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| | ALFRED DE MUSSET (1810-1857) | |
| Auteur | Message |
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Warlock

Messages : 3413 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 42 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: ALFRED DE MUSSET (1810-1857) Sam 10 Mai - 18:38 | |
| Une promenade au Jardin des Plantes.
Sous ces arbres chéris, où j’allais à mon tour Pour cueillir, en passant, seul, un brin de verveine, Sous ces arbres charmants où votre fraîche haleine Disputait au printemps tous les parfums du jour ;
Des enfants étaient là qui jouaient alentour ; Et moi, pensant à vous, j’allais traînant ma peine ; Et si de mon chagrin vous êtes incertaine Vous ne pouvez pas l’être au moins de mon amour.
Mais qui saura jamais le mal qui me tourmente ? Les fleurs des bois, dit-on, jadis ont deviné ! Antilope aux yeux noirs, dis, quelle est mon amante ?
Ô lion, tu le sais, toi, mon noble enchaîné ; Toi qui m’as vu pâlir lorsque sa main charmante Se baissa doucement sur ton front incliné.
Dernière édition par Warlock le Sam 10 Mai - 18:39, édité 1 fois |
|  | | Warlock

Messages : 3413 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 42 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: ALFRED DE MUSSET (1810-1857) Sam 10 Mai - 18:39 | |
| A M. V. H.
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses, Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux, Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux, Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ; Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux. Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux, Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l’on goûte à demi, Le meilleur qui nous reste est un ancien ami. On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,
On s’approche, on sourit, la main touche la main, Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble, Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.
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|  | | Warlock

Messages : 3413 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 42 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: ALFRED DE MUSSET (1810-1857) Dim 11 Mai - 18:16 | |
| A Julie
On me demande, par les rues, Pourquoi je vais bayant aux grues, Fumant mon cigare au soleil, A quoi se passe ma jeunesse, Et depuis trois ans de paresse Ce qu’ont fait mes nuits sans sommeil.
Donne-moi tes lèvres, Julie ; Les folles nuits qui t’ont pâlie Ont séché leur corail luisant. Parfume-les de ton haleine ; Donne-les-moi, mon Africaine, Tes belles lèvres de pur sang.
Mon imprimeur crie à tue-tête Que sa machine est toujours prête, Et que la mienne n’en peut mais. D’honnêtes gens, qu’un club admire, N’ont pas dédaigné de prédire Que je n’en reviendrai jamais.
Julie, as-tu du vin d’Espagne ? Hier, nous battions la campagne ; Va donc voir s’il en reste encor. Ta bouche est brûlante, Julie ; Inventons donc quelque folie Qui nous perde l’âme et le corps.
On dit que ma gourme me rentre, Que je n’ai plus rien dans le ventre, Que je suis vide à faire peur ; Je crois, si j’en valais la peine, Qu’on m’enverrait à Sainte-Hélène, Avec un cancer dans le coeur.
Allons, Julie, il faut t’attendre A me voir quelque jour en cendre, Comme Hercule sur son rocher. Puisque c’est par toi que j’expire, Ouvre ta robe, Déjanire, Que je monte sur mon bûcher. |
|  | | Warlock

Messages : 3413 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 42 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: ALFRED DE MUSSET (1810-1857) Jeu 18 Sep - 18:22 | |
| A Mademoiselle
Oui, femmes, quoi qu’on puisse dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l’ivresse ou le désespoir.
Oui, deux mots, le silence même, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner à qui vous aime Un coup de poignard dans le coeur.
Oui, votre orgueil doit être immense, Car, grâce à notre lâcheté, Rien n’égale votre puissance, Sinon votre fragilité.
Mais toute puissance sur terre Meurt quand l’abus en est trop grand, Et qui sait souffrir et se taire S’éloigne de vous en pleurant.
Quel que soit le mal qu’il endure, Son triste rôle est le plus beau. J’aime encor mieux notre torture Que votre métier de bourreau. |
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 | Sujet: Re: ALFRED DE MUSSET (1810-1857)  | |
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|  | | | ALFRED DE MUSSET (1810-1857) | |
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