ANIMATION JAPONAISE

J'ouvre ce sujet sur les maîtres de l'animation japonaise d'aujourd'hui, auteurs de DA atypiques, souvent pleins de poésie et de charme, bien moins enfantins qu'on pourrait le croire... Le voyage de Chihiro, Le château dans le ciel, Nausicaa de la vallée du vent ou encore Princesse Mononoké ou Le tombeau des lucioles.
Des oeuvres profondément originales et qui incitent souvent à la réflexion sur l'humanité, la nature, la paix et la guerre, les relations enfants-adultes.
Derrière beaucoup de ces DA inhabituels, il y a Hayao Miyazaki dont je brosserai prochainement un rapide portrait.

Né en 1941 à Tokyo, Hayao Miyazaki est un mangaka, réalisateur de films d'animation. C'est avec Princesse Mononoké qu'il acquiert la célébrité et la reconnaissance en Occident en 1999. Depuis, il est considéré comme le maître de l'animation japonaise, ayant aligné une suite impressionnante de succès à travers le monde et couronnée de nombreuses récompenses.
Le "Walt Disney" asiatique a complètement renouvellé le genre du DA japonais, créant au fil de ses oeuvres un univers bien particulier, plein de charme et de poésie, mais également sombre et très adulte.

Miyazaki reste profondément marqué par la Seconde Guerre Mondiale qui a vu ses premières années et par sa mère, femme stricte et réservée, atteinte d'une longue et difficile maladie qui la laissera alitée pendant neuf ans, veillée par ses fils.
On retrouve donc dans ses oeuvres des thèmes récurrents comme la guerre, la paix et le pacifisme, les relations entre enfants et adultes, mais aussi des réflexions sur la nature et l'écologie. Hommage à sa mère ? Ses héroines sont souvent déterminées, jeunes filles ou femmes fortes et indépendantes. Son oeuvre fait la part belle aux femmes, aux enfants et à une certaine pédagogie. Il cherche à éviter également tout manichéisme, personne n'est tout blanc ou tout noir, chacun demeure libre de ses choix et de leurs conséquences. Enfin, détail qui séduira Albatur, les Yokaï sont très présents dans ses films.

Bourreau de travail, Miyazaki scénarise et réalise ses oeuvres lui-même, supervisant tout, des dessins à l'animation. A tel point que l'âge venant, il s'est vu obligé de déléguer certaines tâches à ses assistants. Il utilise l'animation traditionnelle, à la main, à l'encre ou au pinceau, ne recourant que très rarement à la retouche par ordinateur et refuse farouchement tout recours à la 3D.

J'ai raté les 2 derniers par manque de temps... J'avais adoré Chihiro, Porco Rosso et Laputa. Moins mononoké que je trouve un poil trop violent.

C'est le dernier bijou en date de l'animation japonaise, tiré d'une légende niponne très connue au pays du soleil levant.
L'histoire d'un coupeur de bambou qui trouve un jour, nichée dans le creux d’une plante, une petite princesse qu'il va recueillir et qui va devenir une superbe jeune femme. Les plus grands princes et seigneurs vont alors relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Réalisé par Isao Takahata, l'auteur du tombeau des lucioles, voici un conte empreint de magie et de poésie, une ode à la vie simple, proche de la nature. D'une esthétique toute japonaise, sobre et épurée, l'oeuvre a enthousiasmé les critiques du monde entier qui parlent d'une beauté et d'une poésie incroyable, d'un DA touché par la grâce.
Attention, si vous êtes tenté, c'est long : 02 heures et 17 minutes. Sortie : aujourd'hui 25 juin.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Kaguya-hime

Film d'animation japonais de Isao Takahata, sorti en 1988, Le tombeau des lucioles se distingue des autres oeuvres de l'animation japonaise par un réalisme certain ainsi qu'un ton très sombre.
Eté 1945 : dans le Japon de la seconde Guerre mondiale, deux enfants, Seita (un adolescent de quatorze ans) et sa jeune sœur Setsuko (quatre ans), se trouvent livrés à eux-mêmes après la mort de leur mère dans le bombardement de la ville de Kobe par les forces américaines. Après avoir vainement tenté de contacter leur père, un officier supérieur de la marine impériale japonaise, Seita et Setsuko trouvent refuge chez une tante éloignée. Un temps accueillante, la tante traite progressivement les deux enfants comme des fardeaux. Aussi, Seita et Setsuko décident de fuir à nouveau et se réfugient dans un abri désaffecté. Celui-ci est illuminé la nuit par des milliers de lucioles. Les problèmes s'enchaînent : la nourriture vient à manquer et Setsuko tombe malade. Seita se met alors à voler pour sa soeur, mais se fait surprendre par un fermier. En désespoir de cause, il part en ville vider le compte en banque de ses parents et apprend à l'occasion la capitulation du Japon et la destruction de la marine japonaise. De retour à l'abri avec de la nourriture, il ne parvient pas à sauver Setsuko de la mort. Après l'avoir incinérée, il se laisse à son tour mourir à ses côtés. Les esprits des deux enfants, réunis, contemplent le Kōbe moderne à la fin du film.

Guère réjouissant donc, surtout quand on sait que c'est tiré d'une histoire vraie... Le film a pourtant reçu un accueil enthousiaste et une pluie d'éloges partout dans le monde. En dépit de sa noirceur, de son côté sombre, il est devenu un grand classique de l'animation japonaise. Mais on peut hésiter à le classer dans les oeuvres pour enfants... La scène du bombardement fait froid dans le dos et celle de la mort de la petite soeur serre la gorge. Pas de féérique ou de magique ici, c'est sombre et au final assez désespéré.

Franchement un DA qui m'a fait avoir les larmes aux yeux. Superbe et triste.
Même si on sait dés le début que ça sera tragique à cause de la présentation faite par le héros "je m'appelle Seita et je suis mort le ..."

Celui-là je vais attendre un peu avant de le montrer a Victor.

C'est vrai qu'il est à part. Je l'ai découvert par hasard : un collègue de boulot bien branché sur l'animation japonaise et qui m'en a parlé un jour, au déjeuner. Et il me raconte que "celui-là, il m'a marqué, il est trop triste, j'ai du mal à le revoir." Intrigué, je l'ai regardé et c'est vrai que par moments, on a la gorge serrée et les yeux mouillés...
Je pense qu'effectivement, il faut tâter le terrain avant de le montrer aux enfants.

Victor n'a vu que 2 Ghibli, Mon voisin Totoro et Porco Rosso. Il veut voir Chihiro et ensuite on regardera ensemble Pompoko.
Puis, si il accroche toujours, les plus "adultes" comme Naausica, Laputa ou Princesse Mononoké. Pour finir Le tombeau des lucioles mais celui je pense pas avant 12 ans.

Je crois que les miens ont dû voir à peu près tous les Ghibli (Le Tombeau des lucioles je ne sais pas, en tous cas c'était pas avec moi). Celui pour lequel on a le plus hésité, c'était Mononoke, on a attendu que le grand ait 8 ans (et la petite 4) mais ça a été.

Ce serait intéressant de donner la liste complète de ces films avec leur année de parution.

1986 : Le Château dans le ciel (天空の城ラピュタ, Tenkū no shiro Rapyuta?)
1988 : Mon voisin Totoro (となりのトトロ, Tonari no Totoro?)
1988 : Le Tombeau des lucioles (火垂るの墓, Hotaru no haka?)
1989 : Kiki la petite sorcière (魔女の宅急便, Majo no takkyūbin?)
1991 : Souvenirs goutte à goutte (おもひでぽろぽろ, Omohide poro poro?)
1992 : Porco Rosso (紅の豚, Kurenai no buta?)
1993 : Je peux entendre l'océan (海がきこえる, Umi ga kikoeru?), téléfilm
1994 : Pompoko (平成狸合戦ぽんぽこ, Heisei tanuki gassen Ponpoko?)
1995 : Si tu tends l'oreille (耳をすませば, Mimi wo sumaseba?)
1997 : Princesse Mononoké (もののけ姫, Mononoke hime?)
1999 : Mes voisins les Yamada (ホーホケキョ となりの山田くん, Hōhokekyo tonari no Yamada-kun?)
2001 : Le Voyage de Chihiro (千と千尋の神隠し, Sen to Chihiro no kamikakushi?)
2002 : Le Royaume des chats (猫の恩返し, Neko no ongaeshi?)
2004 : Le Château ambulant (ハウルの動く城, Hauru no ugoku shiro?)
2006 : Les Contes de Terremer (ゲド戦記, Gedo senki?)
2008 : Ponyo sur la falaise (崖の上のポニョ, Gake no ue no Ponyo?)
2010 : Arrietty, le petit monde des chapardeurs (借りぐらしのアリエッティ, Karigurashi no Arietti?)
2011 : La Colline aux coquelicots (コクリコ坂から, Kokuriko zaka kara?)
2013 : Le vent se lève (風立ちぬ, Kaze tachinu?)
2013 : Le Conte de la princesse Kaguya (かぐや姫の物語, Kaguya-Hime no Monogatari?)
2014 : Souvenirs de Marnie (思い出のマーニー, Omoide no Marnie?)

Merci. Avec seulement 4 films vus au compteurs, je suis en retard...

10 de vu... J'ai surtout raté les derniers.

Il doit nous en manquer 3. À noter que Omoide poro poro n'est distribué qu'en VO. Mon fils avait 4 ans, il a vu la jaquette et a voulu le voir ; on l'a prévenu mais il a insisté, on a un petit peu expliqué en cours de film mais il est resté scotché. Pourtant, c'est pas vraiment calibré pour enfants.

cdang a écrit:

Il doit nous en manquer 3. À noter que Omoide poro poro n'est distribué qu'en VO. Mon fils avait 4 ans, il a vu la jaquette et a voulu le voir ; on l'a prévenu mais il a insisté, on a un petit peu expliqué en cours de film mais il est resté scotché. Pourtant, c'est pas vraiment calibré pour enfants.

C'est le DA ou une adulte se souviens de l'époque ou elle était en primaire ?

Yep. Elle se cherche un peu, va se ressourcer à la campagne faire de la cueillette et fait le point sur sa vie, ce qui sera l'occasion de rebondir.

Attachant et rafraîchissant, mais pas vraiment calibré pour un gamin (surtout en VOSTF), même s'il n'y a pas à proprement parlé de contenu adulte

Je ne sais pas ce qui a plus à mon fils en voyant la pochette, en me voyant écrire le message on en a un eu reparlé mais je n'ai pas l'impression qu'il se souvienne de quoi que ce soit.

Les image, la musique (d'accompagnement, mais aussi de la langue), je pense que ça l'a un peu fasciné à l'époque.

C'est un peu comme "Ame et Yuki" d'un autre studio japonais (vu en VOSTFR) que je ne ferais voir à mon fils que vers 12 ans, il n'est pas violent mais c'est un peu comme ce que tu décris c'est plus un film sur la réflexion de la relation de deux enfants face à 2 mondes différents.

Dans ce DA une jeune femme tombe amoureuse d'un jeune homme qui à un secret, c'est un homme loup. Ils auront deux enfants, une fille (Ylui) et un garçon (Ame) mais le père décède d'un banal accident peu après la naissance du garçon. Bien sur les enfants sont comme le père et la petite famille va devoir faire face au fil des ans a un choix : Laisser le Loup qui est en eux s'exprimer ou réprimer cette partie d'eux-même pour s'integrer dans le monde des hommes...

Tiens, à propos de bakemono, dans la liste des Ghibli, il y a l'excellent Pompoko. Malgré la fin plutôt triste et pessimiste, mes enfants aiment bien. C'est peut-être de les voir se tirer la peau des couilles...

Vu avec mon fils ce midi qui à bien aimé (surtout quand les Tanuki sont content et dansent et le passage délirant de l'arrivée des maitres, avec la dégaine qu'ils ont en humains)

Je lui ai donné des détails sur les Yokai qu'ils invoquent vers la fin.

Le prochain qu'on regarde ensemble : Le Voyage de Chihiro.

Chihiro, c'est le 2e que j'ai vu au ciné (le premier c'était Mononoke), et ça a été le premier qu'on a montré à nos enfants. Féérique, très positif, ils ont été captivés, et la durée n'a pas été rédhibitoire.

Au japon avec ma femme on a été visiter le Musée Ghibli et on a été un peu déçu car c'est joli, c'est sympa mais c'est très "enfantin" et on a pas tellement appris de choses. L'expo de Paris qu'on avait été voir en mars nommée "les dessins du studio Ghibli" était plus impressionnante.

Mais c'était quand même plaisant à voir avec une salle comportant des sortes de dioramas plutôt jolis et la reproduction du bureau du maitre Miyazaki (un vrai foutoir ! )
Et vu que c'était pas loin de Tokyo cela aurait été dommage de ne pas y aller. (en plus c'était un bon plan pour ramener des souvenirs a mes neveux et mon fils)

Albatur a écrit:

(en plus c'était un bon plan pour ramener des souvenirs a mes neveux et mon fils)

Et moi ! Et moi !

lol, promis pour la prochaine fois (donc faudra que tu patientes une bonne décennie je pense)

Très intéressante cette liste des sudios Ghibli. Je n'en ai vu que 8 sur les 21 - même si j'en ai encore deux en VO pas vu (pompoko et omohide) et un en allemand (je peux entendre l'océan). C'est marrant, je pensais que Nausicaa en faisait partie. Mon préféré, avec Porco Rosso, puis ensuite Mononoké. J'aime une peu moins les derniers - j'ai pas trop accroché à Chihiro, mais j'ai été surpris dans le bon sens par le Château ambulant. Ce sont clairement les derniers en dates que je n'ai pas regardé : on m'a dit beaucoup de bien du vent qui se lève.