HOKUSAI
Katsushika Hokusai (1760-1849), est né à Edo (actuel Tokyo) est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Hokusai est connu aussi sous son surnom de « Vieux Fou de dessin » ( Gakyōjin). Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley, voire le mouvement artistique appelé
japonisme. Il est parfois vu comme le père du
manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée ». En 1814, il publie son Manga regroupant croquis et dessins. Les Trente-six vues du mont Fuji (1831-1833) comptant en réalité 46 estampes et La Grande Vague de Kanagawa (1831) sont ses œuvres les plus connues. La couverture de la partition de La Mer (1905) de Claude Debussy reproduit notamment la Vague de Hokusai. Le peintre japonais laisse derrière lui près de 30 000 dessins.
Les Trente-Six Vues du Mont Fuji sont une série de quarante-six estampes dont les dates d'édition s'étendent entre 1831-1833. Elles représentent le mont Fuji depuis différents lieux, suivant les saisons. Cette série est aujourd'hui très célèbre car elle marque l'intégration dans les thèmes de la tradition japonaise des
modes de représentation occidentaux, et en particulier de la perspective utilisée dans la peinture occidentale.
Dix estampes paraissent d'abord, dont
La Grande Vague de Kanagawa,
Le Fuji par temps clair et
L'Orage sous le sommet, souvent considérées comme les trois plus célèbres estampes japonaises et dont le succès fut immédiat.
Le bleu de Prusse, appelé également bleu de Berlin, était un pigment seulement importé de Hollande depuis 1820, que l'on retrouve dans les Trente-Six Vues du Mont Fuji, notamment dans
La Grande Vague ou
Le lac Suwa dans la province de Shinano. Cette couleur transforma l'aspect des estampes ; elle fut utilisée pour la première fois par le peintre Ooka Shunboku en 1829 et connut un succès immédiat. Les artistes l'utilisèrent d'autant plus qu'ils étaient contraints par la censure à n'utiliser qu'un nombre restreint de couleurs et qu'ils avaient réalisé les immenses ressources qu'ils pouvaient tirer de ce seul bleu.
L'
ukiyo-e (signifiant « image du monde flottant ») est un mouvement artistique japonais de l'époque d’Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes japonaises gravées sur bois (xylogravure).
Les thèmes de l’ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les oiran (courtisanes) célèbres, les shunga (scènes érotiques), le théâtre kabuki et les lutteurs de sumo, les yōkai (créatures fantastiques), les egoyomi (calendriers) et les surimono (cartes de vœux), le spectacle de la nature et des meisho-e (lieux célèbres).
Alors qu'il passe au Japon pour vulgaire de par sa valorisation de sujets issus du quotidien et de sa publication de masse liée à la technique d'impression de l'estampe, ce genre connaît à la fin du XIXe siècle un grand succès auprès des Occidentaux. Après l’ouverture forcée par l'attaque des Navires noirs américains et la signature du traité inégal de la Convention de Kanagawa, le pays est forcé d'accepter le commerce avec le monde occidental (États-Unis, Royaume-Uni, France, Pays-Bas et Russie) à partir de 1858. L'arrivée en grande quantité de ces estampes japonaises en Europe et la naissance du japonisme influencent alors fortement la peinture européenne et, en particulier, l'école de Pont-Aven avec Camille Pissaro, Paul Cézanne, Émile Bernard puis Paul Gauguin, et les impressionnistes.
Le japonisme est l'influence de la civilisation et de l'art japonais sur les artistes et écrivains, premièrement français, puis occidentaux. L'art qui résulta de cette influence est qualifié de japonesque.Dans le dernier quart du XIXe siècle, l’ukiyo-e devient une nouvelle source d'inspiration pour les peintres impressionnistes européens puis pour les artistes Art nouveau. C'est dans une série d’articles publiés en 1872 pour la revue Renaissance littéraire et artistique, que le collectionneur Philippe Burty donne un nom à cette révolution : le japonisme.
La Rue Suruga à Edo
Le temple d'Asakusa Honganji dans la capitale orientale
Ejiri dans la province de Suruga
La passe d'Inume dans la province de Kai
Le lac Suwa dans la province de Shinano
La Tama dans la province de Musashi
Maison de thé à Koishikawa, le matin après une chute de neige
Umezawa dans la province de Sagami
Le village de Sekiya sur la Sumida
La scierie à Honjo
Le pêcheur de Kajikazawa
Reflet du mont Fuji dans le lac Kawaguchi, vu depuis le col Misaka dans la province de Kai