LA MORT ET L'AU-DELA

Voyageur Solitaire a écrit:

J'apprécierais fortement un message d'avertissement avec ce genre de vidéo qui peut gêner certaines personnes ou même heurter leur sensibilité... Je m'en occupe. Je ne suis pas vraiment certain que ce soit également en adéquation avec notre sujet, on est sur un autre débat là. Je me réserve le droit de supprimer ce message.

Pardon. Si cela te gène, alors j'ai supprimé mon post. Ce n'est pas un souci. Je voulais juste ouvrir un débat avec vous sur ce sujet qui me tient à coeur. Mais, si cela vous dérange à tous d'en parler, alors je n'en parle pas. C'est aussi simple que cela.

Je sais que ce sujet est délicat.

Excusez-moi tous. Je développerais ma réflexion tout seul sur ce point. Je voulais juste avoir votre avis. Tant pis.

On peut en parler sans problème mais dans un autre sujet. Ton texte avec les mots "débrancher ou pas ?" renvoie à l'euthanasie qui est un sujet différent à mon sens, éthique et même avec des correspondances religieuses et morales pour certains. Si vous voulez en parler, cela ne me gêne pas mais je pense que c'est mieux d'ouvrir un sujet là-dessus directement. Et d'être prudent sur un sujet très sensible.

Pour la vidéo, en tant qu'Administrateur, je suis obligé de me mettre à la place de ceux qui sont derrière leur écran et qui peuvent être gênés ou heurtés, peut-être parce qu'ils ont vécu une semblable situation et que ces images pourraient raviver leur douleur ou leur malaise ou tout simplement parce qu'ils ont une certaine sensibilité. Je connais chacun de vous (les membres enregistrés) mais je dois penser à nos invités, on ne sait jamais qui est derrière son PC.
Ceci étant, je reste fidèle à mon éthique qui est de pouvoir parler de tout, à partir du moment où ça correspond à la thématique de notre Forum et où c'est de façon posée, objective et respectueuse des opinions de chacun.

Oui, mais, non... en fait, ce n'est pas un problème. C'est juste une question que je me posais, vidéo à l'appui. Pour moi, euthanasie, vie après la mort, éthique... tout est lié... je sais que ce sujet est sensible et s'il me questionne, je comprends que chez les autres, cette question est éludée.

Généralement, on aime pas parler de la mort. On l'évite. On la craint. Elle fait peur.

Mais depuis que j'ai lu des ouvrages comme "La Mort est un nouveau soleil" du Dr. E. Kubler-Ross ou "Leçons de vie", du même auteur, j'ai peut-être une autre approche de la question.

C'est une question qui taraude la conscience humaine depuis que l'humanité existe. L'éveil à la conscience est une malédiction à ce sujet car de tous les êtres vivants peuplant cette planète, seul l'homme sait qu'il va mourir. L'animal ne le sait pas et c'est peut-être sa chance. Woody Allen disait : "Tant que l'homme sera mortel, il ne sera jamais vraiment décontracté". C'est vrai, au fond. Quoique l'on fasse, il y a toujours ce visage qui se transforme au fil du temps... ces rides qui apparaissent... ces forces qui s'amenuisent... peu à peu, indéniablement, chaque jour qui passe est un pas de plus vers le caveau. On sait tous que l'on va mourir. On ne sait ni quand ni où. Alors, on vit, on mange, on boit, on s'amuse, on travaille, on baise... autant d'activités qui nous donnent l'illusion de vivre éternellement. Mais on continue de vieillir. Et puis, un jour, on se retourne sur le chemin et l'on se demande ce que l'on a fait de notre existence, sachant que l'issue fatale approche. Ais-je bien vécu ? Ais-je fais souffrir des gens, même sans le vouloir ? Ais-je été un salaud ? On aura aimé, on aura joué, on aura goûté aux plaisirs de la vie, pour quoi, au final ? Quelques os blanchis au fond d'un cercueil ? Et même si l'on croit à une vie après la mort : Quelle forme prendra-t-elle ? Quel sera le "paradis" tant promis ?
Je n'ai pas l'esprit morbide, mais il m'arrive parfois, la nuit, de me poser ce genre de questions... surtout lorsque l'hiver est là. Et là, je me dis à quoi ça sert, finalement, tous ces titres de gloire, ces fonctions, ces honneurs auxquels nous courons ? A quoi cela sert de se crever le cul pour être toujours au top ? A quoi cela sert de s'engueuler avec son voisin pour des conneries ? Nous remplissons nos têtes que de futilités et de choses sans importance alors que nous ne les emporterons pas avec nous. Là-haut ou là-bas, ailleurs, tout sera effacé. Je ne crois pas à ces bêtises de purgatoire. Il n'y aura pas de jugement. Juste un repos mérité pour tous. Sommeil éternel pour les uns ou autre chose pour d'autres, mais peu importe, où que nous serons, si nous y sommes, nous serons enfin en paix.

Le seul avantage que l'on ait sur la Mort, c'est que l'on ne sait ni le moment ni l'heure. Alors, on peut profiter du temps qui s'écoule, savourer chaque jour qui passe comme si c'était le dernier et se réveiller chaque matin en goûtant à une nouvelle vie qui commence.

Une chanson résume à elle seule tout ce que je viens de dire :



Gardons-là au coeur et sachons profiter de ce cadeau qui nous a été offert à la naissance : la vie.

Que les animaux ne sachent pas qu'ils vont mourir, alors là, je ne suis pas d'accord du tout. On a certaines espèces qui ont déjà conscience de leur propre existence, de leur propre individualité. Et certains animaux "sentent" la mort prochaine, celle d'un autre ou même la leur. Ils n'en n'ont peut-être pas la même approche ou conception que l'être humain bien sûr mais ils savent et ressentent ce qui arrive.

Je comprends ce que tu veux dire, mais c'est ton interprétation purement humaine qui t'amène à penser que l'animal "sent" sa mort. Parce que tu projette sur ton chien, ton chat ou ton lapin - peu importe - tes propres sentiments, tes propres conceptions, ta propre souffrance.
Tu sais, j'ai eu des chiens, j'ai eu des chats et d'autres petits animaux, alors, oui, je sais ce que c'est que souffrir lorsque l'un d'eux s'en va... c'est d'ailleurs aussi pour cela que je n'ai plus aucun animal chez moi. Ca fait trop mal quand ils s'en vont. Mais je le dis : l'animal ne sait pas qu'il va mourir ; il sait qu'il ne va pas bien, oui il souffre et c'est pour cela il te regarde avec ces yeux... ces yeux... j'ai tant vu ce regard chez le véto, au moment où il injecte ce produit qui le laisse partir que rien que d'en parler, j'ai le coeur qui se serre... mais ce n'est pas pour autant qu'il sait qu'il a conscience d'être mortel. Il sait juste que ce moment, c'est le moment où pour lui, il faut te dire au-revoir et le laisser s'en aller.
Mais nous, pauvres humains, depuis que tu as poussé ton premier cri, à la naissance, tu es condamné et tu le sais. Tu as conscience de ta propre mortalité. Quoique tu fasses, elle est toujours là, comme une mélodie de fond... tu essaies de ne pas y penser mais la Mort se rappelera toujours à toi. Elle est comme un poids dans l'estomac.
Au moins, l'animal, lui, vit sa vie, sans se poser de questions sur sa fin. Et c'est là son avantage, par rapport à nous autres humains.

Après, c'est juste mon avis.

Ca voudrait dire que les animaux n'ont pas de conscience ni de sentiments, pour moi si ils peuvent sentir leur fin, leur mort. Je rejoins VS ce n'est pas la même conception que nous, mais la mort est universelle, surtout chez les mammifères.

Il ne faut surtout pas placer l'homme au dessus de tout, et penser qu'il est le seul à avoir des sentiments et des ressentis. Bien sur on ne va pas comparer humains et animaux, mais ça reste des êtres vivants, donc avec une sensibilité.

Je reste persuadé qu'à partir du moment où certaines espèces (singes, dauphins, éléphants, chiens et chats...) ont conscience de leur propre existence, ils ont également conscience de leur mort ou de celle d'un proche. Bien sûr, pas de la même manière que nous mais ils "ressentent" que la personne va mourir ou qu'eux-mêmes vont disparaître (même s'ils ne "savent" pas forcément ce que cela implique, je veux bien l'admettre). Il ne s'agit pas ici d'anthropomorphisme, je ne transfère pas mes propres sentiments et émotions sur l'animal.

En Afrique, on a vu des éléphants passer devant les ossements de certains de leurs congénères, s'arrêter et les caresser de leur trompe avec une tendresse évidente, rester un long moment immobiles puis repartir. Ils "savent", obscurément, instinctivement, que leurs congénères ne sont plus, qu'ils ne reviendront plus. Bien sûr, on peut donner une explication scientifique à cette attitude : une odeur, un stimuli olfactif ou autre, purement chimique, naturel, qui déclenche ce comportement. Comme ces chats dans les hôpitaux qui vont instinctivement se lover contre les malades qui vont mourir. Certains pensent qu'en fait, ils réagissent à une hormone, un "signal" naturel émis par le corps qui va cesser de vivre. C'est possible.
Je reste cependant persuadé que certaines espèces ressentent bel et bien l'approche de la mort et surtout savent (plus ou moins), à leur manière, ce que cela implique.

Gorak a écrit:

Généralement, on aime pas parler de la mort. On l'évite. On la craint. Elle fait peur.

Moi au contraire, je lui trouve un petit côté fascinant et attirant...tu vois, je suis vraiment content d'être né, car je sais qu'un jour je rencontrerais la mort...ce sera une toute nouvelle aventure dans l'inconnu...

Alors perso, j'ai longtemps considéré que la conscience de la mort, en fait la conscience tout court (savoir que l'on existe, donc que l'on va mourir) était l'apanage de l'espèce humaine. Mais avec le recul, l'humain étant un animal comme les autres, je ne vois pas pourquoi il serait les seuls à avoir développé cette sensibilité.

Ça me paraît cohérent avec la survie : ce n'est après tout qu'un prolongement de l'instinct de préservation ajouté à l'instinct la compassion qui me semble être lui-même dérivé de l'instinct grégaire.

Comme on n'est pas les seuls à posséder un cortex cérébral…