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| | Les Yokai (Mythologie Japonaise) | |
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+5ashimbabbar VIC Warlock Voyageur Solitaire Albatur 9 participants | |
Auteur | Message |
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Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Mer 9 Mai - 20:37 | |
| Ca faisait longtemps... Donc 3 Yokai d'un coup ! :p NURE ONNA  A la frontière entre les pays d’Echigo (l’actuel département de Niigata) et d’Aizu (dans l’actuel département de Fukushima) coulait une rivière large de cinquante mètres. Sur la digue poussaient de vieux saules couverts d’insectes venimeux. Le courant était rapide et formait des tourbillons. Les saules n’appartenaient à personne, et les mendiants les taillaient à l’aide d’une serpe fixée au bout d’une perche. Les branches tombaient à l’eau puis leur servaient à fabriquer paniers et vanneries. Cependant, en l’an 2 de l’ère Bunsei (1819), de jeunes villageois décidèrent que les saules appartenaient au village. La veille du jour prévu par les mendiants, ils montèrent dans plusieurs bateaux pour tailler les saules. Mais par manque d’expérience, le travail n’avançait pas. L’une des embarcations dériva et les jeunes perdirent leurs perches restées accrochées dans les arbres. En aval, la rivière se divisait en trois courants. Les jeunes manoeuvrèrent le bateau pour éviter le danger. Alors, sur la rive désolée, ils aperçurent une femme en train de se laver les cheveux. Les jeunes redoublèrent d’effort pour s’éloigner. Ils croisèrent le second bateau de leurs camarades qui leur demandèrent ce qui se passait. - «On a vu Nuré Onna, la «femme mouillée», répondirent les jeunes. - «C’est pas possible, elle n’existe pas !» Et ils s’approchèrent de l’embranchement des trois courants en rigolant. Quelques instants plus tard, on entendit un cri atroce, puis un silence encore plus atroce. Seul le premier bateau revint au village. D’après un ancien, le queue de Nuré Onna atteint trois chô (plus de trois cents mètres) de long, et inutile de tenter de fuir, elle finit toujours par enlacer ceux qui se sont approchés de trop près... SAKABASHIRA Un pilier de la charpente monté à l’envers se fâche et grince la nuit quand tout le monde dort ? C’est Sakabashira, autrement dit le «pilier à l’envers». Depuis les temps anciens, un pilier monté à l’envers est considéré porter malheur dans la maison : incendie, grondements... Le «pilier à l’envers» le plus célèbre est celui de la porte Yômei du sanctuaire Tôshôgû à Nikkô. Quand vous vous placez face à la porte, le pilier se trouve à gauche. Vous verrez le sculpture à l’envers. Certains disent qu’il fut installé ainsi exprès pour éloigner les calamités. Mais, il existe également Hashira Yôkai, le «yôkai du pilier», qui se plaint d’avoir été installé de travers. On dit aussi que Happa Yôkai, le «yôkai des feuilles», sort d’un pilier mal monté. Il apparaît dans les rêves des habitants de la maison et les effraie. Autrefois, lors d’une fête chez un marchand à Odawara, une voix se fit entendre d’on ne sait où : - «J’ai mal au cou...» Les invités furent tous surpris et regardèrent autour d’eux. Mais il n’y avait personne. Et encore une fois : - «J’ai mal au cou...» En cherchant bien, ils comprirent que cette voix sortait du pilier du salon. D’ailleurs, même dans une petite maison, en allant aux toilettes la nuit par exemple, on sent une présence étrange. Alors, imaginez, avant l’électricité, surtout dans une grande maison... Rien qu’en voyant un vieux pilier noirâtre, on croyait très vite être entouré de toutes sortes d’êtres inconnus. Je pense que si les humains n’étaient pas d’une nature aussi facilement impressionnable, les yôkai ne se seraient pas autant développés... SATORIAutrefois, dans la forêt du mont Ôwada au pied du mont Fuji, habitait le démon Omoi, autrement dit la «pensée». Ce démon avait le pouvoir surnaturel de percevoir tout ce que les humains ont dans la tête. Il est similaire au démon Satori, l’«illumination», qui apparaissait autrefois dans les pays Hida et Mino (dans l’actuel département de Gifu). En fait, le nom Satori est plus commun. Un jour, un bûcheron coupait du bois sur le mont Ôwada, quand soudain la «pensée» apparut, ce qui lui fit très peur. Le démon éclata alors de rire et lui dit : - «Je t’ai fait peur, hein ?!» Le bûcheron, tout pâle, se mit à trembler. Il se dit : «Faut vite m’enfuir sinon je vais me faire manger.» Alors Omoi reprit : - «Tu es en train de penser que je vais te manger si tu ne t’enfuis pas vite.» Le bûcheron, de plus en plus inquiet, se mit à courir aussi loin qu’il put. - «Tu penses à courir aussi loin que tu peux, pas vrai ?» continua Omoi. Comprenant qu’il n’y avait rien à faire, le bûcheron accepta son sort. - «Ah, tu acceptes ton sort», reprit l’autre. A ce stade, que pouvait-il faire d’autre que de se remettre à couper du bois ? Pendant ce temps-là, Omoi s’approchait de plus en plus et guettait l’occasion de le dévorer. En fait, sur l’arbre géant que le bûcheron était en train de couper, il y avait un noeud. Et quand la hache toucha le noeud, un copeau sauta dans l’oeil du démon qui s’enfuit en maugréant : - «Ce que l’on ne pense pas est bien plus terrible que ce que l’on pense.» C’est ainsi que le bûcheron eut la vie sauve !... [b] |
|  | | ashimbabbar
Messages : 240 Date d'inscription : 21/04/2012
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Dim 13 Mai - 15:32 | |
| très intéressant tout cela Albatur ! Je m'en veux de ne pas y avoir mis le nez plus tôt…
Concernant les tanuki, je me permets d'ajouter deux points - on peut manger de la soupe de tanuki, mais ceux-ci ( comme on pourrait s'y attendre ) se montrent peu coopératifs; il y au moins une histoire où ils font croire à un vieil homme qu'il mange une soupe de tanuki, alors qu'il s'agit d'une soupe faite avec sa femme… - tanuki gao : visage de tanuki, décrit une expression d'ignorance feinte |
|  | | Voyageur Solitaire Admin

Messages : 8489 Date d'inscription : 07/01/2012 Localisation : Ici et ailleurs... Emploi/loisirs : Tout, passionnément... Humeur : Ici et maintenant
 | Sujet: LES YOKAI Dim 13 Mai - 16:58 | |
| J'aime beaucoup ce sujet également, ça change de la mythologie "habituelle", c'est vraiment original et dépaysant. On a l'habitude de voir le Japon sous l'angle du bouddhisme ou du shintoisme et on oublie que les japonais croyaient aussi à toutes sortes d'esprits, génies et autres créatures. |
|  | | Warlock

Messages : 3533 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 45 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Dim 13 Mai - 18:01 | |
| - Voyageur Solitaire a écrit:
- On a l'habitude de voir le Japon sous l'angle du bouddhisme ou du shintoisme et on oublie que les japonais croyaient aussi à toutes sortes d'esprits, génies et autres créatures.
Ah c'est marrant le bouddhisme je le rattache plus dans mon esprit du coté du continent asiatique (Chine, Asie du sud est). Alors que le Japon je l'amène vers son folklore et sa mythologie, donc aux Yokai. Sans doute à cause des mangas, et des animés qui attachent une grande importance aux esprits, Yokai et à son folklore et ses légendes, c'est plus à mes yeux l'image que j'ai du Japon. |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Dim 13 Mai - 19:42 | |
| AKAJITA Ce yôkai apparaît pendant la canicule, quand quelqu’un détourne l’eau des rizières voisines pour irriguer celles de son village. Et quand il apparaît, la sécheresse devient encore plus sévère, à ce qu’on dit. Jadis, dans la région de Tsugaru, la saison du repiquage du riz était arrivée mais la pluie, elle, ne venait pas. Les rogations, c’est-à-dire diverses cérémonies destinées aux kami - les dieux tutélaires du lieu -, restaient infructueuses et le ciel n’offrait aucune goutte. Pour alimenter leurs rizières, les paysans de l’aval demandèrent au village de l’amont de partager leur eau et d’ouvrir leur écluse. Mais regardez-moi ces radins d’en haut... ils refusèrent tout sec. Alors, un paysan d’en bas essaya d’ouvrir l’écluse. Malheureusement, il fut surpris par des villageois d’en haut qui le rouèrent de coups tant et si bien qu’il en mourut. Depuis ce jour, les paysans d’en haut engagèrent des samouraïs errants - des rônin - pour surveiller leur écluse. Quant aux habitants du village d’en bas, ils étaient accablés et ne pouvaient plus compter que sur des prières et des offrandes pour que la pluie vienne. Or, un beau jour, tous virent l’eau se mettre à couler abondamment dans les rizières du village d’en bas. Qui avait ouvert l’écluse du village d’en haut ? Mystère. Et ceux-ci eurent beau la fermer, ils la trouvaient chaque matin à nouveau ouverte. Le responsable n’était autre qu’Akajita, autrement dit «langue rouge». Il est proche des kappa, sauf qu’il n’a pas de méplat sur la tête ; son corps est rouge, sa langue est rouge et toujours sortie. L’illustration ci-dessus est une peinture de Sekien, peintre de yôkai de l’époque Edo. On voit que son corps est vaporeux et peut prendre, par exemple, la forme d’une nuée... |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Sam 26 Mai - 9:29 | |
| AKARINASHISOBA Aussi appelé la «lampe à huile qui ne s’éteint jamais», c’est l’un des sept mystères du quartier d’Honjô à Tokyo. Il apparaît en général pendant la nuit la plus froide de l’hiver. Par un temps pareil, on ne s’amuse généralement pas à flâner dans les rues ; seule la voix d’un bonze mendiant porte de temps en temps au-dessus du silence. Pourtant, même par une nuit glaciale, quand souffle une bise qui vous gèle les os, un homme peut être obligé de sortir. Il trouve alors sur son chemin une lampe à huile, très grande mais de forme tout à fait traditionnelle avec une annonce pour des nouilles de sarrasin (soba) maison. - «Quelle chance», se dit-il en s’approchant, «je prendrais bien un bon bol de nouilles chaudes...» Mais il ne voit personne. Il a beau attendre, personne ne vient pour l’accueillir. Dans ce cas-là, il ne faut surtout pas s’énerver. L’impatient qui éteindrait la lampe se verrait exposé à des infortunes diverses. A mon avis, c’est une sorte de fantôme, mais de forme non humaine. On entend souvent raconter que, dans un temps ancien, des voyageurs affamés ont vu dans la montagne une lumière qui n’existait pas ou dont ils n’approchaient jamais. Akarinashisoba (littéralement «la lumière mais pas les nouilles») sans doute par déformation de Akari Nagashi Soba, les «nouilles allumées») fait partie de ces yôkai psychologiques. Shigeru Mizuki le dit lui meme : La faim - la faim extrême - peut provoquer ainsi d’étranges hallucinations : pendant la guerre, je suis resté un an sans manger un seul grain de riz. Je n’arrêtais pas de rêver de bon riz blanc ou de sukiyaki. Au bout d’un certain temps, le fantasme dépassait le niveau du rêve et j’aurais juré que ces plats étaient devant moi pour de vrai... HARIONAGO  Harionago, la «femme-épingles», est un yôkai de la région d’Uwajima (département d’Ehimé) à Shikoku, appelé également Nureonago - la «femme mouillée» - ou Waraionago - la «femme qui rit». Elle accroche les hommes avec ses crochets au bout de ses cheveux ébouriffés. On dit qu’une fois ferré, même l’homme le plus costaud ne peut s’en débarrasser. C’est à Sakuraoka, dans la ville de Jôhen, qu’elle apparaît le plus souvent et tourmente les garçons. Un soir, en passant dans le coin, un jeune homme du village Yamaidé rencontra une jolie fille. Tout en se méfiant de son rusé rictus, il fut attiré par sa beauté et finit par lui retourner un sourire. Alors, elle se jeta vers lui en ébouriffant ses longs cheveux. Stupéfié, le garçon courut chez lui à toutes jambes, ferma la porte d’entrée et retint son souffle en tremblant. A l’aube, mettant craintivement un oeil dehors, il constata les innombrables lacérations qu’avaient laissées les cheveux de la fille sur la porte d’entrée en bois qui l’avait sauvé. Les villageois en tirèrent la leçon : dorénavant, s’ils se trouvaient poursuivis par Harionago, ils devaient fermer non seulement la porte en papier mais aussi la porte-volet en bois. Dans les villes d’Hiromi et Mima, on dit également de se méfier d’une femme qui sourit malicieusement à un homme dans la rue, ou d’une femme sinistre qui paraît folle, car si on lui rend imprudemment un sourire, elle vous poursuivra de ses assuidités pour toute la vie. Cependant, on dit aussi qu’il suffit de crier «fous-moi la paix !» fermement une bonne fois pour qu’elle disparaisse. Alors finalement, je trouve qu’elle n’est pas bien méchante... HATSUGYOVers 1800, un habitant des environs de Nishibori à Ôsaka pêcha un étrange poisson dans une rivière. Long d’environ quatre-vingt-dix centimètres, ses écailles ressemblaient à celles d’un mulet, sa tête avait des yeux, un nez et une bouche comme un humain et il poussait des cris comme un nouveau-né. Cela fit du bruit et on ne parlait plus que de la nouvelle espèce de sirène. Moi, je dirais plutôt que c’était un enfant de Hatsugyo, ou «poisson chevelu». On connaît celui-ci depuis l’époque de l’impératrice Suiko (593-628). La rumeur faisait état d’un poisson bizarre de forme humaine dans la rivière Gamô du fief Ômi (actuel département de Shiga). Un pêcheur du pays Settsu (les actuels départements d’Ôsaka et Hyôgo) se porta candidat pour essayer de l’attraper. Il installa ses filets sur un canal, et aussitôt un grand poisson fut pris. C’était un poisson surnaturel au corps de bébé, entre poisson et humain. A Okuitsumi, un jour d’été d’une chaleur insupportable, quelques villageois prenaient le frais en pêchant dans le lac jusqu’à la fin de l’après-midi, sans réussir à prendre un seul poisson. Désappointés, ils s’apprêtaient à rentrer lorsque l’un d’entre eux remonta un poisson aux écailles blanches, aux yeux brillants, qui avait même des sortes de cheveux. IWAMI BÔZU  Dans certains villages du fief Minô comme Tsukechi ou Kashimo à Ena (actuel département de Gifu), on pratique une pêche de rivière en versant dans le courant une décoction d’écorce de poivrier japonais. On appelle cela la «pêche aux écorces empoisonnées». Un jour, de jeumes villageois allaient pêcher ainsi pour agrémenter leur dîner. A midi, ils avaient tout préparé et mangeaient leur déjeuner sur le pouce. Alors, un moine venant d’on ne sait où, apparut et dit avec ardeur : - «Il paraît que vous allez pêcher aux écorces empoisonnées... Vous devriez vous abstenir.» - «Bon, on va s’arrêter», répondirent les jeunes juste pour que le moine s’en aille. Cependant, celui-ci n’avait point l’air de vouloir bouger. Alors, ils lui proposèrent une boulette de leur déjeuner. Le moine la mangea, fort content. Il devait avoir très faim, il avala ensuite du riz et de la soupe, puis il repartit comme il était venu. Les jeunes se regardèrent. L’un d’eux dit : - «Bizarre, ce moine. Et puis ça m’étonne de tomber sur un bonze pélerin dans une montagne si profonde. C’était plutôt un dieu du sol métamorphosé en bonze. Moi, je renonce.» - «Ne dis pas de bêtise», répondit l’autre. «Tu n’as pas de courage, c’est tout.» Finalement, ils pêchèrent comme prévu. Ils firent même une pêche excellente. Un salvelinus géant de près de deux mètres flotta en montrant son ventre blanc. Ils l’emportèrent au village pour le cuisiner. Mais en ouvrant le ventre, à leur grande surprise, ils découvrirent la boulette, le riz et la soupe qu’ils avaient offerts au bonze. C’était Iwana Bôzu, le «bonze poisson des rochers». C’était un peu tard pour se repentir, mais personne ne voulut manger de ce poisson... De retour chez lui, l’homme mit sa prise dans une bassine avec un couvercle. Cette nuit-là, il fit un rêve : - «Je suis le dieu du lac», entendit-il, «pour quelle raison m’importunes-tu en enfermant mon prochain ?» Le lendemain matin, le poisson avait disparu de la bassine. C’était sûrement Hatsugyo, lui aussi... |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Mer 4 Juil - 20:38 | |
| NOJUBUKI
Dans l’ancien temps, la nuit, en ville ou dans la montagne, on trouvait souvent un feu sur son chemin. Il s’allumait, séteignait, reprenait, s’éteignait à nouveau... On en savait jamais qui l’avait allumé. Ce feu étrange est appelé Nojukubi, autrement dit le «feu qui dort dehors». Il apparaît souvent quand il n’y a plus personne, près d’un endroit où a eu lieu une fête ou une réunion amicale, pour admirer les fleurs de cerisiers au printemps ou les feuilles d’automne. Après une averse, en se cachant parmi les arbres, on peut entendre la voix de plusieurs personnes s’amuser et chanter autour du feu. Parfois, les voix sont si tristes et c’en est insoutenable. Un ancien décrit la scène comme «d’une tristesse poignante et terrifiante», donc plutôt lugubre, si vous voulez mon avis...
En pays Tosa (l’actuel département de Kôchi), ils l’appellent Nobi, «feu dans la plaine». Il a la taille d’un parapluie. Il s’éparpille en dizaines d’étoiles qui se dissipent dans l’air. A Niigata, il existe un feu appelé Minoboshi ou Minomushi, qui est aussi le nom des larves de psychés, qui se fabriquent un manteau de bouts de paille et de débris divers. Par une nuit de pluis fine, il apparaît au bout de la pélerine de paille d’un passant. Plus on essaie de le chasser, plus il s’étale et couvre finalement tout le corps. Mais il ne dégage aucune chaleur. On dit alors : «Il est possédé par Minoboshi.» Certains disent que c’est l’oeuvre d’un renard ou d’un blaireau. Selon un pêcheur de la région, c’est en automne qu’il apparaît le plus souvent. Plus on s’agite, plus il s’anime, mais si on reste calme, il disparaît tout seul. Il disparaît également quand on craque une allumette, comme quoi, c’est plutôt un feu inoffensif...
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|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Mar 23 Avr - 18:54 | |
| Ca faisait longtemps donc : NukekubiCe Yokai a l'apparence d'un humain normal durant le jour mais la nuit il dévoile sa véritable nature ! Sa tête se sépare de son corps et il va chasser les humains pour se nourrir. Cependant cette séparation est aussi son point faible ! Si la tête ne reviens pas prendre sa place habituelle au lever du soleil il meurt. La technique pour le tuer est donc de cacher son corps afin qu'il ne puisse plus le rejoindre a temps ou de détruire ce dernier. Nurarihyon Le Nurarihyon apparaît le soir, quand tout le monde est occupé à préparer le repas. Il débarque de nulle part dans la maison et s'installe comme chez lui, fumant le tabac et buvant le thé de la famille. Il le fait avec une telle confiance que tout le monde s'imagine qu'il est le maître de maison. Peu monstrueux, il fait peu de mal aux êtres humains. Nurarihyon est en quelque sorte le chef des yokaï, il commande Hyakkiyagyo la procession nocturnes des 100 démons. En fait son trait majeur est qu’il s’introduit chez les gens, en faisant comme chez soi, pour se servir le thé et fumer la pipe. Personne ne le voit car il profite vers le soir du moment où tout le monde est très occupé ! Sa légende inspire aussi un manga, Nura le seigneur des Yokaï.... |
|  | | VIC

Messages : 4256 Date d'inscription : 18/01/2012
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Mar 23 Avr - 19:07 | |
| - Albatur a écrit:
- Ca faisait longtemps donc :
Nukekubi
Ce Yokai a l'apparence d'un humain normal durant le jour mais la nuit il dévoile sa véritable nature ! Sa tête se sépare de son corps et il va chasser les humains pour se nourrir. Cependant cette séparation est aussi son point faible ! Si la tête ne reviens pas prendre sa place habituelle au lever du soleil il meurt. La technique pour le tuer est donc de cacher son corps afin qu'il ne puisse plus le rejoindre a temps ou de détruire ce dernier. ... Cela me dit quelque chose. Je me demande si on ne le croise pas dans un livre-jeu oriental. - Albatur a écrit:
Nurarihyon
Le Nurarihyon apparaît le soir, quand tout le monde est occupé à préparer le repas. Il débarque de nulle part dans la maison et s'installe comme chez lui, fumant le tabac et buvant le thé de la famille... Si il fait ça aussi avec les cocktails, alors l'ami Warlock doit être l'un de ses cousins |
|  | | Youpi l'alchimiste

Messages : 515 Date d'inscription : 24/01/2012
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Jeu 25 Avr - 1:36 | |
| On trouve le Nukekubi dans le DF l'épée du Samourai, sous un nom similaire.
Le Nurarihyon semble être assez répendu, beaucoup de gens pouvant répondre à cette définission. |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Sam 6 Juil - 21:07 | |
| HatahiroQuand une femme tisse en gardant rancune à son époux qui ne rentre pas à la maison, sa rancœur se transmet au métier à tisser qui se transforme en serpent et part à la recherche du mari volage. Il s’agit de Hatahiro, la « machine enquêteuse ». Il est assez courant qu’une rancune se transforme en serpent. Autrefois, trois ou quatre hommes de Kanda à Edo étaient venus pour affaire jusqu’à Kawagoé en pays Shinshû (actuel département de Nagano). Par une chaleur excessive, ils se reposèrent dans la hutte d’un bonze. L’un des voyageurs voulut utiliser les toilettes, mais le bonze étant endormi, il alla derrière le jardin sans son autorisation. Il vit alors sur une pierre un serpent enroulé sur lui-même. Il lui jeta un caillou sur la tête, ce qui fit fuir la bête. En revenant des toilettes, il vit le bonze furieux. - « Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? » protestait celui-ci, « pourquoi m’avez-vous blessé à la tête ? Je n’ai rien fait ! » Effectivement, il avait une grosse bosse violette. Les voyageurs en restèrent bouche bée, mais s’excusèrent, sans vraiment comprendre pourquoi. Celui qui était allé aux toilettes raconta qu’il avait seulement lancé un caillou sur un serpent installé sur la pierre du jardin, rien de plus. Après un moment de réflexion, le bonze baissa la tête et guida tout le monde vers les toilettes. Là, il souleva la pierre dans le jardin. Dessous, il y avait un pot en porcelaine qui cachait sept pièces d’or. - « Ce sont mes économies », dit le moine, les larmes aux yeux. « Je les ai enterrées ici par crainte du vol. Je suppose que ce sont mes sentiments attachés à l’argent qui se sont transformés en serpent. Pour me débarrasser de ces mauvaises pensées, je vous les donne... » |
|  | | Voyageur Solitaire Admin

Messages : 8489 Date d'inscription : 07/01/2012 Localisation : Ici et ailleurs... Emploi/loisirs : Tout, passionnément... Humeur : Ici et maintenant
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Sam 6 Juil - 21:56 | |
| C'est toujours aussi passionnant. Ce qui est incroyable, c'est qu'il y en ait autant ! J'aime beaucoup l'idée du métier à tisser devenant un serpent à la recherche du mari infidèle. |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Dim 7 Juil - 8:06 | |
| Il en existe plus de 400... Mais certains sont très similaires donc j'essaye d'en trouver à chaque fois qui sont vraiment spécifiques et marquants. |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Mer 10 Juil - 21:56 | |
| TENJO NAME Ce Yokai c'est Tenjônamé, autrement dit le « lécheur de plafonds ». Comme d’autres esprits attirés par la bêtise ou la fainéantise domestique, le Tenjōname apparaît la nuit ou lorsque personne ne regarde. Tout comme l’akaname est issu de la crasse des salles de bain insalubres, le Tenjōname est attiré par les plafonds mal tenus, qu’il lèche voracement avec sa longue langue. On le suspecte d’être une très grande créature pour pouvoir atteindre les grandes salles. Comme l’aka-name encore, les efforts du Tenjōname sont habituellement considérés bien inutiles – on accuse souvent le léchage incessant de la créature d’être responsable des tâches sombres et sales sur les plafonds. La langue du Tenjō-name n’est pas toujours considérée comme dégoûtante, car on raconte une histoire selon laquelle ce yôkai fut une fois capturé pour servir les humains. Un vassal de la famille Akimoto du clan Tatebayashi (dans l’actuel département de Gunma) demanda à Tenjônamé de lécher les toiles d’araignées qui tapissaient le plafond du château. Pour lui, ça a dû être un jeu d’enfant. Tout proche il y a aussi : Tenjôsagari, le « suspendu au plafond ». C’était un monstre qui passait la tête par une fissure du plafond. Il avait toujours un sourire malicieux. Quand des humains le voyaient, il se retirait tranquillement par le trou d’où il était venu. Autrefois, les ampoules électriques n’étaient pas très puissantes. Il y a encore plus longtemps, on s’éclairait à la lampe à huile. On peux facilement comprendre que les anciens ressentaient une présence sur un plafond obscur... |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Mer 26 Nov - 21:38 | |
| KIYOHIME Un Yokai célèbre dans la littérature fantastique japonaise.  Pendant le règne de l'Empereur Daigo un jeune prêtre itinérant voyageant de Mutsu à Kumano qui s'appelait Anchin Chaque année, il faisait ce pèlerinage, et chaque année, il allait jusqu'au manoir Masago de famille Shōji. Il était bel homme, et il a de suite attiré l'attention de Kiyohime, la fille du seigneur du manoir. C'était une jeune fille plutôt garçon manqué et casse cou. Anchin plaisanta et lui dit que si dans l'avenir elle se comportait en véritable jeune fille, il l'épouserait et qu'elle viendrait avec lui à Mutsu. Chaque année Kiyohime attendait Anchin à cause de son pèlerinage. Quand est venue le bon âge pour se marier, elle lui rappela sa promesse de l'épouser. Anchin, embarrassé de voir qu'elle avait pris sa blague au sérieux, à préféré mentir. Il reviendrait pour elle dès qu'il aura terminé son pèlerinage. A son retour, Anchin évita soigneusement le manoir Masago et se dirigea droit vers Mutsu. Lorsque Kiyohime s’aperçut de la tromperie d' Anchin, une immense douleur s'empara d'elle. Elle couru après le jeune prêtre, pieds nus, déterminée à se marier avec lui. Anchin s'enfuit aussi vite qu'il le pouvait, mais Kiyohime a rattrapé sur la route, au temple Dōjō-ji. Là, Anchin menti à nouveau. Il fit semblant de ne pas la connaître et prétexta qu'il était en retard pour une réunion ailleurs. La tristesse de Kiyohime s'est transformé en rage furieuse. Elle l'a attaqué, afin de punir ce menteur de prêtre. Anchin pria Kumano Gongen afin qu'il le sauve. Une lumière divine ébloui les yeux de Kiyohime et paralysa son corps, donnant à Anchin juste le temps de s' échapper. La rage de Kiyohime explosa. L'intervention divine, c'en était trop pour elle. Elle s'est alors transformée en serpent géant cracheur de feu. Lorsque Anchin atteint la rivière Hidaka, il paya le batelier et le pria de ne pas laisser son poursuivant traverser la rivière Puis, il a couru jusqu'au Dojo-ji pour y être en sécurité. Ignorant le batelier, Kiyohime nagea et traversa la rivière. Voyant le serpent monstrueux, les prêtres de Dōjō-ji cachèrent Anchin à l'intérieur d'une cloche de bronze du grand temple . Cependant, Kiyohime pouvait sentir la présence d'Anchin à l'intérieur. Accablé de rage et de désespoir, elle s'enveloppa autour de la cloche et cracha du feu jusqu'à ce que le bronze de la cloche fut chauffée à blanc. Elle rôti Anchin à l'intérieur de la cloche. Anchin mort, le démon Kiyohime se jeta dans la rivière et s'y noya. |
|  | | VIC

Messages : 4256 Date d'inscription : 18/01/2012
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Mer 26 Nov - 23:16 | |
| Belle histoire, une allégorie de l'escalade de la colère peut-être. Ces yokai sont une source constante de curiosité, ça nous manquait ... |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Jeu 27 Nov - 18:15 | |
| SHUTEN DOJI
Il existe trois monstres qui sont considérés comme les plus grands des yokai dans le folklore japonais: le fantôme de l'empereur Sutoku, le renard à neuf queues, et le roi redouté des Oni (démons), Shuten-doji.
Shuten-doji ne serait pas né en tant que oni. Il ya beaucoup d'histoires sur la façon dont il est venu à l'être, mais la plupart d'entre elles disent qu'il était à l'origine un garçon humain né il ya plus de mille ans, soit dans l'actuelle Shiga ou Toyama. Sa mère était une femme humaine et son père était le grand dragon Yamata-no-Orochi. Comment il a évolué de garçon en démon varie grandement d'histoire en histoire, mais une version populaire raconte ceci:
Il y avait un jeune garçon qui était incroyablement fort et anormalement intelligent pour son âge. Tout le monde autour de lui en permanence l'appela l'enfant démon en raison de sa force et de son esprit incroyable. A cause des ces railleries il est devenu progressivement refermé sur lui même et avait du ressentiment pour les autres. À six ans, même sa propre mère fut forcée de l'abandonner. Orphelin, il est devenu un prêtre au Mt. Hiei à Kyoto. Naturellement, il était le plus fort et le plus intelligent des jeunes acolytes, et il a provoqué leurs rancœurs. Il à laissé tomber ses études; préférant les combats. Il avait également un penchant pour l'alcool, ce qui était interdit aux moines; Cependant il pouvait boire plus que n'importe qui. Tout le monde voulait le défier. En raison de son penchant pour l'alcool, il fut connu comme Shuten-doji, "le petit ivrogne."
Une nuit, il y avait une fête au temple, et Shuten-doji était très imbibé. Il a mis un masque d'oni et est allé jouer des tours à ses confrères, sortant de l'obscurité pour les effrayer. À la fin de la nuit, il essaya d'enlever son masque, mais il ne pouvait pas - horreur, il avait fusionné avec son corps ! Honteux et effrayé par le courroux de ses maîtres, il s'enfuit dans les montagnes où il ne aurait plus à interagir avec d'autres êtres humains, qu'il voyait comme faibles, stupides et hypocrites. Il y vécut à la périphérie de Kyoto depuis de nombreuses années, subsistant en volant de la nourriture et de l'alcool auprès des villageois, afin de boire de grandes quantités d'alcool. Son banditisme a fini par attirer des groupes de voleurs et de criminels, qui lui prêtèrent allégeance et sont devenus les membres fondateurs de son gang.
En exil, Shuten-doji a encore augmenté sa puissance et ses connaissances. Il maîtrisait l'étrange, la magie noire, et l'a enseigné à ses voyous. Il a rencontré un autre démon enfant comme lui, nommé Ibaraki-doji, qui est devenu son bras droit. Au fil du temps, le jeune homme et sa bande se sont progressivement transformé en oni, et finalement il n'y avait que le clan des oni qui rôdait les routes, terrorisant les habitants de Kyoto dans une rage ivre. Ils se sont finalement installés sur le mont Ōe, où, dans un château sombre, Shuten-doji planifia la conquête de la capitale afin de devenir empereur.
Shuten-doji et sa bande ont saccagé Kyoto, capturant des vierges, afin de boire leur sang et manger leurs organes. Finalement, un groupe de héros menés par le guerrier légendaire Minamoto no Yorimitsu ont envahi le palais de Shuten-doji, et avec l'aide d'un poison magique, ont réussi à occire la bande des oni en le mélangeant dans l'alcool. Ils ont coupé la tête de Shuten-doji qui était ivre, mais même après la décapitation, la tête à continué à mordre Minamoto no Yorimitsu.
Parce que cette tête appartenait à un oni et était impure, elle fut enterrée à l'extérieur des limites de la ville, dans un col de montagne appelé Oinosaka. La coupe et la bouteille de poison utilisées par Minamoto no Yorimitsu sont conservées au temple de Nariai-ji à Kyoto. |
|  | | VIC

Messages : 4256 Date d'inscription : 18/01/2012
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Jeu 27 Nov - 18:49 | |
| Un épisode de l'histoire me rappelle The Mask... |
|  | | cdang

Messages : 1465 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Ven 28 Nov - 10:12 | |
| Bon, bin moi, j'ai commandé Shigeru Mizuki, Yokai : dictionnaire des monstres japonais, Pika (2008), ISBN 978-2-81160-266-6 au père Noël… |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Ven 28 Nov - 16:43 | |
| Très bon livre, source des infos que je poste ici. |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Lun 1 Déc - 21:54 | |
| YUKI ONNA"femme des neiges" , est un yûrei, c’est-à-dire un fantôme japonais. Il existe de nombreuses variantes concernant les récits la concernant...  Yuki Onna serait une femme de taille immense, dotée d'une grande beauté. Selon les versions, ses cheveux sont noirs ou blancs. Ses lèvres sont bleues et sa peau est si pâle qu’elle est souvent décrite comme transparente, sa peau est très froide au toucher. Elle est vêtue d'un kimono ou est nue, accentuant encore à la confusion avec le décor qui l’entoure. Elle se déplace sans laisser de traces et donc en flottant, mais elle n’a sans doute pas de pieds comme bon nombre de yokai. Elle est mentionnée pour la première fois dans la littérature japonaise dans le Sôgi Shokoku Monogatari, ou « Légendes de diverses régions, par Sôgi », daté de 1690 et composé de textes du prêtre bouddhiste Sôgi (1421-1502), célèbre poète renga (nom donné à un type de poésie collaborative à l’origine des haiku) de la fin de la période Muromachi (1333-1573) Yuki Onna apparaît essentiellement de nuit, dans un contexte de tempête de neige, mais son action sur les humains varie d’une légende à l’autre et connaît pas mal de spécificités régionales. Elle est souvent liée aux enfants, et certains de ses aspects peuvent rappeler certains personnages de notre propre folklore, non seulement les fantômes mais aussi les vampires ou les succubes. Elle apparaît le plus souvent aux voyageurs pour les geler avec son propre souffle, ou les perd volontairement afin qu’ils finissent par mourir de froid naturellement. Elle apparaît aussi régulièrement avec un enfant dans les bras, en particulier devant des parents perdu le leur, en leur demandant de tenir celui-ci. L’enfant une fois dans leur bras grossi de façon démesurée jusqu’à ce que la victime ne puisse plus bouger et meure gelée, l’enfant en question s’avérant être un énorme bloc de glace (légende similaire à celle d’Ubume, bien qu’il s’agisse pour celle-ci d’une pierre). Cette version est surtout présente dans la préfecture d’Aomori. Elle peut aussi mener des actions plus directes et agressives en attaquant des habitations avec son souffle, provoquant des rafales qui ouvrent les portes, les victimes finissant gelées dans leur sommeil, mais une invitation, comme dans beaucoup d’histoires d’esprits y compris chez nous, peut alors être nécessaire afin qu’elle pénètre dans les maisons. Dans la préfecture de Niigata, non seulement elle gèle les gens mais elle arrache aussi le foie des enfants vivants. Dans celles d’Iwate et de Miyagi, elle aspire la vie de ses victimes, parfois leur sang. Dans la préfecture d’Ibaraki, elle appelle les passants avant des les pousser dans un ravin s’ils l’ignorent. De façon plus sporadique, elle utilise la faiblesse des hommes pour aspirer leur vie ou les geler pendant l’acte sexuel. Selon les traditions, elle peut également apparaître à date fixe, comme les nuits de pleine lune, ou le 15 janvier dans la préfecture d’Iwate également appelé koshôgatsu ou « petit nouvel an », moment important puisqu’il s’agit de la date où sont faites les prières pour les récoltes à venir. La légende la plus célèbre de la Yuki Onna a été écrite par Lafcadio Hearn (ou Yakumo Koizumi 1850-1904), écrivain essentiel dans la connaissance du folklore japonais, dans son recueil « Kwaidan : Stories and Studies of Strange Things » (1904). Elle lui aurait été rapportée par un fermier de la province de Musashi (actuelles préfectures de Tôkyô et Saitama). Un jour, deux bûcherons, Minokichi et Mosaku, se firent surprendre par une tempête de neige. Ne pouvant plus prendre le ferry qui les ramènerai chez eux, ils errèrent à la recherche d’un abri. Ils finissent par trouver une cabane dans laquelle ils se réfugient pour y passer la nuit. Les heures passant et le froid s’accentuant, Minokichi se réveille et surprend une créature féminine d’une grande beauté soufflant sur le vieux Mosaku et lui prenant la vie par la même occasion. Yuki Onna, surprise et en colère, décide malgré tout devant sa jeunesse et sa beauté de l’épargner, en lui faisant promettre de ne jamais raconter à quiconque ce qu’il a vu au courant de cette nuit. Bien des années plus tard, Minokichi, marié a une femme splendide et père d’une dizaine d’enfants, finit par se confier à sa femme, admiratif devant sa beauté et surpris du fait qu’elle ne vieillissait pas, car elle lui rappelait parfois la Yuki Onna rencontrée dans la cabane autrefois. Furieuse, sa femme lui avoue qu’il s’agit d’elle-même, mais de nouveau elle ne se décide pas à le tuer car ils ont des enfants et elle veut qu’il s’en occupe ; cette fois, elle lui promet de revenir s’il n’est pas un bon père pour eux. Alors elle fond et disparaît pour toujours. Une autre légende aurait été racontée à l’auteur Mizuki Shigeru (1922- ) (Déjà cité dans ce topic) Un chasseur et son fils se trouvaient dans les monts Okuchichibu (centre du Honshû, zone correspondant à ce que l’on appelle les Alpes japonaises), lorsqu’ils ont été surpris par le blizzard et se sont retrouvés complètement aveuglés. Une fois la nuit tombée, ils ont aperçu la silhouette d’une femme, mais le père a interdit à son fils de la regarder ou même de lui adresser la parole. Le fils a malgré tout jeté un coup d’œil au personnage avant qu’il ne parte : il s’agissait d’une femme très pâle vêtue d’un kimono à rayures rouges qui les fixait, avant d’accélérer le pas et de s’évanouir dans la tempête. Une fois rentrés et en sécurité, le père a expliqué à son fils qu’il ne fallait jamais lui parler au risque d’être dévoré. |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Jeu 4 Déc - 21:04 | |
| DAKICe Yokai est un yokai agressif qui n'hésite pas à tuer les humains qui lui tombent sous la main (ou les dents plus précisément !  ) Daki a l’apparence d'une jeune fille vêtue simplement mais lorsqu'on a le malheur de s'approcher, elle montre son vrai visage : face rouge et âgée, avec une bouche dont les dents sont mal placées et semblable a ceux d'une bête féroce. Voilà une anecdote la concernant : Un jour, un pêcheur de Higashiyaizu parti à la pêche avec ses enfants décidèrent de s'arrêter déjeuner sur l'île de Kakara. Ce n'était pas un bon jour parce qu'il n'avait rien péché, mais espérait le faire dans l'après midi. Ils s’installèrent sur une plage à coté d'une falaise et ils allumèrent un feu pour se réchauffer. Immédiatement une femme les a abordés pleine arrogance et leur demandé de lui donner tout le poisson pêché. Le vieux pêcheur avait une certaine expérience et son intuition lui dicta de se méfier. Il demanda a ses enfants d'aller chercher tout ce qu'il avait peché dans le bateau. La femme semblait agacé mais lassa faire. Les enfants savaient qu'ils n'avait rien pris mais ayant peut-être eux aussi ressenti une sensation étrange, ils obéirent sans rien dire. Quand ils se sont retrouvés dans le bateau vide ils dirent au père qu'il ne trouvait pas. Le père répondit : "Impossible je vais voir ça ". Et tout en disant cela, il se dirigea vers le bateau. Dès qu'il c'était assez éloingné il couru de toute ses forces vers le bateau, coupa les amarres et s' éloigna de la rive le plus vite possible. Daki s'était fait rouler par ce pêcheur, il ne lui restait plus que sa rage et elle maudit les pêcheurs de la côte, aigri par le fait qu'elle ne l'avait pas tué. Daki s'est ensuite caché en attendant la prochaine proie. Depuis lors, les pêcheurs qui s'arrêtent sur l'île de Kakara, n'utilisent pas de cordes d'amarrage. |
|  | | VIC

Messages : 4256 Date d'inscription : 18/01/2012
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Dim 8 Mar - 19:10 | |
|  ôbeshimi Ce masque de théâtre nô, de 20 cm fait parler de lui sur la toile, à cause de sa ressemblance avec la marionnette de J.Chirac aux Guignols de L'Info. Le masque représente ôbeshimi, l'un des démons les plus maléfiques. Ce démon serait issu du sagukaru, une forme de théâtre plus ancienne que le nô. Le masque en bois recouvert de plâtre peint date de l'époque Edô (fin XVIIIè). Il a été ramené du Japon par Georges Labit qui a ouvert près de Toulouse un musée privé portant son nom, et où l'on peut retrouver ce masque, ainsi que quantité d'objets japonais, chinois et africains. |
|  | | Albatur

Messages : 2453 Date d'inscription : 12/01/2012 Age : 49 Localisation : Ivalice Emploi/loisirs : Aucun. Travailler ça fatigue Humeur : Ours mal léché
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Lun 9 Mar - 15:11 | |
| La liste complète de ces masques : http://fr.wikipedia.org/wiki/Masques_du_th%C3%A9%C3%A2tre_japonais |
|  | | cdang

Messages : 1465 Date d'inscription : 15/10/2014 Localisation : Le Havre (76)
 | Sujet: Re: Les Yokai (Mythologie Japonaise) Lun 9 Mar - 16:32 | |
| Dans La Voie du sabre de Thomas Day, il y a un truc rigolo avec un masque. Bon, je ne voudrais pas trop en révéler, mais disons que le personnage principal, en montant en grade dans un bordel, gagne le droit de voir la mère maquerelle qui lui offre un masque en bois (magique ?) en accord avec sa personnalité et son destin (son karma, bien que je ne crois pas que ce terme soit utilisé dans le bouquin).
Ironie du destin (justement), ce masque ne permet de voir que d'un œil, ce qui est un peu gênant pour combattre. Mais…
Et puis il y a aussi le masque de haine dans Les Mercenaires du Levant de Paul Mason. |
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