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 ANTIQUITE

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Gorak

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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeVen 20 Fév - 20:15

Voyageur Solitaire a écrit:

Mine de rien les enfants, on le tient le scénario de notre film de cul.

Un film de cul qui se passe dans la Grèce antique, ce serait original. J'ai même le titre : "Coup de trique à Ithaque". lol!

Ca promet des scènes d'orgies bien chaudes...

Spoiler:

Et avec comme musique d'ambiance :

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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeVen 27 Fév - 18:20

ANTIQUITE - Page 12 Hypati10

HYPATIE D'ALEXANDRIE, LE MARTYRE D'UNE PAÏENNE A L'ERE CHRETIENNE

En 415, un groupe de moines fanatiques lynchèrent une femme, Hypatie, dont la philosophie néo-platonicienne qu'elle professait et son polythéisme ouvertement affiché étaient comme une offense à leur foi.

Née vers 370, Hypatie était la fille du philosophe Théon. Elle avait fait ses études à Athènes avant d'ouvrir une école à Alexandrie.
Belle autant que cultivée, sa science et sa rigueur tant morale qu'intellectuelle faisaient l'admiration de tous. Elle fut l'une des nombreuses victimes de l'intolérance du clergé d'Orient à cette époque.

La populace d'Alexandrie, probablement excitée par son patriarche, Cyrille, approuva ce meurtre, en dépit de l'évêque Synésius, qui fut son élève et qui pleura, dans ses Lettres, celle qu'il appelait "sa mère, sa soeur, sa professeur et sa bienfaitrice".

Hypatie, seule face à son destin, seule contre tous... massacrée parce qu'elle interrogeait les étoiles.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeVen 27 Fév - 18:51

A voir le très beau film inspiré de sa vie, "Agora", sorti en 2010 :

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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeVen 13 Mar - 0:03

LE IIIe siècle : ANARCHIE MILITAIRE ET INVASIONS.

Après l'époque de prospérité marquée par le gouvernement des Antonins, le IIIe siècle fut pour l'Empire romain un siècle de décadence. D'une part l'armée intervint constamment dans la politique, d'autre part les frontières furent partout forcées.

A la mort de Commode (192), cohortes prétoriennes et armées provinciales s'opposèrent à nouveau, comme elles l'avaient fait à la mort de Néron. Il fallut cinq and de luttes sans merci pour que le chef de l'armée du Danube, Septime Sévère, l'emportât (197).

ANTIQUITE - Page 12 Septim10

Septime Sévère était un Africain, dont la famille était romanisée depuis peu de temps, et sa femme était une Syrienne. Méprisant et dur à l'égard du Sénat, il se montra du moins bon soldat et excellent administrateur : il rétablit l'ordre dans l'Empire, promulgua de bonnes lois, fit édifier de nombreux monuments, battit les Parthes et finit ses jours en Bretagne (Angleterre), à la tête de ses légions en 211.

Son fils, Caracalla, était un tyran sanguinaire.

ANTIQUITE - Page 12 Caraca10

Toutefois, il publia l'édit de 212 qui accordait le droit de citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'Empire.
Son successeur, Macrin, était prêtre d'un dieu syrien. Il choisit pour préfets des vigiles, du prétoire et de l'annone, un danseur et un coiffeur, et il épousa une vestale.

ANTIQUITE - Page 12 Macrin10

Tous ces empereurs s'appuyaient sur l'armée : "Enrichis tes soldats et moque-toi du reste", aurait dit Septime Sévère à son fils. Le résultat ne se fit pas sans attendre. En cinquante ans, de 235 à 285, les soldats nommèrent et déposèrent les empereurs à leur gré. Sur 26 que le Sénat reconnut (on renonce à compter les autres), un seul ne périt pas de mort violente.

Dans le même temps, tout l'Empire était forcé sur ses frontières. Un roi de Perse pénétra même jusqu'au coeur de l'Asie Mineure et fit prisonnier l'empereur Valérien en 260. Un prince de Palmyre s'empara de toute la Syrie. Enfin, des tribus germaniques passèrent le Rhin et le Danube, ravagèrent la Grèce, l'Italie du Nord, la Gaule et même l'Espagne.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeVen 13 Mar - 0:36

ANTIQUITE - Page 12 Auryli10

L'Empire fut momentanément sauvé par un vaillant général, l'empereur Aurélien. Celui-ci repoussa les Germains, réoccupa la Syrie et entoura Rome d'une enceinte fortifiée. Son oeuvre devait être continuée par les empereurs Dioclétien (284 à 305) et Constantin (312 à 337).

ANTIQUITE - Page 12 Diocly10ANTIQUITE - Page 12 Consta10

Mais l'Empire sortit de toutes ces réformes complétement transformé et à peine reconnaissable.

Devant le péril qui, chaque jour, se faisait plus menaçant aux frontières, Dicolétien avait jugé que la tâche de diriger un territoire aussi vaste était trop lourde pour un seul homme. Il s'associa donc avec trois collègues et cette forme de gouvernement fut appelée la tétrarchie, le gouvernement à quatre.

Constantin ne suivit pas son exemple et il resta seul Empereur. Mais il jugea nécessaire de fonder une nouvelle capitale, d'où il pourrait surveiller la progression des Goths sur le bas Danube ainsi que celle des Perses en Orient.
Il porta son choix sur la vieille cité de Byzance, sur le Bosphore, et il lui donna son nom, Constantinopolis - Constantinople - la ville de Constantin (330).

ANTIQUITE - Page 12 Byzanc10

En Occident, c'est Milan, au pied des Alpes, qui fut choisie pour être la résidence habituelle de l'Empereur.
Rome cessa d'être la capitale de l'Empire romain...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeVen 13 Mar - 1:14

LE TRIOMPHE DU CHRISTIANISME

ANTIQUITE - Page 12 Pax10

Plus importante encore que la fondation de Constantinople fut l'attitude adoptée par Constantin à l'égard du christianisme.

En effet, ce qui n'était encore naguère une simple secte orientale fit de grands progrès au IIIe siècle et ce, malgré les persécutions. Mais, dès son arrivée au pouvoir, Constantin (dont la mère était une chrétienne) publia l'édit de Milan en 313 : désormais les chrétiens étaient autorisés à célébrer publiquement leur culte.

ANTIQUITE - Page 12 Consta11

Puis, bientôt, Constantin se convertit et prit nettement parti en faveur du christianisme. Ce fut dorénavant aux anciens cultes et au judaïsme d'être brimés.

En vain, l'un des successeurs de Constantin, l'empereur Julien, essaya-t-il de favoriser les dieux anciens mais son règne fut trop court - deux ans (361-363) - pour pouvoir endiguer l'inéluctable.

ANTIQUITE - Page 12 Thyodo10

Finalement, en 391, l'empereur Théodose ordonna la fermture de tous les temples et interdit tout autre culte autre que le christianisme qui devint la religion officielle de l'Empire.

Toutefois, les anciens cultes ne disparurent pas tout à fait et continuaient d'être pratiqués, en secret, dans les campagnes : voilà pourquoi on appela "païens" (de pagani, paysans) ceux qui leur restèrent fidèles.

Le triomphe du christianisme est l'un des événements les plus importants de l'Histoire, un de ceux qui marquent le début d'une nouvelle période pour l'Humanité : il annonce la fin des Temps antiques.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Mar - 17:55

L'esclavage à Rome

ANTIQUITE - Page 12 Rome_a10

L'esclavage fait totalement partie, à de rares exceptions, des sociétés du monde antique. Même les plus évoluées et prestigieuses y ont eu recours sans états d'âme. On a même là un des fondements sociaux de l'Antiquité, la différence entre homme libre et homme servile.

L'esclave, à la base, n'a aucun droit, sa valeur humaine est nulle. En Grèce, à Rome et ailleurs, il est un bien, un meuble que l'on achète ou vend. Il n'a ni sentiments ni volonté propre. C'est un bien, rangé parmi les autres dans l'inventaire de son maître.
Caton le Grand, orateur remarquable et grand homme politique, conseillait même aux maîtres de faire mourir leurs esclaves devenus trop âgés et inutiles... Un esclave qui osait porter la main sur un homme libre était crucifié. La parole ou le témoignage d'un esclave n'a aucune valeur juridique. Si l'Antiquité a donné une pléiade de penseurs et de philosophes, si elle a produit des écrits qui font partie des sommets de la pensée humaine, il faut bien comprendre que tout cela ne concerne que l'homme libre. L'esclave est un objet, un meuble et on ne pense même pas à savoir s'il possède une âme. Un esclave peut être un homme, une femme, un enfant. Son esclavage résulte souvent de la guerre. Des populations entières, lors de la victoire contre une ville, une région, étaient revendues aux marchands d'esclaves qui suivaient, tels des vautours, les armées en campagne.

Le statut de l'esclave ira en s'améliorant (notion très relative...) au fil du temps. Si la République romaine reste impitoyable, l'Empire se montre plus tolérant. Certains empereurs prennent des édits pour interdire de faire mettre à mort un esclave, de le battre ou torturer sans raison. Une esclave tombant enceinte de son maître verra son enfant devenir libre. L'esclave peut être affranchi, c'est à dire redevenir libre. Soit par volonté de son maître (pour services rendus ou dans le testament du maître) ou en rachetant sa liberté grâce à un petit pécule. Mais même affranchi, il reste un citoyen de second ordre par rapport à l'homme libre. Certains affranchis iront pourtant très haut, tels Pallas, Polybe ou Narcisse, devenus ministres et conseillers de l'empereur Claude.

Esclave et esclave

Le monde servile est complexe et on trouve de nombreuses sortes d'esclaves. Il y a les esclaves d'état, souvent prisonniers de guerre, travaillant dans les mines, les carrières, les marais salants, les exploitations agricoles ou les immenses domaines impériaux. Main d'oeuvre bon marché, corvéable à merci et qui ne fait pas de vieux os...
Il y a l'esclave qui travaille à la boutique, à la taverne, à l'atelier, qui participe à la vie du commerce et qui s'en sort mieux s'il est travailleur et loyal. Car il n'est pas nécessaire d'être très riche pour acquérir un esclave : au sortir de certaines guerres, la masse de prisonniers disponible est si grande qu'elle fait chuter les cours et les prix. Un patron de taverne, d'atelier, peut alors s'offrir un esclave pour l'aider à la boutique.
Il y a surtout l'esclave familier, attaché à son maître, à sa maîtresse, qui l'habille, le suit, l'accompagne partout et devient presque un membre de la famille parfois. Souvent bien traité, au courant des petites affaires de son/sa propriétaire, il peut finir généralement par vivre bien et espérer être affranchi .
Certains esclaves, cultivés, sachant lire et écrire, peuvent atteindre un prix élevé, valoir très cher même. Les pédagogues grecs sont très prisés des riches familles et deviennent précepteurs des enfants. On trouve également des esclaves copistes qui, par centaines, recopient textes officiels, traités philosophiques, écrits divers à une époque où l'imprimerie n'existe pas. Certains auteurs en viendront à déplorer de voir des esclaves de prix vivre bien mieux, choyés, bien habillés, nourris et soignés, que des hommes libres sans travail ou des vétérans ayant versé leur sang pour Rome et ayant le plus grand mal à survivre.

On achète aussi un esclave pour sa force, comme garde du corps (les germains sont très prisés). C'est lui qui, au retour d'un dîner chez des amis par une nuit sombre à travers les rues étroites, porte la torche et ouvre la voie à la litière de ses maîtres, prêt à intervenir. Des malotrus ont osé s'asseoir au théâtre sur les places réservées à son maître ? C'est à lui de les en déloger comme d'accompagner le petit dernier à l'école ou la jeune demoiselle de la famille quand elle sort. Les esclaves fournissent le plus gros des gladiateurs également. Les plus braves finissent souvent par gagner leur liberté et une petite fortune en échange de leur bravoure au combat.

Les esclaves sexuels

C'est là une réalité qu'il serait ridicule d'occulter. Si l'esclave est un bien, un meuble, on se doute de l'usage qu'en faisaient certains dans ce domaine... On tombe là dans le sordide, mais il faut se rapeller de l'univers mental de l'époque, complètement opposé au nôtre. Les notions d'égalité et de liberté n'existent pas ou quasiment pas. Pour un romain, acheter ou vendre un être humain, le faire mourir dans l'arène, n'a rien de choquant. Il en est de même pour son plaisir. Les esclaves femmes vont grossir les rangs des bordels, des bouges les plus crasseux et louches aux maisons les mieux achalandées. Mais il n'est pas nécessaire d'aller au bordel : n'importe quel maître peut imposer ses désirs à une ou un de ses esclaves. Il y a même des esclaves sexuels, spécialement "formés" et éduqués pour satisfaire les désirs de leurs futurs propriétaires. Et peu importe le sexe : la notion n'est pas ici sexuelle, mais bien sociale. A partir du moment que c'est avec un homme ou une femme servile, le maître ou la maîtresse peut faire ce qu'il ou elle veut avec, y compris pour le plaisir. Autant un esclave n'a pas à toucher son maître, autant ce dernier peut faire ce qu'il en veut. L'mportant est que chacun reste à sa place. Qu'un maître se fasse faire une fellation par un de ses esclaves ne gêne personne. Mais que ce soit l'inverse est violemment condamné. L'écrivain Martial s'emporte ainsi contre certains maîtres dont l'haleine "empeste le sperme"...
On touche là une des particularités de la mentalité romaine, mais aussi grecque. La notion de genre s'efface devant le statut social. A l'homme libre, tout est permis avec qui il veut tant qu'il s'agit d'un être servile. Les riches grecs ne se gênaient pas pour coucher indifféremment avec belles courtisanes et éphèbes, l'épouse (la femme libre) étant pour la procréation et la transmission du nom.

Au final, il y a plusieurs types d'esclaves dans le monde antique, du plus infortuné traité comme un objet au plus chanceux, choyé et bien traité. Il y a également des périodes différentes : l'empire romain se montrera de plus en plus progressiste dans sa législation, apportant plus d'équité et de justice. Le cas des maîtres jetant leurs esclaves aux murènes ou les tuant par caprice relève plus du fantasme qu'autre chose. On ne tuait pas un esclave si facilement, par caprice.
Mais il n'en reste pas moins que l'esclave, même bien traité et apprécié, reste un esclave, propriété de son maître, de sa maîtresse. D'un point de vue moral, juridique, légal, sa valeur au vu d'un homme libre reste nulle.


Dernière édition par Voyageur Solitaire le Lun 16 Mar - 18:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Mar - 18:08

Citation :
L'esclave, à la base, n'a aucun droit, sa valeur humaine est nulle. En Grèce, à Rome et ailleurs, il est un bien, un meuble que l'on achète ou vend. Il n'a ni sentiments ni volonté propre. C'est un bien, rangé parmi les autres dans l'inventaire de son maître.

Quelque part, le moyen âge, sur ce sujet là, est une avancée notable pour l'humanité. Wink

Car si le serf est lui aussi dans un état de dépendance, son état est différent de l'esclave antique.

Le serf, contrairement à l'esclave, n'est pas une chose : il jouit de la personnalité juridique, paye des taxes, il peut fonder une famille et acquérir des biens.

Chaque époque a ses qualités et ses tares. Le moyen âge n'y échappe pas. Mais l'antiquité non plus.

On peut dire que l'esclavage est la tare du monde antique...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Mar - 18:17

Le Moyen Age a certes été bien plus juste dans ce domaine, sûrement par l'influence de l'Eglise, comme dans le droit des femmes. Alors qu'elle est la grande muette dans l'Antiquité, la femme médiévale bénéficie de beaucoup de droits.
Toutefois, n'oublions pas qu'il y avait encore des esclaves, noirs, au XVIIIème siècle. Le trafic du "bois d'ébène" y était florissant et les dames de Versailles avaient parfois leur "négrillon" ou leur "cocotte", attachée à leur service. Sujet rarement abordé dans les films historiques. Une exception avec Valmont où la marquise de Merteuil a une servante noire.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Mar - 18:35

Voyageur Solitaire a écrit:

Toutefois, n'oublions pas qu'il y avait encore des esclaves, noirs, au XVIIIème siècle. Le trafic du "bois d'ébène" y était florissant et les dames de Versailles avaient parfois leur "négrillon" ou leur "cocotte", attachée à leur service. Sujet rarement abordé dans les films historiques. Une exception avec Valmont où la marquise de Merteuil a une servante noire.

Et n'oublions pas non plus que Voltaire, que l'on a eu de cesse de nous présenter quand nous étions au lycée comme l'apôtre de la tolérance, était loin d'être aussi "humaniste" qu'on le dit. Surtout avec les esclaves. Il faut d'ailleurs voir comme il parle des "nègres" dans certains de ses écrits.

Je t'invite, si tu en as l'occasion, de lire son Essai sur les Moeurs. Tu seras même étonné. Petit florilège :

"Comment se peut-il qu'Adam, s'interroge-t-il, qui était roux et qui avait des cheveux, soit le père des nègres qui sont noirs comme de l'encre et qui ont de la laine noire sur la tête ?"

Et de poursuivre : "Il n'est permis qu'à un aveugle de douter que les blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Amériques ne soient des races entièrement différentes". Et d'insister : "Les albinos sont au-dessous des nègres pour la force du corps et de l'entendement, et la nature les a peut-être placés après les nègres et les Hottentots au-dessus des singes, comme un des degrés qui descendent de l'homme à l'animal".

Et d'asséner sa conclusion : "La race des nègres est une espèce d'hommes différente de la nôtre."

Et je te parle même pas de ce qu'il écrivait sur les Juifs...

Après Voltaire avait d'autres qualités littéraires, je ne le nie pas, mais maintenant, tu vois, Voltaire n'est certainement plus une icône pour moi. Après, oui, je sais, il faut remettre ses phrases dans un certain contexte. Mais quand même...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Mar - 18:59

La difficulté vient de ce que nous jugeons avec notre sensibilité et culture du XXIème siècle. Sans en aucune façon chercher à excuser ou cautionner les idées citées, il faut réaliser que l'univers mental de ces époques était différent.
Pour un romain, il était tout à fait normal d'acheter, vendre un être humain, le faire combattre à mort dans l'arène ou l'utiliser pour son plaisir. La crucifixion, les hommes livrés aux fauves, les jeux du Cirque, étaient quelque chose de normal. Un romain serait stupéfait d'entendre parler de droits de l'homme, des droits de la femme, d'égalité ou autres idéaux de ce genre. Et les grecs, si idéalisés pour leur culture, leur art, leur philosophie, étaient sans doute plus impitoyables. Dans les cités grecques, les citoyens libres n'étaient qu'une minorité, les étrangers étaient des métèques ou des barbares et ne parlons pas des femmes ou des esclaves.

On peut citer plus tard la célèbre controverse de Valladolid où l'on a débattu avec vigueur sur la colonisation du Nouveau Monde pour savoir, entre autres, si les amérindiens avaient une âme et étaient des humains comme les autres. Et les planteurs du Vieux Sud ne s'embarrassaient pas de problèmes moraux avec leurs esclaves noirs...
Il ne s'agit nullement, encore une fois, de cautionner tout ça. Mais il faut se souvenir que ces gens pensaient autrement, différemment et que nos idéaux d'aujourd'hui leurs paraîtraient sûrement aussi fous que les leurs nous paraîssent intolérables.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Mar - 19:27

Voyageur Solitaire a écrit:

Il ne s'agit nullement, encore une fois, de cautionner tout ça. Mais il faut se souvenir que ces gens pensaient autrement, différemment et que nos idéaux d'aujourd'hui leurs paraîtraient sûrement aussi fous que les leurs nous paraîssent intolérables.

Je ne dis pas le contraire. Le problème, c'est que l'on nous a toujours présenté Voltaire comme quelqu'un de visionnaire. Et quand on lis ça, on peut se demander si Voltaire incluait les "nègres", comme il les appelait, dans son combat pour la liberté ?

Après, Voltaire était aussi un homme de son temps et même au XVIIIe siècle, on ne pensait qu'au progrès, à la liberté, qu'entre hommes... blancs..

Au fond, même Thomas Jefferson, qui a rédigé la Constitution américaine, possédait encore pas moins de 400 esclaves noirs dans ses plantations.

Et puis, aujourd'hui, on a toujours le mot de tolérance aux lèvres mais qui serait vraiment prêt à voir un "Arabe" à l'Elysée ?

Le racisme existe toujours. Ne nous leurrons pas. Il s'adapte avec les époques, c'est tout. Malheureusement. Je dis malheureusement parce que je ne suis pas, je n'ai jamais été et je ne serais jamais raciste.
Mais bon, à moi seul, je ne suis rien qu'un petit 1% d'une humanité qui comporte des milliards d'invidus.

Je ne changerais hélas jamais le monde. Et la connerie humaine sera toujours la chose la mieux partagée, et à toutes les époques.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Mar - 20:01

Voyageur Solitaire a écrit:
La crucifixion, les hommes livrés aux fauves, les jeux du Cirque, étaient quelque chose de normal.

D'ailleurs aprés une bataille contre Carthage je crois, les Romains ont crucifiés tous les ennemis le long des voies romaines afin de dire "Regardez ce qui arrive à ceux qui défient Rome".

C'était clair et en plus ça enjolivait le paysage monotone des routes pavés lol!
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeMar 17 Mar - 14:12

Voyageur Solitaire a écrit:

Les esclaves sexuels
Qu'un maître se fasse faire une fellation par un de ses esclaves ne gêne personne.
Manifestement, les Romains ne pratiquaient pas la fellation, car l'homme libre, restant passif, se mettait en position de femme. Ils pratiquaient l'irrumation, la différence étant que c'est le sexe qui fait des va-et-vient dans la bouche.
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Voyageur Solitaire
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeMar 17 Mar - 16:58

@ Albatur : Pour les crucifiés le long des routes, ce fût le sort des hommes de Spartacus : 6000 crucifiés le long de la Via Appia.

@ cdang : Merci pour la précision. Les romains allaient assez loin avec cette notion de libre/servile, actif/passif ou homme/femme. Ainsi, la pratique du culliningus était mal vue, parce que l'homme se mettait alors au service de la femme, lui procurait du plaisir, il y avait alors invertion des rôles.
L'homosexualité était banale et acceptée à condition d'être le partenaire actif. Etre le passif était tenir le rôle de la femme, chose inacceptable. César subissait ainsi les moqueries ordurières de ses ennemis au Sénat qui le surnommaient "Homme pour toute femme, femme pour tout homme"...
Notons que si l'homosexualité masculine était largement acceptée, l'homosexualité féminine ne l'était pas : les lesbiennes étaient des "tribades", des femmes qui osaient tenir le rôle de l'homme, on en faisait des "hommasses", on niait leur féminité.

L'Antiquité restait un monde d'hommes. La femme libre est épouse et mère, elle est la matrone, vertueuse, digne et pudique et les "soulagements honteux" se font au bordel. Cette époque était certes plus libre que la nôtre, la sexualité n'avait pas cette notion de faute, de péché, amenée plus tard par le judéo-christianisme. La sexualité romaine est une chose saine, naturelle et bénéfique, teintée d'une franchise étonnante : les graffitis de Rome, Pompéi ou ailleurs font preuve d'un language franc, direct et crû, sans nuances, de même que les écrits de certains grands auteurs. La prostitution était une activité comme une autre, encadrée et légiférée, avec des prostitué(e)s femmes et hommes. Les deux corporations avaient leur fête officielle, leur "présidente" et "président", leur quartier ou maisons. On trouvait des phallus en érection sculptés aux coins des rues, représentés sur les lampes, en terre-cuite et offerts en offrande, cela n'avait rien d'obscène, c'était un symbole de fertilité, de prospérité. Le rapport au corps était différent du nôtre, aux thermes, on se baignait nu et il faudra attendre un édit de l'empereur Hadrien pour mettre en place une stricte séparation des sexes dans ces établissements.

Les romains avaient une sexualité bien plus libre que la nôtre, mais pas sans interdits ou tabous. Seulement, ce n'étaient pas les mêmes que les nôtres. Après, comme partout et à toutes les époques, une fois la porte fermée, chacun faisait ce qu'il voulait...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeMar 17 Mar - 17:23

Voyageur Solitaire a écrit:

Les romains avaient une sexualité bien plus libre que la nôtre, mais pas sans interdits ou tabous.

Si l'on en croit Suétone, l'empereur Tibère aurait même eu des inclinations pédophiles... il aimait se baigner avec des petits enfants et les faire jouer entre ses cuisses. Il les appelait ses "petits poissons"... Suspect
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeMar 17 Mar - 18:11

Ah ! Merci VS voilà c'est ça !
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeMar 17 Mar - 18:25

Il faut se méfier de Suétone : il a considérablement noirci sa biographie des premiers empereurs, histoire de mieux exalter les "bons" empereurs sous le règne desquels il écrivait. Par moments, il se complaît dans le sordide et le graveleux de façon exagérée.
Tibère n'était pas aimé. Quand il se retira sur l'île de Capri, uniquement entouré d'une poignée de fidèles, on propagea une foule de rumeurs obscènes et dégradantes sur lui, l'accusant d'orgies infâmes. Le fait qu'il vivait reclus sur son île loin des regards alimentait tous les fantasmes.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeMar 17 Mar - 18:34

Voyageur Solitaire a écrit:

Tibère n'était pas aimé. Quand il se retira sur l'île de Capri, uniquement entouré d'une poignée de fidèles, on propagea une foule de rumeurs obscènes et dégradantes sur lui, l'accusant d'orgies infâmes. Le fait qu'il vivait reclus sur son île loin des regards alimentait tous les fantasmes.

Déjà à l'époque... et il n'y avait ni Facebook ni Twitter...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeSam 11 Avr - 12:47

ANTIQUITE - Page 12 Hybreu10

LES HEBREUX "ESCLAVES" DES EGYPTIENS : UNE IMAGE A REVOIR ...

L'Ancien Testament nous livre l'image d'un peuple hébreu qui aurait été "esclave" des Egyptiens. C'est une idée à revoir aujourd'hui, à l'aune des découvertes archéologiques les plus récentes.

En effet, on sait que les Hébreux sont venus du golfe Persique et se sont implantés volontairement en Egypte. Invasion pacifique qui s'avéra très bénéfique pour le pays, car ce peuple était beaucoup plus intelligent et plus avancé que les indigènes.
Ce peuple avait commercé plusieurs années auparavant avec les Sumériens ; il connaissait le bronze, la poterie, ainsi que les secrets de l'écriture cunéiforme.

C'est donc grâce à cette colonie que la Haute-Egypte progressa rapidement et plus vite que la Basse-Egypte. Par la suite, l'émigration des Hébreux vers le royaume du nord s'accentua.

Enfin, lorsque Ménès eut définitivement soumis le pays, Egyptiens et Hébreux s'étaient mélangés et commençaient même à parler une langue commune.

Le même peuple d'agriculteurs d'autrefois était alors suffisamment avancé pour se distraire et se livrer à des activités artistiques.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 13 Avr - 10:01

Gorak a écrit:
car ce peuple était beaucoup plus intelligent et plus avancé que les indigènes.
Mmmm, plus avancé je veux bien, plus intelligent j'ai du mal. J'ai tendance à penser que l'intelligence (un peu comme Descartes) — et la connerie aussi d'ailleurs — se trouvent partout de manière intrinsèque. Après, il y a des conditions qui permettent à cette intelligence de s'exprimer, ou pas — conditions environnementales (on ne trouve une solution que s'il y a un problème), conditions sociales (avoir un peuple ouvert à l'innovation, acceptant que des personnes ne produisent pas directement). Ainsi que le hasard (sérendipité), avec un effet d'emballement (plus j'en sais, plus je vais en savoir).

Des connaissances et des progrès se sont répandus par migration humaine, mais de là à dire qu'intrinsèquement le peuple où le savoir a émergé est plus intelligent que ses voisins…
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 13 Avr - 15:29

J'aurais tendance à privilégier les rencontres et contacts également pour la progression d'une civilisation. Les contacts avec d'autres peuples, d'autres cultures, permettent des connaissances et des découvertes. On peut penser à la Route de la Soie, formidable zone d'échanges qui a permis la propagation de biens, de marchandises, de techniques et innovations, de religions, de philosophies et modes de pensée...
Une civilisation qui reste isolée, repliée sur elle-même en vase clos, peut-elle progresser ? On dira que d'un côté elle préserve sa culture et son identité, mais de l'autre, ne reste-t-elle pas à l'écart du reste du monde au risque d'être un jour distancée, dépassée ?
Vaste sujet... La solution est sans doute, comme souvent, dans la recherche d'un certain équilibre.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeLun 13 Avr - 20:18

J'ai l'impression - mais peut-être est-ce qu'une impression - que les Hébreux ont développé une civilisation prodigieuse avant tous les autres. Mais, vivant à l'origine en Chaldée, il est probable qu'ils se soient eux aussi nourri de Babylone et de Sumer.

Voyageur Solitaire a écrit:
Une civilisation qui reste isolée, repliée sur elle-même en vase clos, peut-elle progresser ? On dira que d'un côté elle préserve sa culture et son identité, mais de l'autre, ne reste-t-elle pas à l'écart du reste du monde au risque d'être un jour distancée, dépassée ?

C'est peut-être le secret de l'histoire de l'humanité, finalement. Elle progresse parce que les hommes se rencontrent et s'enrichissenent mutuellement.

Quand on regarde les grandes civilisations de l'histoire antique, aucune n'a jamais vraiment vécu en vase clos. Les Hébreux se sont nourris des Babyloniens, les Egyptiens se sont nourris des Hébreux, les Grecs des Egyptiens, les Romains des Grecs, etc.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeMar 14 Avr - 16:46

Le Japon est très étonnant de ce point de vue, alternant des périodes d'ouverture au monde et des périodes de repli complet où les étrangers étaient interdits sur le sol nippon et où les japonais risquaient la mort s'ils quittaient l'archipel.
Pourtant, quand le Japon est sorti de son isolement total sous l'ère Meiji, il a rattrapé son retard en quelques décennies pour devenir une puissance moderne et prospère de premier plan en Asie.
Comme quoi...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 12 Icon_minitimeDim 7 Juin - 14:10

Ils ont tué César !


ANTIQUITE - Page 12 The-de10

Cette fois, c'en est trop, il faut en finir, il va trop loin... C'est ce que pensent certains membres du Sénat en ce mois de Mars de l'an 44 av J.C. De qui parlent-il ? De César ! César... Dictateur à vie, Grand Pontife, Imperator... César qui chaque jour devient plus puissant, plus souverain. N'a-t-il pas osé ramener d'Egypte sa "putain égyptienne", Cléopâtre, qui vit à Rome depuis deux ans maintenant, dans une somptueuse maison de l'autre côté du Tibre ? La mère de son bâtard, Césarion... Celle dont il a osé faire faire une statue en or, sur le Forum ! Oui, ils veulent en finir avec César, avant qu'il ne soit trop tard.

Ils ? Des sénateurs républicains, des orateurs comme Cicéron, des intellectuels comme Brutus, des hommes farouchement attachés à la République. Des hommes qui n'ont pas compris que le monde avait changé, que leur République chérie était devenue obsolète, stérile. Les institutions prévues pour diriger une petite République ne sont plus adaptées à ce qui est devenu un Empire. Mais ils ne veulent aucun changement, aucune réforme, rien ne doit changer. Ils sont naïvement persuadés qu'après la mort de César, tout redeviendra comme avant, que César n'aura été qu'une triste parenthèse à vite refermer. Oui, César doit mourir. Aujourd'hui, au Sénat.

Le génial dictateur a mal dormi. Passant la nuit chez sa femme Calpurnia, il a été réveillé par le cauchemar de cette dernière : elle l'a vu mort, en sang, dans ses rêves, elle a vu leur maison s'écrouler sur eux dans les flammes et s'est réveillée en criant. Bien qu'il affecte d'en rire en public, comme tous les romains, César reste superstitieux. Il repense à la mise en garde de l'augure Spurinna :"César, méfie-toi des Ides de Mars !"
Mais voilà l'escorte chargée de le conduire au Sénat. César hésite, il est mal à l'aise. Dans un premier temps, il refuse de s'y rendre. Le sénateur venu le chercher (Et qui fait partie des conjurés) réussit à le persuader. Quoi ? Le grand César aurait peur d'un simple rêve ? Allons ! Mais si César veut vraiment annuler la séance, qu'il vienne l'annoncer lui-même aux sénateurs ! On se met donc en route. Le destin est en marche.

Le Sénat. La foule est là, les assassins aussi, attendant en haut des marches, le poignard sous la toge. Enfer ! César est accompagné de son fidèle et fougueux Marc-Antoine, il faut l'éloigner, vite ! Un des conjurés s'en charge, entraînant le fidèle guerrier à l'écart sous prétexte d'une affaire importante. César croise l'augure Spurinna :
- Hé bien ! Les Ides de Mars sont là et il ne s'est rien passé !
- Oui César. Mais elles ne sont pas terminées...
César est seul. Il entre, va s'asseoir à la place d'honneur, on referme les portes, la séance commence. Un des conjurés vient se jeter aux pieds du conquérant pour implorer une faveur tandis que les autres se rapprochent, censés attendre leur tour pour faire de même, comme le veut l'usage. César est là, tout proche, seul, désarmé... Le conjuré qui s'est mis à genoux devant lui le saisit soudain aux jambes pour l'immobiliser.
- Cette fois, c'est de la violence ! S'écrie le dictateur qui n'a pas encore compris.
Les poignards se lèvent, frappent. César se libère, frappe un de ses agresseurs au bras avec le stylet qui sert à écrire sur les tablettes de cire. Mais ils sont trop nombreux, si nombreux qu'ils se gênent et se blessent les uns les autres. César titube, couvert de sang, parvient à se dégager... Il tombe alors dans les bras de Brutus. Brutus, qu'il a sauvé, grâcié autrefois. Brutus, qu'il aime comme un fils et qui est peut-être bien son fils, on ne sait pas. Brutus qui frappe et porte le coup fatal.
- Toi aussi, mon fils...
César roule aux pieds du buste de Pompée, son ancien grand rival, son ancien gendre. César est mort, baignant dans son sang. Sur les 24 coups de poignard qu'il a reçu, un seul s'est révélé mortel. Les assassins restent immobiles, encore stupéfaits par leur geste, les autres sénateurs s'enfuient en hurlant. César est mort ! César est mort ! La nouvelle se répand comme le feu dans tout Rome. Personne n'ose toucher au corps. Ce sont finalement trois esclaves qui viennent le prendre pour le ramener chez lui où Calpurnia, sa femme, hurle et pleure. Dans une autre villa, une autre femme fait ses malles : Cléopâtre doit fuir, vite, sinon ils viendront les tuer, elle et son fils. Entourés par une garde fidèle, la reine d'Egypte et sa suite gagnent le port d'Ostie et embarquent pour Alexandrie.

César avait 56 ans. Son corps fût incinéré et il fût déifié.
Ses assassins seront poursuivis par Marc-Antoine et Octave, le neveu de César qui a fait de lui, par testament, son héritier. Certains seront tués, d'autres se suicideront, Cicéron aura la tête et les mains tranchées. Porcia, la femme de Brutus, devenue folle après la mort de son mari, se suicidera en avalant un charbon brûlant.
Le monde romain sera alors partagé entre Marc-Antoine (Qui administrera l'Orient et tombera amoureux de Cléopâtre) et Octave à qui reviendra l'Occident.
Les deux camps finiront par s'affronter à la bataille d'Actium et Octave, vainqueur, deviendra Auguste, le premier empereur de Rome.
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