MAISONS DU MONDE

Un tour du monde des maisons et différents types d'habitation à travers pays, cultures, civilisations...

Manoir gothique à pignons et tourelles avec boudoir, salon de musique et fumoir ? Cabane de rondins perdue dans les montagnes ou maison moderne inondée de lumière face à la mer ? Un loft d'artiste en ville, une izba russe, un penthouse newyorkais ou encore un château de conte de fées perdu dans une vaste et profonde forêt ? Ou peut-être une maison toute blanche et bleue dans les Cyclades ?

Premier arrêt avec :








Le rêve... Le désert, la chaleur, le silence... Couleurs sable, ocre, beige, du bois, de la pierre, des formes géométriques, pures et surtout, sobriété, épure, pureté des lignes. De grandes baies vitrées pour beaucoup de lumière (Bon d'accord, côté intimité, c'est pas génial... Mais bon, l'avantage du désert, c'est que c'est désert en général justement...), de l'espace.
Je tombe à la renverse devant la chambre et la salle de bains, d'une simplicité et d'une sobriété totale, mais sans faire froid ou austère, ça reste dans des tons chauds et boisés.

Rajouter quelque chose ? Une cheminée, toute simple, dans la chambre (Oui, je me la pète, faites pas chier...), un billard dans le salon (J'adore ce jeu bien que j'y joue comme un manche...) et un piano noir (Non, je sais pas en jouer, mais j'ai toujours trouvé qu'un piano noir, ça faisait super classe dans un salon). Par contre, j'enlève la TV (J'en ai pas et je m'en passe très bien) et je la remplace par une super chaîne haute résolution pour la musique. Une salle de gym équipée quand-même, histoire de garder la forme. Et enfin, pour mettre un peu de joyeux désordre, des bouquins et des CD qui traînent partout et des coussins et tapis aux motifs précolombiens ou amérindiens.
Ah merde, j'oubliais : la litière et les jouets de mon chat d'amour à son papa qui vient bien sûr avec moi.

C'est décidé : dès que je gagne au loto, je l'achète.

Pour les formes géométriques, je dirais qu'elles correspondent à mon caractère assez logique, rationnel et cartésien, même si, tout comme toi, le style égéen avec ses murs pas droits et ses courbes me convient tout à fait également.
Ce qui me plait ici avant tout, c'est l'espace, l'ouverture, la lumière et bien sûr les couleurs et le dépouillement. Une certaine rigueur également, que l'on retrouve dans l'architecture et qui, une fois encore, correspond à ma personnalité dans ses grandes lignes.

Seconde halte avec :







Ce genre de demeure me convient autant que la première et j'y rajoute les mêmes choses, un billard, un piano noir et des livres partout. Impasse sur la salle de sport cette fois, peut-être seulement un rameur dans un coin de la chambre... Pas de TV ni boîte aux lettres ni téléphone... Alors, prêt pour un été brûlant dans les Cyclades ?

Voyageur Solitaire a écrit:

Ce genre de demeure me convient autant que la première et j'y rajoute les mêmes choses, un billard, un piano noir et des livres partout. Impasse sur la salle de sport cette fois, peut-être seulement un rameur dans un coin de la chambre... Pas de TV ni boîte aux lettres ni téléphone... Alors, prêt pour un été brûlant dans les Cyclades ?

Décidément, on a vraiment beaucoup de points en commun, hormis quelques différences. J'adore aussi ce genre d'endroit et pour les mêmes raisons.

Bien sur que je suis partant pour partir pour les Cyclades. Je te laisserais même la maison pour toi tout seul, vu que je n'y reviendrais que le soir après avoir passé la journée entière à la pêche.  

Pour info, cette maison se loue. Elle se trouve donc sur l'île de Tinos dans le village de Loutra.
Intéressé ? Tapez "maison loutra à tinos" sur le net, de nombreux sites sont consacrés à cette demeure de rêve.

Le prix de la location ne doit pas être donné quand même...

Sais pas... En basse saison (septembre) et à plusieurs, ça peut être intéressant. Après, Tinos, c'est une petite île tranquille et peu fréquentée, faut y aller pour se reposer, y a pas grand chose à y faire.
Mais bon, dans l'idéal, ce genre de maison me convient très bien.

Voyageur Solitaire a écrit:

Après, Tinos, c'est une petite île tranquille et peu fréquentée, faut y aller pour se reposer, y a pas grand chose à y faire.

A plusieurs, c'est bien. Mais tout seul... j'ai beau aimer les endroits tranquilles, j'aime bien aussi quand ça s'anime un peu...

C'est effectivement des plus raisonnable. Je suis passé par Tinos autrefois et je confirme que c'est très calme avec peu de touristes. De plus, pas de plages de sable, mais de galets et avec un relief assez découpé. Sans oublier une forte exposition au vent du nord... Bref, c'est vraiment un lieu de farniente. Mais comme toi, à partir du moment où j'ai de quoi bouquiner et écouter de la musique...
Après, pour ceux qui veulent bouger un peu, Tinos n'est qu'à quelques encablures d'Andros et Mykonos.

Zanzibar : un petit archipel face aux côtes tanzaniennes, ancienne colonie portugaise, fabuleux comptoir aux épices, plaque tournante du commerce portugais vers l'océan Indien... Ile de naissance de Freddie Mercury aussi (hé oui !)
Venez, suivez-moi vers Stonetown : une ville où le temps s'est arrêté. C'est là qu'on trouve de vieilles maisons, mélange de style "colonial" et africain, influences portugaises et arabes, pour beaucoup restaurées et transformées en maisons d'hôtes.


Ne vous laissez pas rebuter par le lacis de ruelles décrépies de la vieille ville, poussez la porte de certaines d'entre elles :



Sobriété, clarté... Du blanc, du bleu, de la lumière... Quelques touches de rose et d'ocre ici et là... De vieux volets peints qui maintiennent la fraîcheur, la pierre tiède sous les pieds nus, l'odeur du café, le bois sombre des meubles et balcons... Après le désert américain et une maison dans les Cyclades, un autre genre de maison où je poserais bien mes valises pour un été, voir plus.




Une autre Afrique, tournée vers la mer, l'océan... Pour rêver depuis la terrasse d'aventure, de route des épices et du café à la grande époque des navigateurs portugais, de Mascate à Oman en passant par la Mer Rouge, Zanzibar et l'Océan Indien... Ou pour relire un bon vieux Corto Maltese en regardant passer les voiliers...

Nous voici en Chine, dans la province côtière du Fujian, face à Taïwan. Notre architecte nous entraîne aujourd'hui à la découverte des HLM de la Chine médiévale...

Datant du XIème siècle en général, ces maisons rondes forment de véritables villages, habités par la communauté Akka. Les plus hautes affichent pas moins de cinq étages et plus de 270 pièces. Commerces, cuisines et maisons de thé en occupent le rez-de chaussée tandis que les logements se répartissent aux étages supérieurs. Sur l'extérieur, les murs d'argile solidifié et renforcés sont quasiment aveugles, seules quelques rares fenêtres servent d'ouvertures, dans un but avant tout défensif bien sûr. Il s'agissait de se défendre à l'époque contre les raids de brigands ou autres pillards. C'est pourquoi on ne trouve qu'une porte d'entrée qui débouche sur la cour intérieure. Cette dernière est ornée en son centre d'un petit temple dédié au culte des ancêtres, le sol pavé est creusé de rigoles pour l'évacuation des eaux de pluie et des déchets.



Dans certains, la cour intérieure est occupée par un temple plus important ou de petits pavillons qui servent de commerces ou d'entrepôts :



A l'intérieur, un mode de vie communautaire avec des dizaines de familles vivant en vase clos et où tout le monde se connaît et s'entraide. Chaque Tulou, c'est le nom de ces maisons atyiques, abrite un clan pouvant compter jusqu'à 800 personnes. Puissamment fortifiés, bâtis sur des fondations de pierre, les Tulou  sont également construits en fonction des règles strictes du Feng Shui, leur forme, leur implantation et orientation n'étant en rien dues au hasard. On en trouve également de forme carrée, rectangulaire ou ovale. Chaque logement a son balcon, en fait une galerie circulaire et ouverte qui dessert chaque logement, l'ensemble étant structuré et maintenu par des poutres et poteaux de bois. Le soir venu, on se regroupe dans la cour pour bavarder, jouer au jeu de Go ou au Mahjong.



Aujourd'hui, un nouveau péril menace ces constructions : le tourisme de masse, chinois principalement, qui voit affluer des milliers de visiteurs, un peu plus nombreux chaque année. Les paisibles Akkas, dont la culture et les traditions restent très fortes, doivent faire face à la modernité et à la nouvelle société de consommation chinoise. Les cars de touristes débarquent, les boutiques de souvenirs fleurissent et certaines de ces maisons ont déjà été rachetées pour être transformées en hôtel garantis "100% authentique" à des citadins en mal de ruralité et d'authenticité... Les Akkas, tranquille peuple d'agriculteurs (leur thé est réputé) tentent malgré tout de préserver leur mode de vie traditionnel mais jusqu'à quand ?

Nouvel arrêt, en Russie cette fois.
Une Izba est une maison de bois typique, une maison traditionnelle, bâtie selon des règles précises. Elle est impérativement en bois, assemblée sans un seul clou, et ne comporte normalement qu'une seule pièce, divisée en plusieurs espaces par la suite. Le toit est de chaume, les angles de la maison sont orientés selon les quatre points cardinaux et chacun défini par une couleur. Le plus important est le coin Est (rouge) où la famille disposait ses icônes. Ce sont ces icônes que les invités ou entrants devaient voir en premier.

Le porche est la partie la plus ornementée et décorée, c'est la vitrine d'une maison qui, pour le reste, se fait discrète. Les soirs de fête, il était de coutume pour la famille de s'y retrouver pour boire et danser, avec les voisins parfois.



Le Seni est bâti à l'écart de la maison. Un petit pavillon qui sert d'entrepôt pour la nourriture ou de remise, de stockage. On y joignait la bounia, le bain sec où la famille se lavait (voir le sujet sur la balnéothérapie dans La salle de soins).

Le poêle est le coeur de la maison. Il trône dans la pièce principale où l'on mangeait et dormait. C'était là où vivait Domovoy, l'esprit protecteur du foyer, comme les dieux Lares de la Rome antique. C'est également le domaine des femmes qui y cuisinent, s'occupent de leurs enfants... Les jours de mariage, c'est près du poêle que la promise attendait le garçon d'honneur qui venait la mener à l'autel. C'est ici également, dans un espace séparé par un rideau, que les femmes de la maison accouchaient.



Le conik était la partie réservée aux hommes, à droite de l'entrée. On y trouvait un banc, aux accoudoirs souvent sculptés en tête de cheval, où les hommes de la maison prenaient place.

La tradition voulait que, avant d'entrer pour la première fois dans la nouvelle maison, la famille sacrifiait une vie à  l'esprit du foyer, souvent une poule, un cheval pour les plus riches.
Aujourd'hui, le rite persiste sous une autre forme : un chat doit être le premier être vivant à pénétrer dans une nouvelle maison ou même un nouvel appartement. Si le félin semble s'y plaire, alors l'endroit peut être habité. Certaines familles empruntent ou louent même un chat à cette occasion.

Au fil du temps, l'Izba a évolué, s'est agrandie, enrichie... Les grands seigneurs russes et les riches marchands ont pris l'habitude de se faire construire des Izbas plus sophistiquées, plus luxueuses, pour y passer l'été à la campagne avec leur famille.



Mais en gardant toujours l'esprit de l'Izba authentique des premiers temps :



Aujourd'hui, certaines Izbas peuvent être louées comme maisons d'hôtes. Pour passer un été rustique dans la campagne russe ou un hiver bien au chaud au coeur des steppes...

Merci pour cette présentation des izba. Elles m'attirent beaucoup pour différentes raisons. Par contre vivre toute l'année en famille dedans...

L'izba rustique pour un séjour touristique, avec plaisir. Mais y vivre - une seule pièce - non. Je déteste la promiscuité.

Surtout qu'à l'époque, les familles étaient nombreuses... Et que vus les hivers russes, pendant une bonne partie de l'année, on ne devait guère mettre le nez dehors, du moins les femmes. C'est vrai que côté intimité...
Mais je crois que chez nous, jusqu'au XIXème siècle, c'était un peu pareil chez nos paysans : il y avait une grande pièce commune où tous se retrouvaient, souvent près du feu, et on montait dormir dans une soupente ou une petite pièce.

Bienvenue à Rose Hall, sur l'île de la Jamaïque.
Cette superbe demeure date des années 1770. Elle est la maison du maître d'une plantation de canne à sucre qui comptait jusqu'à 250 esclaves et 270 têtes de bétail. Un vrai petit manoir (l'île est sous domination anglaise à l'époque), bâti sur une colline surplombant l'océan. Vue sur mer d'un côté, sur le domaine de l'autre.

C'est John Rose Palmer qui l'a fait construire en 1770 donc. Les fondations et soubassements sont en pierre, comme partout dans les îles à l'époque, afin de pouvoir résister aux cyclones et ouragans. En général, le reste de la demeure était en bois, agrémenté d'une varangue (véranda). Mais ici, signe de grande richesse, la maison est entièrement en pierre. L'intérieur, principalement les chambres au premier, est orné d'acajou et de papiers peints représentant des oiseaux et des palmiers.



La maison revient de loin : dans les années 1960, elle n'était plus que ruines :



Elle fût sauvée et restaurée dans les années 1970 par une Miss USA, tombée amoureuse de l'endroit, et son mari entrepreneur. Ils dépensèrent des millions de dollars en tentant de lui redonner sa splendeur d'autrefois, restant fidèles aux témoignages et descriptions de l'époque.



De passage en Jamaïque, vous pouvez la visiter ou mieux encore, y séjourner : Rose Hall est devenue un hôtel de charme, agrémenté d'un musée sur l'esclavage et l'histoire de l'île au temps des grandes plantations. Elle comprend un bar et un restaurant également. Les bénéfices récoltés permettent d'entretenir la maison.












C'est une légende tenace et qui semble plus tenir du folklore qu'autre chose : la demeure serait hantée par le fantôme d'Annie Palmer, une des anciennes propriétaires, qui aurait assassiné ses trois maris successifs. Elle aurait été une maîtresse cruelle et redoutée, adepte du vaudou que lui aurait enseigné enfant sa gouvernante noire, prenant de nombreux amants parmi ses esclaves. Si vous séjournez à Rose Hall, vous pourrez voir sa tombe supposée dans le parc. Le personnel vous montrera également le fameux miroir hanté de la maison, au rez-de chaussée : des visiteurs ou résidents y auraient vu, derrière eux et les observant, des fantômes d'esclaves ou des spectres... Vous entendrez aussi parler des trois palmiers centenaires surplombant la mer, sur un promontoire isolé : Annie Palmer aurait enterré là ses trois maris, plantant un palmier sur la tombe de chacun. Aujourd'hui encore, les locaux éviteraient l'endroit...

Véridique ou pas, cette histoire a inspiré un roman, The White Witch of Rose Hall, écrit en 1929 par Herbert De Lisser et une chanson de Johnny Cash. En 1952, la célèbre médium américaine Eileen Garret visita Rose Hall à quatre reprises et serait parvenue à entrer en contact avec l'esprit d'Annie Palmer. Pour les amateurs, des séances de spiritisme peuvent être organisées pendant votre séjour, à la nuit tombée bien sûr.

Sur l’ile de la Jamaïque il y a très longtemps de cela
A la plantation de Rose Hall, où soufflent les brises de l’océan
Vivait une fille appelée Annie Palmer, la maitresse de la place
Et les esclaves vivaient tous dans la crainte de voir un froncement de sourcils sur le visage d’Annie
Où est ton mari Annie, le un, le deux et le trois
Dorment-ils sous les palmiers au bord de la mer des Caraïbes
La nuit, je t’entends chevaucher et j’entends tes amants appeler
Et je peux toujours sentir ta présence près de la grande maison de Rose Hall.

Johnny Cash , la ballade d'Annie Palmer.

Le site de Rose hall est réputé aux USA pour être l'un des lieux les plus effrayants qui soit... La personnalité d'Annie Palmer, un endroit d'esclavage donc de souffrance, tout ça a donné lieux à de nombreux reportages et documentaires, ainsi que des tournage d'enquêteurs paranormaux américains.

Bien sur c'est aussi et surtout un lieu touristique, qui attire du monde, et dont la légende et les mythes comme souvent en pareil cas ont dépassé la réalité.

Une fazenda est une plantation, de sucre, de café, de tabac, ou utilisée pour l'élevage de bétail, au Brésil. Elles apparaissent vraiment au XVIIIème siècle et se développent au XIXème, sous la période impériale du Brésil. De vastes domaines entretenus par des milliers d'esclaves et dont les superbes maisons n'avaient rien à envier à celles des plantations à colonnes blanches du Vieux Sud des USA ou à celles des "îles à sucre" des Caraïbes. En-dehors de la maison du maître, on trouvait les habitations des esclaves et contremaîtres, une église, un moulin et une raffinerie (pour le sucre), des dépendances et écuries, un lavoir... La maison du maître bénéficiait de tout le confort moderne de l'époque : toilettes avec chasse d'eau, cuisine et salle de bain avec robinet d'eau chaude et froide... L'industrialisation de l'agriculture sonna le glas de ces immenses domaines.




Située à Rio das flores, dans l'état de Rio de Janeiro, elle est bâtie en 1820.
En 1852, son propriétaire décide de tenter une expérience originale : il transforme le domaine en ferme expérimentale pour y accueillir des colons allemands et ainsi exploiter les terres sans esclaves. Mais le projet échoua et les colons en question quittèrent les lieux. Le domaine redevînt une plantation de café, exploitant également plus de 2000 esclaves.
Laissée à l'abandon et tombée en ruines à la fin du XXème siècle, la maison fût sauvée et restaurée dans toute sa splendeur par la famille Cardao qui y vit depuis. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des plus belles fazendas du Brésil.








Beaucoup de ces Fazendas sont aujourd'hui des hôtels de charme, ce qui les a souvent sauvées de l'abandon et de la ruine. Il existe même des circuits genre "route des plantations" pour mieux les découvrir. Parmi les plus belles :

J'aime beaucoup l'architecture de la fazenda santa justa. J'ai un petit faible pour les maisons coloniales, notamment parce qu'elles sont souvent ouvertes avec terrasses, proches de la nature.

J'aime beaucoup également.
Je trouve ce style plus chaleureux, plus attirant que les grandes maisons blanches néo-classiques à colonnes des plantations du Vieux Sud américain. Et Santa Justa est plus à taille humaine, les autres donnent l'impression d'être de véritables petits châteaux.