LA CATHEDRALE ST BASILE DE MOSCOU

On l'a tous vu au moins une fois, à la TV, en photo, dans des livres, tant elle est emblématique de la capitale russe. Mais on n'a pas toujours son nom en tête... Cette construction assez baroque et aux couleurs détonnantes est officiellement la cathédrale de Saint Basile le Bienheureux, nommée également cathédrale de l'intercession de la Vierge.

Ce sanctuaire vît sa construction débuter en 1555 sur ordre d'Ivan le Terrible, pour fêter la prise de la province de Kazan par les troupes impériales. Cette construction de brique prît la place de la modeste église de bois qui se trouvait là avant et les travaux durèrent 125 ans, le monument étant plusieurs fois remanié, rénové, modifié par les Tzars successifs.
La prise de Kazan, à l'origine de la construction, fût éclipsée par le fameux Basile, un "fou de Dieu" qui y fût inhumé après une vie d'aumônes, de méditation et de solitude. Béatifié, son tombeau devînt un lieu de pélerinage et le Tzar Fédor Ier orna sa tombe d'une magnifique châsse en argent richement ouvragée et ornée de pierreries, chose assez paradoxale pour un ermite ayant vécu d'aumônes...

On n'est pas vraiment certain de l'identité des architectes d'autant plus qu'il y en eût d'autres par la suite, au gré des rénovations et embellissements. Il est par contre certain que pendant longtemps, l'édifice fût entièrement blanc avec des coupôles dorées. Les vives couleurs que l'on voit aujourd'hui furent rajoutées par la suite. L'ensemble est en tous cas bien plus ordonné et rigoureux que ne laisse penser la fantaisie colorée de l'extérieur. La cathédrale est en fait composée de huit églises plus ou moins connectées les unes aux autres, chacune étant consacrée à un saint ou un évènement : La Pentecôte, Saint Nicolas de Myre, le dimanche des Rameaux, Sainte Natalya, Saint Jean l'Aumônier, Alexandre Svirski, Saint Varlaam de Khoutyne et Saint Grégoire l'Illuminateur. Enfin, les sous-sols abritent une importante icône de la Vierge, Notre Dame du Signe. Car l'église centrale, principale, reste dédiée à la Vierge, qui tient une place primordiale dans la religion orthodoxe.

Pour découvrir ce sanctuaire étonnant, c'est tout simple : il suffit de se rendre sur la place rouge.

Je l'ai vue en vrai lors de l'hiver 1988-1989 à l'époque de l'URSS. Il n'était pas évident à l'époque d'y aller en dehors d'un voyage organisé. C'est un bâtiment étonnant.
Ceci dit mon coup de foudre architectural fut pour le monastère de Zagorsk, à 90 km de Moscou si ma mémoire est bonne. Tiens j'essaierai de poster la semaine de prochaine mes photos de ce monastère sous la neige.

Perso, sans vouloir manquer de respect, j'ai toujours été surpris par ce sanctuaire, son côté... "kitsh", ses couleurs sucrées et détonnantes. De l'extérieur, on a l'impression de quelque chose d'assez anarchique et désordonné, plein de fantaisie, avec des bulbes et des coupoles disposés presque "au hasard" si j'ose dire.
Mais d'après ce que j'en ai lu, le monument est tout sauf anarchique, avec ses différentes églises reliées les unes aux autres autour de l'église principale dédiée à la Vierge.

Voyageur Solitaire a écrit:

De l'extérieur, on a l'impression de quelque chose d'assez anarchique et désordonné, plein de fantaisie, avec des bulbes et des coupoles disposés presque "au hasard" si j'ose dire.

C'est vrai. Quand j'étais petit, je ne pensais jamais que cela pouvait être une église... j'avais plutôt l'impression d'un mélange entre le château de la Belle au Bois dormant et une pâtisserie...  

J'espère aller la voir un jour. Je n'ai pas encore mis les pieds en Russie, mais ça viendra...

Ben, j'ai pas osé le dire, mais effectivement, j'ai moi aussi souvent pensé à un côté "patisserie"...
J'essaie de l'imaginer telle qu'elle a été à l'origine, toute blanche avec les coupôles et bulbes dorés...

Pour moi c'était plutôt comme un village de schtroumpfs. Sachant que certains auteurs ont déjà soutenu la thèse que les petits lutins bleus de Peyo étaient communistes, groupés autour d'un Grand Schtroumpf à la barbe marxiste...

L'intérieur de l'édifice offre au regard un étonnant et très riche décor floral, une débauche d'arabesques et de couleurs, assez similaire à celui du palais des Térems (voir L'architecte). On y retrouve ces pièces assez sombres, au plafond bas et voûté, aux murs couverts de motifs floraux :







En d'autres endroits, la décoration se fait plus sobre, avec toujours des couleurs vives, à dominante de rouge et blanc :


En harmonie avec une partie de l'extérieur du monument :



Mais très vite, les motifs floraux et les couleurs pastels réapparaissent :





De retour à l'intérieur, on retrouve les étroits couloirs plongés dans la pénombre et leurs arabesques entremêlées de figures religieuses :




Plus on approche du cœur du monument, plus le décor se fait fastueux, surchargé, coloré et doré :



Le baroque explose alors, dans un raffinement poussé à l'extrême, dans les moindres détails :





S'offre alors au visiteur une débauche d'or, d'objets précieux ouvragés, une explosion de couleurs et d'icônes dans un nuage d'encens et la lumière dansante de milliers de cierges, le tout couronné par le dôme peint et sa ronde de personnages bibliques :

Bonne idée que cette plongée en intérieur, tant les images en extérieur sont mises en avant.
Je n'y étais pas rentré.

C'est très loin de mes goûts personnels, bien plus sobres et épurés et pourtant... Pourtant, je suis de plus en plus attiré par ce style "vieux-russe", je trouve ces motifs floraux éclairés par la lueur des lampes, ces pièces sombres et voûtées, ces couleurs, féériques, poétiques quelque part. Parfois pourtant, on a l'impression d'une grosse pâtisserie aux meringues et couleurs sucrées... Mais je finis par trouver ça beau, plus évocateur que les marbres froids et les ors glacés des palais néoclassiques de Saint- Petersbourg.

Il y a aussi la minutie du travail, le souci du détail. Comme au palais Térem, aucun espace n'est laissé nu, chaque mur est orné de ces arabesques florales qui, quelque part, m'évoquent furieusement... le Taj Mahal...





L'extérieur contraste par ses couleurs fortes, lumineuses, nettes et tranchées. Rapprochons-nous...
On voit ici ces "couloirs" ou "passerelles" qui relient les différentes chapelles entre elles.




Une vue arrière, inhabituelle, de l'édifice (agrandir) :





Une cathédrale atypique, pleine de fantaisie mais en fait bien plus structurée qu'il n'y paraît... Au-delà du côté "kitsch" de certains aspects, on hésite entre forteresse, palais, musée, monument religieux...

Pas du tout emballé…
Visite incontournable lors de mon cours passage dans la capitale russe et impression très mitigée au final. Je dirais que c'est trop kitsch, trop "Disney". J'y vois une sorte de grosse pâtisserie aux couleurs sucrées, de meringue…

L'intérieur est très surprenant mais je l'ai trouvé oppressant (et ma claustrophobie latente n'a rien arrangé) : les couloirs sont étroits, plongés dans une forte pénombre, ce qui empêche d'admirer les peintures et motifs floraux à son aise, le tout dans un nuage d'encens qui m'a vite donné mal à la tête. Le cœur du bâtiment m'a paru surchargé jusqu'à l'overdose, franchement, ça fait mal aux yeux.

Donc, sur un plan architectural et décoratif, pas du tout emballé.