CARUSO (chanson et ténor)

C'est l'un des grands classiques de la chanson italienne.
Ecrite et chantée par Lucio Dalla en 1986



Caruso a été reprise depuis par quantité d'artistes à travers le monde, de Pavarotti à Andrea Bocelli en passant par Mireille Mathieu (en français), Julio Iglesias et tant d'autres, de tous styles et dans toutes les langues. Même si certaines traductions ne sont pas toujours heureuses...

La chanson est dédiée au ténor italien Enrico Caruso, considéré comme le plus grand chanteur d'opéra de tous les temps.



Elle raconte la douleur et l'amour qu'éprouve un homme sur le point de mourir en regardant dans les yeux d'une jeune femme qui lui est chère. Elle est probablement une interprétation romancée des derniers instants d'Enrico Caruso à Sorrente où il mourût. Pour certains, la jeune femme en question serait Dorothy Caruso, dernière épouse du ténor, de vingt ans sa cadette. Pour d'autres, la jeune femme serait la fille de l'artiste.

Né en 1873, Enrico Caruso, issu d'une famille pauvre comptant sept enfants, a commencé par chanter des chansons populaires dans les restaurants et cafés de Naples. Sa voix est très vite remarquée, il suit des cours, apprend à maîtriser son organe mais fonctionne à l'instinct : si sa maîtrise vocale devient vite impressionnante, il se révèle incapable de déchiffrer une partition. Il chante et apprend "à l'oreille".
Doté d'une voix chaude et puissante, il enchaîne rapidement les succès et les tournées, connaissant un véritable triomphe aux USA. Il continue à prendre des cours de chant et à se perfectionner. La critique comme le public l'acclament, ses opéras attirent les foules.
Dans le même temps, Caruso bénéficie des progrès de la technique : il est l'un des tous premiers artistes au monde à être enregistré sur disque, sur gramophone, ce qui lui assure une diffusion jamais vue jusqu'alors. Il existe aujourd'hui encore 488 disques de l'artiste où ce dernier chante dans plusieurs langues, phonétiquement le plus souvent. Pour l'anecdote, il est présent pour un récital à San Francisco lors du terrible séisme de 1906 et quitte la ville dévastée en urgence.

Mais derrière les lumières, il y a l'ombre... Grand amateur de femmes, il connaît des relations orageuses et passionnées, des liaisons tumultueuses. Il choque en épousant sa dernière femme qui a vingt ans de moins que lui.
Le colosse est aussi de santé fragile : fumeur impénitent, il est victime d'infections pulmonaires à répétition, développe des migraines, angines, bronchites... En 1909, il est opéré d'un nodule sur ses cordes vocales. En 1920, il développe une infection pulmonaire qui lui vaut six opérations en trois mois ! La même année, il se blesse au rein gauche lors d'une scène de l'opéra Samson et Dalila. Epuisé, il se retire à Sorrente, dans la baie de Naples, pour se reposer. Il s'installe au palace Excelsior Vittoria, contemplant le golfe depuis la terrasse de sa suite. C'est là qu'il meurt, à 48 ans, d'une septicémie. A sa mort, l'Italie décrète trois jours de deuil national.

Lucio Dalla lui rend donc en 1986 le plus beau des hommages, avec cette magnifique chanson, poignante et mélancolique, qui décrit les derniers jours d'un homme mourant devant le golfe de Sorrente, et dans les yeux de celle qu'il aime...
L'hôtel existe toujours, de même que la suite où résidait l'artiste et où trône encore son piano. C'est d'ailleurs là que Lucio Dalla a tourné les images de son clip à l'époque.