LE TRESOR DE L'OXUS

Découvert en Asie Centrale, en Afghanistan pour être précis, le trésor de l'Oxus date du V-IVème siècle av J.C. Il s'agit de chef- d'oeuvres de la dynastie perse achéménide.

Bracelet en or orné de deux griffons :

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Un autre bracelet :

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Modèle réduit de char en or :

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Parure en or en forme d'animal mythologique :

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Un rhyton ou coupe à boire, en or également :

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Une pièce maîtresse, un ibex (bouquetin ailé) en or et argent :

Les achéménides étaient de grands amateurs d'art et principalement des orfèvres de talent. Le trésor contient énormément de bijoux, parures et vaisselle, souvent en or et d'un raffinement extrême. Bracelets, torques, colliers et diadèmes en métal précieux, parfois incrustés de pierres fines, sont souvent décorés d’une tête d’animal réel (félins, gazelles, bouquetins) ou mythologique (le griffon est très prisé) aux extrémités. Leur vaisselle est la synthèse de plusieurs styles, mésopotamien, grec, babylonien... décorée d'animaux réels (taureaux, bouquetins, chevaux) ou imaginaires (griffons, bouquetins ailés).

L'empire achéménide était immense, il s'étendait en Asie Mineure (actuelle Turquie), en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire, à l'est jusqu'en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, au sud et au sud-ouest sur l'actuel Irak, sur la Syrie, l'Égypte, le nord de l'Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et la Palestine, le Liban et jusqu'au nord de la Libye.
Ce fût une civilisation évoluée et brillante, pétrie d'influences diverses, venues des quatre coins de cet immense empire.

Messages : 2377 Date d'inscription : 09/12/2012

Il s'agit effectivement d'une collection à couper le souffle. J'ai toujours été particulièrement admiratif devant l'art antique qui vient directement frapper le cœur et l'âme. Bien que je ne sois pas un grand fan d'or (sauf sur nos chers satellites), je le trouve ici remarquablement mis en valeur.

L'ensemble de ce qui suit est tiré de L'atlas du monde antique de Margaret Oliphant, aux éditions Solar, 1993, p. 75.

Pour parler du trésor en lui-même, une cache d'objets d'or et d'argent fut découverte en 1877, semble-t-il sur la rive septentrionale du fleuve Oxus. Ces trésors furent dérobés trois ans plus tard [par des brigands], durant leur transport par des marchands de Kaboul à Peshawar [qui furent emportés avec]. Un officier britannique, le capitaine Burton [Richard Francis ?], réussit néanmoins à persuader les voleurs de restituer la majeure partie du trésor.
Les marchands remercièrent le C^ne Burton en lui faisant cadeau d'un magnifique bracelet d'or semblable à la première image de VS, et vendirent le reste à travers ce qui est aujourd'hui le Pakistan. Les objets furent rachetés pièce par pièce par le général Cunningham, directeur général de l'Archaeological Survey en Inde, et de là rejoignirent le British Museum.
Le trésor de l'Oxus, tel qu'on le connaît, se compose de 170 pièces. Le site supposé de leur découverte se situait à l'intérieur de l'Empire achéménide, aux frontière de la Bactriane et de la Sogdiane. Il n'est toutefois pas certain que toutes les pièces aient fait partie du même ensemble et qu'un certain nombre d'entre elles n'aient pas été ajoutées ultérieurement à la collection.

Parmi les objets présentés ci-dessus, la bracelet aux griffons ailés devait à l'origine être incrusté de pierres semi-précieuses et de morceaux de verre coloré. On sait aujourd'hui que les souverains perses considéraient les bracelets comme une marque honorifique.
Sur le modèle réduit de char, tiré par quatre petits chevaux, se trouve un conducteur et son compagnon habillés à la mode mède. Les vêtements mèdes étaient couramment portés durant la période achéménide ; cet élément ne contredit donc pas la provenance ni la datation de l'objet.

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Goburlicheur de chrastymèles

Ça ressemble à de l'art thrace.

Nouveaux trésors d'Afghanistan...

Pendentif "maître des dragons" :

Couronne en or ouvragé :

(Photo by : museum.wa.gov.au)

Deux boucles de ceinture en or figurant des guerriers :

(Photo by : telegraph.co.uk)

Un fermoir en or figurant Dionysos et Ariane et à droite, des boucles de chaussures en or et turquoise :

Un détail des boucles :

(Photos by : notesprecieuses.com)

Le Bouddha chevauchant un félin sur un bracelet en or :

La plupart de ces merveilles viennent du musée national de Kaboul. Elles datent de l'époque de ces petits royaumes indépendants, peu connus, influencés par les civilisations grecque, indienne, perse et par les peuples de la steppe. Nous avons déjà évoqué cette civilisation hybride, étonnante, avec le génie aux fleurs (voir Les statues).
Les mythes grecs et bouddhistes revisités en plein coeur de l'Asie Centrale, au carrefour des routes de la steppe entre Occident et Orient, un demi-siècle avant le début de la Route de la Soie.
Fusion inattendue entre la Grèce, l'Inde et la Perse, Hercule, Bouddha et Zeus revisités par les farouches montagnards afghans... A la cour de ces rois méconnus, on travaillait avec un raffinement incroyable l'ivoire, les turquoises, le grenat, l'ambre venu de la Baltique... Mais aussi le verre, les perles, la cornaline, apportés par les nomades le long de la route des steppes. Au carrefour de ces routes, l'Afghanistan était au coeur de ces échanges, de cette fusion de cultures étonnante...

Les mythes grecs et bouddhistes... mélange des cultures, mélange des civilisations, mélange des ethnies, des peuples. C'est ce qui rend un art unique, au fond. La culture s'enrichit des mélanges. Les métissages sont une chance, hier comme aujourd'hui.

Je sais que ce que je dis n'est forcément plus trop en odeur de sainteté, de nos jours où l'on cherche en permanence à dresser les peuples les uns contre les autres, mais moi, je crois à la force des échanges. C'est ainsi que l'espèce humaine s'enrichit.

La preuve avec ce magnifique trésor fondé sur la fusion de deux cultures.

C'est même plus que deux cultures : c'est la fusion entre la Grèce, l'Asie Centrale, les steppes, la Perse, l'Inde, la Chine... Le rêve d'Alexandre le Grand, les ancêtres de la Route de la Soie... Le contraste est saisissant entre l'Afghanistan, farouche pays de montagnes, de gorges et de villages inaccessibles perdus dans des régions reculées, âpres, sauvages et cet art d'un raffinement extrême.

C'est par ces petits royaumes mystérieux perdus dans les montagnes qu'ont circulé les idées, les religions, les techniques, que Zeus a rencontré Bouddha, bien avant la Route de la Soie... C'est par cette région qu'ont transité les ivoires indiens, les bronzes grecs, le jade de Chine mais aussi peut-être les premiers récipients en verre...

Messages : 4256 Date d'inscription : 18/01/2012

J'ai un peu de mal dès que les oeuvres sont un peu surchargées, comme avec les dernières photos.
Je préfère la grâce de l'ibex posté précédemment.

En plus épuré, on trouve ces vases à boire, d'influence perse :

Mais le raffinement revient vite avec par exemple cette superbe poignée d'épée en or aux têtes de lions en lapis-lazuli :

Ou cette incroyable lame de hache sacrificielle, avec un Génie à deux têtes d'aigle qui s'interpose entre un chien ailé et un sanglier :

(Photos by : twitter.com)

Le poisson d'or

Une pièce étonnante du trésor de l'Oxus, le poisson d'or, actuellement conservé au British Museum :

(Image : flickr.com)

(Image : twitter.com)

(Image : research.britishmuseum.org)

En or, superbement ouvragé et ciselé, mesurant 24,5 centimètres pour 370 grammes, il s'agit d'un récipient. Le poisson est creux avec une bouche pour le remplir et, sur le côté, une attache, certainement pour le suspendre, comme un véritable poisson après la pêche. Il contenait probablement de l'huile ou du parfum.
On a longtemps pensé qu'il représentait une simple carpe mais depuis peu, on pense qu'il s'agit en fait d'une espèce spécifique qui se trouvait dans les rivières de la région.

Messages : 4256 Date d'inscription : 18/01/2012

Et ce n'est pas un poisson d'avril. Je suis intrigué par son usage.

Il semble bien qu'il était rempli de parfum ou d'huile parfumée et qu'il était suspendu.
Un simple récipient ? Une lampe ou un brûle-parfum peut-être (on peut imaginer une mèche et l'objet devenant l'équivalent de nos bougies parfumées) ?
Mystère.

Autres oeuvres inattendues, trouvées en Afghanistan et témoignant de l'influence gréco-romaine :

Le médaillon d'Eros

En plâtre, superbement conservé et datant du 1er siècle, il représente Eros, l'Amour, sous la forme d'un enfant, serrant contre lui la princesse Psyché, sa compagne, transformée en papillon.
Dans la mythologie, la belle Psyché évoque le souffle, la légèreté, d'où son assimilation fréquente à un papillon. Plus tard, elle en viendra sous cette forme à symboliser l'esprit, l'âme. De son union avec Eros naît une fille, Hédoné, le plaisir (qui a donné le mot hédonisme).

Ici, un autre médaillon, en bronze cette fois, représentant le visage de Silène le satyre, père adoptif de Dionysos :

Trouvés avec d'autres objets à Begram, à 60 kilomètres de Kaboul, ces deux médaillons témoignent de la présence gréco-romaine au coeur des montagnes de l'Asie Centrale.

On poursuit notre découverte des trésors d'Afghanistan.

Tillia Tepe, "le tertre d'or", est un site archéologique découvert dans le nord de l'Afghanistan en 1978.

Un ensemble de six sépultures (cinq femmes et un homme) datant environ du premier siècle avant J.C et qui a révélé plus de 21 000 objets, des bijoux en majorité.
Des bijoux magnifiques, éblouissant par leur travail, leur raffinement. Mais qui sont aussi un témoignage incroyable de la fusion entre Occident et Orient, avec des influences grecques, indiennes, d'Asie Centrale ou encore chinoises, symboles de riches échanges entre plusieurs civilisations. On a retrouvé dans certaines des tombes des monnaies romaines et des miroirs chinois, des bijoux indiens avec des figures de Dionysos ou Vénus, des colliers de dents de requin (!), des inscriptions en grec sur des dragons ciselés...

Petite revue de détail :

Poignard de fer dans son fourreau en or enrichi de turquoises, gravé de combats d'animaux

(image : artacoana)

Un autre fourreau en or qui contenait trois petits poignards. On notera un certain motif, répété, qui a eu une sinistre signification à une certaine époque...

(image : thevintagenews.com)

Ceinture en or, composée de 8 chaînettes d'or et 9 médaillons représentant Dionysos ou Bouddha chevauchant une panthère

(image : artacoana)

Détail d'un des neufs médaillons

(image : pinterest.com)

Collier en or, turquoises et autres pierres

(image : futura-sciences.com)

Provenant d'une autre tombe, un superbe diadème en or, grenats, perle, ambre et autres pierres. Il est orné en son centre d'une tête de personnage féminin non identifié. Sur le dessus, on trouve des daims au pied de "l'arbre de vie", symbole omniprésent de ces régions. Ces ornements étaient amovibles et pouvaient donc être détachés du diadème.

(image : pinterest.fr)

Un petit bouquetin en or. Les attaches sous ses pattes laissent à penser qu'il s'agissait d'un ornement que l'on pouvait fixer sur une couronne, comme on vient de le voir

(image : futura-sciences.com)

Un petit récipient en or, à l'usage inconnu, orné d'une inscription en grec

(image : spectacles-selection.com)

Médaillon en plâtre représentant un jeune homme

(image : makedonia-alexandros.blogspot.com)

Un autre chef-d'œuvre de l'art achéménide :

Le rhyton au griffon

Un rhyton (corne à boire) en argent et or, orné d'un griffon. Ce dernier portait sur le devant, incrusté, un petit joyau, aujourd'hui disparu. Le bord supérieur est orné d'une bande de palmettes et de fleurs de lotus. Il mesure 23 centimètres de haut.

All images : britishmuseum.org

Messages : 4256 Date d'inscription : 18/01/2012

Avec son esthétique insolite, ça me plairait de boire quelques breuvages avec ce rhyton. Je m'interroge sur sa stabilité une fois rempli.

Question intéressante...
C'est vrai qu'à première vue, une fois rempli, on peut douter qu'il tienne. Ou alors, la partie constituée par le griffon est prévue plus lourde. Je serais curieux de savoir.

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