LADY OSCAR

Lady... Lady Oscar... Tu vivais sous la Révolution...
Un autre grand classique des dessins animés des années 80. L'histoire d'une fille qui naît en 1755, la même année que la future reine de France Marie-Antoinette. Son père, qui espérait un fils, décide donc de l'élever comme tel. Oscar de Jarjayes devient donc officier et, chargé de la protection de Marie Antoinette à son arrivée en France, va se retrouver mêlé(e) aux intrigues de Versailles et aux premières heures de la Révolution. 40 épisodes en tout, arrivés en France en 1986.

On connait souvent mal l'origine de cette histoire. Il s'agit à la base d'un Manga, La rose de Versailles, de Riyoko Ikeda et qui a connu un très grand succès au Japon : on en a fait une comédie musicale, un feuilleton radio avant de l'adapter au format dessin animé et même un film. Un Manga qui a créé un véritable engouement dans l'archipel pour la Révolution et le personnage de Marie Antoinette et sa vie.
La version française a été censurée sur certains passages, jugés trop violents. Jarjayes (François Augustin de son prénom) a existé : il s'agissait d'un brillant officier, monarchiste convaincu, qui tenta de faire évader d'abord la famille royale de la prison du Temple, puis Marie Antoinette de sa prison de la Conciergerie. Ce fût "le complot de l'oeillet" (Un message destiné à la reine était dissimulé, soigneusement roulé, dans un oeillet) qui prévoyait donc l'évasion de la reine. Cette dernière devait rejoindre l'épouse de Jarjayes et fuir avec elle vers l'Allemagne. Ce fût tout prêt de réussir. Selon certaines sources, Marie Antoinette aurait été stoppée au dernier moment à l'entrée de la Conciergerie par un gendarme. Selon d'autres, plus vraisemblables, elle aurait refusé de fuir sans ses enfants. "Nous avons fait un beau rêve, voilà tout" écrira-t-elle à Jarjayes. Enfin, le titre La rose de Versailles fait référence à Marie Antoinette et non au personnage principal.

Le célèbre générique dont les paroles françaises sont d'un certain... Antoine de Caunes :

François-Augustin Régnier de Jarjayes a effectivement existé.

C'est lui :



Mais des personnages qui, au XVIIIe siècle, jouait sur l'ambigüité sexuelle étaient assez légion dans cette époque où l'on aimait souvent avancer masqués.

Le cas le plus célèbre est sans nul doute le chevalier d'Eon, dont on a jamais vraiment su qui il y était en réalité. Et Louis XV a emporté le secret avec lui.

Jarjayes a servi de support à l'histoire, mais il n'y avait aucune ambiguité chez lui et il était marié.
Pour d'Eon, on en a parlé, il était bien biologiquement un homme, cela a été constaté lors de sa toilette funèbre par des médecins.

Une certaine androgynie ou confusion des sexes est assez présente dans la tradition japonaise, ne serait-ce qu'avec le phénomène Manga des Yaoi et Yuri avec des personnages androgynes, ambigus et qui entretiennent une certaine confusion. On peut également penser au théâtre traditionnel où les rôles de femmes sont tenus par des hommes.
Perso, déjà dans les années 80, je trouvais qu'il fallait avoir de la merde dans les yeux pour ne pas voir qu'Oscar était une femme...

Pas vu ce manga. Entre la Rose et l'Oeillet, et les femmes qui sont des hommes, c'est trop confus pour moi.

Un animé plutôt sombre voir malsain par certains cotés, et puis cette fin idéalisée ou Lady Oscar change de camp (comme par hasard) est bien cliché.

Je n'ai pas vraiment accroché, je reconnais ses qualités, mais l'époque (la révolution française et le XVIIIe), un personnage dont effectivement on reconnait directement que c'est une femme, un coté sombre et pessimiste ont fait que pour l'enfant que j'étais ça ne m'a pas vraiment exalté.

A l'époque gamin je rêvais d'aventure, de fantastique, de fantasy et de science fiction, alors Lady Oscar bof, et puis c'était adressé surtout à un public féminin.

Cela étant l'épisode ou Louis XV meurt de la petite vérole m'a particulièrement marqué, c'était assez prenant.

Je n'étais pas vraiment fan non plus. Pour moi, c'était pas crédible, on voyait tout de suite que c'était une femme. Et effectivement, le retournement final fait bien "convenable" et politiquement correct.
Avec le recul, je trouve ça manichéen à mort, tous les aristocrates sont des méchants et les révolutionnaires sont tous de preux défenseurs de la liberté... Mais bon, pour l'époque et le public visé, c'était quand-même sympa. Il faudrait que je jette un oeil au Manga pour voir la différence. Et effectivement, je pense comme toi Warlock, que c'était plus destiné à un public féminin.

Si tu veux du moins "convenable" je te conseille du même auteur "Très cher frère" qui fut arrêté par le club Dorothée au bout de 7 épisodes. Un da bien glauque... Je lui ferais un topic dédié.

Oui ils étaient bien cons. (comme dans pas mal de DA de l'époque ou les persos secondaires ne voient jamais rien)
Mais la fin m'avait surpris quand même car

Spoiler:

Autant que je me souvienne, oui (Lors de la prise de la Bastille).

N'oublions pas le film de 1979 de Jacques Demy (oui, celui des Parapluie de Cherbourg, des Demoiselles de Rochefort, de Parking, de Peau d'Âne…), tourné en anglais
www.imdb.com/title/tt0077827/

Grand passionné du XVIIIème et de Marie Antoinette, je me suis replongé dedans, n'ayant que des souvenirs très flous.
Grosse déception. Bon, il y a le recul, mais quand-même... Libertés incroyables avec l'Histoire, personnages manichéens et caricaturaux à mort, décors, costumes et coiffures anachroniques, clichés à la pelle... Faut pas chercher la vérité historique, faut voir ça de manière "indépendante" et détachée, sans références à l'Histoire ou aux personnages historiques et là, je reconnais que c'est entraînant et pas trop mal.
Warlock a raison, c'est assez sombre quand-même, avec intrigues sordides, atmosphère glauque parfois, suicides, trahisons, désespoir... C'est pas le joli pays de Candy...

Ah c'est sur que c'est pas un documentaire. Déjà les gars sont complètements cons car c'est évident que c'est une fille...

Au niveau des costumes et coiffures, c'est du grand n'importe quoi : tout est bien plus XIXème que XVIIIème. Au XVIIIème, les rares hommes ne portant pas la perruque poudrée attachaient leurs cheveux en catogan et les uniformes n'avaient pas ces épaulettes à franges qui apparaîtront au siècle suivant. Le personnage principal, de ce côté là, est complètement anachronique visuellement. A chaque scène de bal, on voit les couples danser la valse, alors que cette danse ne règnera qu'au siècle suivant, même si elle existait déjà. A Versailles c'était encore le menuet (Entre autres).
Enfin bref...

Lady Oscar c'est la vision japonaise de l'avant révolution française.

Certes, mais le plus paradoxal, c'est que dans le Manga d'origine, c'est Marie-Antoinette qui est véritablement l'héroine, la fameuse "rose de Versailles", et pas cet étrange personnage de femme vivant en homme.

Je ne savais pas, j'ai jamais lu le manga.

Alors, après quelques recherches, un bémol à ce que j'ai dit : le Manga parle bien de "Lady" Oscar, femme menant une vie d'homme et passant comme tel aux yeux du monde. Mais dans sa première partie, l'oeuvre est beaucoup plus centrée sur Marie-Antoinette. D'ailleurs, après la mort d'Oscar en 1789, le Manga continue pour décrire la fin de la reine et des siens, quatre ans plus tard.

Paru en 1972 au Japon, le Manga a pour titre Berusaiyu no bara, "la rose de Versailles", titre faisant référence à la dernière reine de France. L'auteur est Riyoko Ikeda.

C'est un DA que j'ai et que j'ai toujours bien aimé - peut-être par nostalgie. Mais il y a bien 15 ans que je ne l'ai pas regardé. Je ne connais pas le manga. Mais dans le DA, il m'a toujours semblé que ce qui importait, c'était les relations entre les personnages, leur aspect torturé, leurs espoirs et leurs souffrances - avec l'époque plus comme prétexte pour permettre de libérer des âmes enfermées que par soucis historique (il semble me rappeler avoir lu que l'arc de triomphe était visible ^^). La fin de la série est à mes yeux caractéristique et correspond à ce à quoi nous nous attendions - sorte de drame libérateur où être, c'est renoncer à vivre (cf la symbolique inversée d'avec le chevalier d'eon). Il est à noter que c'est aussi la seule bande son que je connaisse où des japonnaises chantent en français : "C'est une rose magique" ... Ça vaut le détour. Non, moi, j'aime bien ce DA.

C'est pas que j'aime pas, mais il faut le voir de manière "détachée" je dirais, en se disant que ce n'est pas du tout un D.A historique sur le XVIIIème siècle. C'est un peu comme le Marie-Antoinette de S. Coppola, plaisant à voir esthétiquement, mais monstrueux au niveau des erreurs historiques et des anachronismes.
Lady Oscar, c'est à voir, c'est sympa (Quoiqu'assez sombre et torturé), mais il ne faut surtout pas s'imaginer le règne de Louis XVI et les débuts de la Révolution d'après ce D.A...

Ça c'est clair. C'est pour cela que je lui vois plus de vertu interne - on met dans une ambiance (ici pseudo XVIIIe) et on laisse mariner. Mais je me rappelle aussi qu'à l'époque - 1986 - j'ai cherché à en savoir plus sur Marie Antoinette et la Révolution ; un peu comme avec Ulysse 31 et la mythologie grecque.

Voyageur Solitaire a écrit:

Le célèbre générique dont les paroles françaises sont d'un certain... Antoine de Caunes :

Je trouvais justement le générique très prétentieux quand j'étais gamin. « Personne n'oubliera jamais ton nom. » « On parle d'elle dans toutes les chansons. » Il faut évidemment prendre ça au second degré, mais j'avais du mal à l'époque.

Antoine de Caunes a écrit de plus beaux génériques : Cobra, Clémentine, l'Empire des Cinq.

On retrouve ce côté un peu prétentieux dans l'épisode final, après la mort de l'héroïne : ses anciens amis se retrouvent cinq ans après la chute de la Bastille pour évoquer son souvenir et là, c'est plus de l'encre, c'est de l'encens... "Oscar était si exceptionnel", "Oscar était quelqu'un de si merveilleux", "Nous ne l'oublierons jamais"... On voit même Marie-Antoinette, prisonnière et s'apprêtant à mourir, demandant à la fidèle Rosalie de lui raconter la vie du colonel Oscar, ce personnage incroyable...
Mouais, bon...

Voyageur Solitaire a écrit:

On retrouve ce côté un peu prétentieux dans l'épisode final, après la mort de l'héroïne : ses anciens amis se retrouvent cinq ans après la chute de la Bastille pour évoquer son souvenir et là, c'est plus de l'encre, c'est de l'encens... "Oscar était si exceptionnel", "Oscar était quelqu'un de si merveilleux", "Nous ne l'oublierons jamais"... On voit même Marie-Antoinette, prisonnière et s'apprêtant à mourir, demandant à la fidèle Rosalie de lui raconter la vie du colonel Oscar, ce personnage incroyable...
Mouais, bon...

Ah ben c'était souvent comme ça avec les DA "pour filles". Regarde Candy, Princesse Sarah et autres et là aussi t'auras ta part de moment larmoyant à mort et d’héroïsme.

Voyageur Solitaire a écrit:

On retrouve ce côté un peu prétentieux dans l'épisode final, après la mort de l'héroïne : ses anciens amis se retrouvent cinq ans après la chute de la Bastille pour évoquer son souvenir et là, c'est plus de l'encre, c'est de l'encens...

Bééé, on ne dit pas de mal des morts, même au Japon !

Sur ce point, je te conseille l'excellent Vivre d'Akira Kurosawa (1952). C'est l'histoire d'un petit fonctionnaire qui, apprenant qu'il a un cancer, décide de faire quelque chose de bien avant de mourir (assainir un terrain vague pour en faire un parc), et la deuxième partie est le repas de funérailles de ses collègues. Sous l'effet du sake, les langues se délient…

Pour tous ceux qui sont intéressés par la fin de Lady Oscar, voici le quarantième et dernier épisode - en entier (23 minutes) - trouvé sur la chaîne Mangas de YouTube :


Il y a quand même de grosses erreurs historiques, notamment la fuite à Varennes qu'ils situent en 1789 alors que c'est en 1791 qu'elle a eu lieu.

Et surtout la relation entretenue entre Marie-Antoinette et Fersen : ils n'étaient pas "amants" au sens où on l'entend aujourd'hui. Ils s'écrivaient des lettres souvent passionnées mais ça ne dépassait pas plus loin que les sentiments, un peu comme Guenièvre et Lancelot.

Grosses erreurs d'interprétation aussi sur le traitement de la période révolutionnaire d'une manière générale.