CRONENBERG

QUOI ? Pas de Cronenberg sur le forum ?
Noooooon, sans déconner, c'est une blague ?
Ahaha, j'ai bien ri, j'ai failli y croire. Maintenant, montrez-moi les topics que je puisse vous lire !

Cronenberg je l'ai découvert à l'époque avec La mouche, film plutôt marquant quand on le regarde gamin. Par la suite sur canal + un cycle Cronenberg m'a pu permettre de voir ses principaux films 70's et 80's, Frissons, Rage, Chromosome 3 et Scanners. Force est de constater qu'avec ses films on est loin d'un cinéma hollywoodien fade et sans saveur. On trouve des productions sombres, désespérées, violentes, désabusées, névrosées. Un approche qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui a le mérite de donner un ton et une marque à ce réalisateur.

Dead Zone est l'un de ses films qui m'a vraiment marqué, très sombre, qui pousse à un homme à se poser les bonnes questions sur ce qu'il devrait faire ou pas. Plus récemment Crash est son film le plus troublant, ou le sexe est porté à la limite de l'extrême et de la violence, un film choc pour beaucoup. Plus sobre son A History of violence donne à Viggo Mortensen est rôle fort de père de famille en pleine rédemption.

Et puis il y a Vidéodrome. C'est clairement et de loin mon film préféré de Cronenberg, un film halluciné, sur la manipulation des médias et de soi même. Ou commence la réalité et ou s'arrête t-elle ? Un film coup de poing, sensuel, organique à l'esthétisme 80's particulièrement réussi.
James Woods tient la peut être son meilleur rôle, d'un homme prêt à tout qui se retrouve seul contre tous, mais est ce bien réel ? "Longue vie à la nouvelle chair !"

Je n'ai vu que La mouche, de mémoire. Un film que j'avais bien aimé, sans plus. C'est un remake de La mouche noire de 58, un film de Neumann que j'ai vu à la télé allemande et qui joue sur la psychologie et l'horreur de la situation et non sur les effets spéciaux, évidemment. J'en garde un bon souvenir - surtout que l'inculpation de la femme est super crédible et renforce la partie non crédible.

Comment voulez-vous enchaîner après une telle intervention de Gorak, hein, je vous le demande.

Astre*Solitaire a écrit:

Je n'ai vu que La mouche, de mémoire. Un film que j'avais bien aimé, sans plus. C'est un remake de La mouche noire de 58, un film de Neumann que j'ai vu à la télé allemande et qui joue sur la psychologie et l'horreur de la situation et non sur les effets spéciaux, évidemment... 

J'ai également vu ces deux films malgré mes grandes lacunes cinématographiques. L'image clé du film en N&B m'a plus marqué que la version de Cronenberg, qui m'avait fait flipper : j'avais du la voir peu après sa sortie, sur Canal +. L'adolescent que j'étais n'étais vraiment pas porté sur les films d'horreur ou glauques.

Curieusement, j'ai vu Scanner et je m'en souviens assez bien, je l'avais vu dans les années 80's avec mon meilleur ami, très cinéphile lui. Nous avions bien aimé, notamment le côté SF. Moi ça m'avait fait penser au JDR Mega 2 à cause du transfert psionique. Un bon souvenir, mais ça me semblait assez petit budget.

Concernant Crash, que je m'étais forcé à voir à l'époque, attiré par la polémique autour de son Prix spécial du jury au festival de Cannes 1996. Vu trop jeune, dégoûté par le film. J'ai lu quelques Ballard depuis cette époque, et depuis l'époque, je suis plus amateur d'oeuvres subversives, donc je serai près à lui redonner une chance, après avoir lu le roman. Ceci dit, vu que je déteste les films d'horreur ou malsains, je ne suis pas optimiste le concernant. Mais je reconnais sa très grande originalité et j'aime que les films qui dérangent, ce qui est le cas avec celui-là.

eXistenZ : un film que j'avais bien aimé dans l'ensemble.

Purée, je vous trouve vraiment tiède sur Cronenberg !
Dès que CDingue reviendra de léthargie post-vacances, il confirmera : ce mec est un dieu ! (pas CDingue, encore que, je ne le connais pas assez pour jurer)
Bon, j'ai le superlatif facile quand j'admire le travail de quelqu'un, mais là, non seulement il s'agit d'un metteur en scène qui va à contresens d'hollywood mais en plus, à mon sens, ses films brassent des thèmes peu visités par ailleurs (et qui me fascienent, évidemment).
Perso, mon préféré, c'est Dead Ringers mais Naked Lunch et existenz ne sont pas loin derrière.
Je reviendrai là-dessus un peu plus tard, ce soir je bulle et je mate le motoGP du week-end dernier (chacun ses failles, moi c'est la bécane)...

inbadreams a écrit:

Dès que CDingue reviendra de léthargie post-vacances, il confirmera : ce mec est un dieu ! (pas CDingue, encore que, je ne le connais pas assez pour jurer)

Mmmm… Un demi-dieux je veux bien (pour Cronenberg ; pour moi, j'essaie de rester discret, le statut de héros comporte quelques inconvénients, demandez à Percy Jackson).


Je voue un culte païen à eXistenZ (1999) : sorti en même temps que Matrix, il lui a carrément volé la vedette. Auprès de mes potes tout du moins, pour le grand public je suis moins sûr. Le film aborde frontalement les problèmes de ce qui allait devenir l'extrémisme vegan et a une réflexion super intéressante sur les univers virtuels et la représentation de la réalité dans les jeux vidéo. Clairement, un film à voir deux fois, la deuxième fois en connaissant la fin et en partant à la recherche de… 'fin vous le saurez quand vous l'aurez vu la première fois.


Faux-semblants (1988), vu lors d'une nuit du cinéma fantastique : deux frères jumeaux (interprétés par Jeremy Irons), tous deux gynécologues, jouent de leur gémellité dans leur relation avec un femme. Et ben sûr leur métier n'a pas été choisi au hasard. Ah oui, ils pètent un peu un plomb.


M. Butterfly (1993) — lire « mister/monsieur Butterfly » — est un film sympatoche sur l'aveuglement de l'amour : dans les années 1960 un diplomate français tombe amoureux d'un personnage d'opéra, madame Butterfly, sauf que cette femme est interprétée par un acteur masculin. Et les services secrets chinois forcent l'acteur à accepter cette relation et à se faire passer pour une femme. Jusqu'au bout, oui oui.


Crash (1996) est une ode à la prothèse orthopédique et à son caractère érotique. Une réflexion intéressante sur l'amour malsain que l'on peut porter à la mécanique, pourvoyeuse de handicap et de mort (oui, toi qui insultes les radars automatiques qui te privent de ta liberté de mourir sur la route, c'est bien de toi que je parle). Et enfin des accidents de voiture réalistes, c'est-à-dire dont le choc dure 1/10 seconde.


Le Festin nu (1991), je préfère m'abstenir de tout commentaire. Disons que je pense savoir ce que l'on ressent quand on prend du LSD sans jamais y avoir goûté. Le premier mot prononcé dans le film est « exterminator », et une fois qu'on a vu l'écrivain mettre des pincés de poudre sur l'anus de sa machine à écrire cafard (si, si) le tout en couleurs sépia, je pense qu'on a un bon aperçu du film.

Voilà les quelques films de lui que j'ai vu, classés de mon préféré à mon, euh, celui qui me laisse le plus perplexe. J'ai clairement raté sa « première période » (La Mouche, Videodrome, Dead Zone, Scanners) mais je ne désespère pas de me rattraper un jour. Pour le reste, je renvoie à http://www.imdb.com/name/nm0000343/?ref_=nv_sr_2

inbadreams a écrit:

... il s'agit d'un metteur en scène qui va à contresens d'hollywood mais en plus, à mon sens, ses films brassent des thèmes peu visités par ailleurs (et qui me fascienent, évidemment)...

Je le loue également pour cela. Hélas je suis le moins bien placé sur le forum pour parler cinéma, j'ai vu trop peu de films à partir des 90's, et très peu de Cronenberg. Si j'ai l'occasion d'en voir, je ne les laisserai pas passer.
Je note pour Dead Ringers, pas vu mais à voir.

CDingue est dans la place !
Ça fait plaiz
Purée, je m'aperçois, en regardant la filmographie de David, que je n'ai loupé qu'un seul de ses films : Fast Company qui, je crois, est dispensable (encore que, je parie qu'on pourrait y retrouver ses thèmes, un peu comme Lynch et Dune). J'ai même vu Transfer et From The Drain.
Difficile de détailler chacun de ses films.
Je pense qu'il y a une vraie coupure après Chromosome 3. Avant et jusqu'à ce film, c'est un cinéma éloquent, qui parle pour son auteur, qui dévoile ses obsessions, etc. mais qui reste dans un genre sous-évalué (l'horreur ? On peut dire ça)
Après, c'est plus ambitieux, plus éclectique, plus profond.
Après Spider, ça me semble plus... pas consensuel parce qu'il y a très peu de metteurs en scène qui s'autoriserait des sujets comme Cosmopolis à hollywood - mais des sujets moins stigmatisants (un mot bien à la mode ces dernières années). Sauf que ça reste du Cronenberg et on ne peut pas regarder ses films comme des bouses de Spielberg.
Si un jour j'ai du courage, je tenterai de détailler mes ressentis sur chaque film.
Pour compléter la liste de CDingue, j'ai envie de dire que :
- jeter un oeil sur Chromosome 3 permet d'être dérangé au plus profond de soi et je n'ose pas imaginer ce que [ATTENTION SEMI SPOIL !!!] les femmes ressentent en voyant ce film [] ;
- Le Festin nu est un film littéralement incroyable. J'avais lu le livre de Burroughs avant (j'ai bouffé du Burroughs pendant une année !) et c'est une des adaptations d'un bouquin les plus convaincantes que j'aie vues ;
- Spider est, comment dire sans se poiler, spoiler, pardon... le plus grand film de ce que j'appelle revirement que j'aie vu. Poignant à en chialer, vraiment, chaque fois que je le revois, je suis bouleversé ;
- Cosmopolis m'a donné une envie démesurée de lire le bouquin, en plus d'être un huis clos particulièrement réussi et original, c'est un film très actuel et d'un cynisme indépassable (comme le bouquin).
Oh, un dernier détail : Howard Shore a fait toutes les musiques des films de Cronenberg et je n'ai jamais trouvé plus belles BO que celles-ci. Quand on parle de Dieu, Howard est là aussi

Allez, j'ai du boulot, à plus tard les loulous !

Pour moi Cronenberg c'est avant tout Videodrome qui reste à mes yeux son meilleur film.

Un film visionnaire, troublant, 35 ans plus tard ce film est toujours autant d'actualité. L'omniprésence des médias sous toutes ses formes, de la technologie, conditionnant, métamorphosant l'homme, remplaçant une réalité par une autre. Qu'est-ce qui est vivant, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui ne l'est pas ? La manipulation des masses et de l'humain.
Un film qui cherche à montrer comment la quête de l'homme pour combler ses désirs insatiables le pousse vers l'intangible, l'irréel, le virtuel, l'abstrait (thème ensuite repris par eXistenZ avec pour moi moins de réussite).

Bon, après vos derniers messages, ce n'est pas un, mais 5 films de Cronenberg que j'ajoute à ma liste de films à voir.

Tu peux ajouter, Scanners, un film plus que troublant et dérageant, avec un Michael Ironside dans l'un de ses meilleurs rôles. Dead Zone est très bon également, tout comme A history of violence.

Si je devais faire un classement de mes films préférés de Cronenberg ça donnerait :

1. Vidéodrome
2. Dead Zone
3. Scanners
4. A history of violence

Warlock m'a rappelé à ma grande misère mentale. Videodrome, bien sûr !
Film visionnaire s'il en est, bourré de symboles forts avec mise en image de fantasmes de création.

Scanners ce soir (mais il repassera) sur Arte, ainsi que Chromosome 3 la semaine prochaine si quelqu'un a zappé

Merci pour l'info !