THERMAE ROMAE

Ecrit par une femme, Mari Yamazaki, un manga très original et qui reprend le principe de "passerelle" entre la Rome antique et le Japon moderne évoqué dans Virtus (Voir critique dans cette même section).

Voici donc Lucius Modestus, un grand architecte romain du règne d'Hadrien, spécialiste des thermes, les immenses et fastueux bains publics. Mais notre architecte, au faîte de sa gloire, voit l'inspiration lui échapper et perd progressivement son élan créatif. C'est alors qu'il découvre un passage entre son monde et le Japon moderne. Il découvre ainsi l'art du Onsen, le bain japonais et en importe les spécificités dans son époque, retrouvant ainsi l'inspiration et l'envie de créer. Au passage, il tombe amoureux de la belle Satsuki qui lui enseigne l'art du bain à la japonaise.

Autant Virtus fait dans le bourrin violent et plutôt brut, autant Thermae Romae fait dans le poétique et l'esthétique. Cette histoire assez inattendue sert de trame à la confrontation de deux civilisations où le bain est une institution, un art de vivre. Bien sûr, il faut adhérer à un scénario assez déroutant, mais si on fait l'effort, on peut être séduit par cette sorte de fable plutôt poétique et sensuelle à laquelle l'eau, la vapeur et les corps dénudés donnent une atmosphère particulière, bien dans l'esprit japonais. Les dessins, assez doux avec un trait délicat et de légers ombrages sont à l'unisson. Bon, faut accrocher et soyons francs, c'est fait pour un certain public, majoritairement féminin à la base. Et rappelons que c'est écrit par une femme. Mais cela n'enlève rien à la qualité de l'histoire et crée une passerelle entre deux civilisations, réunies par le même art de vivre, celui du bain.

Comme Virtus, voilà un manga des plus atypiques, inattendu et déroutant, une curiosité.
A signaler que Thermae Romae a connu un succès phénoménal au Japon (2 230 000 exemplaires vendus l'année de sa sortie, 9 millions depuis), on en a même fait un animé et un film. Film qui, d'après les images, a l'air assez poilant avec des japonais en toge...