LE ROI ARTHUR

De la bonne daube hollywoodienne, formatée et marketée pour être "bankable" (rentable). Et pourtant...
Ce film a quand même un grand mérite, celui de situer de façon exacte le roi Arthur, c'est à dire à la fin de l'empire romain, dans cette période trouble et mal connue qui vît l'effondrement du monde romain et l'émergence des royaumes barbares, un monde encore à mi-chemin entre Antiquité finissante et monde médiéval en gestation, entre paganisme agonisant et christianisme triomphant. Exit donc, le Moyen Age arthurien avec gentes dames, chevaliers en armure et troubadours...
Et puis, il y a Clive Owen, acteur plutôt charismatique avec une "gueule" et son incroyable regard vert.
Mais malheureusement, il y a Guenièvre... Une reine arthurienne tendance ninja, qui tire à l'arc, se bat comme Red Sonja et se balade en bikini de cuir et mailles au milieu des batailles les plus féroces. C'est simple, on croirait voir Lara Croft dans ses oeuvres (mais attention, le brushing est toujours impeccable de même que le maquillage). Rajoutons un Lancelot au look plus méditerranéen que breton, qui se bat comme Jackie Chan et pour faire bonne mesure, l'inévitable triangle amoureux entre ce brave Arthur, sa femme et son amant (non, pas l'amant d'Arthur, celui de Guenièvre...)
Bref ! C'est un joli film en costumes, dans de superbes décors et avec la musique épique qui va bien. Mais toute la féérie, toute la poésie onirique et la magie de la geste arthurienne ont été évacuées pour accoucher d'un Arthur aseptisé et propret, un film du genre comme il y en a tant d'autres. Un film sensé être l'histoire d'Arthur et Guenièvre, mais qui aurait pu être l'histoire de n'importe qui à la même époque.
Ne perdez pas votre temps (02 heures quand même) et revoyez plutôt Excalibur de Boorman qui reste toujours envoûtant 30 ans après.

Voyageur Solitaire a écrit:

Ce film a quand même un grand mérite, celui de situer de façon exacte le roi Arthur, c'est à dire à la fin de l'empire romain, dans cette période trouble et mal connue qui vît l'effondrement du monde romain et l'émergence des royaumes barbares, un monde encore à mi-chemin entre Antiquité finissante et monde médiéval en gestation, entre paganisme agonisant et christianisme triomphant. Exit donc, le Moyen Age arthurien avec gentes dames, chevaliers en armure et troubadours...

Le Roi Arthur n'a jamais existé en réalité. Il s'agit d'un mythe politique inventé par les Gallois pour fortifier leur mémoire et affirmer leur identité, face aux Saxons d'abord, puis aux Anglo-Normands par la suite.

En revanche, il a pu éventuellement avoir existé un chef gallois romanisé connu sous le nom d'Artaius ou d'Artus, ce qui aurait donné lieu à notre "Arthur". Mais en aucun cas il ne s'agissait d'un monarque au sens où l'entend traditionnellement.

La légende d'Arthur et plus généralement du cycle du Graal et de la Table Ronde doivent beaucoup aux Français, à Marie de Champagne ou à Chrestien de Troyes, qui ont mis par écrit certains récits celtiques en y adjoignant des éléments de leur temps. Et il ne faut pas oublier l'apport des chroniqueurs allemands, non plus.