Ce Heinlein est en effet l'un des plus militaires, et comme l'a dit Youpi, tout n'est pas si manichéen que ça , dans le film, ou peut-être bien dans le livre.
Les apparences sont parfois trompeuses...
L'une des clés pour comprendre l'oeuvre d'Heinlein est d'étudier sa biographie :
Heinlein entre à l'Académie navale d'Annapolis dont il sort diplômé en 1929. Il sert ensuite dans la Marine et atteint le grade de lieutenant avant de devoir quitter l'armée à la suite d'une tuberculose en 1934. Sa carrière militaire eut une certaine influence sur son œuvre.
Après son service, il étudie pendant quelques semaines la physique à l'université de Californie (UCLA), puis exerce différentes professions (agent immobilier, propriétaire d'une mine d'argent…) et se lance dans la politique en Californie dans le mouvement socialiste EPIC d'Upton Sinclair, sans succès électoral. Il trouve sa vocation en publiant sa première nouvelle de science-fiction Ligne de vie (Life Line) en 1939.
Ce mouvement socialiste EPIC signifiait "End Poverty In California", mouvement qui fut intégré au parti Démocrate par la suite.
Donc déjà, première nuance : Heinlein était socialiste à ses débuts. Pas communiste, d'accord, mais cela relativise.
Ensuite, la carrière de marine de l'écrivain. C'est essentiel. Heinlein savait de quoi il parlait en décrivant l'armée.
Et j'ai retenu deux choses du livre après avoir vu un reportage sur les formations du GIGN, ou de la Légion Etrangère :
Un : les civils peuvent pas comprendre l'armée, c'est un autre univers.
Deux : un civil voyant l'entraînement délirant de ces hommes ne comprendrait pas non plus pourquoi il est aussi dur (je ne parle pas des sévices ou des dérives).
C'est que quand vous êtes face à la mort et que vous ne pouvez compter que sur votre coéquipier, vous voulez être sûr de lui : savoir qu'il en a bavé autant que vous et a surmonté les mêmes difficultés, sert à établir cette confiance et cet esprit de corps. Enfin, j'imagine.