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 LE MONDE MEDIEVAL

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Gorak

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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Fév - 17:30

cdang a écrit:

Manifestement, elle avait une malformation congénitale de l'utérus, qui faisait que de nombreuses femmes de sa famille mourraient en couche, ce qui pourrait aussi expliquer une certaine réticence à la chose.

Comment savent-ils ça ? Le seul examen "gynécologique" que l'on ait de la Pucelle, c'est sa vérification de virginité. Mais je ne pense pas qu'à cette époque, ils avaient nos connaissances pour déceler une éventuelle malformation de l'utérus. L'examen était plutôt sommaire et superficiel.

Je n'ai jamais trouvé une seule source où l'on fasse état de l'utérus de Jeanne d'Arc. Et pourtant j'en ai lu pas mal.
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cdang

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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeMar 17 Fév - 14:02

Je ne saurai pas te dire. Une conférence en plein air il y a deux ans (place du Vieux Marché, probablement le 2 juin 2012 vers 11h), dont je ne retrouve pas trace sur le web. De mémoire, l'historienne s'appuyait sur la mortalité en couche de sa famille, et sur des descriptions de son physique (j'imagine bien des traits secondaire indiquant une anomalie chromosomique, mais ?).

En googlant, j'ai vaguement trouvé une historienne, Colette Beaune, qui aurait mentionné que la sœur de Jeanne serait morte en couche, mais rien de plus.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeSam 21 Fév - 17:27

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Pypin_10

PEPIN LE BREF, PREMIER ROI DE DROIT DIVIN

Comme son père Charles Martel, Pépin le Bref, en tant que maire du palais d'Austrasie, avait acquis des titres particuliers à la reconnaissance des papes. Il s'était rendu indispensable à l'Eglise. Ainsi, il protégeait les missionnaires qui, au-delà du Rhin, s'efforçeaient d'évangéliser les tribus germaniques demeurées encore païennes
Et suivant les conseils de saint Boniface, l'apôtre de Germanie et fidèle serviteur du Saint-Siège, il avait fait procéder à la réforme du clergé en Gaule.

Aussi, Pépin pensa qu'il était plus que temps, pour lui, de prendre date dans l'histoire et en 751, il envoya une ambassade auprès du pape Zacharie pour lui demander "lequel mérite d'être roi, de celui qui demeure sans inquiétude et sans péril en son logis, ou de celui qui supporte le poids de tout le royaume ?"
Et le pape s'empressa de répondre : "Il vaut mieux appeler roi celui qui a le pouvoir que celui qui en est dépourvu".

C'était la réponse que Pépin voulait entendre... Aussitôt, il convoqua un concile à Soissons, qui le proclama solenellement roi, puis déposa Childéric III, lui fit couper les cheveux, insigne de la royauté chez les Francs, et l'enferma dans un monastère pour le restant de ses jours.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Childy10

Après que Childéric eut été déposé et tonsuré, saint Boniface, en tant que légat du pape, renouvela en faveur de Pépin un usage religieux oublié depuis la nuit des temps : il le sacra, comme le prophète Samuel avait sacré Saül, au nom de Dieu, en versant sur son front l'huile sainte.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Sacre_10

Deux ans plus tard, c'est le pape Etienne II, venu en personne pour demander secours à Pépin contre les Lombards, qui le sacrera une seconde fois dans la basilique Saint-Denis, le 28 juillet 754.

Ainsi, Pépin et ses descendants, les Carolingiens, eurent dorénavant un caractère religieux que n'avaient ni Clovis ni les Mérovingiens. Ceux-ci n'étaient que les élus des hommes, rois par la volonté des Francs. Les Carolingiens, eux, furent les Elus, les oints du Seigneur, rois par la volonté de Dieu.

Le sacre de Pépin le Bref marque une étape importante dans l'histoire, puisqu'il est le commencement de la monarchie de droit divin.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeJeu 26 Fév - 23:54

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Charle15

QUI ETAIT LE ROI CHARLEMAGNE ?

Ce haut personnage de l'histoire européenne devait mériter, plus tard, par son génie d'organisation et de gouvernement dont il fit preuve, d'être appelé CAROLUS MAGNUS, "Charles le Grand" ou Charlemagne.

Nous savons, par les descriptions laissées par le moine Eginhard, que Charlemagne était assez gros, robuste et d'une taille élevée ; qu'il avait de grands yeux vifs, le nez un peu long, de beaux cheveux longs et la physionomie ouverte et agréable. Il se dégageait de Charlemagne un air de grandeur et de dignité. Sa démarche était ferme et tout son extérieur présentait quelque chose de viril, bien que sa voix parût un peu trop fluette pour son corps.
Sa mise ordinaire était celle des rois Francs, toujours très simple, mais lors des fêtes et des cérémonies, il aimait se revêtir de tissus brodés d'or et ornés de pierres précieuses. Mais, à la différence de ses contemporains, il avait en horreur les excès de la table et pendant toute sa vie, il se montra d'une sobriété exemplaire.
C'était avant tout un sportif accompli : la chasse, notamment, était son activité favorite. Dans cet exercice, comme à la guerre, il se montrait endurant et infatigable.
Il aimait beaucoup la natation ; aussi fit-il construire de vastes thermes dans son palais d'Aix-la-Chapelle.
A ces goûts qui étaient, somme toute, ceux d'un prince de son temps, il vouait une véritable prédilection pour l'éloquence, l'art et, bien qu'il ne sut jamais bien lire et écrire, aux choses de l'esprit. Il s'investit personnellement dans l'oeuvre de ce que nous appelons depuis la "renaissance carolingienne".

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Charle16

Mais le règne de Charlemagne est avant tout celui d'un chef de guerre glorieux. Par là s'explique en partie la persistance, au milieu des légendes populaires du moyen âge, du nom de l' "Empereur à la barbe fleurie" (qui, soit dit en passant, n'a jamais porté de barbe mais une longue moustache fournie, à la mode franque).

L'historien François Guizot a dénombré 53 expéditions entreprises par Charlemagne et ces guerres, ajoute-t-il, "ne ressemblent point à celles de la première race : ce ne sont point des dissensions de tribu à tribu, de chef à chef, des expéditions entreprises dans un but d'établissement ou de pillage ; ce sont des guerres systématiques, politiques, inspirées par une intention de gouvernement, commandées par une certaine nécessité."
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeVen 27 Fév - 12:26

De nos jours en France, si on a de la chance, on a 90% de chance de se découvrir une branche généalogique menant à lui.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeVen 27 Fév - 13:55

Tiens un truc marrant. En discutant sur un forum allemand pour essayer de comprendre le concept « d'impératrice itinérante » (Die Reisende Keiserin est un supplément pour L'Œil noir), j'ai appris que Charlemagne avait lui-même une cour itinérante, et que les villes palatines (Pfalz) étaient en fait ses résidences. (Déjà au départ je m'étais planté sur la traduction de reisend que j'avais bêtement assimilé phonétiquement à l'anglais rise, j'avais donc compris « impératrice montante » ; et après avoir compris mon erreur, j'imaginais un pèlerinage mâtiné de tournée diplomatique à la manière d'Anne de Bretagne.)

J'ai l'impression que ce fait est plus connu des Allemand que des Français — 'fin en tous cas, je n'ai aucun souvenir de ça de mes cours d'histoire (bon, après, je suis plutôt un matheux moi), et les Français avec lesquels j'ai partagé ça ne semblaient pas en avoir non plus.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeVen 27 Fév - 17:37

cdang a écrit:


J'ai l'impression que ce fait est plus connu des Allemand que des Français — 'fin en tous cas, je n'ai aucun souvenir de ça de mes cours d'histoire (bon, après, je suis plutôt un matheux moi), et les Français avec lesquels j'ai partagé ça ne semblaient pas en avoir non plus.

En fait, c'est une question de présentation liée à nos cultures respectives. Pour les Français, habitués depuis plus longtemps que les Allemands au centralisme bureaucratique, il est de bon ton de présenter Charlemagne comme un roi "fixe" avec des institutions bien établies et une administration assise sur bases cohérentes. Alors que les Allemands forment une nation jeune historiquement parlant. Ils savent qu'avant 1871, leur pays n'était qu'une expression géographique pour désigner un ensemble d'Etats, de villes-libres, de principautés laïques ou ecclésisastiques sous l'autorité plus ou moins vague d'un Empereur.

Donc on a plus tendance à présenter cette cour itinérante de côté-là du Rhin que de l'autre.

Mais quand on étudie l'histoire à l'université, on apprend effectivement que Charlemagne avait une cour nomade. Il avait même plusieurs palais, comme celui de la Verberie près de Compiègne. Mais sa résidence préférée, c'était Paderborn. Quant à Aix-la-Chapelle, ce fut surtout la capitale religieuse de l'Empire.

De toute façon, Charlemagne est revendiqué comme "père de la nation" par les Français, les Allemands et même les Belges. Ce qui est complètement stupide.

Tout au plus, on peut le considérer comme "père de l'Europe" et voir son action comme une première forme de construction européenne à l'échelle continentale.
Mais il est d'abord le bras armé de l'Eglise, le protecteur du Saint-Siège. Charlemagne est lié à la Chrétienté et il agit d'abord en prince chrétien. Si l'on perd de vue cet aspect, on ne peut comprendre Charlemagne et sa place dans l'histoire.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeMer 11 Mar - 20:47

Latrines et hygiène de l'Antiquité au Moyen-Âge


Les premiers Grecs s'essuient rarement et quand il le faut, c'est avec les doigts ou avec des cailloux.Aristophane en précise le nombre:"Trois pierres peuvent suffire pour se torcher le cul si elles sont raboteuses. Polies, il en faut quatre." Il dit aussi que les riches se servent couramment de poireaux. Mais le plus courant reste les vêtements que l'on porte.

L'historien Salluste au 1er siècle avant J.C nous dit qu'on ignore depuis longtemps à Rome l'usage des "torche-culs", et il voit dans le retour de cet usage une preuve de dégénérescence.

Au Moyen Âge, on note l'apparition d'un bâton courbe dont on achève le "travail" avec une poignée de foin, de feuille ou de terre. Au Xeme siècle, l'emploi des torche-culs a gagné une partie de la population, notamment certains ordres monastiques. On lit dans les Annales bénédictines de 996 : "Les religieux de l'ordre de St Benoit ne peuvent plus s'en passer(...). Ils vivent et voyagent avec un précieux nécessaire appelé anitergia." Outil précieux que l'on retrouve au XIeme siècle dans le "nécessaire des frères" comme nous le précise Mabillon dans "la vie de Léon abbé de Nonontula.

Dans les siècles qui suivent, l'usage des torche-culs, si répandu soit-il, n'est pas le fait du plus grand nombre. Un auteur du XII eme siecle écrit : " Nous voyons des gens élevés avec soin et versés dans les sciences et répandus dans le monde, en qui néanmoins la nature laisse encore éclater un goût décidé pour la merde. Qui ont ce goût pour la merde si puissant qu'ils ne sont jamais sans en porter un peu avec eux. Non pas, va s'en dire, dans des vases mais du moins après la chemise et dans les vêtements."

Au XIVeme siècle, le papier est rare, cher et épais et on est encore loin de s'en servir pour s'essuyer le derrière. Un extrait des comptes de dépenses de Charles VI datant de 1398, nous fixe sur ce point délicat. On y lit qu'on a acheté pour les augustes fesses du duc de Berry "du coton et quatre livres d'étoupe". Celle-ci, partie la plus grossière de la filasse, et ordinairement issue du chanvre ou du lin. Chacun a ses préférences mais en général, dans les demeures des riches et des grands, on penche pour le lin. C'est le cas du roi lui-même qui "n'acquiert pour son usage particulier que d'estoupes de lin".

Le petit peuple, lui et encore pour longtemps, reste fidèle au culte de la nature qui pourvoit à ses besoins. la chose est possible, au moins durant l'été, et l'on se transmet de génération en génération des refrains qui subliment l'emploi des feuilles de marronnier pour s'essuyer. Mais l'hiver comment font les pauvres gens ? Selon la formule du temps, "ils sortent souvent chemises dorées".

Au XVeme siècle, une certaine égalité commence à naître dans le domaine du torche-cul entre nobles et roturiers fortunés. L'usage du papier se répand peu à peu partout, en partie lié à l'accroissement du nombre des clercs et des copistes. François Villon témoigne d'une estime particulière pour le papier et ne semble pas envisager que l'on puisse se servir d'autre chose."


LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Latrine


Les latrines au Moyen Age


Les excréments ont servi de combustible, notamment pour cuire le pain. Chaque ville doit gérer ses problèmes d’hygiène. Des rues ou des quartiers sont affectés à la population afin qu’elle puisse y déféquer. Les classes les plus riches se soulagent dans leur jardin.


LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Mini2-92433340ruelle-discrete-a5fdc-jpg

Dans les châteaux féodaux, des latrines ou des fosses d’aisance sont creusées dans les murs. Les excréments tombent dans le fossé intérieur ou extérieur selon l’aménagement. Le siège consiste en une dalle trouée.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Mini2-9800262peyrepertuse-latrines-jpg

On estime qu’au XIVe siècle, à Paris, ce sont 40 tonnes de déchets (déjections fécales comprises), 200 000 litres d’urine et les excréments de milliers d’animaux qui, chaque jour, sont déversés dans les rues. Les hôpitaux du Moyen Âge ressemblent beaucoup à l’enfer de Dante. On entasse les malades sur des paillasses imprégnées de leurs excréments. Les animaux, notamment les chiens, se baladent au milieu des «patients», urinant en cœur. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que les premières règles d’hygiène soient instaurées dans les hôpitaux.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeJeu 12 Mar - 10:31

Rabelais avait écrit toute une tirade sur l'art de se torcher le cul.

Gargantua (1542), chap. XIII, « Comment Grandgousier congneut l'esperit merveilleux de Gargantua à l'invention d'un torchecul »

Citation :
Mais pour conclure, je dis et je maintiens qu'il n'y a rien de tel comme torchecul qu'un oisillon bien duveteux, pourvu qu'on lui tienne bien la tête entre les jambes. Et croyez-moi sur mon honneur. Car vous sentez au trou du cul une volupté mirifique, tant par la douceur du duvet, que par la chaleur tempérée de l'oisillon, laquelle est facilement communiquée au rectum et autres intestins, jusqu'à venir à la région du cœur et du cerveau.

'fin, on voit ce qui a inspiré les latrines de la forteresse de Mampang…
LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Latrin10

Et l'urine était utilisée chez les romain pour fixer les teintures. Elle avaient même été taxée par l'empereur Vespasien (qui a donné son nom aux vespasiennes), qui déclara en tendant une pièce : « Non olet ! », « Ça ne sent rien ! », ce qui donnera l'expression « l'argent n'a pas d'odeur ».
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeVen 13 Mar - 8:08

QUI ETAIENT VRAIMENT LES FRANCS ?

Il y avait dans le nord et le nord-est de la Gaule une peuplade germanique, restée encore païenne, les Francs.
En fait, ils formaient deux groupes : les uns, Francs Ripuaires, étaient installés sur le Rhin dans la région de Cologne et de Mayence ; les autres, Francs Saliens, occupaient le sud-ouest de l'actuelle Belgique.
Chaque groupe comprenait plusieurs tribus, dont chacune avait son roi.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Domain10

Vers 460, une tribu de Saliens, installée près de la ville de Tournai, avait pour roi Childéric. Quoique païen, Childéric avait témoigné d'une grande bienveillance à l'égard des évêques, peut-être davantage pour des raisons purement politiques que spirituelles. En cela, il indiqua la voie à son fils, Clovis, qui lui succéda en 481 à l'âge de 15 ans seulement.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Clovis10

Clovis, aussi fin et rusé que son père, compris vite l'intérêt qu'il y avait pour lui à se déclarer en faveur du clergé catholique. Avec l'appui des évêques, il était sûr d'étendre son royaume et de dominer la Gaule.
Car en face, il y avait les Wisigoths, les Burgondes et les Ostrogoths, peuples chrétiens, certes, mais ariens. Ce qui fait qu'aux yeux de la hiérarchie catholique, ils étaient des hérétiques. Et les évêques étaient devenus les personnages les plus importants et les plus écoutés. Les avoir contre soi, c'était se condamner à un échec. Ils étaient prêts, au contraire, à aider le premier prince barbare qui prendrait leur parti contre les ariens.
Ce prince fut Clovis.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Syagri10

Clovis commença par enlever à Syagrius, un ancien général romain qui s'était autoproclamé roi, tout le pays entre Somme et Loire à la suite d'une victoire remportée près de Soissons.
Puis, dans la foulée (ou presque), il infligea aux Alamans une défaite qu'on appelle la bataille de Tolbiac. Enfin, avec l'aide des Burgondes, il battit les Wisigoths à Vouillé près de Poitiers en 507.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Batail17

En même temps, Clovis reste un chef de guerre. Et c'est par la ruse et le meurtre qu'il parvint aussi à se faire reconnaître de toutes les tribus franques, chez les Saliens comme chez les Ripuaires. A sa mort, en 511, il était devenu le maître de toute la Gaule... ou presque : seul le royaume burgonde, qui s'étendait de la Saône au littoral méditerranéen, lui échappait.

Les éclatants succès de Clovis s'expliquent surtout par l'appui que lui prétèrent le clergé catholique et les populations gallo-romaines qui virent en lui un patrice et leur protecteur.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Clovis11

Et surtout son mariage avec la princesse Clotilde, burgonde, mais catholique, changea radicalement son destin. Par amour - mais surtout par intérêt - il s'était converti lui aussi au catholicisme : vers 500 l'évêque saint Rémi l'avait baptisé à Reims avec toute sa tribu.
Du coup, sa campagne contre les Wisigoths ariens prit l'aspect d'une croisade.

Il fit de Lutèce, qui ne s'appelait pas encore Paris, sa capitale. C'est là-bas qu'il éleva une basilique pour y abriter son tombeau et où, des siècles plus tard, seront enterrés tous les rois de France.

Les succès de Clovis ne furent rien non plus sans l'appui apporté par les propriétaires de grands domaines ruraux. En effet, Clovis ne les a pas dépouillés de leurs terres. Il n'a confisqué que des biens qui appartenaient à l'Etat romain, non ceux qui appartenaient aux particuliers.
En outre, Clovis a traité les Gallo-Romains non en vaincus, mais en égaux des Francs.

Ainsi, tout en ne portant que le titre officieux de "roi des Francs" et officiel de "patrice des Romains", Clovis vit-il son autorité acceptée par tous les habitants de la Gaule.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeVen 13 Mar - 13:03

On oublie trop souvent Dicentim, le petit franc.
LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Dicemt10
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeVen 13 Mar - 17:53

cdang a écrit:
On oublie trop souvent Dicentim, le petit franc.
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Merci pour cette piqûre de rappel. Encore un souvenir qui était resté coincé dans les tréfonds de mon disque dur. J'aimais bien, en plus.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeDim 15 Mar - 11:13

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Univer11

ECOLES, UNIVERSITES & INSTRUCTION PUBLIQUE AU MOYEN AGE

L'Empereur Charlemagne avait ordonné que chaque monastère, chaque église eût son école gratuite, dirigée par les clercs, moines ou prêtres, et ouverte à tous.
Ces prescriptions furent renouvelées au cours des siècles suivants par tous les papes et conciles. Et même au plus fort de l'anarchie féodale, aux Xe et XIe siècles, l'instruction ne fut jamais abandonnée par le clergé.

Il y avait, dans certains bourgs et villages, de petites écoles correspondant à nos écoles primaires. Des écoles plus importantes dans les villes ou au sein des grandes abbayes. Elles étaient placées sous la surveillance de l'évêque et des chanoines.
L'un de ces chanoines, qui portait le titre de chancelier ou d'écolâtre, dirigeait l'enseignement. Il délivrait, au nom de l'évêque, la licence ou permission d'enseigner, sans laquelle nul ne pouvait professer.

Certaines écoles étaient célèbres au loin par le mérite de leurs maîtres. Telles furent au XIe siècle, les écoles épiscopales de Reims, de Chartres, d'Orléans, et les écoles monastiques de Cluny ou encore du Bec près d'Evreux.
A partir de la fin du XIe siècle, les plus renommées furent celles de Paris : le Cloître Notre-Dame dans l'île de la Cité, les écoles des abbayes de Saint-Victor et de Sainte-Geneviève sur la rive gauche de la Seine. Surtout réputées par leurs professeurs, dont le plus illustre fut le philosophe Pierre Abélard (1079-1142).

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Pierre13

Autour de ce maître éloquent et aimé, les étudiants se pressaient par milliers, accourus de toute l'Europe. Si l'on songe d'ailleurs à la difficulté et surtout à la longueur des voyages à cette époque, à l'absence de tous nos actuels moyens de communication, pareille influence prouve combien étaient grands le prestige du savoir et le désir de s'instruire.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 15:14

Tout le monde en cœur : « Qui a eu cette idée folle/ Un jour d'inventer l'école/ C'est… ce… »
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 16:50

Les grands centres de culture et d'enseignement ont toujours attiré du monde, même à des époques plus lointaines. Sous l'empire romain, les grandes familles envoyaient déjà volontiers un fils doué étudier à Athènes, Antioche ou Alexandrie. Plus tard, alors que les barbares étaient pourtant partout et que l'empire craquait de toutes parts, Milan était un centre culturel très couru.

Pour l'époque médiévale, on est loin du cliché obscurantiste. L'Eglise assurait la diffusion du savoir dans des écoles plus nombreuses qu'on ne le croit et sauf erreur de ma part, on y trouvait parfois des femmes parmi les élèves.
Cela n'empêche pas qu'à cette époque comme dans tant d'autres, savoir lire, écrire, compter, était loin d'être à la portée de tout le monde.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 18:24

Voyageur Solitaire a écrit:

Cela n'empêche pas qu'à cette époque comme dans tant d'autres, savoir lire, écrire, compter, était loin d'être à la portée de tout le monde.

Tout dépend ce que l'on appelle "lire, écrire, compter" justement.

Si c'est écrire au point de traduire Aristote et rédiger les commentaires qui vont avec, bien sur que cela ne concernait qu'une élite. Maintenant si écrire, c'est savoir déchiffrer des lettres pour comprendre une phrase, alors je pense qu'il était facile, même pour un paysan, d'apprendre à écrire. Chaque paroisse possédait une école. Pas une école au sens où on l'entend aujourd'hui, bien sur, mais c'était le prêtre qui apprenait au moins les bases de l'écriture aux enfants. Et ça c'était la volonté de Charlemagne.

Après, cela ne signifie pas que c'était suivi partout. Dans certaines régions, même les prêtres étaient illétrés.

Sinon, effectivement, faire des études, ce n'était pas non plus à la portée de n'importe qui. Déjà parce qu'il fallait savoir le Latin. Langue universelle et obligatoire pour toutes les universités en Europe. Paris était la plus réputée mais elle disputait ce privilège à celle d'Oxford.

Et ce qu'il y a de marrant, c'est que les étudiants étaient aussi "turbulents" qu'ils peuvent l'être aujourd'hui, quand tu lis certaines sources. Il y avait même déjà des sortes de bizutages pour les nouveaux.

Par contre, dans les cours, le professeur était assis sur une chaise et les élèves par terre ou sur des bottes de paille. C'était pour leur apprendre l'humilité.

Imagine-ça dans les universités actuelles, là c'est carrément l'émeute ! lol!
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 19:07

Il y avait aussi une grande diversité de langues, langues d'Oc, d'Oil, latin pour les élites, patois, dialectes... On a des témoignages assez cocasses sur des grands prêlats venus prêcher en latin dans un coin paumé à des fidèles qui ne comprenait rien à ce qu'ils disaient...

Même chose sous l'Empire romain où, contrairement aux clichés, tout le monde était loin de parler latin. Déjà, dans la partie orientale de l'empire, c'était le grec. Après, chaque province gardait souvent sa langue, son dialecte. Le latin n'était que la langue administrative et officielle.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 19:16

Voyageur Solitaire a écrit:


Même chose sous l'Empire romain où, contrairement aux clichés, tout le monde était loin de parler latin. Déjà, dans la partie orientale de l'empire, c'était le grec. Après, chaque province gardait souvent sa langue, son dialecte. Le latin n'était que la langue administrative et officielle.

Les Maures continuaient d'utiliser leur dialecte berbère, par exemple. Et n'oublions pas que Jésus parlait araméen avec ses disciples.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 20:02

Gorak a écrit:
Et n'oublions pas que Jésus parlait araméen avec ses disciples.

Ah ? Comment le sait-on ? On a retrouvé un cd de l'époque ?
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 22:03

Albatur a écrit:
Gorak a écrit:
Et n'oublions pas que Jésus parlait araméen avec ses disciples.

Ah ? Comment le sait-on ? On a retrouvé un cd de l'époque ?

L'araméen était la langue de tous les Palestiniens. Wink
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeLun 16 Mar - 22:04

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Sceau_10

FAIRE SES ETUDES A L'UNIVERSITE AU MOYEN ÂGE

L'Université au moyen âge est une institution à moitié religieuse, comme ce sceau en témoigne. La place d'honneur y appartient à la Vierge, qui tient l'enfant Jérus dans ses bras. A gauche, l'évêque de Paris. A droite, une sainte (probablement sainte Geneviève). Au-dessous, deux professeurs, assis et lisant, et tout en bas six écoliers. Le tout étant dominé par la croix.
La légende inscrite en latin signifie : [sceau] de l'Université des Maîtres et Ecoliers de Paris.

A la Faculté des Arts libéraux, les études étaient divisées en sept cursus, ou, comme on disait à l'époque, en sept Arts. Il y avait trois branches littéraires qui formaient ce que l'on appelait le Trivium :

- La grammaire.
- La dialectique (ou art de raisonner).
- La rhétorique (ou art de bien parler).

Quatre branches scientifiques formant le Quadrivium :

- La musique.
- L'arithmétique.
- La géométrie.
- L'astronomie.

Pour suivre les cours, obligation de savoir parler le latin car l'enseignement n'était donné qu'en cette langue. Le latin était la langue de l'Eglise et des savants.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Etudia10

La méthode consistait à lire et à commenter les livres qui faisaient autorité dans chaque matière. L'exercice principal était la "dispute" ou discussion. L'enseignement était presque exclusivement oral, parce que les livres, écrits sur parchemin et copiés à la main étaient très rares et chers. L'emploi du papier de chiffons ne se généralisa qu'à partir du XIVe siècle.
Les étudiants ne pouvaient donc pas s'acheter de livres. Il leur était même difficile de prendre des notes.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Aristo10

A partir du XIIIe siècle, les principaux livres étudiés étaient les traités d'Aristote. Ils étaient étudiés, non pas dans le texte original - peu de personnes maîtrisaient encore le grec - mais sur des traductions latines faites à partir d'autres traductions arabes, apportées en Espagne par les Musulmans.
On considérait qu'Aristote avait établi les principes du raisonnement scientifique. Et qu'il ne restait plus qu'à tirer, par le raisonnement, des principes et à les concilier avec le dogme catholique. C'est ainsi que naquit une discipline nouvelle, appelée la scolastique.

Les examens :

Tout étudiant inscrit à l'Université devait d'abord passer son "bac" ... le premier grade à obtenir était la déterminance, plus tard appelée le baccalauréat. Alors, il pouvait ensuite passer sa licence.

Être licencié donnait le droit d'enseigner.

Mais ces examens ne pouvaient être subis qu'après un certain nombre d'années d'études - deux ans pour le baccalauréat.
Ils consistaient en discussions que l'on soutenait devant les maîtres ou avec eux.

Le Licencié devait être agréé par la corporation des professeurs. Alors seulement il recevait le titre de maître ès Arts et on lui donnait en grande pompe le bonnet de docteur, insigne de la maîtrise.

Au sortir de la Faculté des Arts Libéraux, on allait étudier dans l'une des autres Facultés. La plus importante était la Faculté de Théologie. Mais on ne pouvait devenir maître et docteur en théologie qu'après huit ans d'études, celle-ci comportant trois baccalauréats et une licence. Il fallait en outre être âgé d'au moins 34 ans.

La vie des étudiants :

Maitres et élèves, entre le XIIe et le XIIIe siècle, formaient une population turbulente, et l'étude n'adoucissait pas chez eux la rudesse des moeurs du temps. Philippe Auguste les disait hardis à jouer du couteau plutôt que de l'épée des chevaliers. Les bagarres étaient fréquentes, parfois sanglantes, dans les ruelles du Quartier Latin.
Les étudiants étaient de condition sociale très diverse. Il y avait des riches, appartenant à des familles nobles ou bourgeoises aisées, mais ce n'étaient pas les plus assidus, loin de là, puisque les maîtres se plaignaient souvent de leur peu d'attention aux cours : "Il y a, dit un professeur, des étudiants qui passent leur temps à boire dans des tavernes, à fabriquer des châteaux en Espagne, et qui changent les classes en dortoirs."

Pour les étudiants les plus modestes, le souci principal était, comme aujourd'hui, le manque d'argent. On a conservé des lettres d'étudiants qui écrivaient à leurs parents pour leur demander une rallonge supplémentaire.
Mais la plupart des étudiants restaient pauvres, parfois même misérables, réduits à mendier ou à se placer comme domestiques pour gagner leur croûte. Quelques âmes charitables s'émurent de ces misères et pour y remédier, pour obliger aussi les étudiants à travailler, ils fondèrent des hospices et des collèges
Le plus ancien de ces établissement est l'Hospice des Dix-Huit, fondé en 1180 à Londres par un bourgeois pour 18 étudiants sans ressources.
Sur le même modèle, Robert de Sorbon, aumônier du roi saint Louis, créé, en 1257, un collège qui ne tarda pas à porter son nom : la Sorbonne.

Hospices et collèges étaient soumis à une stricte discipline monacale. Les étudiants n'en sortaient que pour aller suivre les cours.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeJeu 19 Mar - 13:04

LES MONGOLS

Les Mongols ne formaient pas un peuple uni mais un ensemble de tribus qui vivaient au nord-ouest de la Chine, dans ce qui deviendra plus tard la Mongolie, au sud de la Sibérie.
C'est vers l'an 1200, au moment où Philippe Auguste régnait avec éclat sur la France, que ces tribus furent unies sous l'autorité d'un de leurs chefs, Gengis Khan (1167-1227).

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Gengis10

Gengis Khan... le "Grand Khan", Temudjin de son vrai prénom, fut l'un des plus grands conquérants de l'Histoire.
Il étendit son domaine au nord de la Chine, au Turkestan, à la Perse et à l'Afghanistan. Son atout : le nombre. Ses armes : des cavaliers intrépides, infatigables, excellents archers et férocement cruels. Les Mongols ne s'embarrassaient ni de scrupules ni de pitié ; ils avançaient en détruisant tout sur leur passage, laissant derrière des ruines fumantes, des monçeaux de cadavres et une impression de mort.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Empire10

Vers 1241, ses successeurs se précipitèrent, comme une avalanche, à travers les plaines russes, déboulèrent aux portes de Moscou, puis s'élancèrent sur la plaine hongroise, arrivant presque en vue de l'Adriatique.
Une nouvelle vague eut lieu, dix-sept ans plus tard, en 1258, qui les emmena à travers les sables de la Mésopotamie où ils s'emparèrent de Bagdad, après avoir supplicié le dernier calife abbasside.
Enfin, ils pénétrèrent en Chine, après avoir franchi une Grande Muraille réputée infranchissable.

A la fin du XIIIe siècle, les Mongols dominaient un immense territoire qui s'étendait du Pacifique à l'Europe, en passant par l'Arabie et la Crimée.
Cet empire, plus vaste territorialement que celui d'Alexandre, devait fatalement se morceler.

LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Marco_10

Toutefois les Khans ne furent pas que des guerriers, mais aussi de bons administrateurs; notamment en Chine, où, loin de traiter les Chinois en peuple conquis, ils s'efforcèrent de les gouverner à la manière de leurs anciens empereurs.
Ils se montrèrent aussi très tolérants à l'égard de toutes les religions : le bouddhisme, bien sur, auquel ils se convertirent mais ils réservèrent un bon accueil aux Franciscains que leur envoyaient le pape et le roi saint Louis.
Ils développèrent activement le commerce avec l'Europe : c'est dans le cadre de ces relations qu'un négociant vénitien, Marco Polo, séjourna en Chine pendant plus de quinze ans, de 1275 à 1291, et nous a laissé un récit très curieux de ses voyages.

Mais, dès le XIVe siècle, comme tous les empires, celui des Mongols entra dans une période de décadence.
En 1368, les Chinois reprirent le pouvoir, tandis qu'en Perse et au Turkestan, la domination mongole était balayée par un autre grand conquérant, Ouïgour celui-là, Tamerlan.
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeJeu 19 Mar - 14:12

Gorak a écrit:

Toutefois les Khans ne furent pas que des guerriers, mais aussi de bons administrateurs; notamment en Chine, où, loin de traiter les Chinois en peuple conquis, ils s'efforcèrent de les gouverner à la manière de leurs anciens empereurs.
[...]
Mais, dès le XIVe siècle, comme tous les empires, celui des Mongols entra dans une période de décadence.
En 1368, les Chinois reprirent le pouvoir
Les Mongols fondèrent effectivement la dynastie Yuan. Ils se sinisèrent pour régner, mais n'étaient pas assez han pour les Han, et plus assez mongol pour les autres Mongols.


LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Yuan_in_1335

Des révoltes commencèrent à éclater, et les Han les renversèrent pour instaurer la dynastie des Ming.

L'histoire de la Chine donne l'impression d'être un éternel recommencement : alternance de périodes de guerres entre royaumes et d'empire tentaculaire plus ou moins unifié — plus ou moins, parce que loin des centres administratifs, les seigneurs locaux, avec la complicité des mandarins esseulés, font régner un système plus féodal qu'impérial, ce qui a donné l'image romantique du « monde des rivières et des lacs » (jiang hu). Puis à partir du XIVe siècle, alternance entre empire Han et domination étrangère (Mongols, puis Mandchous, avant la prise en main par les Anglais).
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeJeu 19 Mar - 17:36

Ce qui m'a toujours étonné dans cette histoire, c'est la rapidité avec laquelle Gengis Khan, puis ses successeurs, ont conquis leur territoire. Encore plus rapide que les Arabes. Et plus vaste. Même Alexandre le Grand est battu.

En fait, c'est au contact des Chinois qu'ils se sont "civilisés". Comme si la Chine avait eu sur eux un grand impact. A tel point qu'ils sont devenus plus Chinois que les Chinois eux-mêmes.

Quant à la "Grande Muraille", c'est un peu la Ligne Maginot de la Chine... 3000 km de murailles et de fortins réputés infranchissables. Et ils sont pourtant passés. Elle a servi à rien du tout.

Aujourd'hui, elle fait juste "joli" dans le décor ... lol!
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MessageSujet: Re: LE MONDE MEDIEVAL   LE MONDE MEDIEVAL - Page 11 Icon_minitimeVen 20 Mar - 11:21

Gorak a écrit:

Quant à la "Grande Muraille", c'est un peu la Ligne Maginot de la Chine... 3000 km de murailles et de fortins réputés infranchissables. Et ils sont pourtant passés. Elle a servi à rien du tout.
Meuh, entre le début de la construction (vers -200) et l'invasion de 1200, elle a quand même servi 1400 ans. Pas si mal.

Par contre, concernant le parallèle avec la ligne Maginot, ce qui est étonnant, c'est que les stratèges français n'y aient pas pensé (alors que l'époque était à l'orientalisme, je pense que les élites française connaissaient un peu l'histoire de Chine). Étonnant ou pas d'ailleurs, on ne dénombre plus les conneries dues à notre orgueil national.


Dernière édition par cdang le Lun 23 Mar - 11:27, édité 1 fois
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