ARMES PREHISTORIQUES

Un propulseur, appelé aussi propulseur à crochet, est un dispositif permettant d'accroître la vitesse initiale et donc la portée ou la force de pénétration d'un projectile (lance, sagaie, etc.). Il est constitué généralement d'un bâton (tige rectiligne d’une cinquantaine de centimètres parfois terminée par un œillet) dont l'une des extrémités comporte un crochet (extrémité souvent décorée d’une ou deux figures animales sculptées en ronde-bosse : cheval, bouquetin, poisson, bison).

Le propulseur prolonge le bras humain et multiplie sa force par effet de levier.

Il est attesté en Europe dès le Paléolithique supérieur (45 000 et 10 000 ans avant le présent), du Solutréen supérieur au début du Magdalénien supérieur dans une région limitée (Périgord et Pyrénées). Certains éléments de propulseur en matière dure animale (bois de renne ou ivoire de mammouth) étaient richement décorés et constituent des chefs d'œuvre de l'art mobilier :



Le propulseur préhistorique est une arme de jet destinée à la chasse, à la pêche ou au combat.

Le propulseur est également très répandu chez les peuples contemporains de chasseurs-cueilleurs, notamment en Arctique, chez les Aborigènes d'Australie (woomera) ou chez les Amérindiens (chez qui il est connu sous le nom de atlatl dans la langue nahuatl) :

Déjà vu une reproduction utilisée et c'était redoutable, la cible était bien plantée par la flèche.

Des armes encore utilisées par certaines tribus d'Amazonie ou chez les Inuits.

Les figures ornant ces propulseurs sont vraiment très belles, simples, bruts, dépouillées de tout artifice. J'aime beaucoup. Quand on parle de Préhistoire, on a souvent l'image de pauvres primitifs cagneux et hirsutes vêtus de peaux de bêtes à peine capable de grossièrement tailler une pierre... Voilà qui remet les choses en place.

Le propulseur n'est ni plus ni moins qu'un levier. Le levier peut être utilisé pour amplifier l'effort, auquel cas on diminue le déplacement (la main bouge plus que le point à soulever) ; ici, c'est le contraire, il sert à amplifier le mouvement et donc la vitesse (mais la main fait un effort plus important).

Ça a donné le principe de la raquette (de tennis, de ping-pong, la chistéra, la batte), mais allez dire aux joueurs de tennis qu'ils pratiquent un sport préhistorique…

Voyageur Solitaire a écrit:

Quand on parle de Préhistoire, on a souvent l'image de pauvres primitifs cagneux et hirsutes vêtus de peaux de bêtes à peine capable de grossièrement tailler une pierre... Voilà qui remet les choses en place.

Ben, tout dépend de quelle période de la Préhistoire on parle. Là, il s'agit d'un stade déjà avancé de la civilisation, on est plus au temps des tailleurs de silex. Encore que même la taille d'un silex relevait d'un savoir-faire assuré. Pour l'avoir expérimenté lors d'un stage d'archéologie, je peux vous certifier que ce n'est pas évident.

Gorak a écrit:

Ben, tout dépend de quelle période de la Préhistoire on parle. Là, il s'agit d'un stade déjà avancé de la civilisation, on est plus au temps des tailleurs de silex. Encore que même la taille d'un silex relevait d'un savoir-faire assuré. Pour l'avoir expérimenté lors d'un stage d'archéologie, je peux vous certifier que ce n'est pas évident.

Et bien si, on en était encore à l'âge de pierre à la période citée. L'âge de bronze commence au 4è millénaire avant JC en Egypte, et seulement au 2è millénaire avant JC en Europe. 2000 an pour traverser la méditerranée !
Tu as de la chance d'avoir fait un stage d'archéologie, cela me tente beaucoup. J'ai d'ailleurs prévu de vous poster bientôt des vidéos de stage préhistorique, dont celle de la taille du silex.
En attendant, voici celle de la construction du propulseur et de la sagaie :


Pour les colles utilisées : mélange de résines et cire d'abeille, colle des os/peaux.

VIC a écrit:

Tu as de la chance d'avoir fait un stage d'archéologie, cela me tente beaucoup.

Quand j'avais 18 ans. Je venais juste d'avoir mon BAC. Avant de m'inscrire en à la fac, j'avais décidé de passer mes vacances sur un chantier de fouilles, pour voir comment cela se passait. Je pensais connaître pas mal de choses sur le sujet mais, en fait, je me suis rendu compte à quel point j'étais ignorant. Comme quoi, on a beau lire des ouvrages spécialisés, rien ne remplacera les connaissances pratiques qu'on acquiert sur le terrain. Et j'ai appris beaucoup.

Je ne suis pas devenu archéologue mais j'ai acquis quelques méthodes qui m'ont été très utiles dans mes études d'histoire, puis dans mon boulot d'archiviste.