INDIANA JONES 5 : les Studios Disney confirment

Indy reviendra-t-il un jour sur grand écran ?

La réponse est oui et c'est même Steven Spielberg qui sera derrière la caméra, pour une cinquième fois.

Warlock a écrit:

Pour moi un mythe doit rester un mythe. Indiana Jones c'est Ford et personne d'autre.

Pour le coup, je ne suis pas d'accord avec toi, mais le problème vient je suppose de ce que nous appelons mythe, de ce que nous définissons comme mythe. Un sujet complexe et passionnant. Il nous faudrait ici faire un détour via les symboles (et leur valeur de schèmes éidolo-moteur - oui, je sais : c'est un double aspect de représentation imagé et imaginaire d'un côté, et d'acte, c'est-à-dire de passage d'une simple image à celui, en franchissant un ordre d'idée, de symbole) et les plus représentatifs d'entre-eux - les archétypes (selon Jung, que je cite : « On croit souvent que le terme "archétype" désigne des images ou des motifs mythologiques définis. Mais ceux-ci ne sont rien autre que des représentations conscientes : il serait absurde de supposer que des représentations aussi variables puissent être transmises en héritage. L'archétype réside dans la tendance à nous représenter de tels motifs, représentation qui peut varier considérablement dans les détails, sans perdre son schème fondamental. » C.G. Jung, L'homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964, p. 67. Source : cgjung.net), entités premières sous-jacentes qui sont/seraient la/une colonne vertébrale de toute conscience collective : c'est ici la structure qui importe et non l'image archétypale ; ce qui est fondamental. Or, les mythes, ne sont finalement rien d'autre « que la transposition dramaturgique de l'archétype, du schème, du symbole » (cf. source ci-dessous). Pour Mircéa Éliade, « la fonction maîtresse du mythe est de fixer les modèles exemplaires de toutes les actions humaines significatives » (Traité d'histoire des religions, Paris, 1949, 1964).
Ainsi, Indiana Jones, s'il est vraiment représentatif d'un mythe, n'est-il que l'image donnée à une époque - société occidentale des années 80 - avec une structure sous-jacente bien plus profonde et essentielle (qu'il faudrait dégager et analyser). Comme nous sommes 35 ans plus tard, il est normal que l'image - le symbolise conféré au mythe - ait évolué, changé. Et donc qu'ainsi sa mise en dramaturgie évolue de la même manière afin de coïncider avec les nouveaux besoins, représentations et attentes de la société d'aujourd'hui. Raison pour laquelle si un mythe est un mythe, Indiana Jones c'est tout bon acteur capable de porter l'image du mythe. Combien de Lancelot, de Merlin, de Frankenstein, de Dracula, de Médée, d’Hercule, de Superman ?

Je n'ai donc rien contre une réécriture d'Indiana Jones, pourvu que le fond demeure. Et c'est pour cela que je n'ai pas aimé Rogue One, car ce qui fondait l'aspect archétypal des premiers Star Wars c'est évaporé pour ne conserver que la dramatisation, l'univers, le background qui, pour intéressant qu'ils sont, ne sont pas l'essence de ce qui fut proposé.

Source : petit message réalisé en partie avec l'aide du Dictionnaire des symboles de J. Chevalier et A. Gheerbrant, aux éd. Laffont/Jupiter, coll. Bouquins, Paris, 1969, 1982, et notamment de son Introduction, par J. Chevalier, pp. X - XII.

Ah mais je suis d'accord avec toi cdang. Je développais cet aspect par rapport à la remarque de Warlock.
Comme je l'ai dit, dans Rogue One, tu retrouves tout ce qui fait Star Wars - l'univers, la musique, les décors, les scènes d'action space-opéra, etc. Mais l'essence même de la première trilogie, puis de la seconde - mais déjà un peu moins, encore que - ce sont les Jedï, la force, et finalement quelque part, les histoires de chevalier (princesse, chevalier servant, quête). Si tu ôtes ce fond qui sous-tend chaque film, tu ôtes à Star Wars son ossature principale. Je ne prétends pas qu'il ne faut pas faire des films sans cette structure, je dis que ne pas l'y inclure, c'est finalement changer de paradigme cinématographique en ce que les grilles d'analyse seront radicalement différentes. Rogue One est un film de guerre spatiale et éventuellement de rédemption - il est sombre et n'apporte quasiment pas d'espoir, de rêve, d'identification (j'ai à peu près détesté tous les personnages qui nous sont présentés). S'il respecte fort bien l'univers, le monde Star Wars, il s'éloigne radicalement de son esprit d'origine. Ce n'est ni un mal ni un bien, c'est une autre façon de concevoir la franchise, qui j'en suis sûr va beaucoup plaire (car d'une certaine manière plus crédible que les histoires de princesse) mais qui à moi, ne me convient pas.
N'ayant jamais vraiment analysé Indiana Jones, j'aurais plus de mal à dégager les grands ensembles du mythe. Bon, je vais m'avancer un peu, mais je dirais comme ça, le fameux voyage initiatique du héros (je vous renvoie à Frazier, Campbell et Vogler), la lutte du bien et du mal (les Nazis), l'aspect quasi (mais pas complétement) chevalier d'Indiana Jones (qui va tout faire pour sauver la princesse) - et surtout la valeur symbolique de l'arche (qui prend le rôle de l'étoile de la mort) où les utilisations (exemplifications) déterminent le destin des personnages - haute valeur morale donc. Il y aurait alors une intrication entre la quête initiatique et son aboutissement où les actions/comportements deviennent la clef des destinés. Une structure qui, il me semble, se retrouve assez bien dans le 3. Je ne me rappelle pas assez du 2 ni du 4 pour oser y transposer ces motifs. Et c'est toute la difficulté de réadapter la figure mythologique de notre archéologue préféré - car on risque assez vite de s'enferrer sur des trames interchangeables, à la façon d'un James Bond, et qu'à vouloir éviter cet écueil, on se risque à vider le personnage de sa substance - ce qui me paraît être la raison de l'échec du 4 (mais je m'avance beaucoup là).

Faut jamais présager d'un film avant sa sortie, mais le crâne de cristal m'avait déçu au-delà de ce que je pouvais imaginer. Et chat échaudé craint l'eau froide.

Assez d'accord. C'est fou le peu de propositions vraiment nouvelles qu'il y a aujourd'hui du côté US (ouais, Fast and Furious 9, 10, puis 11. On arrête... Et on reboot !). Pour une fois, je trouve que l'offre française est plus diversifiée et audacieuse. Et puis maintenant, avec les techniques de rajeunissement, à quand du Indi 7, le retour de Ian Solo qu'était pas mort, etc.