JACK VANCE

John Holbrook Vance, plus connu sous le seul nom de Jack Vance, est né le 28 août 1916 à San Francisco. Son oeuvre, trés riche, s'oriente plus vers la Science Fantasy.
Jack Vance fait ses études à l’université de Berkeley en Californie et c’est là qu’il commence à écrire. Grand amateur de Jazz, il écrit à cette époque des articles pour les colonnes du "Daily Californian". Durant la Seconde Guerre mondiale, Jack Vance est intégré en 1942, dans la marine marchande. C'est à cette période qu'il écrit ses premières nouvelles, qui seront rassemblées dans le recueil "Un monde magique". Il publie sa première nouvelle, "The World-Thinker", en 1945 dans le magazine Thrilling Wonder Stories. Le voilà lancé. Une avalanche de prix va couronner sa carrière au fil des années : L’Edgar en 1960, le Hugo en 1963 et 1967, le Nebula en 1966, le Jupiter en 1975, l’Achievement en 1984, le GilgamXs en 1988 et le World Fantasy en 1990. Il reçoit aussi, en 1961, le prix Edgar Allan Poe pour sa nouvelle policière, The Man in the Cage. En 1997, la Science Fiction Writers of America lui accorde la distinction honorifique de « Grand Maître ».
Il a exercé une influence considérable sur la science-fiction exotique et picaresque, ce dont témoignent des livres comme Le Château de Lord Valentin de Robert Silverberg, Le Maître des ombres de Roger Zelazny, Mytale d’Ayerdhal ou Le Chant du cosmos de Roland C. Wagner.
Jack Vance décrit souvent dans ses oeuvres des cultures très diverses et trés crédibles. Il en décrit précisément les mœurs, coutumes et s’attache particulièrement aux vêtements, aux couleurs et même aux traditions culinaires et gastronomiques. Il n'hésite pas à multiplier les notes, références et renvois en bas de page pour donner des explications complémentaires sur tel ou tel point, ce qui peut parfois donner l'impression étrange d'un véritable guide touristique.
Les technologies futuristes (ou la magie) sont dans son œuvre au service du récit. L’auteur ne cherche pas à les mettre particulièrement en avant, mais à les intégrer de façon harmonieuse à l'ensemble. Ainsi, le vaisseau spatial et la traction animale peuvent cohabiter dans une même œuvre.
Il décrit fréquemment des sociétés très codifiées, au formalisme rigide, plutôt violentes et dures, où évoluent des héros en marge, à la personnalité originale et contrastée, désirant le plus souvent s'affranchir de ces contraintes.

Jack Vance est l'un des écrivains emblématiques de la SF à l'ancienne.

C'est un ancien marin et cela se ressent sur la plupart de ses ouvrages : chaque Vance est une invitation au voyage.
En effet, Vance s'est fait la spécialité d'un genre que l'on pourrait baptiser Planet Opera, à savoir un monde décrit de manière très riche, avec sa faune et sa flore, peuplé de civilisations dont l'auteur aime à décrire les us et coutumes, les vêtements, les spécialités culinaires, etc...
En cela, il s'éloigne du côté "technique et futuriste ou Hard Science" de la SF, pour faire ce qu'il sait faire de mieux : raconter des histoires.

En réalité, il serait plus juste de parler d'histoires de fantasy transposées sur des planètes exotiques, dans la lignée des Chroniques de Mars de Burroughs.
C'est donc un genre hybride : fantasy/SF, où les planètes exotiques qui sont un peu le deuxième héros de l'histoire.
L'inflluence de Vance et du Planet Opera a été admise par Herbert et Silverberg, pour leur création respective de planète-univers comme Dune et Majipoor

Ce goût du détail pour la création des univers s'est traduit d'une autre manière : Vance, après Tolkien, est l'un des auteurs dont les mondes ont été les plus repris pour des Jeux De Rôles (Dying Earth, Lyonesse, Gurps Tschaï). Gary Gygax le citait d'ailleurs comme l'une de ses sources d'inspiration pour Donjons et Dragons (les pierres Ioun sont une création de Vance).
Signalons que Vance se caractérise aussi par une bonne dose d'humour, influencé par P.G.Wodehouse.

Points faibles des écrits de Vance, la narration s'écoule souvent sur "trop" de pages au début de ses livres, et l'intrigue tarde vraiment souvent à démarrer. C'est un peu le prix à payer pour que Vance pose tranquillement les bases de son univers, où il distille petit à petit descriptions et informations. De plus, Jack utilise très souvent l'enfance du héros, ou son adolescence, pour ancrer un background immersif. Il en résulte souvent des longueurs. Mais si l'on arrive à les surmonter, la récompense est souvent au bout.

Je n'ai lu que Rhialto le merveilleux mais j'avais adoré.

Je souscris à votre enthousiasme quant à cet auteur!

Je me souviens notamment de la lecture d'Emphyrio et des mondes de Magnus Ridolph...des bouquins old school au genre assez différent mais qui invite pareillement au voyage!

Exact, la pierre Ioun est décite par Jack Vance dans la série Dying Earth (Cugel, Rhialto, les Mondes Magiques) que Gary Gygax a utilisé pour D&D (Vance fait partie de la liste des auteurs conseillés dans le JDR).

Astre*Solitaire a écrit:

De Jack Vance, je n'ai lu que le cycle de Tschaï, Cugel l'astucieux (que j'ai perdu et donc pas relu depuis plus de vingt ans : je ne m'en rappelle plus vraiment) et les Princes-démons. Si les mondes et les personnages, comme il est dit plus haut sont très divers et originaux, je suis plus dubitatif sur son héros, son personnage principal à qui tout réussit. J'aime beaucoup les personnages de type "surhomme", mais pour des raisons bien précises. Ces raisons sont dans les deux cas absentes : la fuite ou la vengeance, qu'ils (les héros) réussissent sans transpirer (j'exagère^^), sont des raisons personnelles, quasi égoïstes qui n'emportent pas l'adhésion du lecteur pour leur cause ; on les suit, mais on ne tremble ni pour eux, ni pour les personnes rencontrées. Tout cela pour dire que l'ensemble, pour moi est très coloré, mais reste fade à la dégustation.

Tiens, justement, le héros Vancien n'est pas normalement un surhomme, plutôt un adolescent généralement. Et la vengeance est le moteur de la Geste des Princes Démons (qui n'est pas son meilleur cycle). Cugel est un anti-héros par excellence. Quant à moi je déteste les romans avec un surhomme (Cycle de Gor ; romans de Van Vogt)

Astre*Solitaire a écrit:

Mais il me reste plein de livre de Vance à découvrir... comme ceux que tu cites Paul Le Puel : Emphyrio et Magnus Ridolph sont pour moi parfaitement inconnus.
.

Autant Emphyrio est remarquable (je crois que c'est le meilleur roman isolé de Vance), autant j'avais trouvé les Mondes de Magnus Ridolph relativement quelconques. Ceci dit je n'ai lu Magnus Ridolph que chez Press Pocket : nous n'avions droit qu'à 6 nouvelles traduites sur les 10 originales. Les nouvelles restantes sont aujourd'hui disponibles dans le Recueil de Denoël Lune d'Encre baptisé "Empyrio et autres nouvelles", où nous retrouvons justement Magnus Ridolph l'intégrale (des 10 nouvelles), La Vie Éternelle (un bon roman), et Emphyrio. Je compte justement relire l'intégrale Magnus Ridolph dans les 2 prochains mois, ma dernière lecture datant d'une vingtaine d'années au moins...

Sinon comme Cycle, mon préféré reste Les Chroniques de Durdane...

C'est curieux, tes souvenirs de la Geste des Princes-démons ne concordent pas avec les miens. De vieille mémoire, ce sont plutôt les Princes-démons qui sont les surhommes, dans l'histoire. Le héros avait un potentiel intellectuel assez brillant mais n'avait pas achevé ses études. Par contre il est motivé par une vengeance hors norme : c'est plutôt l'archétype du héros "hard boiled" : le détective dur à cuire qui s'en sort à cause de sa volonté tenace, qui s'accroche aux branches, un type normal qui se surpasse mais qui n'a pas de superpouvoirs ; une référence dans ce domaine est Rorschach des Watchmen. Tu citais Batman, qui est l'un des rares héros DC à ne pas disposer de superpouvoirs intrinsèques : il s'est bâti un physique d'athlète, une armure, des gadgets, etc ...

Astre*Solitaire a écrit:

J'avais le premier du cycle d'Allastor que je voulais absolument lire. Mais arrivé à la page 75, le texte s'offre un petit trou de 30 pages environ. Je n'ai donc jamais terminer mon livre, complètement dégouté et depuis, je n'ai pas racheté de Vance. Psychologiquement atteint^^ ??

- Pour Alastor ce n'est pas vraiment un cycle. Il s'agit plutôt de 3 livres totalement indépendants se passant dans le même coin de la galaxie, chacun sur une planète différente.
En dehors de ce décors, le lien entre les livres est inexistant, les héros sont différents, et les histoires ne sont même pas dans le même style : l'une est davantage fantasy, l'autre est un polar sportif : Trullion. Je pense que c'est le premier du cycle que tu avais justement d'endommagé. J'ai trouvé les deux autres moyens. Mais quand j'étais ado, j'ai adoré Trullion, qui reprend un peu la trame d'un roman policier. Vance a d'ailleurs écrit plusieurs polars, sous son nom, ou sous le pseudo d'Ellery Queen. Mais surtout, ce qui me fascinait, c'était le sport galactique inventé par Jack Vance qui est l'élément central de l'histoire : la Hussade.

Alors que les ados rêvaient du Rugball de la série Cobra ou du Rollerball du film, la Hussade avait quant à elle son propre roman, ses règles, et ses joueurs. Dans ce roman, le héros est un champion de Hussade, qui cherche à bâtir la meilleure équipe possible. On découvre les joueurs, le recrutement, les matchs, etc ... un régal pour l'ado que j'étais, qui "rêvait" d'une "dream" team justement.

La Hussade a même été reprise dans le Jeu de Rôle Empire Galactique :

Citation :

Hussade : sport d'équipe très spectaculaire et violent, originaire de la planète Trullion dans l'Amas d'Alastor.

Bref, ça ne me rajeunit pas...

"La Hussade" en fait. Pas le meilleur Vance, mais sympa et atypique.
J'ai trouvé mention de la Hussade dans le lexique du site d'Empire Galactique:
http://www.encyclopedie-galactique.com/viewtopic.php?f=40&t=675

On peut y télécharger tous les manuels et encyclopédies :
http://www.empiregalactique.fr/
ou ici (plus de choix) :
http://pixilivres.free.fr/

Sinon pour la Geste des Princes-Démons, je l'avais trouvée franchement moyenne en fait. Peut-être le cycle que j'aime le moins.
Du coup, je ne l'ai pas relue depuis l'adolescence, encore une fois. J'avais donc oublié ce côté surhomme du héros. Peut-être que je m'accroche à un faux souvenir comme quoi il se serait entrainé intensivement pendant des années pour assouvir sa vengeance, cela au moins aurait été plus crédible.

Voilà que tu me fais douter .

Bon, ben je vais les relire, comme cela on sera fixé et je pourrais nous faire une belle critique ... mais comme je dois lire tout plein de trucs, ce ne sera peut-être pas pour demain .

Hélas je viens d'apprendre sa mort.
John Holbrook Vance, dit Jack Vance, né le 28 août 1916 à San Francisco est mort le 26 mai 2013, un mois après la création de ce sujet, à 96 ans. Il était aveugle depuis 1980.
Cela fait 30 ans que j'ai lu et que j'ai grandis avec ses livres.
Je pense que je vais relire quelques Vance à partir de Septembre, c'est le mois que je puisse faire pour lui rendre hommage...

En hommage je relirais l'unique livre que j'ai : Rhialto le merveilleux.