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 ANTIQUITE

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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeJeu 15 Mai - 15:34

Rapellons que la dynastie "Antonine" fût nommée ainsi après le règne de son dernier représentant, Marc Aurèle, le "philosophe couronné". C'est sous son règne que les grandes invasions barbares débutèrent, un règne dont 17 années sur 19 furent passées à guerroyer tandis qu'une grave crise économique frappait l'empire, doublée d'une épidémie de peste qui sera fatale à l'empereur lui-même. Le véritable âge d'or, qui voit l'apogée de la puissance et de la prospérité de la civilisation romaine s'achève en fait avec son prédécesseur Antonin le Pieux dont la mort ne laissa que des regrets.

Trajan, nommé "Optimus Princeps" (Le meilleur des princes) fût à la fois un guerrier remarquable et un administrateur de premier plan qui porta l'étendue de l'empire à son maximum.
Hadrien, plus pacifique bien que guerrier remarquable lui aussi, fût un grand administrateur qui renforça partout l'autorité impériale et visita intégralement l'empire, se faisant ainsi par lui-même une idée précise des besoins de chaque province.
Antonin le Pieux, "le plus doux des hommes", fût l'empereur humaniste, attentif aux classes défavorisées et promoteur d'une justice plus équitable.

C'est en souvenir de ces glorieux souverains que les empereurs suivants parlèrent de "dynastie des Antonins", tentant de s'y rattacher pour capter une partie de leur gloire alors que le temps des épreuves commençait et que les difficultés de tous ordres se multipliaient.

Quant à Septime Sévère, il fût un empereur efficace, plus guerrier qu'administrateur cependant :"Payez vos soldats et foutez-vous du reste !" conseilla-t-il à son héritier. Mais c'est surtout sa femme, Julia Domna, qui marque son règne. Orientale, originaire d'Emèse, l'impératrice apporta dans ses bagages un autre univers mental, une mythologie et des croyances radicalement différentes de la pensée romaine traditionnelle. L'impératrice s'entoura bientôt d'une cour de penseurs, d'idéologues et de philosophes orientaux qui eût une influence certaine et déterminante sur la pensée et la culture romaine. Cette dernière perd alors du terrain, s'ouvre à la magie, au mysticisme... Les cultes orientaux, ceux de Mithra, Cybèle, Attis, s'imposent et séduisent de plus en plus. Dans le même temps, le régime impérial évolue, Septime Sévère est l'un des premiers empereurs à être nommé "Dominus", à être vu comme sacré, comme l'incarnation des dieux sur terre. On est loin d'Auguste qui se voulait simplement Princeps, le premier. Sous l'influence de ces nouveaux courants, le pouvoir impérial se sacralise, l'empereur devient alors divin dans le sens mystique et religieux du terme, réalisant le rêve fait par Caligula bien des années plus tôt.
Julia Domna sera encore plus puissante sous le règne de son fils Caracalla. Impératrice-mère, elle aura les pleins pouvoirs sur l'administration de l'empire, son fils se réservant les affaires militaires. Elle sera même proclamée "Mère de l'empire et du genre humain".
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeJeu 15 Mai - 16:51

Voyageur Solitaire a écrit:


Quant à Septime Sévère, il fût un empereur efficace, plus guerrier qu'administrateur cependant :"Payez vos soldats et foutez-vous du reste !" conseilla-t-il à son héritier.

Le vouvoiement étant inconnu en latin, je pense que c'est plutôt un : "Enrichis tes soldats et fous-toi du reste !" qu'il lui a dit.

En tout cas, le résultat de cette politique, c'est qu'en cinquante ans, de 235 à 285, les dits-soldats ont nommé et déposé les empereurs à leur gré.
Sur les 26 que le Sénat a reconnu officiellement (on ne compte pas tous les autres), un seul n'a pas péri de mort violente.

L'anarchie militaire a laissé les frontières de l'Empire sans surveillance et elles furent forcées à plusieurs reprises :

- Par le roi de Perse, Shapur Ier, qui pénétra jusqu'au coeur de l'Asie Mineure et qui fit prisonnier l'empereur Valérien arrivé en toute hâte pour le combattre, en 260.

- Par les tribus germaniques qui franchirent le Rhin et le Danube, ravageant la Grèce, le nord de l'Italie, la Gaule et même l'Espagne.

- Par Odenath, prince de Palmyre, qui se rendit maître de toute la Syrie.

Heureusement pour le salut de l'Empire, celui-ci comptait encore des hommes de valeur :

ANTIQUITE - Page 8 Aurali10

Aurélien (de 270 à 275), vaillant général, refoula les Germains de l'autre côté du Rhin, puis il réoccupa la Syrie et entoura Rome d'une enceinte fortifiée.

Ses successeurs, Dioclétien et Constantin, poursuivirent son oeuvre.
Mais leurs réformes changèrent profondément la nature de l'Empire.

A l'image des anciens rois de Perse ou d'Egypte, l'Empereur devint un monarque absolu, s'entourant d'un faste oriental, s'habillant d'étoffes de soie et se faisant appeler "Votre Majesté" ou "Votre Eternité".
Ses sujets ne l'abordaient plus qu'en se prosternant le front contre terre et en l'adorant comme un dieu.
Il s'entoura d'une horde de chambellans, d'huissiers, de domestiques.
Les fonctionnaires, déjà nombreux sous les Antonins, virent leur nombre s'accroître davantage.


ANTIQUITE - Page 8 Diocla10

Mais le péril devenant chaque jour plus menaçant aux frontières, Dioclétien décida de s'associer avec trois autres collègues, formant une nouvelle forme de gouvernement : la tétrarchie.

Constantin, lui, abandonna la tétrarchie et resta le seul empereur.
Il préféra plutôt fonder une nouvelle capitale d'où il pourrait mieux surveiller les Goths sur le bas Danube et les Perses en Orient.
Il choisit la vieille cité de Byzance, sur le Bosphore, qu'il releva de ses ruines et à qui il donna son nom : Constantinople, en 330.

Alors qu'en Italie, ce fut Milan qui fut choisie pour être la résidence habituelle de l'Empereur.

Rome cessait d'être la capitale de l'Empire.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeJeu 15 Mai - 19:35

Oui, le changement de mentalité est incontestable. Auguste se proclamait seulement Princeps, le premier (sous-entendu le premier magistrat de ce qui s'apellait toujours une République même si dans les faits, c'était devenu un empire). C'est nous qui parlons d'empereur, mais Auguste et ses successeurs étaient Princeps. Le titre de divin qu'on leur donnait n'avait rien de métaphysique, mystique ou religieux, c'était simplement un moyen de signifier que le Princeps était supérieur au commun, c'est tout. Aucun d'eux ne prétendait être créateur du monde et de l'univers. Certes, certains comme Caligula voyaient plus haut et se voulaient divins dans le sens complet du terme.
C'est ce qui arrive à l'époque dont nous parlons : l'empereur devient Dominus, il est le représentant des dieux sur la terre, le pouvoir impérial se sacralise... L'empereur est plus qu'un homme, c'est devenu une essence, une incarnation du divin et de Rome, sensée être éternelle. La cour de Constantin était d'un luxe incroyable avec un protocole de prosternations et d'adoration que l'on retrouvera chez les empereurs byzantins. Le rêve de Caligula et, dans une moindre mesure, de Néron et Domitien se réalisait. L'univers mental romain n'avait plus rien à voir avec les débuts de ce que nous apellons imparfaitement l'Empire.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeJeu 15 Mai - 19:51

ANTIQUITE - Page 8 Poisson-chr-tien-1--45a893e

COMMENT LE CHRISTIANISME A CONQUIS LE MONDE ROMAIN :

A Rome, comme en province, les populations étaient attirées par les religions orientales, venues d'Asie Mineure, d'Egypte, de Perse et de Syrie. Elles étaient beaucoup plus fascinantes et éblouissantes avec leurs mystères et leurs cérémonies éclatantes que la froide religion romaine et ses dieux austères ou ce culte impérial qui n'était qu'un moyen comme un autre de témoigner sa fidélité à l'Empereur.

Aussi, les gens recherchaient autre chose, avaient soif de puiser à d'autres sources pour trouver ne serait-ce un réconfort moral à leurs âmes troublées par des questions existentielles.

Parmi les religions orientales, il y en avait une plus différente, et beaucoup plus originale que les autres, c'était la religion d'Israël. Celle-ci professait la croyance en un dieu unique. Elle n'était pas que pratiquée en Palestine mais dans toutes les grandes villes du bassin méditerranéen où se trouvaient des groupements de Juifs - ou de Judéens comme on les appelait alors.

Les autorités romaines admettaient (toléraient) cette religion, tant qu'elle ne remettait pas en cause l'ordre établi ni le pouvoir impérial. Ainsi, les Juifs convertissaient parfois des non-Juifs à leurs doctrines. Ils se réunissaient dans des "maisons de prières" (les synagogues) pour y lire l'Ancien Testament.
Parmi les questions sur lesquelles il leur arrivaient de débattre, revenait celle, cruciale, du Messie. Certains affirmaient que le Messie annoncé par les prophètes était déjà apparu sous le nom de Jésus ; d'autres refusaient de l'admettre.
Pour les premiers, l'Evangile - ou "Bonne Nouvelle" - était la preuve que Jésus était vivant et qu'il était bien le fils que Dieu avait envoyé sur la terre pour sauver l'humanité. Pour eux, il était le "Christos", le Messie, annoncé par les prophètes et il fallait annoncer cette nouvelle au monde.
Ces gens, convaincus de leur foi et de leur mission, prirent le nom de Chrétiens.

ANTIQUITE - Page 8 Premiers-chr-tiens-45a8aaf

Ainsi, le christianisme tendit à se détacher du judaïsme.
Dans chaque ville de l'Empire, les chrétiens se regroupèrent en une communauté nouvelle : l'ecclesia qui, en grec, signifie l'assemblée. De là vient le mot église.
A la tête de chaque "église", un évêque (surveillant), assisté d'un collège de prêtres (des hommes plus âgés) et de diacres (serviteurs).
Les chrétiens prirent l'habitude de se réunir le dimanche matin, pour commémorer la résurrection de Jésus en lisant des passages de l'Evangile, en chantant et en priant. Puis, le soir, en mémoire du dernier repas pris avec ses disciples, ils se partageaient le pain et le vin que l'évêque avait préalablement bénis avant de prendre un repas en commun.

ANTIQUITE - Page 8 Premiers-chr-tiens-2--45a8b15

A la fin du IIe siècle, les communautés chrétiennes les plus importantes de l'Empire se trouvaient à Antioche en Syrie, à Corinthe en Grèce, à Rome en Italie, à Lyon en Gaule, à Carthage en Afrique et à Alexandrie en Egypte.
La communauté de Rome avait été l'une des premières à être fondée car c'était là que, selon la Tradition, les apôtres Pierre et Paul furent suppliciés sous le règne de Néron.
Car, en effet, les Chrétiens n'avaient pas tardé à être persécutés par les autorités impériales.

ANTIQUITE - Page 8 Martyre-chr-tien-45a8b79

Rome faisait preuve généralement d'une grande tolérance à l'égard de tous les cultes et de toutes les croyances.
Mais les Chrétiens, eux, faisaient bande à part. De plus, ils entouraient leur culte d'une auréole de secrets et de mystères qui laissaient libre cours à tous les fantasmes et toutes les suspicions.
On les disait "ennemis du genre humain", on racontait que le soir, ils se livraient à de véritables orgies dans les catacombes où ils buvaient le sang des petits enfants qu'ils avaient égorgé.
Mais surtout, les Chrétiens refusaient de rendre un culte aux dieux officiels du panthéon romain et à l'Empereur, de se rendre aux cérémonies publiques, aussi on les disait "athées" et ennemis de l'Etat.

Très vite, dans l'opinion, le seul fait de se dire chrétien revenait à être considéré comme un traître à la nation.

En fait, contrairement à ce que l'on a longtemps cru, les persécutions contre les Chrétiens ne furent jamais le fait des Empereurs, mais des gouverneurs de province, voire des conseils municipaux, qui, dans leur zèle de fonctionnaires, étaient soucieux d'ordre moral et public. C'est pourquoi les persécutions restèrent espacées dans le temps et limitées dans la quantité des Chrétiens persécutés.
Telle communauté était-elle décimée, telle autre continuait de vivre relativement en paix et de prospérer.
En outre, et même à cause de ces persécutions, le nombre de Chrétiens ne cessait d'augmenter. En effet, le courage et le stoïcisme des suppliciés (martyrs) faisait une grande impression sur les foules.

Cette religion, par sa douceur consolante, se propagea rapidement parmi les populations les plus pauvres de l'Empire. Mais, bientôt, on trouva aussi quelques riches citoyens pour se laisser convertir.

Profitant de l'anarchie militaire du IIIe siècle, le christianisme contina de faire de nombreux adeptes, déçus et amers de voir le triste spectacle de déliquescence dans laquelle sombrait le pouvoir impérial.

ANTIQUITE - Page 8 Constantin-45a8c67

Constantin, dont la mère était probablement chrétienne, prenant acte du fait que le christianisme était devenu la religion majoritaire de l'Empire, décida de légiférer :
En 313, il promulgua l'édit de Milan par lequel, désormais, les Chrétiens pouvaient célébrer publiquement leur culte.

Constantin prit bientôt le parti des Chrétiens et ce fut dès lors au tour des païens et des Juifs d'être brimés.

Ce fut en vain que l'empereur Julien tenta de faire machine arrière et de favoriser à nouveau les anciens cultes. Le pli était désormais pris et, en 391, Théodose ordonna la fermeture de tous les temples et interdit les cultes païens.

Ce qui n'empêcha pas certains réfractaires, devenus très minoritaires, de continuer à être fidèles aux anciens dieux. Ils pratiquaient leurs cultes en secret, dans les campagnes, d'où le nom de "païens" (de pagi, paysans).

Le christianisme devint, quant à lui, la religion officielle de l'Empire romain et n'en reconnut aucune autre.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeVen 16 Mai - 14:48

On peut effectivement s'étonner que Rome, si tolérante en matière de religion, ait persécuté le christianisme. A la base, il y a principalement un malentendu sur le sens du mot "divin".
Pour les romains, dire que l'empereur est divin signifiait simplement qu'il était au-dessus du commun, c'était un grade, un titre pour afficher sa supériorité. Ce n'était aucunement voir en lui le créateur de l'univers et de l'humanité. Le fameux culte impérial était un geste civique : on brûlait quelques grains d'encens devant la statue de l'empereur pour témoigner sa fidélité à l'Empire, pour le remercier de veiller à sa prospérité, et après chacun rentrait chez soi adorer le dieu de son choix.

Mais pour les chrétiens, le mot "divin" était à prendre dans son sens mystique et religieux, entité suprême créateur de l'univers. Et pour eux, ils ne pouvaient y avoir qu'un seul dieu.
Les chrétiens refusaient donc le fameux culte impérial, ce qui scandalisait : que leur demandait-on sinon de faire comme tout le monde ? Ce refus les plaçaient à part, en marge de la société romaine.

Et puis, les principes du christianisme sentaient le souffre, prônant l'égalité entre les hommes, affirmant que les derniers seront les premiers, qu'il faut pardonner à ses ennemis, aimer les autres comme soi-même... Dans la société romaine, très hiérarchisée et structurée, c'était une véritable remise en cause de l'ordre social. Intolérable. D'autant plus qu'à ses débuts, le christianisme se répandît majoritairement parmi les classes les plus défavorisées, dont les esclaves, et le souvenir de Spartacus était encore vivace...

Pendant longtemps, les chrétiens suscitèrent plus la curiosité, la méfiance et l'incompréhension qu'autre chose. Et bien des empereurs, parmi les plus brillants, restèrent indécis devant les mesures à prendre. On a retrouvé une lettre du gouverneur Pline le Jeune qui demande au brillant Trajan quoi faire avec les chrétiens de sa province. Et la réponse de l'empereur témoigne clairement de son embarras...
Mais avec le déclin de l'Empire, les grandes invasions, la crise économique, le christianisme (comme beaucoup d'autres cultes "orientaux") séduit : face à l'angoisse, à la montée des périls, face à la menace, la religion romaine traditionnelle n'apporte pas de réponse. Ces cultes nouveaux, eux, prétendent répondre aux questions existentielles sur le Bien et le Mal, la vie, la mort et apportent un réconfort certain, une chaleur, alors que s'effondre ce que l'on avait toujours crû jusque là éternel.

La religion romaine traditionnelle n'apportait guère de réponses aux grandes questions existentielles. Il suffisait d'observer les rites, les cérémonies, pour s'attirer la bienveillance des dieux et assurer la survie de l'Empire et c'était tout. Les dieux étaient là, on les honorait correctement et Rome dominerait le monde pour l'éternité.
Mais les grandes invasions et la crise économique et sociale qui frappent l'Empire de plein fouet dès Marc-Aurèle font voler tout cela en éclats. Ce que l'on croyait éternel s'effondre, on a peur du lendemain, le péril est partout, tout se délite, se dilue... Les statues des dieux restent muettes, froides. Les cultes de Mithra, de Cybèle ou d'Attis (et bien sûr le christianisme) offrent un sentiment de fraternité, de réconfort : on n'est plus seul et même si l'on meurt, on se retrouvera dans l'autre monde, heureux pour toujours.
C'est la fin du paganisme, le début d'un autre monde, d'une ère nouvelle. L'empire de Constantin et de ses successeurs n'a plus de romain que le nom et n'a rien à voir avec celui d'Auguste ou d'Hadrien, encore moins avec celui de César et de la République. C'est un empire chrétien où le pouvoir impérial va se soumettre progressivement au pouvoir de l'Eglise, devenue une véritable institution. Et l'on finira par voir l'empereur s'agenouiller devant l'évêque. Les divins et flamboyants Antonins ou le redoutable et énergique Dioclétien ont dû en faire des vrilles dans leurs tombes...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeVen 16 Mai - 20:13

Voyageur Solitaire a écrit:

C'est la fin du paganisme, le début d'un autre monde, d'une ère nouvelle. L'empire de Constantin et de ses successeurs n'a plus de romain que le nom et n'a rien à voir avec celui d'Auguste ou d'Hadrien, encore moins avec celui de César et de la République. C'est un empire chrétien où le pouvoir impérial va se soumettre progressivement au pouvoir de l'Eglise, devenue une véritable institution. Et l'on finira par voir l'empereur s'agenouiller devant l'évêque. Les divins et flamboyants Antonins ou le redoutable et énergique Dioclétien ont dû en faire des vrilles dans leurs tombes...

La fin du paganisme mais pas la fin de l'Empire. Rome est toujours là, il vit justement au travers de l'Eglise, du Droit écrit, de la littérature. Même les prétendus "barbares", au fond, sont venus s'installer en Gaule avec le consentement des empereurs. Ils avaient le statut d'alliés (foedus) et pour mission de veiller sur les frontières. Certes, ils conservaient leur langue, leurs coutumes, mais militairement ils avaient le statut d'officier de l'armée romaine.

C'est paradoxal mais même après 476, lorsque l'Empire d'Occident cesse d'exister, l'idée impériale demeure et les chefs germaniques, que ce soit Clovis, Gondebaud ou Théodoric revêtent la pourpre et choisissent de porter les insignes de l'armée romaine.

D'ailleurs, il faut bien avoir conscience qu'en Gaule, tout au moins, quand les Burgondes et les Francs s'installent, ils ne sont qu'une minorité ! La majorité de la population est encore gallo-romaine. C'est l'Eglise qui, au niveau de l'administration, a remplacé l'Empire. Les évêques sont devenus les administrateurs de leur diocèse, comme jadis le gouverneur ou le préfet. Et puis, il y a le latin qui continue d'être employé.

Rome, même en ruines, continue de fasciner.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeSam 17 Mai - 7:58

On efface pas si facilement le souvenir d'une civilisation qui a brillé sur une partie du monde pendant des siècles. Les "barbares", beaucoup moins barbares qu'on ne le pense d'ailleurs, restaient (malgré eux parfois) fascinés par cette civilisation dont ils avaient découvert l'avancée dans bien des domaines.
C'est une période assez mal connue que cette époque charnière, intermédiaire, entre la fin du monde romain et le monde médiéval... Un monde se défait, un autre se met en place et les deux se mêlent en un ensemble assez complexe. La plupart du temps, dans les programmes scolaires, on passe assez brutalement de l'Empire romain au Moyen-Age en gommant ces années mal connues.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeSam 17 Mai - 10:35

Voyageur Solitaire a écrit:
La plupart du temps, dans les programmes scolaires, on passe assez brutalement de l'Empire romain au Moyen-Age en gommant ces années mal connues.

Je sais qu'aujourd'hui, ils passent de l'Empire romain à Charlemagne sans évoquer - ou très peu - la période entre les deux. Ce qui est une absurdité totale parce que l'on ne peut absolument pas comprendre la montée en puissance des Carolingiens sans avoir compris le contexte de cette époque.

Sinon, sur le fond, on ne trouve plus de manuels d'histoire qui parlent de "barbares" ou d' "invasions" germaniques. On préfère le terme de "migration des peuples", ce qui est beaucoup plus juste et plus conforme aux faits tels qu'ils furent vécus.

Le Malet & Isaac des années 50-60 m'a d'ailleurs étonamment surpris à ce point de vue. C'est peut-être l'un des premiers manuels à évacuer ce préjugé jusque-là tenace et qui présente enfin les "barbares" comme des colons s'installant dans l'Empire avec la bénédiction de Rome.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeSam 17 Mai - 15:23

En parlant de cette période cela m'a rappelé les rois fainéants. Pas vraiment glorieux comme image, il y a donc un préjugé défavorable qui est donné là encore sur cette période. En jetant un coup d'œil dans wiki il est noté :

`` L'appellation de « rois fainéants » a été attribuée, après coup, aux rois francs mérovingiens, succédant, à partir de 639, à Dagobert Ier. Cette appellation a été forgée par Eginhard, biographe de Charlemagne, dans sa Vita Karoli (Vie de Charlemagne), écrite au ixe siècle. Il légitimait ainsi la prise de pouvoir carolingienne, car, dit-il, les Mérovingiens « n'avaient plus de roi que le nom ». ``


L'histoire étant écrit par les vainqueurs et les vivant, les générations successives se sont permis d'oublier ce qui ne leur plaisait pas (façon guerre des Gaules vu par Césars).
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeSam 17 Mai - 17:15

Youpi l'alchimiste a écrit:


`` L'appellation de « rois fainéants » a été attribuée, après coup, aux rois francs mérovingiens, succédant, à partir de 639, à Dagobert Ier. Cette appellation a été forgée par Eginhard, biographe de Charlemagne, dans sa Vita Karoli (Vie de Charlemagne), écrite au ixe siècle. Il légitimait ainsi la prise de pouvoir carolingienne, car, dit-il, les Mérovingiens « n'avaient plus de roi que le nom ».

Bien sur. Il fallait justifier l'usurpation des Carolingiens et l'élection de Pépin le Bref comme roi des Francs en 751 et donc, pour cela, il était nécessaire de dénigrer leurs prédécesseurs. Eginhard les présenta comme des rois "ayant fait néant", c'est à dire n'ayant accompli aucune réforme d'importance au cours de leurs règnes.

Il faut dire que pour les derniers rois mérovingiens, on a affaire à des souverains jeunes, inexpérimentés et influençables qui se succèdent sur le trône et qui, du coup, laissent gouverner l'aristocratie, en particulier les maires du Palais comme Charles Martel et Pépin le Bref lui-même.

Mais le côté péjoratif des "rois fainéants", c'est surtout à l'historiographie française très républicaine et laïcarde de la fin du XIXe siècle qu'on le doit : le but était de dénigrer la monarchie en popularisant l'image d'Epinal des derniers Mérovingiens se déplaçant allongés dans des chars à boeufs. Des fainéants, on était passé à d'indécrottables paresseux !

Ce qui était complètement faux, bien entendu. Mais des générations de Français, jusque dans les années 20-30, ont été instruits de ce genre de fadaises.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeMar 10 Juin - 19:32

ANTIQUITE - Page 8 Moi_au10

"Moi Auguste Empereur de Rome" : une exposition consacrée au premier des empereurs romains à l'occasion du bimillénaire de sa mort.

Au Grand Palais à Paris, du 19 mars au 13 juillet 2014.


L'occasion de se faire une petite rencontre entre nous, si cela vous dit ?  Smile 
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeSam 30 Aoû - 15:50

ANTIQUITE - Page 8 Marius10


MARIUS, UN GÉNÉRAL AMBITIEUX ET RÉFORMATEUR



Issu d'une famille de citoyens italiens aisés, Marius se distingua dans la guerre contre Jugurtha. Puis, au grand scandale des nobles, il se fit élire consul en 107 av. JC quoiqu'il fût un "homme nouveau".
Durant son consulat, il réforma profondément l'organisation de l'armée romaine.

Sous Marius, la Légion passa de 4200 hommes à 6000, répartis en dix bataillons ou cohortes. Il prit l'aigle comme emblème de toutes les légions. Il ouvrit l'accès à l'armée à tous, y compris les "prolétaires". Ce changement ne fut toutefois pas sans conséquences : en effet, les pauvres restèrent à l'armée où ils s'établirent à terme comme soldats professionnels, beaucoup plus dévoués à leurs généraux qu'à la République.

Pendant quelques années, tout réussit à Marius. Il fut vainqueur de Jugurtha, puis des Cimbres et des Teutons. Il se fit élire consul six fois d'affilée, ce qui était parfaitement illégal, mais jouissait, au sein du peuple romain, d'une extraordinaire popularité.

Toutefois, il n'était qu'un bon général. Il n'avait aucune qualité d'homme politique. Et il fut incapable de gouverner ni même de maintenir l'ordre : il y eut dans Rome de sanglantes batailles de rues et Marius, déconsidéré, dut quitter la ville

.
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MessageSujet: cvvvvv   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeLun 1 Sep - 17:07

Fouilles archéologiques en Grèce : le tombeau d'Alexandre le Grand au coeur d'une polémique dans les Balkans

sudouest.fr

C'est la question qui agite le microcosme politique à l'heure d'accéder au cœur de l'un des plus grands tombeaux jamais découverts en Grèce. Les scientifiques sont plus sceptiques.

ANTIQUITE - Page 8 Le-site-d-amphipolis-va-t-il-livrer-ses-secrets_2006792_800x400

La visite du Premier ministre grec Antonis Samaras, mercredi, dans le nord de la Grèce, sur le site de fouille d'Amphipolis (nord du pays), a relancé les spéculations sur le contenu de l'impressionnant tumulus, situé à une centaine de kilomètres de Thessalonique.

Le Premier ministre conservateur a dit sa certitude d'être face à "une très importante trouvaille" dans une région moins connue que les temples antiques du sud de la Grèce mais qui est depuis les années 70 une terre de découvertes archéologiques majeures. Avec ses forêts, ses lacs, ses fleuves, ses mines d'or et d'argent, l'actuelle région de Macédoine centrale en Grèce constituait en effet le cœur du royaume d'Alexandre le Grand (356-323 av. JC.).

Mais les chances que le tombeau d'Amphipolis soit celui d'Alexandre, dont la localisation fait depuis longtemps fantasmer les historiens, sont en revanche quasi nulles, selon les archéologues. Né dans l'antique Pella, instruit par Aristote jusqu'à l'âge de 16 ans, Alexandre III de Macédoine avait constitué, à l'âge de 30 ans, l'un des plus grands empires du monde antique qui s'étendait de la mer Ionienne à l'Himalaya. Après sa mort à 32 ans à Babylone, sa dépouille aurait été inhumée à Alexandrie, en Egypte, sans qu'aucune fouille ait jamais confirmé ce scénario.

Polémique dans les Balkans

Les passionnés d'histoire ne sont pas les seuls à guetter les résultats des fouilles d'Amphipolis. L'héritage d'Alexandre est au cœur de la querelle enracinée entre Athènes et Skopje, capitale du petit Etat balkanique à la frontière nord de la Grèce, qui n'a jamais pu obtenir sa reconnaissance internationale officielle sous le nom de Macédoine.

Depuis la proclamation de l'indépendance de l'ancienne république yougoslave en 1991, la Grèce bloque aussi son adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN, en l'accusant de s'approprier sa culture et notamment la figure d'Alexandre le Grand.

Athènes avait ainsi protesté lorsque l'aéroport de Skopje avait été rebaptisé "Alexandre le Grand" et lors de l'inauguration, en 2011, d'une statue du conquérant sur la place principale de la capitale macédonienne. Au plus fort de la tension entre les deux pays, dans les années 90, un petit parti néo-nationaliste grec était en pointe de la fièvre patriotique. Il était dirigé par le futur premier ministre Antonis Samaras.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeMar 30 Sep - 17:26

La "chute" de l'empire romain : une notion à revoir

Ce furent les Hérules qui portèrent le coup de grâce à l'empire d'Occident.

Leur chef, Odoacre, envahit l'Italie en 476. Il prit d'assaut Ravenne où s'était renfermé Romulus Augustule (un enfant de 10 ans, lui-même fils d'un Barbare), il le déposa, l'envoya finir ses jours en Campanie et il prit le titre de roi d'Italie.

Mais Odoacre ne garda pas longtemps sa couronne... il en fut dépossédé par Théodoric, roi des Ostrogoths, envoyé par l'empereur d'Orient et revêtu, à ce titre, et aux yeux des Italiens, d'une certaine légitimité.

ANTIQUITE - Page 8 Thyodo10

Le règne de Théodoric fut d'ailleurs remarquable.
Elevé à Constantinople, il avait reçu une certaine culture intellectuelle.
Il était lui-même sensible à l'influence romaine.
Il sut construire un Etat régulier qui laissa penser, du moins un moment, qu'il avait rétabli l'unité impériale en Occident.

Aussi, je pense que la ruine de l'empire d'Occident ne fut pas un choc ni même une rupture.

Les empereurs d'Orient, qui siégeaient à Constantinople, recueillirent l'héritage de Rome et se considéraient comme les successeurs naturels des Césars.

Aussi, les vit-on se poser en suzerain des rois barbares et ceux-ci tenaient pour très honorable, tant était glorieux le prestige du nom romain, d'occuper un rang dans la hiérarchie des dignitaires.

C'est donc en représentants de l'autorité impériale que les Francs prétendirent administrer la Gaule.

Dans l'investiture romaine, ils cherchaient juste l'investiture de leur pouvoir.

Childéric, père de Clovis, était maître de la milice.
Et Clovis, après avoir battu les Wisigoths à Vouillé et les Burgondes à Dijon, reçut de l'empereur Anastase, la dignité de patrice romain - comme précédemment les rois burgondes - conférée solennellement à Tours en 509 par des ambassadeurs extraordinaires de Sa Majesté Impériale.

ANTIQUITE - Page 8 Clovis10

Les fils et petits-fils de Clovis suivirent la même politique et donnèrent à l'empereur d'Orient des titres respectueux, reçurent de lui des subsides et des instructions, frappèrent des monnaies à son effigie.

En 539, Théodebert partit combattre les Ostrogoths en Italie à l'appel de Justinien.

Les successeurs de Justinien s'efforcèrent par ailleurs de maintenir l'alliance franque contre les Lombards.

Dagobert tint compte des instructions d'Héraclius.

Sous la monarchie mérovingienne, l'unité impériale romaine n'a donc jamais cessé d'exister. Les codes de lois de Justinien firent d'ailleurs force de loi en Gaule, et ce, pendant une grande partie du moyen âge.

Je pense qu'il y a là tout un pan de l'histoire de France à rééxaminer...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeMar 30 Sep - 17:57

Il y avait longtemps que les barbares "romanisés" se comportaient de façon plus romaine que les romains. La dynastie yllirienne donna à Rome une lignée d'empereurs originaires des bord du Danube, parmi les plus efficaces et brillants, alors que la décadence de l'Empire avait commencé. Ces "fils du Danube" se proclamaient romains avec ferveur, latinisaient leur nom, frappaient leur monnaie de la louve romaine et s'attachaient aux valeurs traditionnelles de la Rome "éternelle". Pourtant, Dioclétien (devenu Dioclétianus) ne mît jamais les pieds à Rome et régnait depuis son palais de Split, dans l'actuelle Croatie, où il était né...

Bien plus tard, les "barbares" vainqueurs comprirent très vite que s'ils voulaient garder leur pouvoir, il leur fallait un minimum d'organisation, d'administration et d'institutions. Ils s'appuyèrent sur l'Eglise mais aussi sur les anciennes institutions romaines.

C'est effectivement toute une période très mal connue et malheureusement gommée par les manuels d'histoire, cette époque charnière des "rois barbares", coincée entre la fin de l'Antiquité et le début du monde médiéval. On a pourtant découvert de splendides vestiges qui témoignent d'une vie de cour raffinée, d'une véritable civilisation barbare, née de la fusion des deux mondes. On n'est pas passé de l'Antiquité au Moyen-Age d'un coup.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeMar 30 Sep - 18:41

Voyageur Solitaire a écrit:


C'est effectivement toute une période très mal connue et malheureusement gommée par les manuels d'histoire.

Parce que l'on a encore une vision de l'histoire très "nationaliste". On nous a tellement rabâché à l'école que Clovis était "roi des Francs", "père de la France", que l'on pense que les Francs étaient les "premiers Français".

Alors qu'il n'en est rien, bien sur.

Mais les rois de France ont aussi contribué à cette légende. Ils se sont rattachés à Clovis, pour donner des racines à leurs trône. En oubliant vite que les carolingiens et les capétiens se sont emparés du pouvoir par ce qui s'apparente à un coup d'Etat, ni plus ni moins. Les chroniqueurs ont enjolivé l'histoire, pour la paraître plus légitime et n'ont pas hésité d'ailleurs à noircir le tableau des Mérovingiens avec les fameux "rois fainéants".

On est pas passés de l'antiquité au moyen age sur un claquement de doigts. Pour moi, je pense que, tout simplement, l'administration impériale, du moins en Occident, a changé de mains. De toute façon, les Gallo-Romains représentaient la majorité de la population en Gaule.

Et les Barbares - malgré ce nom qui depuis a été dévoyé - n'ont jamais voulu anéantir l'empire. Au contraire, ils étaient encore fascinés par Rome là où les Romains de "souche" n'y croyaient plus.

En fait, ils lui ont donné un nouveau souffle.

Si je devais écrire un livre d'histoire, à propos de ce chapitre, je l'intitulerais tout simplement : "Ces Barbares qui rêvaient de Rome"

Je crois que cela résumerait bien ce qu'était vraiment la réalité de cette période, non ?
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeMar 30 Sep - 18:54

Oui, la civilisation romaine les fascinait et ils reconnaissaient sa supériorité. Et comme dit plus haut, beaucoup de barbares romanisés seront plus romains que les romains. Les fils du Danube avaient remplacé les fils de la Louve.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeVen 3 Oct - 18:04

Il me semble de toutes façons qu'on en revient beaucoup de ces idées. Il y a une "nouvelle" époque qui peu à peu fait sa place en histoire, me semble-t-il, l'Antiquité tardive, pour expliquer le lien, cette transition, entre la fin de l'empire romain et les débuts du Moyen Âge, une période assez fascinante, je trouve.

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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeVen 3 Oct - 18:14

Fascinante parce que méconnue justement, je pense. Oui, une époque qui résulte de la fusion de deux mondes, celui du passé et celui qui vient. La cour des rois barbares à Ravenne ou celle des Vandales en Afrique n'était pas un campement de bouseux autour d'un feu de tourbe. On y trouvait des scribes, des érudits parlant latin, des orfèvres, des musiciens, des prélats... Le Moyen Age n'est pas sorti du néant, il a ce monde si méconnu pour base. Même si le processus fût très long pour parvenir au monde médiéval.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeVen 3 Oct - 20:24

A relire aussi, de Jacques Heers, médiéviste : "Le Moyen Age, une imposture"

ANTIQUITE - Page 8 Une_im10

Il y démontre comment le terme "médiéval" est utilisé à toutes les sauces dès qu'il s'agit de caractériser un retard ou un blocage. Comment cette période est encombré d'a priori, de clichés, de légendes tenaces forgées souvent afin d'accentuer un misérabilisme imaginaire, voire de mensonges.

Cet érudit utilise ses connaissances pour démystifier les mille ans qui séparent la "chute" de l'empire romain d'Occident de la "découverte" du Nouveau Monde.

Il montre en quoi nos bornes sont arbitraires et comment l'Antiquité se prolonge pour se fondre et se transformer peu à peu. Et comment la Renaissance est un mythe.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeDim 5 Oct - 3:00

Il est bien certain que le rayonnement du modèle romain a continué de fasciner les barbares, cela d'autant plus qu'ils ont rempli leur administration avec les grands propriétaires qui auparavant fournissaient les cadres de l'administration impériale.

Ce qui a définitivement entraîné la fin de l'empire romain d'Occident, c'est le triomphe des Vandales ( et Alains ) du redoutable roi Geiséric quand ils s'emparèrent des provinces les plus riches d'Afrique du Nord: Byzacène et Proconsularis. En effet, c'étaient ces provinces qui nourrissaient l'Italie et surtout payaient assez d'impôts pour entretenir l'armée romaine; sans elles l'empire en Occident était condamné à terme.

Toit le monde était bien conscient de l'importance de ces provinces, ainsi Ætius avait obtenu l'aide ponctuelle d'une armée d'Orient pour empêcher Geiséric de s'en emparer mais celui-ci n'a eu qu'à attendre que les forces romaines soient engagées ailleurs… il a eu à repousser trois tentatives de les récupérer tout de même.
- sous Ætius à nouveau, une force essentiellement venue d'Orient a repoussé les Vandales des ports qu'ils avaient conquis en Sicile et s'apprêtait à l'attaquer pour de bon. Manque de chance: ces troupes venaient pour l'essentiel des Balkans, et Attila ( alors que l'empire d'Orient lui avait accordé un subside plus que généreux en espérant que cela le ferait se tenir tranquille ) en a profité pour attaquer.
- sous Majorien, le plan - strictement avec les forces de l'empire d'Occident - était de passer par l'Espagne et le détroit de Gibraltar, exactement comme les Vandales étaient venus. manque de chance, ils ont attaqué les premiers et détruit la flotte romaine au mouillage.
- sous Anthémius, une flotte énorme porteuse d'une puissante envoyée par l'empire d'Orient a été détruite parce que le vent a tourné de façon inhabituelle juste au mauvais moment: l'armada s'st retrouvée à devoir longer lentement le cap Bon, et les Vandales ont attaqué avec des brûlots…

Geiséric d'ailleurs n'aurait pas demandé mieux que de trouver sa place dans le monde romain au même titre que ( mettons ) les Visigoths, il s'était emparé de la princesse Galla Placidia ( veuve du roi Visigoth Athaulf frère d'Alaric ) et lui avait fait épouser son fils Hunéric. Mais la position qu'il avait acquise faisait qu'il fallait l'éliminer ou l'empire romain d'Occident tombait.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeDim 5 Oct - 8:42

L'Afrique romaine m'a toujours beaucoup attiré, sur beaucoup de plans. J'ai toujours été fasciné par cette "greffe" qui a bien pris entre Afrique et civilisation romaine, c'est Rome transplantée sous les palmiers des oasis, au bord des falaises écrasées de lumière surplombant la mer ou aux pieds des montagnes de l'Atlas. C'est Rome mais avec des chasses au lion, des éléphants, les incursions des tribus, les parfums et les couleurs de l'Afrique...
Et puis, effectivement, au moment des grandes invasions, de par son éloignement géographique, l'Afrique romaine est restée longtemps calme et préservée. Pour les barbares, des rives du Rhin jusqu'aux côtes africaines, il y avait l'Europe et la Méditerrannée à traverser...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeDim 5 Oct - 11:21

Voyageur Solitaire a écrit:
L'Afrique romaine

Afrique "romaine" mais au prix d'une extermination : celle de Carthage. CARTHAGO DELENDA EST.

Tu vas encore m'accuser de faire de l'anti-romanisme primaire Very Happy mais il ne faut pas ignorer que la conquête de leur espace s'est bien souvent fait au détriment d'autres cultures qu'ils ont soumises, effacées ou carrément détruites.

Aujourd'hui, quand on visite les ruines de Carthage en Tunisie, c'est la Carthage romaine qu'on découvre. Il n'y a plus aucune trace de la cité Punique.

Après, c'est vrai que, entre Rome et Carthage, une des cités étaient de trop... c'est un peu comme si les USA et l'URSS, pendant la Guerre Froide, s'étaient affrontés pour la domination du monde.

Hannibal aura failli faire triompher Carthage. Il est entré en Italie, il est arrivé aux portes de Rome. Pourquoi n'a t-il jamais voulu prendre la ville alors qu'il l'avait à portée de lance, c'est un mystère auquel les historiens ne sauront répondre. Mais la revanche de Rome fut terrible... et impitoyable.
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeDim 5 Oct - 13:06

Oui, ce sont les fameuses Guerres Puniques, un affrontement de titans pour le contrôle du bassin méditerranéen qui s'est étalé en plusieurs phases, sur des années. Rome a bien failli sombrer à un moment, mais c'est elle qui a triomphé. Le siège final (qui dura 3 ans !) fût un Enfer, la cité était bombardée par les catapultes, ravagée par les incendies... Lors de l'assaut final, les femmes et les enfants préféraient se jeter dans les flammes plutôt que d'être capturés...
Et Rome victorieuse n'a pas fait dans la dentelle... Delenda est Carthago (Il faut détruire Carthage) clamait Caton le Grand. Il fût entendu : vaincue, la ville fût intégralement rasée et le sol recouvert de sel pour que rien ne puisse plus y pousser ou y être construit. Il fallait effacer Carthage de la mémoire des hommes et une cité entièrement nouvelle fût édifiée à proximité.
Ces guerres eurent également un impact phénoménal sur la société romaine avec un afflux considérable d'esclaves et de richesses, l'émergence de généraux couverts de gloire et ambitieux, de riches et puissants marchands qui s'étaient taillés des fortunes colossales en profitant du conflit...

Une période riche en personnages extraordinaires aussi : Hannibal, Amilcar, Scipion Emilien, la belle Salambô, Asdrubal...
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MessageSujet: Re: ANTIQUITE   ANTIQUITE - Page 8 Icon_minitimeMar 7 Oct - 11:00

Une personnalité moins connue de la 2° guerre punique : Tibérius Sempronius Gracchus.

À la suite du désastre de Cannes en 216, Rome ne se laissa pas abattre et nomma Marcus Junius Péra dictateur avec Tibérius Sempronius Gracchus comme Maître de la Cavalerie. Ils prirent aussitôt des mesures d’urgence pour recréer une armée romaine.

Ce qu’il en restait se résumait aux survivants de la Trébie qui continuaient d’affronter les Gaulois au nord, les survivants de Cannes et les troupes embarquées, et les deux légions urbaines.

Une levée parmi les adolescents permit de renforcer les légions urbaines pour ne pas avoir à craindre d’attaque contre Rome, pour le reste Péra et Gracchus décidèrent par nécessité un plan d’offensives périphériques i.e. d’attaquer où Hannibal ne se trouvait pas. Les survivants de Cannes, renforcés d’une partie des troupes embarquées, furent envoyés en Sicile; pour agir en Italie même, il fallut trouver une autre force.

Le Sénat acheta à leurs propriétaires 8.000 esclaves volontaires pour se battre, les équipant en légionnaires, et libéra 6.000 criminels également volontaires ; comme on manquait d’équipement de légionnaires on leur donna des armes des armures celtes gardées comme trophées.

On peut se demander qui aujuste étaient ces esclaves et ces criminels. On peut peut-être soutenir que si les esclaves avaient été des celtes 1/ on leur aurait plutôt donné les armes celtes et 2/ on n’aurait pas risqué de les utiliser ? Mais ce n’est nullement concluant. Quant aux criminels, je soupçonne que c’étaient des débiteurs insolvables pour la plupart – les lois romaines étaient faites pour les créanciers…

Également intéressant est que personne ne semble avoir eu l’idée d’armer plutôt les pauvres ?

On renforça le tout avec des troupes levées chez ceux des alliés encore disposés à se battre pour Rome, ce qui donna au total environ 18.000 fantassins et 1.800 cavaliers ; on confia le tout à Sempronius Gracchus. Celui-ci semble avoir été d’esprit moins conventionnel que la plupart des nobles romains à son époque. Il entraîna son armée sans merci tout en faisant savoir que tous, esclaves, condamnés ou hommes libres, seraient traités également ; et il tint parole. La seule opération de cette nouvelle armée pour cette année fut dre ravitailler Casilinum assiégée par Hannibal en personne, ce qu’il fit en confiant le ravitaillement au courant de la rivière.

Élu consul en 215, il reprit le commandement de cette armée et l’utilisa en grand. Dans une attaque nocturne, il dispersa l’armée de Capoue - alliée d’Hannibal - qui cherchait à surprendre les troupes de Cumes - alliée de Rome - lui tuant 2.000 hommes sur 14.000 ; après quoi il se retrancha dans Cumes et y repoussa un assaut mené par Hannibal.

Proconsul en 214, il reprit le commandement de son armée qui faisait preuve envers lui d’une dévotion sans égale. Cette année-la il livra avec elle une véritable bataille, à Bénévent. À ce moment l’armée romaine s’était à peu près reconstituée et ce qu’il commandait était donc une force auxiliaire. Le consul Fabius l’envoya intercepter une armée ennemie remontant du sud.

Il avait en face de lui un général capable, Hannon fils de Bomilcar ( selon Polybe, c’est lui et non Maharbal qui commandait la cavalerie Numide à cannes ). Celui-ci avait emmené une partie des troupes d’Hannibal pour opérer en Italie du Sud et lever de nouvelles troupes chez les Bruttiens et les Lucaniens pour renforcer l’armée d’Hannibal. L’armée qu’il avait était de valeur inégale – des cavaliers numides et des fantassins gaulois expérimentés ( et probablement quelques éléphants ), mais la plupart des troupes recrutées étaient des levées peu entraînées qui auraient dûes être formées après avoir rejoint Hannibal ; la plupart des soldats entraînés Bruttiens et Lucaniens étaient restés au sud pour agir de leur côté. Tomber sur l’armée de Tibérius fut donc pour eux une mauvaise surprise…

On peut donc dire que les deux armées étaient d’un niveau comparable, et comparables par la taille également.

De fait, il n’y a pas eu de belle manœuvre tactique mais un simple et bête choc frontal. Décidé à risquer la bataille, Gracchus avait auparavant demandé au Sénat le droit d’affranchir les soldats esclaves et reçu l’autorisation d’agir comme bon lui semblerait : il fit donc proclamer que celui qui ramènerait une tête d’ennemi obteindrait sa liberté. Les esclaves se ruèrent au combat d’enthousiasme et ébranlèrent sérieusement la ligne ennemie, mais ils perdirent quelque peu de temps à décapiter les tués et se disputer les têtes, avec ça qu’on combat mal si on doit tenir à la fois une épée, un bouclier et une tête ( incidemment, l’idée de la décapitation est un argument en faveur de leur origine gauloise ). On peut quand même penser que ce spectacle a dû ébranler les recrues ennemies encore plus… quoi qu’il en soit, Gracchus fit proclamer alors d’oublier les têtes et qu’ils seraient tous affranchis s’ils remportaient la victoire. Et ce fut une victoire.

Cette victoire permit à Tibérius d’être élu consul en 213 et de reprendre le commandement de sa fidèle armée. Il la menait encore l’année suivant quand il fut tué dans une embuscade menée par celui qui avait commandé la cavalerie numide d’Hannon, Magon appelé « le Samnite »…
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