Gorak
Messages : 5587 Date d'inscription : 31/08/2012 Age : 50 Localisation : La Principauté de Montbéliard Emploi/loisirs : Paladin - aime la littérature, la musique, les voyages, découvrir d'autres cultures Humeur : Agréable et courtoise
| Sujet: LE TAUREAU A TROIS CORNES, DIT D'AVRIGNEY Dim 2 Nov - 0:20 | |
| Le taureau d'Avrigney fut découvert en 1756 à Avrigney (Haute-Saône), par Jean Chevalier, cultivateur, dans un endroit où avaient été signalés des restes de fondations, ainsi que de nombreuses tuiles et monnaies romaines. Acquis peu de temps après sa découverte par le cardinal Choiseul, archevêque de Besançon de 1754 à 1774, puis transmis par des legs successifs au vicomte Ferdinand Chifflet, il fut acheté à ce dernier par la Ville de Besançon, le 11 février 1873. L'animal, jeune et vigoureux, est représenté debout, dans l'attitude du repos. Trois des quatre pattes sont brisées, seule subsiste la patte postérieure droite. Le taureau d'Avrigney se démarque des représentations plus courantes de taureaux tricornu tant par sa taille que par le traitement stylistique résolument réaliste qui le caractérise. La musculature comme l'abondance des fanons qui animent son poitrail renforcent l'impression de puissance qui s'en dégage. Le traitement de la tête a fait l'objet d'une attention particulière, les mèches qui recouvrent le front de l'animal sont soulignées avec soin et dessinent en son centre une rosette aux mèches orientées vers la droite. Cet attribut spécifique, ainsi que la troisième corne qui surmonte la tête du taureau, le placent cependant dans une toute autre sphère. On connaît aujourd'hui près d'une trentaine de représentations du taureau à trois cornes. Daté du 1er siècle ap J-C par Emile Espérandieu, le taureau d'Avrigney reflète les tensions et l'acculturation qui accompagnent la romanisation dans le Nord-Est de la Gaule. Obéissant aux canons de l'art classique gréco-romain, cette statue pourrait en effet revendiquer sa place au sein du mouvement réaliste qui caractérise l'art romain du Ier siècle de notre ère. En revanche les trois cornes comme la rosette qui ornent le front de l'animal révèlent sa nature divine, issue du fonds ancien des croyances indigènes. |
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