Pour aller plus loin...
Le chamanisme mongol, nommé parfois
Tengrisme est animiste (croyance en des esprits animant les choses vivantes) et comporte 99 créatures divines, les
Tngri, dans son panthéon. A noter que Gengis Khan, le légendaire conquérant, en fait partie et que son mausolée est devenu lieu de culte et de pèlerinage.
Au sommet, on trouve le traditionnel équilibre entre principe masculin et féminin à travers le binôme Ciel-Père et Terre-Mère. Le chamanisme mongol est d'ailleurs largement ouvert aux femmes.
Le chamanisme mongol est donc une religion à part entière qui connaît aussi ses courants comme le chamanisme jaune, profondément influencé par le bouddhisme. Il s'oppose au chamanisme noir, pratiqué en Sibérie également et qui rejette toute influence bouddhiste en son sein.
Le chamane entre donc en contact avec les esprits de la nature, assurant le lien entre eux et les humains afin de redonner au monde son équilibre. Le chant et la musique sont une part importante du rituel, la cérémonie étant rythmée par un chant particulier, le chant
diphonique. Il s'agit d'une technique vocale permettant au chanteur de produire un son caractérisé par deux notes de fréquence très différentes. Un seul chanteur peut ainsi émettre toute une gamme de sons très différents, graves, aigus, cris, bourdonnements, imitant ainsi, avec une aisance saisissante et à la suite, des cris d'animaux, loup, cheval, oiseau... Une technique née en Asie mais que l'on retrouve aussi chez quelques ethnies en Inde et Afrique du Sud. Une technique vocale et respiratoire complexe, classée au patrimoine mondial de l'humanité.
L'ensemble est accompagné de nombreux instruments dont le tambour, incontournable.
Une fois entré en transe, le chamane accède à "l'arbre cosmique", réunion des 99 royaumes du Ciel et des 77 de la Terre. Chacune de ses branches est un niveau de savoir et de connaissance et les espaces entre ses branches sont autant de paliers que franchit le chamane avant de se poser sur une des branches. Une fois là, il lui est transmis le savoir qu'il rapportera par la suite, de retour dans le monde des vivants.