Helloween

Helloween… les fondateurs du speed mélodique.


Première mouture hambourgeoise : Kai Hansen à la guitare et au chant, Michael Weikath à la guitare, Markus Großkopf à la basse et Ingo Schwinchtenberg aux fûts. C'est donc de la musique rapide, mais accordant une grande importance à la mélodie du chant et des solos. Des solos qui se mémorisent et se chantent, pas seulement des démanchements à 100 à l'heure. La voix de Kai Hansen est éraillée, ce qui approche les première œuvres — le mini-LP (1985), l'album Walls of Jericho et le maxi-45t Judas — du style thrash. Cette première période implante des éléments qui seeront récurrents : une introduction narrative (sans parole, mais qui évoque une scène ou des images), des duos de guitares qui se répondent ou jouent en harmonie, une ligne de basse mélodique distincte (et pas seulement jouer la fondamentale des accords), des morceaux parfois longs et très construits, et, répétons-le, des mélodies soignées.

Les pochettes à l'aérographe sont signée Uwe Karczewski, qui signera aussi celles des Keeper




Puis vient le chanteur : Michael Kiske. Une voix aigüe lyrique, avec un vibrato, pas un timbre de ténor, mais tout de même une voix ronde et pleine. Les deux albums qui suivent sont un véritable tour de force : les Keeper of the Seven Keys part I (1987) et part II (1988), avec deux morceaux de presque 1/4 d'h, construits comme une symphonie : Halloween et Keeper of the Seven Keys. Les albums se présentent chacun dans une pochette double, illustrée de dessins humoristiques de Frédéric Moulaert. Ces albums vont véritablement révolutionner le métal et lancer un genre, le power metal. L'album concert qui suit, Live in the UK, capture l'énergie et l'humour du groupe. Mais chose bizarre, il sort en trois versions : une européenne, une étatsunienne et une japonaise, ce qui marque des problèmes d'entente avec leur label.





Kai Hansen part former le groupe Gamma Ray et est remplacé par Roland Grapow. L'album qui suit, Pink Bubbles Go Ape (1991), est dans la lignée des précédents, mais l'albume suivant, Chameleon (1993) est très différent avec un tempo beaucoup plus lent.

Après cet album, Ingo Schwinchtenberg, qui souffre de schizophrénie et consomme de la drogue, est renvoyé à contrecœur et se suicide en 1995. Il est remplacé par Uli Kusch.

Le changement trop radical de style accentue les dissensions au sein du groupe et le chanteur Michael Kiske part également. Il est remplacé par le chanteur de Pink Cream 69, Andi Deris. Musicalement, le groupe retrouve ses premières marques, mais au début, j'avais l'impression d'entendre du Pink Cream 69 tellement la voix d'Andi est caractéristique. Disons qu'elle est un poil éraillée comme celle de Kai Hansen, tout en assurant des aigus et une plénitude comme celle de Michael Kiske.

Depuis, le groupe enchaîne les albums. Ils ont tous des morceaux intéressants, même si on ne retrouve pas un souffle continu sur la totalité. De cette période, je trouve que le Dark Ride (2000) se détache.



Suite à cet album, le groupe se sépare de Roland Grapow et d'Uli Kusch. Roland Grapow semble d'ailleurs avoir arnaqué ses compères en mettant la main sur les droits de certaines chansons. Entrent donc Sascha Gerstner à la guitare et, un peu plus tard, Dani Löble à la batterie.


La disco de cette période comporte deux disques atypiques : Metal Jukebox (1999), un album de reprises (Scorpions, Jethro Tull, Abba, David Bowie, Faith No More, The Beattles, Focus, Alex Harvey, Frank Martino, Cream et Babe Ruth) ; et Unarmed (2009), un album de morceaux réorchestrés avec orchestre symphonique et jazz band.

En 2009, la paire Kai Hansen et Michael Kiske forment Unisonic et franchement, on a l'impression de retrouver le Helloween de 1987.



Puis vient la période de la grande unification : Kai Hansen et Michael Kiske réintègrent le groupe, qui se retrouve donc avec trois guitaristes (Hansen, Weikath, Gerstner) et trois chanteurs (Hansen, Kiske, Deris), même si Kai Hansen se contente majoritairement des chœurs. Le groupe livre donc deux albums époustouflants : un album concert United Alive in Madrid (2019), accompagné d'un DVD United Alive qui compile lui des morceaux de divers concerts à travers le monde ; et Helloween (2021). C'est vraiment étonnant : Michael Kiske tire Andi Deris vers le haut en termes de timbre.





Un album est prévu pour 2025.

https://www.helloween.org/

L'héritage

Donc, Helloween a lancé un style. Bien évidemment, on va trouver dedans Gamma Ray. D'autres groupes allemands comme Rage (tout court), Heavens Gate, Running Wild (version pirates de Caraïbes), Blind Guardian (tolkienisant) ou Edguy. Le guitariste chanteur d'Edguy, Tobias Sammet, a aussi monté un projet de rock opéra, Avantasia. Mais aussi italiens comme Rhapsody (of Fire)/Luca Turilli. Ou des britanniques comme Manowar.

Un album d'hommage est sorti en 2000, The Keepers of Jericho. On y trouve Rhapsody, Sonata Arctica, Heavens Gate, Metallium, Luca Turilli, Morifade, Vision Divine, Brainstorm, Labyrinth, Cydonia, Squealer (le groupe allemand), Dark Moor, Secret Sphere, Iron Savior, Steel Attack, Powergod, Celesty, Infinity, paragon, Arwen, Freternia, Vhaldemar, Dragonland, Axenstar, HIghlord et Red Wine.

De leurs albums, je n'ai que leur fameux keeper of 7. Que ce soit dans les 90's, ou il y a 2 ans, je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Il faudra que je réessaye cette année...

Bah, faut pas te forcer. Moi, l'époque Hansen/Kiske, c'est mon gros trip, et ce depuis l'adolescence. Je connais les, disons 5 premiers albums quasi sur le bout des doigts, paroles, solos et breaks de batterie compris. La chanson Keeper, je l'écoutais allongé par terre tous les soirs avant de m'endormir quand je préparais mon bacho (avec Princess of the Dawn). Donc je ne suis carrément pas objectif.

Après, faut voir si t'es pas réfractaire au style en général. Essaie les albums Secrets in a Weird Wolrd de Rage (1989), Port Royal de Running Wild (1988), Sigh No More de Gamma Ray (1991), Dawn of Victory de Rhapsody (2000) ou Avantasia – The Metal Opera part I-II (2000-2002). Si ça passe pas mieux, tu es perdu pour la cause du power metal.

J'ai déjà essayé Port Royal par le passé, étant amateur de flibuste historique, cela aurait dû me plaire. J'ai écouté aussi un peu de Gamma Ray il y a plusieurs années. Et même chose, je ne suis pas rentré dedans. J'ai envie de réessayer pour tous ces groupes, car je ne ne les ai écouté que 2 voire 3 fois. C'est sans doute insuffisant. Merci pour toutes ces références qui vont m'aider à combler un vide.