LA MUSIQUE EN GENERAL

Vaste sujet.
Nous pourrons parler ici de la musique en général, d'artistes ou de groupes qui ne rentrent pas dans les autres sections, qui sont inclassables ou qui ont un univers musical particulier, atypique.
Nous pourrons aussi y parler de tout ce qui concerne la musique, les festivals, les concerts et les dernières nouvelles, notre lien personnel avec cet art majeur...
Vous l'aurez compris, ici est le domaine d'Euterpe, muse de la musique. Et de ses adorateurs...



Une artiste inclassable, atypique.
Car Kate Bush, c'est bel et bien un univers et un voyage musical, mais également sonore et artistique.

Auteur-compositeur-interprète, claviériste, danseuse, productrice, elle est entrée dans l'histoire de la musique avec beaucoup d'atouts : une voix de soprano inhabituelle, des spectacles théâtraux avec danse et chorégraphie, des clips originaux, inventifs et tout un univers personnel, de poésie, d'art, de littérature.
Kate Bush, c'est aussi une personnalité à part. La jeune fille née en 1958 et qui étonne le monde avec son tube légendaire, Wuthering Heights,, à 18 ans à peine, a été élevée en pleine nature, dans une ferme, dans un univers bucolique, au milieu de la campagne et des forêts. Apprenant le piano à 11 ans, la jeune fille écrit des chansons dès cette époque. Elle lit beaucoup aussi, se passionne pour les mythes, les contes, les belles histoires. Wuthering Heights se réfère d'ailleurs au célèbre livre Les Hauts de Hurlevent. A 13 ans, Kate a déjà écrit une centaine de chansons, dont le très beau The man with the child in his eyes.

A 16 ans, Kate devient végétarienne. Lancée par David Gilmour des Pink Floyds, elle va rajouter une corde à son arc avec la pratique du mime et de la danse. Pour cela, elle se tourne vers celui qui a enseigné le mime à David Bowie. Le mime lui permet, comme pour Bowie, de surmonter une nature introvertie et timide, et surtout d'acquérir une gestuelle particulière, une aisance à se mettre en mouvement. Elle s'en servira dans ses spectacles et clips où elle dansera quasiment à chaque fois, faisant de ses prestations de véritables ballets ou pièces de théâtre.
Mais si Kate a la tête emplie de poésie et de contes, elle est aussi en phase avec son époque. Elle s'intéresse au son, aux possibilité que lui offre, à l'aube des années 1980, l'électronique. Elle se crée un studio d'enregistrement personnel dans la grange familiale et se passionne pour toutes les possibilités que lui offre le synthétiseur. Elle s'en sert de manière éclatante dans un autre de ses grands tubes, Babooshka. Kate devient alors "la sorcière du son", jouant avec ce dernier jusqu'à en obtenir ce qu'elle veut.
Toujours moderne, elle est la première à utiliser en concert un petit micro fixé à son oreille, ce qui lui permet de danser et se mouvoir à son aise.

Et puis, elle disparaît. Complètement, totalement. Elle se retire loin dans la campagne, recluse dans un vaste domaine où elle élève son fils avant de s'installer au bord de la mer. Le public aurait pu l'oublier mais c'est le contraire : c'est à partir de ce moment que son culte commence vraiment. Elle a beau s'absenter pendant des années et des années, on l'attend, on guette son retour, on l'espère.
Elle revient, avec des sons différents, des morceaux plus apaisés et sensuels, plus sereins, emplis de chants d'oiseaux, de sons naturels. C'est un triomphe, les critiques sont enthousiastes, le public fidèle au rendez-vous. Elle remonte sur scène en 2013, à 56 ans et 35 ans après sa dernière scène. Dès la réservation des places en ligne lancée, le site est bloqué par le nombre d'appels, 65 000 personnes se connectent en même temps, les milliers de places sont vendues en moins de 10 minutes.

Difficile d'analyser la musique de Kate Bush… Elle est aussi riche, originale et inattendue que l'artiste elle-même.
Dès ses premiers tubes, elle se démarque des autres. Qui est cette fille de 18 ans qui danse, toute vêtue de rouge, en pleine campagne, avec une telle voix ? Kate mêle tout dans son univers musical : contes et légendes, folklore et voyages, Pop et Folk, musique expérimentale… Comme Bowie, elle est impossible à classer. Comme Bowie, elle ose, elle invente, elle expérimente. Elle joue, elle s'amuse avec les sonorités. Dans ses clips, dans ses chansons, elle se met en scène, se met dans la peau de ses personnages. Elle est la sorcière, la petite fée, la magicienne qui s'est créé un univers à elle.
Une femme forte aussi. Dès ses débuts, elle impose ses choix, sa volonté, elle contrôle et supervise tout, du début à la fin. Maniaque, elle peut passer des heures à la recherche du son qu'elle veut obtenir, de la note qu'elle cherche et qui collera parfaitement à ce moment précis de la chanson.

Kate Bush, pour moi, c'est l'imagination au pouvoir, c'est un formidable voyage musical, un univers inattendu et déroutant.
Je n'aime pas tout chez elle, certains de ses morceaux me déroutent tandis que d'autres m'envoûtent. Kate Bush, c'est une formidable caverne d'Ali Baba où je peux piocher ce que je veux, découvrir, explorer. L'antre d'une sorcière, d'une enchanteresse qui s'intéresse à tout. Kate Bush s'est peut-être planté parfois, elle n'a pas toujours été comprise mais elle est restée fidèle à elle-même. A une époque où on nous bassine avec des artistes qui soit-disant se "réinventent", elle, elle le fait depuis toujours. Elle est toujours là sans jamais être la même. Elle se fout des modes, des courants, elle se crée les siens propres. Certains parlent d'elle comme d'un David Bowie au féminin. Pourquoi pas ? Une extraterrestre de la musique ? Je dirais oui.
Vous l'aurez compris : je suis fan.

(et de manière assez triviale, j'en conviens : putain, qu'est-ce qu'elle est belle !)

Coïncidence, j'ai justement réécouté son album Hounds of Love il y a 15 jours.
En partie grâce à la reprise de Running Up That Hill par Meg Myer qui passe ces derniers temps sur Oui FM (reprise trop proche de l'originale à première écoute). J'aime beaucoup ce morceau mais je ne retrouve pas autant d'intérêt dans le reste de ses compositions.
Ces dernières années elle a réédité ses oeuvres, réenregistré certaines (avec une voix qui monte moins dans les aigus maintenant).
Sinon, quand je pense à elle, me vient toujours à l'esprit son duo Don't Give Up avec Peter Gabriel sur l'album So.

Pour moi, Kate Bush, c'est un tout : une personnalité atypique, un univers particulier, un talent précoce, le chant, la danse, le théâtre, l'expérimentation…
Après, encore une fois, je n'aime pas tout chez elle, certains morceaux, comme chez Bowie, m'ont surpris, dérouté. Je ne les ai pas compris ou y suis resté carrément hermétique. Il est dommage que tout son univers, si riche, soit occulté par ses morceaux cultes comme Wuthering Heights, Babooshka ou Running up that hill. Il faut avoir la curiosité de faire comme elle, chercher, fouiller, flâner parmi sa production et alors, on trouve de très beaux morceaux. Pour moi, son univers musical invite clairement au voyage.

Et puis, il y a sa démarche, que j'apprécie : elle a toujours fait ce qu'elle a voulu, elle s'est toujours foutu des modes, des courants. Quand elle arrive, elle est complètement à l'opposé de l'univers musical de l'époque, ses producteurs ne voulaient pas sortir Wuthering Heights, disant que ça ne marcherait jamais et elle leur a fait comprendre que c'était ça ou rien. Elle me fait penser un peu à Mark Hollis de Talk Talk qui, lui aussi, a suivi sa voie, a fait la musique qu'il voulait, qui lui plaisait, même si elle resta confidentielle. Je pense que Kate Bush est pareil, même si ça n'avait pas marché, elle aurait continué à faire ce qu'elle aime. Elle est restée fidèle à elle-même.

C'est assez marrant d'ailleurs : son tube Cloudbusting connaît un nouveau succès depuis qu'il a été utilisé sur le dernier épisode de la série La servante écarlate et tout le monde s'extasie, tout le monde "découvre" ce morceau, c'est génial, qui chante ça, c'est tellement tendance, tellement actuel… Alors que ça date de 1985.
Kate doit sûrement en sourire...

Un artiste touche à tout, à la fois chanteur, musicien, poète, peintre, romancier et dont la vie pourrait être un roman justement.

Né au Québec en 1934, dans une famille aisée, Léonard Cohen baigne dès son enfance dans une atmosphère musical et religieuse : sa mère, d'origine russe, le berçait avec de vieilles chansons russes ou yiddish tandis que son grand-père, rabbin, l'intéresse très tôt au judaïsme.  A 15 ans, il découvre la poésie et écrit ses premiers poèmes, puis commence à jouer de la guitare.

C'est d'abord la poésie qui est sa première passion. Il publie de nombreux recueils qui commencent à le faire connaître. Dans le même temps, il voyage, part étudier à Londres. Sa personnalité atypique commence à se dessiner également : en 1960, il part s'installer sur l'île grecque d'Hydra. A l'époque, c'est une île isolée, sans eau courante ni électricité, qui accueillait une communauté d'artistes et de rêveurs, un peu bohèmes et utopistes. Il y achète une maison et y écrit ses premiers romans. Il y rencontre également la norvégienne Marianne Ihlen qui sera sans doute son grand amour et qu'il aimera jusqu'à la mort de cette dernière, bien qu'ils soient alors séparés.
Le voici aux USA où ses premiers pas dans la chanson se font d'abord en tant que parolier. Puis il se lance comme chanteur.

Leonard Cohen, c'est d'abord une voix, grave, profonde, presque sensuelle. C'est surtout une atmosphère, souvent qualifiée de "noirceur", teintée d'un profond mysticisme et d'une grande poésie. Ses textes parlent de religion, de sexe, de l'amour, dans une tonalité souvent minimaliste, épurée. Sur certaines chansons, l'artiste parle plus qu'il ne chante, faisant penser à un quelconque prêtre récitant ses oraisons, de sa voix caractéristique. Apparait aussi dans son oeuvre, sans pudeur, sa profonde mélancolie et son caractère dépressif, que l'artiste assume totalement. Dans le même temps, notre homme reste fidèle à lui-même : en 1994, il se retire dans un monastère bouddhiste et il est même ordonné moine sous le nom de "Silencieux". Après une retraite spirituelle de cinq ans, il part pour Bombay pour y rencontrer Ramesh Balsekar, guru indien dont il admirait les écrits. Entretemps, on l'aura vu dans un épisode de Miami Vice, il aura écrit une comédie musicale, on l'aura vu et entendu chanter dans une librairie de Toronto...

Leonard Cohen meurt en 2016, à Los Angeles, des suites d'une leucémie aggravée par une chute. Trois mois après la mort de Marianne Ihlen, sa muse et premier amour, à qui il avait écrit une lettre d'adieu où il lui souhaitait "un très beau voyage" et l'assurant "qu'il la rejoindrait bientôt".

Pour le plaisir et pour les fans d' Assasin's Creed Origins au passage, l'envoûtant et sombre You want it darker :

Voilà trente ans déjà que nous quittait "l'homme à la tête de chou".
La mort avait déjà frappé à sa porte à plusieurs reprises mais il l'avait toujours éconduit. Cette fois cependant, elle est entrée. Cette cinquième attaque cardiaque fût la fatale.
C'est dans la soirée du 02 mars 1991 que sa dernière compagne, Bambou, alerte les secours devant la maison de l'artiste, inquiète de ne pas l'entendre répondre. Car quand Serge Gainsbourg composait, il s'enfermait, complètement seul et personne d'autre n'avait les clefs dans ce moment-là. Les pompiers découvrent l'artiste gisant nu, à même le sol.

Une mort fulgurante, comme la vie de cet artiste atypique, une vie consumée, comme ces cigarettes qui ne le quittaient pas.
Un petit trou, un dernier petit trou et on me mettra dans un grand trou"...

Je vais pouvoir écouter tout cela le prochain week-end...

Aux USA, pour la première fois depuis 1986, les ventes de vinyles ont plus rapporté et ont été plus importantes que celles de CD : en 2020, les ventes de CD ont rapporté 483 millions de dollars et les ventes de vinyles 626 millions de dollars. La tendance est la même en France où 42% des acheteurs de vinyles ont moins de 30 ans.
Retour du bon vieux disque qui crépite et qui craque sous le saphir...

(Source : France Info)

Pour revenir à Talk Talk, je conseille vraiment de les écouter en live, ça n'a rien à voir.
Mark Hollis avait l'habitude de rajouter de grandes plages mélodiques, des morceaux d'harmonica et de changer parfois complètement le rythme de la chanson. Comme avec Call in the night boy, rythmée, très rapide en version studio et qu'il a chanté en slow sur certains live. Des interprétations qui donnaient à l'époque une idée de sa future démarche musicale.

Je recommande le live à Montreux de 1986 ou le concert de Salamanca en Espagne. Rien que Such a shame, sur ces deux live, est à tomber.

Pour moi un live se regarde il ne s'écoute pas. Le principe du live c'est le visuel alors si il n'y a que le son pas mon délire.

Je n'ai que très rarement accroché avec le son live en audio, surtout à cause du bruit du public qui gâche bien souvent la musicalité d'un morceau.

Regarder un live c'est bien différent, en plus du son on a le visuel, et ça change tout, l'image est tellement importante dans un live. On peut voir les différents musiciens jouer, leurs instruments, leurs style de jeu, l'attitude du chanteur (ou de la chanteuse). C'est à mes yeux l'essence même d'un live.

Pas d'accord : OK, il peut y avoir la présence physique de l'artiste sur scène, une "bête de scène" comme Tina Turner ou Peter Garett des Midnight oil.
Mais pour moi le live, c'est l'assurance d'écouter un son et une voix différents du CD, sinon je reste chez moi... Voir l'artiste jouer d'un instrument, même si c'est un maître du piano comme Elton John ou un guitariste talentueux comme Eric Clapton, c'est secondaire. C'est de l'entendre chanter "en vrai" qui m'intéresse, sans arrangements ou autres artifices. Et j'admire les artistes qui chantent ou jouent leurs morceaux différemment sur scène. Si je dois payer une place de concert pour entendre ce que j'ai sur mon CD, encore une fois, autant rester chez moi.

L'avantage du live visuel c'est qu'on peut le regarder en vidéo chez soi, ou bien assister à un concert. On a pas forcément besoin de bouger de chez soi, on a tout en face de nous, le son, l'image, le visuel, c'est l'avantage des vidéos. Pour le concert c'est autre chose, il y a le ressenti de la présence physique.
Après moi pour un live comme je l'ai dit il me faut le visuel, autant je n'en ai pas besoin pour un bouquin, j'imagine, autant c'est indispensable à mes yeux pour de la musique live, sinon autant écouter les albums studios en cd.
Un live il me faut le visuel, voir tout ce qui se passe sur la scène, les musiciens, les instruments etc... Et pour le chanteur à la différence de l'audio on peut le voir, son jeu de scène, sa façon de chanter. Un live pour moi c'est comme un film, il y a le son et l'image, ça se regarde.
Mais bon on a tous des ressentis différents la dessus, c'est quelque chose de personnel.

Ça mériterait un sujet à part, ce débat studio/live

Depeche Mode en deuil avec la disparition, à 60 ans, d'un de ses cofondateurs, Andy Fletcher :



En hommage, l'incantatoire Shake the Disease, le morceau par lequel j'ai découvert le groupe, morceau qui m'a toujours marqué. Le visuel de la pochette de l'époque était très bon également.

Bien triste la disparition d’Andy que j’aimais beaucoup...
Depeche Mode est certainement l’un des groupes étrangers des 80’ que je préfère.
Oui, j’écoute beaucoup les années 80, même si j’ai 22 ans. Merci papa de m’avoir transmis tout ça.

Outre le morceau que tu as partagé qui fait partie de mes favoris, je me permet de partager d’autres titres que j’écoute. Très connus...

Enjoy the Silence


Never Let Me Down Again


Just Can’t Get Enough


Personal Jesus

Enjoy the silence, c'est un peu devenu le titre culte du groupe. Le clip était assez réussi aussi, avec le chanteur costumé en roi errant à travers de nombreux paysages, avec sa chaise longue sous le bras, et s'asseyant pour écouter le silence...

Violator est sans doute un album "commercial" mais bourré de tubes quand-même, avec des chansons lancinantes comme Sweetest perfection ou Waiting for the night.
Mais mon préféré reste quand-même Songs of faith and devotion, sombre, âpre, presque gothique par moments.