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 CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE

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MessageSujet: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeMar 21 Juin - 18:23

"La plus noble conquête de l'homme" l'a très tôt accompagnée et servie sur quasiment tous les champs de bataille. Attelé au char de Pharaon, puissant destrier cuirassé chevauché par un chevalier en armure, galopant à travers les steppes ou déboulant avec la cavalerie du Far West, petit tour d'horizon...

Les civilisations antiques

Les égyptiens découvrent le cheval comme arme de guerre lors des invasions Hyksos, au XIIème siècle avant J.C, lorsque ces redoutables guerriers déferlent avec leurs chars de guerre sur l'Egypte. N'imaginons pas pour autant de lourds et imposants attelages ornés de plaques de bronze... Mais l'effet sur les égyptiens, qui ne connaissaient que les chevaux domestiques, est dévastateur.
Sous le Nouvel Empire, les Pharaons n'ont pas oublié la cuisante leçon des Hyksos et mettent un point d'honneur à créer une charrerie qui va vite devenir une unité d'élite, prestigieuse. Les chars, attelés en général à deux chevaux, sont très légers et pas très solides, il faut bien le reconnaître... Ils offrent juste de la place pour le conducteur, nommé aurige et le passager, souvent un archer. L'aurige tient les rênes d'une main et de l'autre un grand bouclier pour protéger l'archer. Ce dernier peut également lancer des javelines, à portée dans les carquois latéraux. Sans suspensions, à pleine vitesse et avec les chaos et embardées, il ne devait guère être facile de se tenir et surtout de viser correctement. Malgré tout, l'effet de dizaines de chars en formation lancés à plus de 50 kilomètres heure, accompagnés d'une grêle de traits, était redoutable. Encore plus lorsque le Pharaon, tel Ramsès II, se faisait précéder de son lion dressé :

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Captur11

(la vie privée des hommes)

La charrerie égyptienne, confiée aux soins des charrons, était devenue l'élite de l'armée, souvent constituée de nobles qui seuls avaient les moyens d'entretenir ces équipages. Dans le même temps apparaît autour tout un monde de palefreniers, de charrons, de dresseurs ou même de vétérinaires...
Assyriens et Babyloniens utilisaient également cavalerie et chars de guerre.

Les romains de leur côté n'eurent jamais vraiment d'estime pour la cavalerie, misant plus sur l'infanterie, c'est à dire les hommes à pied. Ils confiaient d'ailleurs souvent le recrutement de leur cavalerie à des auxiliaires "barbares", celtes ou africains suivant les régions. Malgré tout, chaque légion avait sa cavalerie, forte de 300 hommes, divisés en escadrons commandés chacun par un décurion.
L'équipement de ces cavaliers était très léger : tunique, bouclier, longue lance, parfois casque et jambières. Plus tard, sous le règne d'Hadrien, les cavaliers sont équipés de cuirasses d'écailles élaborées et arborent des casques "à visage", comme dans le film Gladiator :

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Casque11

(viatemporis)

C'est le moment pour en finir avec une erreur récurrente dans nombre de films historiques, même récents parfois : l'Antiquité ignorait les étriers et les fers à cheval.
- Les étriers étaient donc inconnus. Pour monter en selle, on se servait d'une borne en pierre ou on se faisait aider. Sur certaines routes romaines, on retrouve encore ces bornes, disposées à intervalles réguliers, permettant aux voyageurs, cavaliers et messagers de mettre pied à terre et remonter en selle. Dans les relais et auberges, un esclave venait souvent aider le cavalier en lui faisant la "courte échelle".
- Les fers étaient inconnus également. Les grecs enveloppaient les sabots de leurs montures dans des "chaussons" de cuir fermés par des lacets sur le dessus. Sans cela, la corne du sabot s'usait rapidement, se fendillait, causant brûlure, abcès et infection. Les romains allèrent plus loin en créant l'hipposandale, véritable sandale de métal dans lequel le sabot venait s'emboîter :

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE M0759911

Celtes et Germains, dont la métallurgie était pourtant supérieure à celle des romains, ignoraient fers et étriers également. Comme les Grecs, ils protégeaient les sabots de leurs chevaux en les enveloppant de cuir souple.

- Enfin, la selle apparût tardivement, les romains montèrent longtemps à crû avec juste une couverture de laine.

Bien que considérée comme inférieure, la cavalerie romaine restait réservée à une élite. On vit ainsi apparaître les chevaliers, nommés equites, c'est à dire ceux qui avaient les moyens de s'offrir un cheval et de pourvoir à ses besoins. Les equites formèrent bientôt l'ordre équestre, rival du Sénat, et qui donna à l'Empire nombre de ses cadres ou hauts fonctionnaires.

Ce sont les chinois ou les nomades d'Asie Centrale (on en débat encore) qui inventèrent l'étrier. Au départ, il n'y en avait qu'un, d'un seul côté de la selle : le but était simplement de pouvoir monter sans aide. L'apparition des deux étriers révolutionne le combat à cheval : le cavalier bénéficie désormais d'un équilibre et d'une stabilité remarquables, ce qui lui permet de combattre plus efficacement ou même de tirer à l'arc tout en étant en selle. Les étriers passèrent ensuite par les Perses et les arabes pour finalement atteindre l'empire byzantin.
Les chinois utilisaient des chars également, plus lourds et importants que ceux des égyptiens. Ils apprirent des farouches nomades venus des steppes à se former une cavalerie digne de ce nom, mais ils manquèrent longtemps de chevaux, les important d'autres contrées. Beaucoup d'empereurs encouragèrent la création d'écuries, d'élevages et de haras pour combler cette faiblesse. On commence également à croiser certaines races. N'oublions pas que l'une des raisons de l'édification de la Grande Muraille était de briser les charges de cavalerie des peuples des steppes, cavaliers redoutables.

A cheval (c'est le cas de le dire !) sur l'Antiquité et le monde médiéval, l'empire byzantin se dota d'une cavalerie lourde et puissante avec les cataphractaires (du nom de la cuirasse qu'ils portaient, kataphractos, qui signifie littéralement "totalement protégé"), cavaliers cuirassés de même que leur monture par une côte d'écailles ou de mailles. Lourdement équipée, il s'agissait là d'une unité de choc et l'on imagine le choc justement des charges de cavalerie, quand les cavaliers cuirassés heurtaient de plein fouet les rangs ennemis. Malgré le poids de l'ensemble, ces cavaliers savaient souvent manier l'arc également. Le but des cataphractaires était d'égaler les archers à cheval Huns ou barbares, la protection en plus :

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE 5xrki110

Le cataphractaire est vu par certains comme l'ancêtre du chevalier médiéval au niveau de l'équipement. Les byzantins furent suivis dans cette voie par les Alains, les Arméniens, les Scythes, les Sassanides...

Comme on le verra plus loin, c'est le monde médiéval qui va faire incroyablement progresser la cavalerie, avec l'apparition des étriers, des fers, du maréchal-ferrant mais aussi de nouveaux harnachements permettant de mieux guider l'animal sans le gêner. Sans oublier la chevalerie où l'homme et sa monture deviendront indissociables.


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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeMer 22 Juin - 17:54

La révolution médiévale

Le Moyen Age voit éclore une véritable révolution par rapport au cheval, révolution technique tout d'abord.
L'apparition des étriers s'ajoute à celle des fers, apparus vers le IXème siècle. Il s'agit donc de pièces de métal en forme de U fixées par des clous aux sabots du cheval. Ce dernier peut ainsi se déplacer sur quasiment tous les terrains sans craindre usure, inflammation, abcès ou infection de ses sabots.
Dans le même temps apparaît le collier d'épaule, massif harnais entourant les épaules du cheval, ce qui lui permet de tirer des charges beaucoup plus lourdes sans être gêné alors que le harnais antique, passé autour du cou, comprimait la trachée du cheval et l'étouffait. Invention décisive pour l'agriculture et qui permettra de tirer des charrues beaucoup plus lourdes.
On perfectionne également la selle, héritée des romains tardifs. Elle était auparavant en bois, la voici plus légère (tout est relatif...), en cuir le plus souvent et maintenant dotée d'un arçon. Ce dernier permet de mieux répartir la pression sur le dos du cheval et donc pour lui de porter plus lourd et mieux. De son côté, le cavalier est plus stable.

Toutes ces innovations voient se développer de nouveaux métiers dont principalement celui de Maréchal-Ferrant. Le terme "maréchal" provient de l'ancien français Marhskalk qui provient du germanique commun markhaz, lui-même issu du celtique markh (cheval), et du germanique skalkaz (serviteur), littéralement : le serviteur chargé du soin des chevaux. Le mot a ensuite pris deux sens différents, désignant l'artisan chargé de ferrer les chevaux, et aussi l'officier responsable des chevaux qui est le Maréchal. (Tatie Wikie)
Le maréchal-ferrant sera un artisan primordial du monde médiéval, un homme habile mais qui connaît les chevaux également, sait les manipuler, s'en faire obéir. Il s'agit souvent d'un homme robuste, le métier étant physique, demandant parfois de travailler longtemps dans une position inconfortable.
Ce qui n'empêche pas, à cette époque, de voir des femmes maréchal-ferrant ou s'occuper des chevaux de labour dans les fermes.

On voit également se développer les Hippiatres, l'Hippiatrie étant l'ensemble des soins apportés aux chevaux. La plupart des hippiatres médiévaux se réfèrent à l'héritage de leurs prédécesseurs grecs, arabes et byzantins.

Les femmes de la noblesse s'intéressent également au cheval, l'équitation fait désormais partie de l'éducation de toute jeune femme noble. Dans un Moyen Age donnant beaucoup de liberté à la femme, cette dernière remplace souvent son mari quand il s'absente et s'il s'agit du Seigneur, la Dame doit être en mesure de chevaucher pour inspecter ses domaines. L'équitation permet également de pratiquer la fauconnerie, très prisée de la gente féminine.

Contrairement à ce que l'on voit dans nombre de films, les femmes médiévales ne montent pas en amazone, mais à califourchon, comme les hommes (ce qui n'était pas forcément pratique au vu des robes de l'époque...)
La selle spécifique pour monter en amazone, avec deux "fourches" permettant de caler les jambes et d'avoir ainsi une meilleure stabilité, n'apparaîtra que très tard, vers la Renaissance. (Pour avoir fait un peu d'équitation autrefois et pour avoir essayé, par curiosité, je confirme : monter en amazone sans la selle adaptée est un casse-gueule de première... On doit se limiter au pas, tenir au galop est impossible puisqu'on n'est pas à califourchon, dans l'axe du cheval, mais "assis" sur le côté, perpendiculairement à lui). Le Moyen Age ignorant la selle en amazone, les dames montaient donc à califourchon, du moins pour le galop.
Pour la simple promenade, on installe parfois sur le cheval une sambue :

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Sambue10

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Ob_3bb10

(photos de/by : eroschevauxpassion blog)

Comme on le voit, il s'agit d'une espèce de siège dans lequel la dame s'installait, les deux jambes du même côté. Impossible là aussi de dépasser le pas et le plus souvent, un page ou un gentilhomme à cheval accompagnait, tenant le cheval de la dame par les guides, pour éviter tout accident. La deuxième photo montre une sambue à deux places, souvent utilisée par la dame et un enfant. Ce dernier était ainsi installé de façon stable et la dame pouvait veiller sur lui, restant à sa portée.

Tout ceci a profondément changé le statut du cheval et la guerre n'y échappe pas. Le temps de la cavalerie lourde et des chevaliers est arrivé...
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeSam 25 Juin - 9:40

Le destrier

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE 1destr10

(photo de/by : galleryhip.com)

C'est le cheval "roi" de la chevalerie médiévale, le cheval de guerre, des tournois et des chevaliers.
Recherché, coûteux, objet de tous les soins, le destrier est un cheval puissant, solide, habitué à porter un homme en armure, sans compter sa propre protection. Son nom vient de dextra, la droite en latin : alors que l'écuyer menait les autres montures de la main gauche, il menait le destrier de la main droite comme le voulait l'usage de la chevalerie.
Ses origines restent floues, la race serait issue de croisements avec des chevaux arabes et espagnols ou même avec des spécimens venus d'Asie Centrale ou d'Iran, découverts pendant les Croisades.

Puissant, grand et robuste, habitué au fracas de la bataille et des tournois, le destrier est la monture du chevalier, à la charge de l'écuyer qui doit en prendre soin et le préparer. Cheval rare et cher, symbole de la cavalerie lourde, il s'oppose au coursier, plus léger et taillé pour la vitesse. Son statut est glorifié dans les chansons de geste de l'époque, beaucoup de contes et chansons évoquent le lien particulier entre le chevalier et son cheval, ce dernier a souvent un nom, un comportement particulier, une personnalité... Le règne du destrier durera jusqu'à la fin de la chevalerie avec l'apparition des premières armes à feu.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 18 Oct - 14:43

Le char de guerre chinois

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Chine510

(Image : herodote.net)

Egyptiens et romains n'étaient pas les seuls à utiliser des chars.

Du côté de l'Empire du Milieu, le char apparait vers 1 200 avant J.C. Il se répand très vite à l'époque des Royaumes Combattants, au moment où se développent l'arbalète et les archers montés, archers-cavaliers, inspirés des peuplades nomades d'Asie Centrale.

Ils sont à deux roues, tirés par deux chevaux (bige) ou quatre chevaux (quadrige). Un timon (barre en bois de trois mètres de long environ) reliait la caisse à une barre horizontale d'un mètre à laquelle étaient attachés les chevaux. Les roues sont fixées à un essieu de trois mètres également et font entre 1,2 et 1,5 mètre de diamètre, divisées en 18 rayons habituellement. Une jante en bronze venait les compléter. La caisse était fermée sur les côtés, avec juste une ouverture à l'arrière pour laisser monter les passagers.

Ces derniers étaient généralement trois : un cocher, un archer et un troisième guerrier chargé de défendre l'attelage lorsque ce dernier se retrouvait au coeur de la bataille. Le premier archer utilisait des arcs à longue portée, le second à courte portée. Les trois passagers étaient protégés par une armure. En cas d'urgence, ils se défendaient avec une , une dague-hache : une arme à double tête, avec une pointe d'un côté et une lame de hache de l'autre.

Contrairement à ce que leur aspect laisse à penser, ces attelages étaient le plus léger possible, afin de gagner en vitesse. Ainsi, une fois vide, la caisse pouvait être soulevée par un seul homme, d'une seule main ! Ce qui était également pratique pour une éventuelle réparation. Pour alléger encore, on évitait bagages et équipement, bien que la caisse se soit élargie au fil du temps, pour ne laisser que les trois combattants. Le gros point faible restait les roues, fragiles et s'usant vite. Les jantes se déformaient très vite, à tel point que pendant l'arrêt, on surélevait l'attelage pour éviter qu'il n'appuie trop sur ses roues.

Si on imagine l'impact de dizaines de chars fonçant à 50 kilomètres heure dans les rangs ennemis, en formation serrée, il n'en reste pas moins que ces attelages n'étaient pas facilement maniables. Les diriger était difficile et ils manquaient clairement de souplesse et de manoeuvrabilité.

Les chars de guerre finiront par disparaître : au fil du temps, la guerre change de forme, laissant une place prépondérante à l'infanterie et de moins en moins à la cavalerie. Dans le même temps, la Chine manque alors cruellement de grandes races de chevaux pour équiper ses armées.


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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 18 Oct - 14:47

En même temps, il faut un terrain plutôt plat et sans aspérité pour que les chars puissent bien rouler... du coup ce n'est pas forcément adapté à la diversité des terrains que comporte la Chine.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 18 Oct - 14:52

C'est l'inconvénient de tous les chars, quelles que soient les civilisations : ils ne peuvent être utilisés qu'en terrain plat, de grandes plaines en général. Et suffisamment vastes pour leur permettre de manoeuvrer.
Et une fois le char en plein coeur de la masse des combattants ennemis, bonjour pour s'en sortir ! Manoeuvrer au milieu de cette foule gesticulante avec des chevaux effrayés (même s'ils étaient habitués) ne devait pas être une partie de plaisir...
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 6 Nov - 18:39

La Troïka

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE 5512db10

in.pinterest.com

Nous poursuivons dans le monde du cheval et de ses attelages avec la Troïka russe.
Apparue vers le XVIIème siècle, son nom vient du chiffre trois en russe car elle est tirée par trois chevaux. Elle pouvait être équipée de roues mais le plus souvent de patins aux extrémités recourbées, comme des skis, pour glisser sur la neige épaisse. Pour être précis, le mot troïka désigne en fait cette façon d'atteler à trois chevaux et non la voiture elle-même, souvent un simple traîneau.

Sa particularité ? C'est le seul attelage à trois chevaux où chacun va à une allure différente :
Le korennik, le cheval central, marche au trot tandis que les chevaux de côté vont eux au galop. Avec ce système, l'attelage peut atteindre 45 à 50 km à l'heure, ce qui était un avantage sérieux pour les longues distances du vaste empire russe. D'autre part, les chevaux se fatiguaient moins vite, car le korennik, plus fort, donnait le rythme de l'allure. Le cheval droit galope de la patte gauche et celui de gauche de la patte droite, ce qui les obligent à tourner la tête vers l'extérieur pour conserver leur équilibre.

L'arc en bois qui surplombe le cheval central est le douga. Il était autrefois souvent orné de grelots qui étaient autant d'avertisseurs sonores. Mais on l'ornait également de rubans, voire de talismans et d'amulettes, autant de protections pour un voyage sans incidents. Notre troïka pouvait être couverte également, lors des grands froids ou en cas de vent violent. Par contre, suspensions inexistantes de même que le confort et places limitées (trois places, cocher compris en général)... Le cocher tenait les quatre rênes, deux pour le cheval central et une pour chacun des deux autres.

Au départ, cet attelage était réservé au service postal mais il devînt très populaire et les voyageurs aisés s'en servirent alors pour leurs déplacements. Ils étaient plus rapides ("aussi rapides qu'un oiseau") et plus maniables que les lourds traineaux fermés (véritables maisons roulantes) et plus pratiques que les carrosses qui se retrouvaient bloqués quand il neigeait trop fort. Comme pour les autres attelages, on changeait les chevaux à chaque relais. Seigneurs et grandes dames rivalisaient de luxe pour décorer leurs troïkas tandis que les paysans l'appréciaient et l'utilisaient tout autant. Les officiers et les militaires s'en servaient volontiers pour leurs déplacements et pour les messages urgents, appréciant sa rapidité. A partir de 1840, on organisa même des courses de troïkas à l'hippodrome de Moscou. On l'utilisait aussi, très décorée, pour les mariages et fêtes religieuses.

Les gens modestes y attelaient souvent des viatkas, petits chevaux robustes de la région du même nom. Les riches préféraient les Orlof, célèbres chevaux de race russes, racés, endurants et au pas ample.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 6 Nov - 20:45

Merci pour ces détails que j'ignorais. J'ai un doute : je n'ai pas le souvenir que ce moyen de locomotion soit présenté dans Michel Strogof. La calèche avec un toit, oui... Mais la troïka, pas de souvenir de tels détails avec les différents chevaux.
Mes grand parents avaient un chromo en montrant un glissant sur la neige, le cocher fouettant les chevaux pour échapper à quelques loups.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 6 Nov - 20:55

Anecdote amusante :
Au début, la troïka était utilisée par la Poste uniquement et les grelots fixés sur l'arc en bois avertissaient les habitants de l'arrivée du courrier. Mais quand tout le monde se mît à utiliser ce genre d'attelage, tout le monde utilisa également les grelots... Si bien que lorsqu'on les entendait sonner, on ne savait plus qui c'était qui arrivait. Les services de la poste impériale en informèrent le Tzar qui décida d'interdire par édit impérial les grelots pour les troïkas de particuliers. Mais ces derniers trouvèrent la parade en décorant leurs attelages avec de petites clochettes de cuivre qui produisaient un son plus doux, différent, distinct de celui des grelots.

Pour la troïka attaquée par des loups, c'est un sujet fréquent dans la peinture russe, tu en trouveras plusieurs illustrations sur le Net.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 13 Nov - 10:53

La berline

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Turgot10

Nous voici au XVIIIème siècle qui voit arriver la berline.

Voiture assez vaste et confortable, prévue pour les longs trajets, elle remplace rapidement le carrosse. Plus maniable, plus légère, elle est surtout plus sûre : les essieux avant et arrière sont réunis par deux "brancards" et non une seule poutre centrale comme pour le carrosse. Il en résulte une plus grande stabilité, en cas de rupture d'une roue ou d'une suspente, la caisse ne se renverse pas. Contrairement au carrosse, la berline offre les premières suspensions, les fameuses courroies de cuir qu'il fallait retendre régulièrement. Plusieurs fois par jour, on demandait aux voyageurs de descendre. Le conducteur soulevait alors la caisse à l'aide d'un cric et retendait les courroies distendues. L'opération pouvait durer une heure. A noter également que lors de certaines montées, plutôt rudes, on demandait aux voyageurs de descendre et monter à pied pour soulager les chevaux. Les roues étaient souvent cerclées de métal pour protéger le bois de l'usure.
Née à Berlin, d'où son nom, elle est à quatre places à l'origine mais connaît des variantes afin d'accueillir jusqu'à six personnes (trois par banquette, serrées quand-même).
L'intérieur peut être éclairé par une lanterne fixée au plafond, on trouve sur le côté des "poches de commodité" pour ranger des objets et on peut baisser la vitre par une manivelle. On trouve également des "chaufferettes", placées sous les banquettes, pour les grands froids (petites boîtes métalliques remplies de braises).

Contrairement à ce qu'on voit dans les films, elle n'est pas menée par un cocher mais par un postillon. Ce dernier monte le cheval conducteur, nommé le trotteur, toujours celui de gauche (voir photo). Le travail du postillon est d'accompagner les voyageurs entre deux relais, soit environ deux lieues (8 km) et de ramener ensuite les chevaux à son relais de départ au pas, après un repos. C'est lui qui règle l'allure, toujours au pas ou au trot et il est normalement interdit de lui demander d'accélérer, sauf à lui payer "double poste". Il peut accompagner jusqu'à six chevaux, le maximum estimé pour pouvoir tous les ramener au pas ensuite. On changeait donc de chevaux et de postillon à chaque relais. Notre homme portait des bottes spéciales, en cuir bouilli, directement fixées sur les flancs du cheval. Renforcées de fer, elles lui protégeaient les jambes en cas de chute du cheval. Il était impossible de marcher avec, c'est pourquoi elles restaient fixées au cheval.

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE 800px-75

Tinodela

Les relais

Si on était un particulier possédant sa propre voiture, il fallait donc programmer son voyage en plusieurs étapes avec des relais où changer les chevaux (le postillon, comme on l'a vu plus haut, ramenait alors les bêtes remplacées au précédent relais). On pouvait aussi y louer une "chaise de poste", véhicule plus rapide, mené par un cocher cette fois, mais qui coûtait cher. On y trouvait bien sûr des écuries et souvent un maréchal-ferrant et tout ce qu'il fallait pour une éventuelle réparation. Pour un voyage de plusieurs jours, il fallait également prévoir un relais aménagé pour y passer la nuit, une auberge ou, au niveau supérieur, une "hostellerie".

L'ancien relais de Launois sur Vence

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Launoi10

locations.filmfrance.net

On utilisait également les "diligences" qui suivaient des lignes et horaires fixes, la nuit au relais étant comprise dans le billet. Quelques indications sur le temps de voyage :
- Bordeaux à Paris : cinq jours en transport rapide à raison de quatre diligences par semaine en chaque sens.
- Clermont-Ferrand à Paris : une semaine, départ à cinq heures du matin.
- Rouen à Paris : départ de Paris à midi tous les jours et arrivée le lendemain matin à 09h00.
- Londres à Paris : cinq jours avec la traversée par bateau comprise.
- Bruxelles à Paris : le prince de Ligne rapporte que des amis quittent Bruxelles après le déjeuner et arrivent à Paris au théâtre juste pour voir lever le rideau avant de rentrer chez eux, roulant toute la nuit.
- Lyon à Paris : cinq jours.
- Marseille à Paris : 11 jours.
La plupart des lignes partent de Paris et les lignes transversales sont très rares.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeMer 16 Nov - 8:26

Intéressante distinction entre cocher et postillon. Je me demande si le mot berline figure tel quel dans les romans gothiques, mais je ne peux m'empêcher de les associer à l'univers gothique.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeMer 16 Nov - 13:26

Sauf erreur, la berline a été le principal modèle d'attelage durant tout le XIXème pour les voyages, jusqu'à l'arrivée et le développement du train. Le gothique étant souvent associé à cette époque, ceci doit expliquer cela.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 20 Nov - 19:30

C'est vraiment un sujet très intéressant et qui donne envie de se plonger dans le monde des moyens de transport hippotractés. Je me le mets en lien pour le vocabulaire. J'ai adoré et j'ai lu les articles d'une traite.

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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitimeDim 20 Nov - 21:32

Le monter en amazone

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Amazon10

Stanislaw Skowron

Voyons de plus près cette façon particulière de monter et d'harnacher un cheval, réservée pendant des siècles à la gente féminine.

Au Moyen Age, les dames utilisaient majoritairement la sambue, vue plus haut : une selle obligeant la cavalière à être assise sur le côté, les pieds posés sur une planchette. Inconvénient majeur, la dame ne pouvait qu'aller au pas, difficilement au trot avec une telle façon de monter. Le galop était impossible, pour des raisons de stabilité et un fort risque de chute. Ces dames étaient ainsi fort contrariées de ne pouvoir suivre la chasse de leurs maris et fils, se contentant de la chasse au faucon, où elles pouvaient rester assises.
C'est Catherine de Médicis qui aurait apporté la solution avec le monter en amazone. Une question pratique mais aussi de coquetterie : pas très jolie, la future redoutable souveraine avait par contre de belles jambes et elle pouvait ainsi les montrer... Bien sûr, cette nouvelle façon de monter imposa une nouvelle selle, spécifique :

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Selle_11

Mlamazone

CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Aureli10

amazone2000.free.fr

Cette dernière arbore une fourche latérale qui permet de caler la cuisse droite. La cavalière est donc toujours assise sur le côté du cheval mais elle est maintenue solidement et, grande innovation, elle peut donc aller au galop. Un vent de liberté souffle sur les dames de la noblesse qui peuvent désormais galoper tout leur saoul. La cavalière doit toutefois cambrer les reins pour se maintenir droite et ne peut utiliser que sa jambe gauche, la droite étant immobilisée, passée autour de la fourche. On voit apparaître également l'indispensable cravache, qui remplace la jambe sur le flanc droit du cheval. L'unique étrier, à gauche, ne sert qu'à poser le pied.

Les robes se compliquant au fil des années, monter en amazone devînt la règle. Les cavalières portaient souvent, par pudeur, un caleçon spécifique, pour qu'on ne voit pas leurs jambes quand la robe se soulevait au galop. On créa des robes "amazone", coupées de façon à ce que la jupe ne s'accroche pas à la selle en cas de chute. Monter et descendre de selle seule était quasiment impossible.

Il y avait également une autre raison à cette façon de monter : on croyait que monter à califourchon, en raison des secousses, pouvait déchirer l'hymen des jeunes femmes encore vierges... A noter toutefois que, malgré cette révolution, galoper en amazone restait difficile, réservé aux bonnes cavalières. L'Histoire a retenu de nombreuses souveraines excellentes cavalières comme Catherine de Médicis, Marie-Thérèse impératrice d'Autriche qui impressionna les nobles hongrois (cavaliers hors-pair) par ses talents, sa fille Marie-Antoinette ou encore l'impératrice Sissi, excellente cavalière elle aussi.
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MessageSujet: Re: CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE   CHEVAL, CHARS ET CAVALERIE Icon_minitime

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