Apparu en 1992 sous la plume de Jim Shooter et Steve Englehart, avec Bob Layton et Barry Windsor-Smith au dessin, X.O Manowar (Aric of Dacia) est un Comic plein de bruit et de fureur, sauvage et épique, mêlant Histoire, Fantasy et SF.
Le parcours de cette œuvre fût chaotique, en dépit d'un succès certain, gâché par des problèmes d'édition et de conflits entre différentes maisons d'édition et de publication. La série s'est interrompue à plusieurs reprises, avant de reprendre, souvent sous un autre label. Aujourd'hui, elle renaît à nouveau, avec au dessin le talentueux Tomas Giorello, qui s'est déjà illustré par son travail sur Conan et redonne vie à notre héros :
(Image : comicbookcritic.net)
(Image : comicsbeat.com)
Né au cours d'une bataille, Aric de Dacie est un guerrier comme la Fantasy les aime, héritier du trône des Wisigoths. En un cinquième siècle troublé, il combat farouchement contre Rome, suite au massacre de sa famille par des soldats romains. C'est alors que lui et un groupe de ses fidèles compagnons sont capturés par une race extraterrestre et emmenés sur leur monde pour y être réduits en esclavage.
Après plusieurs années de servitude, Aric parvient à se soulever contre ses maîtres, à pénétrer dans leur temple et à y dérober leur arme absolue, X-O Manowar, une fantastique armure élaborée et donnant une puissance incroyable à qui peut supporter de la porter. Au cours de la lutte, Aric voit ses compagnons tués et parvient à s'enfuir à bord d'une navette pour rejoindre la Terre.
Arrivé là, il réalise avec stupeur que par une distorsion ou dilatation temporelle, 1 600 ans se sont écoulés. Notre barbare se retrouve donc au XXIème siècle. Traumatisé, abattu par la mort de ses compagnons, le guerrier se réfugie en pleine jungle péruvienne pour y chercher solitude et oubli. Mais les extraterrestres qui l'avaient capturé ne l'ont pas oublié et sont bien décidés à récupérer l'armure sacrée et à lui faire payer. Ils prennent alors apparence humaine et, aidés par un champion nommé Ninjak, localisent Aric. Ce dernier parvient néanmoins à les repousser et va jusqu'à les attaquer dans leur propre quartier-général, secrètement implanté en Angleterre. Décidé à en finir, Aric mobilise alors une armée humaine pour rejoindre le monde des envahisseurs et le détruire. Il en profite pour libérer plusieurs de ses frères et sœurs de race, gardés là-bas en esclavage, avant de revenir sur Terre, ayant réussit à annuler le formidable décalage temporel entre les deux mondes.
De retour, se souvenant qu'il est héritier du royaume des Wisigoths, Aric s'installe avec les siens retrouvés en Roumanie et y fonde son royaume. Ce qui déplaît fortement aux Russes… S'ensuivra une série de batailles, d'intrigues et de complots, au cours desquels Aric perdra son armure avant de la retrouver, sera sauvé par un commando américain et, son armure retrouvée, décidera de travailler comme agent américain, protégeant les intérêts de ces derniers à travers le monde.
(Image : planetebd.com)
Un scénario assez délirant (et encore, fortement résumé) où tout se mêle, Histoire, Heroic Fantasy, SF, CyberPunk, Super-Héros… Car le XXIème siècle où débarque Aric est celui des Super-Héros, il devient ami avec certains et en combat d'autres. Dans le même temps, il parvient à regagner son époque, tente de convaincre son oncle Alaric de s'allier à lui pour anéantir les romains mais son oncle le trahit pour récupérer l'armure. Aric sera également gravement blessé par un Tyrannosaure Cyborg au cours d'une de ses aventures et devra rester prisonnier de son armure pendant 10 ans, 10 ans pendant lesquels l'artefact magique le régénère et le guérit…
On le voit, il y a de tout dans cette série, jusqu'au tournis. Une sorte de Conan le barbare perdu dans un monde à la
Camelot 3000 avec une dose de Super-Héros, de voyages dans le temps et l'espace… On a aussi un côté Elric de Ménilboné avec Aric presque prisonnier, dépendant de cette armure qui en devient vivante, entretenant un lien spécifique avec celui qui a pu supporter de la porter. Au fil des aventures, l'artefact devient un personnage à part entière, avec lequel le héros entretient une relation parfois conflictuelle.
(Image : wehaveahulk.co.uk)
Tout cela peut rendre la saga difficile à appréhender ou même apprécier. D'autant plus que les fréquents changements de maisons d'éditions, d'auteurs et de dessinateurs donnent des versions très différentes et on a parfois l'impression que ça part dans tous les sens, de façon assez bordélique. Une œuvre puzzle, où chacun trouvera sans doute quelque chose qui lui plaira même si, personnellement, je trouve ça trop confus et n'apprécie pas les changements de personnages, graphiquement parlant (la version de Giorello restant clairement ma préférée). Je n'ai rien contre le mélange des genres mais il faut que ça reste bien dosé, équilibré. Là, je trouve ça trop foutraque.
(Image : multiversitycomics.com)