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| | GERARD DE NERVAL (1808-1855) | |
| | Auteur | Message |
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Warlock

Messages : 3465 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 44 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Dim 14 Juil - 18:05 | |
| Une femme est l'amour Une femme est l’amour, la gloire et l’espérance ; Aux enfants qu’elle guide, à l’homme consolé, Elle élève le coeur et calme la souffrance, Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.
Courbé par le travail ou par la destinée, L’homme à sa voix s’élève et son front s’éclaircit ; Toujours impatient dans sa course bornée, Un sourire le dompte et son coeur s’adoucit.
Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine : Bien longtemps à l’attendre il faut se résigner. Mais qui n’aimerait pas, dans sa grâce sereine, La beauté qui la donne ou qui la fait gagner ?
Dernière édition par Warlock le Dim 14 Juil - 18:12, édité 1 fois |
|  | | Warlock

Messages : 3465 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 44 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Dim 14 Juil - 18:10 | |
| Le Temps Ode
I
Le Temps ne surprend pas le sage ; Mais du Temps le sage se rit, Car lui seul en connaît l’usage ; Des plaisirs que Dieu nous offrit, Il sait embellir l’existence ; Il sait sourire à l’espérance, Quand l’espérance lui sourit.
II
Le bonheur n’est pas dans la gloire, Dans les fers dorés d’une cour, Dans les transports de la victoire, Mais dans la lyre et dans l’amour. Choisissons une jeune amante, Un luth qui lui plaise et l’enchante ; Aimons et chantons tour à tour !
III
” Illusions ! vaines images ! “ Nous dirons les tristes leçons De ces mortels prétendus sages Sur qui l’âge étend ses glaçons ; “ ” Le bonheur n’est point sur la terre, Votre amour n’est qu’une chimère, Votre lyre n’a que des sons ! “
IV
Ah ! préférons cette chimère A leur froide moralité ; Fuyons leur voix triste et sévère ; Si le mal est réalité, Et si le bonheur est un songe, Fixons les yeux sur le mensonge, Pour ne pas voir la vérité.
V
Aimons au printemps de la vie, Afin que d’un noir repentir L’automne ne soit point suivie ; Ne cherchons pas dans l’avenir Le bonheur que Dieu nous dispense ; Quand nous n’aurons plus l’espérance, Nous garderons le souvenir.
VI
Jouissons de ce temps rapide Qui laisse après lui des remords, Si l’amour, dont l’ardeur nous guide, N’a d’aussi rapides transports : Profitons de l’adolescence, Car la coupe de l’existence Ne pétille que sur ses bords ! |
|  | | Paul Le Puel

Messages : 153 Date d'inscription : 20/03/2013 Age : 46 Localisation : Lyon
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Dim 14 Juil - 20:17 | |
| « Il y a toujours quelque niaiserie à trop respecter les femmes. » (tiré de ses lettres à Jenny Colon) |
|  | | VIC

Messages : 3955 Date d'inscription : 18/01/2012
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Dim 14 Juil - 20:50 | |
| - Citation :
- Apollinaire dans La vie anecdotique raconte :
Un jour, dans le jardin du Palais-Royal, on vit Gérard traînant un homard vivant au bout d’un ruban bleu. L’histoire circula dans Paris et comme ses amis s’étonnaient, il répondit :
En quoi un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas… (Wikipedia) http://parissecretetinsolite.unblog.fr/2011/10/03/un-article-de-mon-ancetre-ami-des-poetes-et-de-nerval/ |
|  | | Voyageur Solitaire Admin

Messages : 8051 Date d'inscription : 07/01/2012 Localisation : Ici et ailleurs... Emploi/loisirs : Tout, passionnément... Humeur : Ici et maintenant
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Lun 15 Juil - 20:10 | |
| Je connais peu Gérard de Nerval et sa poésie. Sa vision des femmes est jolie, mais ne correspond pas vraiment à la mienne : la femme douce, aimante, consolatrice... Pas du tout mon style, j'aime les guerrières, les femmes féminines mais déterminées et indépendantes. Je préfère largement la vision de Baudelaire, plus païenne et plus sensuelle. Le poison, posté par Warlock, est magnifique. |
|  | | Warlock

Messages : 3465 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 44 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Mar 16 Juil - 18:31 | |
| De Nerval a toujours été mon poète préféré, et j'aime sa vision de la femme, douce, fragile, aimante, sensible, une vraie femme quoi dans toute sa féminité et sensibilité. J'aime la nostalgie et la mélancolie de ce poète. Une amoureuse flamme Une amoureuse flamme Consume mes beaux jours ; Ah ! la paix de mon âme A donc fui pour toujours !
Son départ, son absence Sont pour moi le cercueil ; Et loin de sa présence Tout me paraît en deuil.
Alors, ma pauvre tête Se dérange bientôt ; Mon faible esprit s’arrête, Puis se glace aussitôt.
Une amoureuse flamme Consume mes beaux jours ; Ah ! la paix de mon âme A donc fui pour toujours !
je suis à ma fenêtre, Ou dehors, tout le jour, C’est pour le voir paraître, Ou hâter son retour.
Sa marche que j’admire, Son port si gracieux, Sa bouche au doux sourire, Le charme de ses yeux ;
La voix enchanteresse Dont il sait m’embraser, De sa main la caresse, Hélas ! et son baiser…
D’une amoureuse flamme Consumant mes beaux jours ; Ah ! la paix de mon âme A donc fui pour toujours !
Mon coeur bientôt se presse, Dès qu’il le sent venir ; Au gré de ma tendresse Puis-je le retenir ?
Ô caresses de flamme ! Que je voudrais un jour Voir s’exhaler mon âme Dans ses baisers d’amour !
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|  | | Warlock

Messages : 3465 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 44 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Mar 10 Sep - 1:01 | |
| El Desdichado Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l’Inconsolé, Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé, Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie, La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé, Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ? Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ; J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron : Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. |
|  | | Warlock

Messages : 3465 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 44 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Mar 10 Sep - 1:02 | |
| Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Un air très vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l’entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit : C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que, dans une autre existence peut-être, J’ai déjà vue… - et dont je me souviens ! |
|  | | Warlock

Messages : 3465 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 44 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Dim 13 Avr - 18:01 | |
| Sur le pays des chimères
Sur le pays des chimères Notre vol s’est arrêté : Conduis-nous en sûreté Pour traverser ces bruyères, Ces rocs, ce champ dévasté.
Vois ces arbres qui se pressent Se froisser rapidement ; Vois ces roches qui s’abaissent Trembler dans leur fondement. Partout le vent souffle et crie !
Dans ces rocs, avec furie, Se mêlent fleuve et ruisseau ; J’entends là le bruit de l’eau, Si cher à la rêverie ! Les soupirs, les voeux flottants, Ce qu’on plaint, ce qu’on adore… Et l’écho résonne encore Comme la voix des vieux temps,
Ou hou ! chou hou ! retentissent ; Hérons et hiboux gémissent, Mêlant leur triste chanson ; On voit de chaque buisson Surgir d’étranges racines ; Maigres bras, longues échines ; Ventres roulants et rampants ; Parmi les rocs, les ruines, Fourmillent vers et serpents.
À des noeuds qui s’entrelacent Chaque pas vient s’accrocher ! Là des souris vont et passent Dans la mousse du rocher. Là des mouches fugitives Nous précèdent par milliers, Et d’étincelles plus vives Illuminent les sentiers.
Mais faut-il à cette place Avancer ou demeurer ? Autour de nous tout menace, Tout s’émeut, luit et grimace, Pour frapper, pour égarer ; Arbres et rocs sont perfides ; Ces feux, tremblants et rapides, Brillent sans nous éclairer !… |
|  | | Warlock

Messages : 3465 Date d'inscription : 11/01/2012 Age : 44 Localisation : Au milieu de nulle part Humeur : Le monde est un ego sans fond
 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855) Lun 14 Avr - 17:44 | |
| L’enfance
Qu’ils étaient doux ces jours de mon enfance Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin, je coulai ma douce existence, Sans songer au lendemain. Que me servait que tant de connaissances A mon esprit vinssent donner l’essor, On n’a pas besoin des sciences, Lorsque l’on vit dans l’âge d’or ! Mon coeur encore tendre et novice, Ne connaissait pas la noirceur, De la vie en cueillant les fleurs, Je n’en sentais pas les épines, Et mes caresses enfantines Étaient pures et sans aigreurs. Croyais-je, exempt de toute peine Que, dans notre vaste univers, Tous les maux sortis des enfers, Avaient établi leur domaine ?
Nous sommes loin de l’heureux temps Règne de Saturne et de Rhée, Où les vertus, les fléaux des méchants, Sur la terre étaient adorées, Car dans ces heureuses contrées Les hommes étaient des enfants. |
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 | Sujet: Re: GERARD DE NERVAL (1808-1855)  | |
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