LA VILLA DE MONTMAURIN

Située à 20 km au nord de Saint-Gaudens, il s'agit d'une "demeure seigneuriale" d'au moins 200 pièces et qui comportait 4 parties : derrière une façade de 200 mètres de longueur, une cour d'honneur en hémicycle bordée d'un portique et enfermant un sanctuaire à plan hexagonal ; une grande cour intérieure de 600 m² bordée d'un péristyle et des principales pièces de la villa ; au fond, le quartier privé du propriétaire, groupé autour d'une troisième cour flanquée de deux salles en abside ; à gauche, un établissement thermal et un nymphée à abside débordante.

Attention avec le terme "villa", qui n'a plus tout à fait le même sens aujourd'hui. A l'époque romaine, une villa est souvent une exploitation agricole, avec dépendances, écuries, moulin, entrepôts, pressoir et un nombreux personnel... Ce qui explique les dimensions imposantes de cette propriété. C'était une exploitation vivant en autarcie, subvenant à ses besoins, le maître se réservant une aile, plus luxueuse et confortable, pour lui et sa famille.
On peut même voir en ses villas l'ébauche des châteaux et fiefs du monde médiéval. Lors des invasions barbares, beaucoup de ces domaines furent fortifiés, les paysans travaillant alentours prenant alors l'habitude de s'y réfugier en cas d'alerte. Alors que les villes subissaient restrictions et pénuries (l'approvisionnement étant devenu aléatoire en raison des attaques), ces domaines produisaient tout ce dont ils avaient besoin et vivaient de façon autonome.

La Ville (gallo)-romaine n'est pas vraiment une coopérative, en tout cas. Je verrais plutôt une espèce de Kolkhoze ... il y a le propriétaire (patron) et ses esclaves et ouvriers.

Une entreprise agricole où le patron est tout-puissant et a tout pouvoir sur ses employés.

Ce n'est pas vraiment de la féodalité non plus. Dans un fief, il y a l'idée d'un "contrat". Contrat entre les paysans et le seigneur. Dans la Villa, j'ai pas l'impression que ce contrat existe.

Oui, c'est vrai : la villa est romaine, il y a donc le maître et ses esclaves, c'est à sens unique contrairement au modèle féodal qui implique la réciprocité.