TINA TURNER

Tina Turner (de son vrai nom Anna Mae Bullock), c'est une carrière impressionnante : 8 Grammy Awards, plus de 180 millions d'albums vendus, des tournées triomphales. En 1990, elle surpasse même les Rolling Stones, avec 121 dates pendant sa tournée européenne "Foreign Affair Tour", effectuée devant 4 millions de spectateurs, en tout juste 6 mois. Pourtant, "The Queen of Rock n'Roll" revient de loin...

Elle est née le 26 novembre 1939 à Nutbush City, Tenessee. Fille d'employés d'usine, elle est abandonnée par son père et chante toute jeune à la chorale de l'église. En 1957, elle rencontre son mauvais génie, le musicien IkeTurner. Au début, elle n'est qu'une de ses choristes mais un soir, elle remplace au pied levé un chanteur n'étant pas venu enregistrer et sa prestation est un énorme succès. Ike l'associe alors à lui, l'apellant Tina. Il l'épouse même, à Mexico, en 1962. C'est alors une longue suite de triomphes, de tubes et de succès, tout au long des années 60 et 70. Féline, charismatique et bête de scène, Tina embrase les foules, sur la musique et les rythmes endiablés de son mari.
Mais la médaille a son revers : Ike sombre dans l'alcool, la drogue, la violence, tabassant sa femme à plusieurs reprises. Après un coup de trop, Tina s'enfuit avec seulement 36 cents et une carte d'essence. Pendant 6 mois, elle se cache, vit chez des amis, subsiste grâce à des bons de réductions de commerces alimentaires. Convertie au Bouddhisme, elle y trouve la force d'affronter son mari devant la loi et obtient le divorce. Mais la séparation annule nombre de concerts et contrats et la chanteuse se voit obligée de rembourser des sommes importantes. Pour s'en sortir, elle se lance dans une carrière solo.
Les débuts sont cahotiques, mais le succès revient très vite et les tubes s'enchaînent tout au long des années 80. En 1984, l'album "Private dancer" la propulse au sommet. Elle entre dans le Guinness des records avec la tournée "Break Every Rule", lorsqu'elle chante à Rio de Janeiro devant 184 000 spectateurs, pour le plus grand concert payant jamais donné à l'époque. Inoxydable, toujours bête de scène, électrisant les foules, la "lionne" continue sur sa lancée et enchaîne les tournées dans les années 90, la soixantaine rayonnante.
Elle ne ralentit vraiment qu'à l'aube des années 2000. Dans sa vie privée, elle prend une sacrée revanche sur son premier mari : elle vit heureuse avec un producteur allemand depuis 1986, entre Zurich et le sud de la France où elle possède une maison. Naturalisée suisse en janvier de cette année, la belle a dépassé les 70 ans et reste en forme, pratiquant toujours la méditation et le bouddhisme et ne buvant pas d'alcool ("sauf le champagne" précise-t-elle).

Une bête de scène charismatique, une sacrée voix. Excellente interprète, elle a l'intelligence de ne pas verser dans les compositions.
Elle a eu aussi la bonne idée de faire appel à tony Joe White en 89 qui signe 3 titres sur son album Foreign Affair.

Toutefois, je préfère de loin sa période musicale avec Ike : il y a de très bons moments de pure soul music énergique.
Comme avec cette version de Proud Mary, le grand tube parmi les dizaines d'excellents morceaux concoctés par John Fogerty avec son Creedence Clearwater Revival.
une chanson qui aurait sa place dans les tubes intemporels d'après moi.


Il y a une curiosité dans sa discographie, c'est l'enregistrement en 1979 d'un album disco , Love Explosion, avec des musiciens français :


Jean-Claude Chavanat - guitar
Tony Bonfils - bass
Bernard Arcadio - keyboards
André Ceccarelli - drums
Manu Roche - percussion

Il se trouve que je connais l'un de ses musiciens depuis tout petit, c'est un ami de la famille qui m'a donné quelques conseils dans la musique (comme de ne pas en faire son métier, par exemple )
Quand même, pouvoir dire : "j'ai fait un album avec Tina Turner", c'est quand même géant.
Je lui reparlerai de Tina Turner la prochaine fois qu'on se verra.

Attention les oreilles, c'est disco, vous êtes prévenu :

Terrible nouvelle pour la lionne du Rock : Tina Turner vient de perdre son fils, Ronnie, mort à 62 ans. Un témoin le voyant devant chez lui, ployé en avant et ayant visiblement du mal à respirer a alerté les secours mais il était trop tard. D'après les dernières informations, Ronnie souffrait d'un cancer, récemment diagnostiqué.
Ronnie Turner était le seul enfant que la chanteuse a eu avec Ike Turner. Elle a eu un autre fils d'un autre homme, Craig, mais il s'est malheureusement suicidé.
La vie continue d'être dure avec la lionne qui, à 83 ans, se remet à peine d'une longue maladie, veillée par son mari...

Je redécouvre sa discographie 70's et 80's en ce moment et découvre même plusieurs albums que je n'avais jamais écoutés. Il y a pas mal de morceaux que j'apprécie (principalement ceux orientés rock), mais plutôt éparpillés dans sa discographie. Je n'ai jamais trouvé un album dont j'aimerais tous les titres, un album référence. J'ai beau creuser, je ne lui vois pas vraiment de rivale en terme de voix rock, d'énergie, et de charisme sur scène.
Une autre référence féminine du rock reste Janis Joplin mais je n'ai jamais accroché sur sa voix et sur ses morceaux. Je la trouve même assez pénible à écouter. J'ai l'impression que c'est un chaton geignard comparé à la lionne.

Tina, c'est l'énergie, la force, la bête de scène. A 70 ans, elle chante et danse avec des jambes de reine sur talons hauts pendant plus d'une heure...

Pour le plaisir, la lionne qui revisite le disco à sa manière. Le début surprend un peu, la tenue aussi, mais dès qu'elle se lâche...

Ah, disco inferno... Un titre d'un groupe vétéran, the Trammps. On devrait dire son seul gros tube. On le retrouve sur 2 B.O. : c'est le dernier titre de la b.o célébrissime de Saturday Night Fever avec les Bee Gees (enregistré au Château d'Herouville) et qui a tout cassé pour info, avant d'être dépassé un jour par la b.o. de Bodyguard. Autre curiosité, il figure aussi sur celle de Ghosbusters, le 1er. Un titre de 10 mn un peu long à mon avis. Tina l'a repris au début des 90's sur un de ses albums.
Je ne suis pas trop fan de sa période disco mais ça vaut quand même le coup d'oreille, avec l'album Love Explosion dont j'ai déjà parlé. Il succède à Rough qui comporte des trucs intéressants, et initie un peu ce virage dance.

Après cette parenthèse disco et une pause conséquente, Tina Turner fera un comeback fracassant et marquera les 80's avec Private Dancer et les albums suivants de cette décennie. Et la B.O. de Mad Max (le morceau phare m'insupporte assez maintenant à cause des cœurs d'enfants... Mieux vaut découvrir l'autre morceau qu'elle enregistra pour le film, qui est un rock qui déchire vraiment).

We don't need another hero est sans doute l'un des rares titres de Tina que je déteste. Je n'aime pas du tout les voix de gamins, les chorales et tout ça. Et je n'apprécie pas beaucoup non plus le hit qui l'a fait revenir sur le devant de la scène, What's love got to do with it.

Sans rien nier de son talent, je dirais qu'elle a suivi la trajectoire d'un Bowie ou d'un Elton John : bouillonnant de créativité et de flamboyance dans les années 1970, tout en touchant un public plus restreint, plus confidentiel et explosant dans les années 1980, touchant un public bien plus large mais en faisant quand-même du plus "commercial"... Et surtout, si elle avait pu éviter son duo infâme avec la guimauve italienne chantée par Eros Ramazzotti...

What's Love got to do with it, même constat pour moi.

La lionne, la reine, vient de nous quitter.
Tina Turner est décédée paisiblement, chez elle en Suisse, à 83 ans, des suites de maladie vient d'annoncer son porte-parole. La lutteuse, la guerrière, la bête de scène a tiré sa révérence. C'est un monstre sacré qui disparaît.

Putain, je me sens terriblement vieux là... Et triste. Très triste.
Bye Tina, thanks for all ! You're the best !

Une grande dame de la musique, une showgirl, une véritable bête de scène, elle laisse un immense héritage musical. Une femme qui a eu plusieurs vies en une seule vie, que ce soit en tant que femme mais aussi bien sûr en tant qu'artiste. Elle est pour moi indissociable du 3eme Mad Max (mon préféré) et de sa chanson.

Une icône du monde de la musique vient de faire le grand voyage...

R.I.P...

Rip Tina, et merci. Elle fut une figure marquante pour moi des 80's ainsi que son rôle dans Mad Max 3. Il y a longtemps j'ai pu voir le film Tina de 1993 inspiré par sa vie et j'en garde plutôt un bon souvenir, pour ceux qui souhaitent mieux comprendre son parcours. En 2021 un docu HBO du même nom retrace sa vie aussi, ils auraient pu lui donner un autre titre quand même. Je n'ai pas vu ce dernier. Allez, je vais écouter un peu de Tina Turner aujourd'hui pour lui rendre hommage.