Un aspect moins connu de l'œuvre de Bama : les Pulps.
Si James Bama reste le maître de toiles réalistes ayant le Grand Ouest américain pour thème, un autre aspect de sa carrière n'est pas à négliger, celui des
Pulps.
( Photo : pulpinternational.com)
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, pendant laquelle Bama a servi dans l'armée de l'air, ce dernier décide d'utiliser ses primes de départ pour se payer des cours d'art et de dessin. Il s'inscrit alors à la
Art Students League de New York où il étudie le dessin et l'anatomie sous la direction de Frank J. Reilly. A l'époque, ce dernier est considéré comme un maître.
C'est à partir de ce moment que James Bama se tourne, comme beaucoup d'illustrateurs de l'époque, vers les fameux
Pulps, dont nous avons déjà parlé dans notre bibliothèque. Il devient si talentueux qu'il arrive à Reilly de le laisser donner le cours à sa place. L'artiste en profite pour se lier à deux personnages qui auront une grande influence sur lui, Alex Raymond, créateur de
Flash Gordon et Harold Foster, créateur de
Prince Vaillant (et qui avait déjà illustré les aventures de Tarzan dans les années 1930). Reilly meurt en 1967 et sa mort affecte profondément notre artiste qui travaille pour son propre compte depuis 1951.
Trois couvertures de Bama, respectivement en 1957, 1958 et 1960 :
( Photos : menspulpmags.com)
Bama rencontre également à cette époque celui qui va devenir son modèle masculin favori, Steve Holland, celui-là même qui incarnera
Flash Gordon dans la série des années 1950. Holland devient rapidement l'égérie masculine de Bama qui le représente de très nombreuses fois, le dessinant et peignant d'après photos :
( Photos : menspulpmags.com)
( Photos : brianberley.com)
Une vive amitié se noue entre l'artiste et son modèle, amitié qui durera jusqu'à la mort de Holland, en 1997. Les deux hommes formaient un véritable couple artistique, Holland posant souvent dans son propre appartement où, après la séance, Bama jouait avec ses enfants, bavardait avec sa femme et restait souvent dîner. Pendant cette période, quasiment tous les personnages masculins de Bama ont Steve Holland comme modèle ou inspiration.
Comme écrit plus haut, ce n'est que bien plus tard (en 1966) lors d'un séjour chez des amis avec sa femme, dans le Wyoming, que Bama a le coup de foudre et une "révélation" pour le thème du Grand Ouest américain auquel il se consacre depuis, et avec quel talent :
( Photo : jamesbama.com)
( Photo : eleganthorsepictures.com)
Après tout ce temps, James Bama garde un très bon souvenir de cette époque foisonnante et bouillonnante des
Pulps où il illustrait également
King Kong,
Dracula ou
Frankenstein. Il garde également un fort souvenir de Steve Holland, son modèle favori et ami, qui lui permît de connaître un grand succès en illustrant, entre autres, le personnage de
Doc Savage.