord (financier) ayant été trouvé entre Vogt et la Fox, l'auteur retira sa plainte. Nous ne saurons donc jamais s'il y a eu plagiat réel ou non, d'autant plus que Dan O'Bannon (le scénariste principal d'Alien) a toujours nié toute influence de La Faune de l'espace (The Voyage of the Space Beagle) sur la créature filmée par Scott.
Très long Spoiler d'anlyse :
Warlock a écrit:
Ca reste une possibilité, la reine s'accrochant au vaisseau, elle a pu pondre sur sa coque. Donc ce n'est pas non plus incongru.
Alors, c'est un sujet de débat assez intéressant sur les forums dédiés à l'alien, aux films, aux univers où il apparaît. Disons qu'il me semble que l'on peut résumer la plupart des points de vue selon trois perspectives. La première suppose de chercher une explication plausible à ce qui se passe dans le film. La seconde suppose de connaître les conditions de réalisation du film pour comprendre/analyser son introduction et la troisième de s'attacher à l'écriture du scénario permettant le film. Ainsi : qui, quand, comment ? Les théories vont bon train à ce sujet. Regardons de plus près.
1- Le Sulaco
Que voit-on ? Dans une soute assez basse, avec le nom de Sulaco sur la porte, une poche à Facehugger ouverte et vide. Cette dernière est donc présente dans le vaisseau - resté en orbite - et non dans la navette. Cette dernière, dans Aliens ne touche le sol qu'une seule fois, court moment qui permet à Bishop d'y monter ; puis heurte de son train d'atterrissage un tas de ferraille qui la ralentit, ce qui permet à la reine de monter dans la navette, dans l'espace laissé libre par le train ne pouvant plus se refermer. Or, lorsqu'elle attaque, c'est bien de depuis la navette. Elle ne s'est pas baladée dans le vaisseau. Elle n'a donc normalement pas eu le temps d'aller poser un œuf. Mais admettons, elle nous sort une poche à Facehugger. La reine - on l'a vu - a besoin de son abdomen pondeur pour pondre. Elle ne peut pas "pondre d'œuf". Elle fait comme ses rejetons ? Ils ont besoin de victimes qu'ils vont "transformer" en œuf et ici, pas de victime. Il faut donc que ce soit un œuf apporté de la planète. Pour la reine, c'est peu probable. Dans le film précédent, nous la voyons dans l’ascenseur dont elle occupe toute la place. Et la plate-forme où elle arrive nous est bien montrée : rien d'autre que la reine. Il ne reste que la possibilité d'un autre alien qui, au moment où la navette se pose, y monte avec un œuf sous le bras, le pose dans le vaisseau, pour ensuite décider de disparaître. On le voit, la présence de l'œuf est problématique. La meilleure solution qui a été trouvée est que c'est Bishop qui apporte l'œuf. Ce dernier est dans la navette. Suivant les instructions (formelles) de la compagnie, il sort de l'hyper-sommeil, il place son œuf et se rendort. Cette théorie n'est pas sans soulever nombre d'objections : puce d'inhibition, impossibilité/difficultés pratiques, découverte mystérieuse de cet œuf, etc... Mais cela reste la moins indéfendable. Il y a d'autres théories, comme celle de l'œuf qui se déplace ^^. Ah ! ces fans. Ensuite, on peut dire que ce film a été une véritable odyssée de l'écriture : une première histoire de Giler et Hill (les producteurs, hein ! au passage), revue par William Gibbson, mis à la touche avec l'arrivée du réalisateur Harlin. Il amène avec lui Éric Red qui réécrit le script. Mais Harlin quitte le projet et Red est renvoyé. David Twohy s'y colle mais son scénario est abandonné lorsque le nouveau réalisateur Ward arrive. Fasano et lui écrivent une nouvelle intrigue. Mais Wars finit lui aussi par quitter le navire et se seront donc Hill et Giler - nos producteurs - qui auront le dernier mot de l'histoire (au propre comme au figuré). Fincher est alors engagé et il amène avec lui Pickett qui malgré son apport scénaristique indéniable, sera remercié par nos deux gentils producteurs. Le tournage du film démarre et des scènes ne cessent de se réécrire, d'où au final des incohérences assez nombreuses dans le film. C'est ainsi que la présence de l'œuf a du mal à faire le lien avec la fin d'Aliens et le début d'Alien3. Ce sont donc des contraintes extérieures qui peuvent venir justifier une introduction plutôt légère. Ce qui rejoint la troisième lecture, celle d'une facilité scénaristique permettant le déclenchement d'un film. On aura beau retourner le problème dans tous les sens, ce n'est pas (sauf dans certains film dont Alien3 ne fait pas partie) au spectateur de réécrire le scénario, ni d'arriver en connaissant les problèmes auxquels la production a été exposée. Il est là pour profiter du film. L'ensemble des théories suffit à prouver qu'il y a une carence dans l'écriture de l'histoire difficilement pardonnable pour un film "de ce niveau" : ce n'est dû qu'à la ligne des producteurs afin de faire un film « bankeable » et qui à mes yeux, ne permet pas de justifier un pardon qu'un fan compréhensif tenterait d'y donner. Je le critique donc sévèrement, un peu comme Fincher d'ailleurs, qui refuse de le considérer comme faisant partie de sa filmographie. Il reste néanmoins une solution, lancée par un forumer : que tout ceci ne soit qu'un rêve/cauchemar de Ripley. Et d'un coup, tout prend sens : les incohérences, la peur de l'alien - comme dans le 2 - la peur de tout perdre... et fait sens avec le 5 en préparation puisque les producteurs ont annoncé que le 3 et le 4 ne seraient plus canon et que le personnage de Hicks allait revenir. Subitement, film d'une hantise, le trois pourrait redevenir intéressant, non ?
@Warlock : ça fait plaisir de voir ta notation, même si je trouve que 4 et 3, c'est un peu dur - où mettre alors des films vraiment nuls comme Sandshark, Howard le canard, Cyborg, Ken le survivant (le film hein !). Mais cela montre bien je pense la déception et le déplaisir absolu face à de tels films.
Source de l'image : Ideyvonne2 : blog français.
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Dernière édition par Astre*Solitaire le Lun 18 Fév - 19:36, édité 2 fois
Warlock
Messages : 3533 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 45 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Sam 8 Aoû - 18:49
J'ai tellement adoré les deux premiers Alien que je ne peux être que sévère avec cet Alien de Jeunet. Pour moi c'est clair il n'est pas dans l'esprit de la saga. Et puis franchement voir des français faire et construire des films de science fiction... C'est bien souvent décalé, trop décalé, bref je n'accroche pas. Cet alien 4 est sans doute l'une de mes plus grosses déceptions cinématographiques, je n'ai donc aucune bonté pour ce film. Après avoir vu le 3 je me demandais l'intérêt d'un 4 après le fin du 3, ma déception a été totale en voyant ce 4, bref pour moi il n'existe pas.
Alien vs Predator requien, donc le second, est franchement nul, il n'y a pas grand chose à sauver dessus, voir même rien. C'est fade, sans saveur, un casting raté, vraiment nul à mes yeux.
.:
Intéressant cette idée du rêve de Ripley, surtout si ce 5eme opus prends la suite direct du 2. Après qu'on l'aime ou pas le 3eme a quand même le mérite d'exister, surtout pour sa fin pleine de dramaturgie qui je trouve clôturait bien la saga. Ca changeait des happy end habituelles. Après pour ce 5eme opus reste le problème du casting, si Ripley revient, ce doit être Sigourney Weaver dans ce rôle, c'est le sien et à personne d'autre. De même Hicks c'est Michael Biehn et personne d'autre. Reprendre la saga c'est une chose, mais il faut le faire dans les règles de l'art, ce qu'Hollywood oublie souvent avec ce jeunisme ambiant.
cdang
Messages : 1464 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Mer 26 Aoû - 12:57
Astre*Solitaire a écrit:
@cdang : sur l'hybridation. Dans mes souvenirs, il ne s'agissait pas d'hybridation mais d'adaptation. La larve utilise les gènes de l'hôte
Bin justement, c'est pas ça l'hybridation ?
L'adaptation, au sens darwinien, c'est la sélection naturelle (certains aliens possèdent des gènes compatibles avec leur hôte survivent, la génération suivante est donc de fait adaptée).
'fin dans mes souvenirs.
Astre*Solitaire a écrit:
Alien a fort probablement été plagié sur la nouvelle "Discord in Scarlett" (1943) que l'on peut lire dans La faune de l'espace (édition J'ai Lu), par Van Vogt. [...] Un accord (financier) ayant été trouvé entre Vogt et la Fox, l'auteur retira sa plainte. Nous ne saurons donc jamais s'il y a eu plagiat réel ou non
Mmmm, de toute manière, c'est un juge qui prend la décision, il y a toujours une part d'arbitraire dans ce qui est « plagiat réel » ou pas (en musique, on définit un pourcentage de notes semblables, difficile de faire ça pour comparer une nouvelle et un film).
Astre*Solitaire a écrit:
Gros Spoiler :
Dans une soute assez basse, avec le nom de Sulaco sur la porte, une poche à Facehugger ouverte et vide.
Bof, ça peut s'expliquer:
Burke a très bien pu coller un œuf sans que les autres le sachent, il a suffisamment de pouvoir et de moyens. On peut imaginer qu'il ait des militaires à sa solde restés en orbite qui auraient fait un aller-retour pour « charger un matériel capital mais dont l'existence doit rester secrète ».
Concernant la phrase suivante (extraite de la balise spoiler mais qui ne révèle rien) :
Astre*Solitaire a écrit:
On aura beau retourner le problème dans tous les sens, ce n'est pas (sauf dans certains film dont Alien3 ne fait pas partie) au spectateur de réécrire le scénario
Mmmm, on ne compte pas les scénaristes et réalisateurs qui ont pris le parti inverse, laissant de larges parts d'ombre pour laisser le spectateur divaguer (sans compter la méthode du Mc Guffin qui consiste à balancer le début du film, laissant le spectateur sur sa faim s'il à l'idée de repenser au début). Et même, Renoir laisse le spectateur refaire la cadrage (en faisant un plan large et en mettant plusieurs actions, laissant le spectateur choisir ce qu'il regarde, on n'est pas fils de peintre pour rien).
Par « dont Alien3 ne fait pas partie », tu veux dire quoi ? Que c'est involontaire ? Oui, effectivement, ce genre de truc est naze quand c'est involontaire, mais je me suis fait aux trous ans les scénarii holywoodiens ou bessonniens.
Au fait, n'attendez pas de moi une notation : c'est pas mon truc, et puis une note sur 20, ça impose de savoir faire une différence entre un 13 et un 14 (les journaux spécialisés se contentent d'une note sur 3 ou 5, sous la forme d'un nombre de cœurs).
Sinon, encore un détournement qui met à mal mes sphincters périnéaux :
Collection automne/hiver
VIC
Messages : 4254 Date d'inscription : 18/01/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Mar 8 Sep - 18:51
C'est la rentrée, il est temps de réviser les classiques. Et de choisir des protège-cahiers Aliens pour les cours de biologie :
cdang
Messages : 1464 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Mer 7 Oct - 12:10
Bavologie par Prof Moustache (Montaigne) : chez l'adulte, les dents bloquent la bave et l'empêchent de couler dehors.
VIC
Messages : 4254 Date d'inscription : 18/01/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Mer 7 Oct - 15:10
Il y avait aussi un dessin humoristique mettant en scène Alien dans une BD Parker et Badger. Cela se raconte mal, mais le gag était très réussi : Parker discutant avec une fille qui lui plaît à une terrasse de café, cachant Badger le blaireau sous son T-Shirt. Sauf que Badger est malade, il est tout vert, il n'arrive plus à respirer et il finit par jaillir d'un un trou dans le t-shirt comme Alien en poussant un cri. Vous imaginez l'effet.
Sinon le modèle facehugger existe aussi en peluche apparemment :
cdang
Messages : 1464 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Mer 7 Oct - 15:37
J'adore la peluche !
Pour les évocations, il y a la fin de La Folle histoire de l'espace (Spaceballs) de Mel Brooks (1987), assez évident, le gag étant que c'est le même acteur que dans Alien, John Hurt (jouant le personnage de Kane) qui se fait transpercer au cri de « ah non, pas encore ! »
Il y a aussi le poulet qui perce le T-shirt de Gru dans Moi, moche et méchant 2 (Despicable Me 2) (Pierre Coffin et Chris Renaud, 2013).
ashimbabbar
Messages : 240 Date d'inscription : 21/04/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 15 Oct - 6:11
Lyzi Shadow a écrit:
J Dans le premier volet, l'alien est incontestablement masculin. Il correspond au fantasme paranoïaque du méchant violeur, qui vous laisse un enfant non désiré, au violent qui torture et tue les femmes, et abat les hommes qui se mettraient en travers de son chemin pour les protéger. Ce qui est étonnant, c'est que ça appellerait un personnage principal plutôt féminin, du coup, en opposition. Alors que Ripley est clairement un personnage masculin joué par une femme. C'est un officier, autoritaire, qui sait se faire respecter par des hommes, costauds populos et manuels comme Brett et Parker... enfin plus ou moins. Un rôle plutôt traditionnellement "masculin" (d'ailleurs, les scénaristes l'ont écrit comme masculin... Tous les personnages sont écrits unisexes, en fait, mais s'il y a UN personnage qu'ils pensaient serait masculin, c'est Ripley. Et le Capitaine Dallas, sans doute.) Le rôle véritablement "féminin" (Lambert) prend d'ailleurs les attributs de la nunuche terrifiée, et abusée sexuellement. Le seul passage où il est fait allusion à la féminité de Ripley, c'est dans la VF, quand Parker dit "quelle petite putain, hein ?". Je suis même plus sûr que ce soit le cas en VO, il faut que je re-vérifie. C'est d'ailleurs finalement pour ça que c'est un si bon personnage féminin, Ripley, et un bon "role model" pour les filles : parce qu'à la base c'était un personnage masculin. À l'époque on disait que "pour faire un bon personnage féminin, il faut écrire un personnage masculin, puis en faire une femme". J'ose espérer que, depuis, les auteurs anglo-saxons savent quand même écrire un bon personnage féminin dès le départ...
Le rôle était écrit pour un acteur; c'est quand ils l'ont donné à une actrice qu'ils l'ont fait s'exhiber en petite culotte et condamner les survivants en allant sauver le chat.
VIC
Messages : 4254 Date d'inscription : 18/01/2012
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 22 Oct - 16:15
Appel aux connaisseurs : quelle version d'Alien le 8è passager conseillez-vous ?
C'est bien le director's cut (2003) ?
Je suis tombé sur un dvd datant d'après 2003 avec des scènes mentionnées, mais je n'ai pas vu marqué director's cut dessus...
Warlock
Messages : 3533 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 45 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
Sujet: Re: ALIEN, LA SAGA Jeu 22 Oct - 20:24
la version director's cut du premier Alien me semble une bonne idée, avec quelques scènes en plus.