Une série sur laquelle je suis tombé par hasard (enfin pas tout à fait, je m'y suis intéressé quand j'ai vu que Rufus Sewell, un de mes acteurs préférés, jouait dedans) et que j'ai apprécié.
Mais avant de parler de la série, un mot du roman. Car effectivement,
Les piliers de la terre, c'est d'abord un roman (que je n'ai pas lu) de Ken Follet, paru en 1989, 1990 en France. Un bon gros pavé médiéval de 1025 pages, ce qui n'a pas découragé les lecteurs vu le succès et les millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Surtout en Allemagne où le livre est resté six ans consécutifs dans le classement des meilleures ventes.
La série, germano-canadienne, est donc constituée de huit épisodes de 52 minutes, diffusés en 2010. En France, elle fût diffusée d'abord sur Canal +, puis sur France 3.
L'histoire tourne autour de la construction d'une imposante cathédrale dans une ville médiévale anglaise fictive du XIIème siècle. C'est bien cette cathédrale qui est en fait le personnage principal autour duquel viennent se greffer intrigues et aventures, sur une longue période. Intrigues politiques entre l'Eglise et la Royauté, intrigues économiques vu le prestige et les rentrées d'argent que l'édifice pourrait rapporter, rivalités artistiques et amoureuses également dans tout le petit monde qui s'agite autour de la construction, architecte, sculpteurs, maçons...
Alors, je n'ai pas lu le roman mais j'ai bien aimé la série. Ce qui m'a bien plu, c'est qu'au-delà des classiques intrigues, on découvre tout le petit monde des constructeurs, des fameux
Compagnons, des artisans... Un monde du travail qui a ses codes, ses règles, ses rivalités et ses règlements de compte aussi. Le scénario brasse beaucoup de personnages très différents, du prélat à l'architecte, du voleur au seigneur en passant par le tailleur de pierre, des gens qui d'ordinaire ne se côtoient pas forcément, mais qui là se retrouvent et se confrontent, réunis par ce grand projet architectural. On n'est pas dans le Moyen Age classique avec chevaliers héroïques, gentes dames et troubadours, c'est un aspect différent du monde médiéval que l'on découvre ici.
L'ensemble est bien sûr puissamment romancé, mais c'est plaisant, plutôt bien joué, avec décors et costumes qui rachètent tous les châteaux de carton-pâte et les armures de polystyrène qu'on s'est farci autrefois devant nos écrans... Un gros bémol : c'est quand-même manichéen à mort... Mais d'après ce que j'en ai vu ici et là, c'est aussi le reproche majeur fait au roman.
Alors, pourquoi se priver ?