Décidément,
Fleuve Noir nous gâte. On se remet à peine de l'épique
Bran Mak Morn et du somptueux
La route d'Azraël que l'on continue sur la lancée avec les trois histoires de
La main de la déesse noire :
- La main de la déesse noire
- Le collier de Balkis
- Les invités de la chambre maudite
Soyons francs : on peut passer rapidement sur la troisième histoire, correcte mais sans plus. Par contre, les deux premières sont un régal. Elles se ressemblent étrangement et reprennent les deux mêmes héros et une trame similaire, mais c'est trop palpitant pour qu'on en fasse le reproche à Howard.
Voici donc Kirby et son ami et associé Gorman, deux détectives des années 1930, aussi opposés que complémentaires : Kirby est clairement le cerveau et Gorman le bras. Le premier est réfléchi et plutôt posé, son compagnon est aussi robuste et solide que brut de décoffrage.
Dans la première histoire, les deux compères sont apellés à la rescousse par une jeune femme, nièce d'un riche explorateur en danger. Arrivés au manoir familial, nos héros vont se trouver pris au piège : la maison est assiégée par une mystérieuse bande d'hindous fanatiques. Que veulent-ils ? Probablement les fabuleux joyaux dérobés autrefois par le maître des lieux... Sans oublier la présence inattendue d'un troisième homme, un aventurier concurrent qui entendait bien mettre la main dessus et se retrouve piégé avec les autres dans le manoir assiégé...
La seconde histoire reprend la même trame mais le troisième personnage est différent : il s'agit cette fois de l'héritier d'un homme spolié par le maître des lieux qui lui a dérobé par traîtrise autrefois le collier de Balkis, une fabuleuse parure. Venu chercher vengeance au nom de son parent, l'homme se retrouve piégé avec les autres quand les gardiens du trésor passent à l'attaque...
Malgré une grande similitude, les deux récits sont excellents. Une atmosphère feutrée pour un huis-clos prenant dans un grand manoir isolé assiégé par une bande de mystérieux fanatiques, un trésor fabuleux, des aventuriers sans scrupules au passé douteux et qui se haïssent contraints de s'unir face à la menace, une sourde tension, la méfiance, le doute... Prisonniers dans la vaste demeure plongée dans la nuit, les occupants sont sur le qui-vive, les nerfs à vif, tandis que dans le jardin plongé dans la pénombre se glissent en silence les silhouettes des sombres tueurs...
Une atmosphère excellente, prenante et qui monte, monte en tension jusqu'à l'assaut final, inévitable, dans une explosion de fureur. Du très bon Howard.