LE MASSAGE

Le massage vient de l'arabe Mass qui signifie "toucher, palper".
Considéré comme un art et un soin à part entière dans de nombreuses civilisations, il a longtemps eu mauvaise presse en Occident car assimilé au massage érotique ou sexuel. C'est à partir des années 1970 et sous la poussée du phénomène New Age et de la libéralisation du corps que le massage est revenu en force.

Appelé également massothérapie, pratiqué depuis des millénaires par de nombreuses civilisations, le massage est un ensemble de techniques manuelles exercées sur le corps, principalement par les mains. Il peut être exécuté à mains nues, sur un corps nu ou habillé, avec des accessoires comme des pierres chaudes, des galets, des huiles… Il agit au niveau physique et, pour certains, sur le mental également, favorisant avant tout détente et bien-être.

Au niveau physique, le massage agit sur la peau, les muscles, les tendons et les ligaments. Il chauffe la peau, le muscle, active la circulation sanguine, peut stimuler la circulation de la lymphe et favoriser l'élimination des toxines. Il aide à éliminer contractures et courbatures.
Dans certaines civilisations, le massage apporterait d'autres bienfaits, stimulant la circulation d'énergies parcourant le corps. En Asie principalement, le massage permet de "débloquer" des zones où l'énergie vitale stagne afin de mieux la répartir et répandre à travers l'organisme. Le but du massage n'est alors plus seulement l'apaisement du corps mais également celui de l'esprit tout en concourant à une harmonie générale de l'organisme. Dans de nombreuses cultures, le massage est associé au bain, à la balnéothérapie.

Dans les deux cas, le massage peut s'exercer de différentes façons : pétrissage, pression, palpage, tractions, étirements, percussions, peut être léger, tonique, relaxant ou carrément costaud ! On peut masser une partie du corps ou son intégralité, les pieds, les mains, les oreilles, le crâne… Il existe des massages spécifiques pour les sportifs, les nourrissons, d'autres pour soulager les tensions musculaires liées à la grossesse… On peut être massé nu, habillé, allongé ou assis… Massage coréen, balinais, japonais, turc, suédois ou californien, aux pierres chaudes… L'éventail reste très large.
Revue de détail :




Un massage autrefois très répandu chez de nombreux peuples et sociétés traditionnelles et qui a tendance à revenir à la mode ces dernières années, après avoir été longtemps interdit dans de nombreux pays occidentaux.
On le pratiquait principalement en Afrique, en Inde, dans le grand nord canadien ou encore dans les îles du Pacifique, dans les premières années de l'enfant. C'est souvent la mère ou la grand-mère qui officiait, avant ou après la toilette du bébé. Généralement, la masseuse est assise et l'enfant posé sur ses jambes étendues.
Le massage permettait de détecter d'éventuelles anomalies cutanées, des kystes ou grosseurs mais aussi d'établir un contact et lien particulier entre la mère et son bébé. Spirituellement, ce massage avait pour but de préparer le bébé à sa vie d'adulte, à lui faire prendre conscience de son corps. Chez certains peuples, plusieurs femmes massaient alternativement l'enfant, ce qui était synonyme d'acceptation sociale, au sein du groupe.
Sur un plan purement physique, ce massage permettrait de stimuler la circulation, de soulager les douleurs dentaires, d'aider à décongestionner ou évacuer les humeurs, mucosités et sécrétions, favoriser l'endormissement et l'apaisement.




Ce massage, dont le nom signifie "calmer avec les mains" est d'origine chinoise, rapidement adopté par les japonais chez qui il est devenu un art millénaire. On le nomme également Amma.

Les mouvements se font par des "balayages énergétiques", sous forme d'étirements, de bercements, de pressions et de percussions. Environ 360 points spécifiques sont répertoriés et utilisés sur le corps pour chercher à atteindre un état profond de relaxation et de bien-être. L’anma se compose d'une suite de manipulations assez complexes. Il n'utilise pas d'huile et peut être fait à travers un drap ou les vêtements, convenant ainsi aux personnes pudiques. Il est pratiqué sur une table, autrefois à même le sol.
Dans le mouvement du boshi junenho, le corps est bercé pendant toute la durée du massage. Des mobilisations étirent le corps, allongent les faces antérieures et postérieures des muscles. Enfin, six types différents de percussions viennent ajouter une dimension auditive et vibratoire. Le praticien monte également plusieurs fois sur la table pour exercer des pressions (susho appakuho) sur le dos. Ces compressions de la cage thoracique permettraient au patient de mieux "ressentir" sa respiration. Elles contribueraient également à délier et stimuler la musculature autour de la colonne vertébrale.
Un des buts du massage anma est de répartir l'énergie vitale dans tout le corps en la faisant circuler du centre vers les extrémités, le long des fameux méridiens. Il est donc généralement associé au Shiatsu.




C'est une variante de l'Anma qui s'est considérablement développée ces dernières années, surtout dans le cadre du travail.
C'est David Palmer qui est le premier à proposer de masser ses clients ainsi chez Apple. En 1983, il élabore un programme de 15 minutes destiné à détendre le haut du corps et ainsi soulager le stress accumulé, en utilisant une chaise spéciale, ergonomique et en permettant à ses clients de rester habillés. Le côté pratique et rapide lui assure un succès immédiat. Le masseur agit sur 140 points avec la main et le coude, pendant 15 minutes.
Un type de massage devenu très courant dans de nombreuses entreprises et même dans de grands aéroports internationaux, où l'on peut ainsi se détendre entre deux vols ou après un long trajet.

Pour moi le massage est avant tout une pratique sensuelle, érotique et sexuelle, dans le sens ou je vois un massage comme un préliminaire. Ou le toucher est primordial donc pour l'éveil des sens.
Pour la détente et la relaxation je préfère autre chose, la musique notamment.

Après bien évidemment on ne peut pas le résumer qu'à ça et ce serait vraiment réducteur.

Alors moi, c'est l'inverse.
J'ai toujours vu le massage déjà comme un soulagement (contre le mal de dos notamment) et un moment de bien-être, de lâcher prise, sans aucune connotation sexuelle. Et puisqu'on parle de ça, j'ai été massé par des hommes comme par des femmes sans que ça me pose le moindre problème.

J'ai testé pas mal de massages au cours de mes voyages en Asie et certains, comme le massage Anma n'ont pas grand-chose de sensuel, on est presque plus dans la chiropractie. Quand le type te monte dessus, te tracte ou t'étire en arrière au point que tu te dis qu'il va te casser en deux, je t'assure que tu n'as aucune idée érotique en tête (rire).
Pareil pour le massage turc, plutôt rude avec pas mal de pétrissage des muscles, pour un résultat plus énergisant que relaxant.
Mon plus grand souvenir, c'est le véritable massage des pieds. Un bien-être incroyable une fois la séance terminée.

Pour moi, grand nerveux refoulé, souvent contracté ou stressé, le massage est un vrai bienfait, un soulagement et un délassement certain.
Après, je peux tout à fait comprendre les réticences de certaines personnes pudiques ou réservées : on est là dans quelque chose de très intime, avec le fait de se laisser toucher, manipuler, palper… Je comprends qu'on puisse ne pas aimer ou se sentir gêné.
Mais en ce qui me concerne, aucun problème. Je vois ça comme un acte médical presque, sans aucune idée ou connotation érotique. Un peu comme quand tu te fais ausculter par un médecin ou quand tu fais une séance de kiné.

C'est sur qu'on aura tous des ressentis différents la dessus. Pour moi le massage c'est quelque chose d'intime, de personnel, la découverte du corps de l'autre, à faire en couple ou bien accompagné si j'ose dire.

Et sauf si c'est pour des raisons médicales hors de question pour moi de me faire masser par un homme.

Nous restons en Extrême-Orient avec le massage coréen, très particulier. Comme souvent en Asie, ce massage lie corps et esprit, dans une approche globale de l'individu. Signalons que là encore, il peut être apprécié des personnes pudiques puisqu'on peut le pratiquer habillé. La personne massée est allongée au sol ou sur un matelas.

Le massage coréen recherche avant tout la relaxation, au moyen de la vibration. Deux phases se succèdent, la phase active puis passive. Dans la première, une vibration est transmise à la personne par un contact physique. Dans la seconde, la personne massée intègre les sensations induites par cette vibration, sans plus aucun contact avec le masseur.

La fameuse vibration est le plus souvent produite par le fait de secouer (le bras par exemple mais souvent les pieds) par de petites secousses, presque imperceptibles. Il n'y a donc pas de pressions ni de manipulations importantes, ce qui peut rassurer les personnes n'aimant pas un contact trop prolongé. C'est la période active, pendant laquelle le masseur produit la vibration. Puis soudain, le masseur stoppe son action et laisse la personne massée en ressentir les effets dans tout son corps, sans plus la toucher. C'est la phase passive : la vibration, appelée également ondulation, doit alors se propager progressivement dans tout le corps à partir de la zone stimulée. Tout l'art du masseur consiste à parfaitement doser cette vibration afin qu'elle ne soit ni trop rapide ni trop lente.
Vient enfin une phase d'étirements et souvent un léger massage du crâne et du visage pour conclure la séance.

Comme on le voit, le massage coréen est bien plus qu'un massage, c'est une véritable manipulation du corps avec une dimension spirituelle incontournable. Il est considéré comme l'un des plus relaxants au monde mais exige un grand savoir-faire de la part du masseur. Autre avantage, il permet d'atteindre, par ces fameuses vibrations, des zones profondes du corps, hors de portée du masseur.
A noter qu'il se pratique traditionnellement beaucoup en famille, c'est un moyen de renforcer les liens et la cohésion entre les personnes du cercle familial. Dans les familles paysannes autrefois, il était pratiqué à la fin de la journée pour apaiser douleurs et courbatures et favoriser l'endormissement. Dans certains villages, les villageois le pratiquaient entre eux, c'était là aussi un moyen de renforcer les liens et la cohésion entre les habitants. Généralement, les hommes sont massés par des hommes et les femmes par des femmes.

Là encore, l'Asie.
Là encore, l'union et l'harmonie du corps et de l'esprit.

Le massage balinais, inspiré du massage chinois et indien, est effectué de la tête aux pieds et vise à instaurer une relaxation profonde, de l'esprit comme du corps.
La première partie se compose de pétrissages, de frictions et de pression des fameux méridiens où circule l'énergie selon la conception chinoise. La seconde partie, moins dynamique, se concentre sur la relaxation, avec de doux étirements et un massage délicat de la tête. Contrairement aux précédents massages qui peuvent se faire habillé, le massage balinais se fait sur la peau nue, utilisant de l'huile de massage. Le masseur utilise doigts et paume des mains, parfois avants-bras et coudes.

Le but est d'agir sur les trois Marmas, les trois points vitaux (système nerveux, digestif et hormonal) associés à l'air, l'eau et le feu. Mais aussi de détendre les tensions musculaires, faire circuler le sang et les fluides, drainer l'organisme. Très complet, il est réputé particulièrement efficace sur la zone de la nuque, du dos et des épaules.
Une séance dure une heure environ.
Le massage balinais est contre-indiqué aux femmes enceintes. Utilisant de l'huile de massage, il est déconseillé en cas de lésions ou affections cutanées.

Très à la mode actuellement dans de nombreux instituts. Les tibétains eux, n'ont pas attendu pour pratiquer cet art qui remonte à plusieurs siècles. Ce massage se pratique dans les familles du nord Tibet depuis longtemps, sa pratique se transmettant entre générations. Il est avant tout tonique et défatigant, pratiqué par les travailleurs et paysans à la fin de leur journée de travail.

S'il fonctionne sur le même principe que la plupart des massages asiatiques (harmoniser et favoriser la circulation des énergies à travers le corps), il en diffère par une particularité :




Pour les praticiens tibétains, le son est un moyen d'agir sur l'organisme et les énergies qui le parcourent. Depuis 5000 ans, les tibétains utilisent le son ou des chants en complément de leur massage. Ce sont les fameux bols tibétains, que l'on voit aujourd'hui mis à toutes les sauces...
Des huiles et des plantes viennent s'ajouter et parfois même la moxibustion dont nous avons parlé dans le sujet du même nom. Le masseur utilise alors des pochoirs en tissu remplis de plantes et graminées, trempés dans de l'huile chaude et appliqués sur les points de tension.
Les fameux bols peuvent être complétés par des clochettes ou posés directement sur la personne massée :



On parle alors de massage "vibratoire" ou de massage "sonore". Les ondes sonores basse fréquence émises sont censées pénétrer l'organisme et agir sur ses énergies.

Le massage se décompose d'ordinaire en trois parties, Ku, Nye et Chi :
- Le corps est enduit entièrement d'une huile chaude.
- Les points d'acupuncture sont stimulés.
- L'huile est soigneusement retirée, au moyen de poudres spécifiques.

Le massage tibétain, appelé Kunye, peut être effectué habillé, surtout si l'on se contente du massage "vibratoire".

L'un des plus populaires en Occident avec le massage californien (qui en est issu).

Le massage suédois, créé au XIXème siècle par le docteur suédois Per Henrik Ling, est très apprécié des sportifs car il est musculaire avant tout. Le masseur agit sur les muscles et les tendons par effleurage, pétrissage, friction et autres. Il apaise donc les tensions musculaires, les courbatures, soulage les articulations douloureuses et améliore la souplesse. Les douleurs dorsales ou lombaires ou l'arthrose peuvent également être soulagées par le massage suédois.

C'est un massage tonique, assez vigoureux, qui stimule la circulation sanguine en massant énergiquement des jambes vers le haut du corps. C'est pourquoi il est déconseillé en cas d'hypertension ou de problèmes cardiaques, car il fait affluer le sang vers le coeur.
Les pressions se font plus légères, plus douces, sur les parties osseuses du corps, plus toniques, plus fermes, sur les muscles. La stimulation de la circulation sanguine améliore l'élimination des toxines.
La séance dure en général une heure. Les personnes pudiques peuvent se faire masser en sous-vêtements.

Ça c'est un massage que j'aimerais bien essayer. Je vais regarder si ça existe dans ma ville.

Je pense que ça doit se trouver, c'est un massage très courant en Occident.

Son inventeur, Pehr Henrik Ling (1776-1839)



avait fait connaissance sur un bateau, lors d'un long voyage au Danemark, avec un chinois nommé Ming qui l'avait initié aux arts martiaux et à l'escrime. Les deux hommes s'étaient liés d'amitié et avaient poursuivi voyage et entraînement ensemble quelques temps, Ling devenant un escrimeur et athlète accompli. Revenu en Suède, notre homme commença à souffrir de violents rhumatismes. Il se mît alors à exercer sur lui-même les manipulations que Ming lui avait apprises pour soulager ses douleurs. Complètement rétabli, il s'installa alors comme "professeur de conditionnement physique" et enseigna son savoir.
Elu à l'Académie de Médecine suédoise, Ling se concentra sur les écoles, les collèges et lycées : c'est sous son influence qu'eurent lieu les premiers cours d'éducation physique dans ces établissements. Ling y mêla gymnastique et kinésithérapie avec apprentissage de postures et mouvements corrects.
C'est de cette "gymnastique suédoise" comme on la nommait qu'est issu le massage suédois, destiné à soulager les tensions musculaires, articulaires et renforcer le système musculaire, comme Ling l'avait fait sur lui-même.

C'est apparemment le massage des sportifs si on peut dire. Perso, je ne connais pas. J'ai essayé le massage turc (plutôt costaud, j'y viendrais), autrement, les autres fois où je me suis fait masser, c'était en Asie, où la démarche et la pratique du massage sont très différentes.

Il résulte de plusieurs influences asiatiques et il offre des particularités spécifiques.


Tout d'abord, dans les temps anciens, il était pratiqué uniquement par des aveugles, ces derniers passant pour avoir un sens du toucher plus développé et plus précis, en raison de leur handicap. Aujourd'hui encore, l'association des aveugles de plusieurs villes vietnamiennes proposent des massages, très courus, très appréciés surtout par les personnes pudiques. Certains masseurs le pratiquent les yeux bandés, afin de mieux ressentir le toucher et d'avoir au fil du temps une meilleure connaissance du corps. Les maîtres en arts martiaux le pratiquaient également sur leurs élèves et disciples.

Il est plus vigoureux qu'on ne pourrait le penser, il n'est pas prévu pour le confort ou le réconfort mais pour soigner, libérer les tensions de l'organisme et il peut donc se révéler désagréablement énergique ou même douloureux par moments. Ne soyez pas étonné non plus de voir le masseur monter sur la table et poser son genou sur votre dos...  Mais en général, il vous demandera quelle intensité il doit utiliser.
Il se pratique en institut bien sûr mais aussi, en version simplifiée, dans la rue, à la terrasse des cafés, sur le trottoir...



Certains et certaines se retrouvent même pour des séances collectives, en plein air :



S'inspirant principalement de la médecine chinoise, le massage vietnamien a pour but de défaire les "nœuds" afin de laisser l'énergie circuler librement et harmonieusement à travers le corps. Il agit donc sur les fameux points d'acupression, particulièrement ceux du ventre, considéré comme un deuxième cerveau.
Le massage vietnamien utilise également les vibrations et le son, par exemple en donnant de petits coups de poing sur des points précis ou en claquant dans ses mains, voire en applaudissant.


- Le ban chan bop est le massage des pieds uniquement. Il est couramment pratiqué dans la rue ou même à la plage.
- Le massage à quatre mains se fait avec deux masseurs qui synchronisent coups de poing et claquement des mains, s'attardant principalement sur le dos et les jambes.
- Le Giac Hoi est le massage accompagné de ventouses. Ces dernières, chauffées, sont placées sur des points stratégiques du dos, aspirant la peau et soulageant les tensions musculaires. Les ventouses sont souvent comparées à un analgésique rapide, soulageant principalement le mal de dos.
- Le massage aux pierres chaudes permet, les pierres placées aux bons endroits (le long de la colonne vertébrale le plus souvent) de soulager le stress, les douleurs dorsales et d'éliminer les caillots sanguins. C'est un massage réservé aux masseurs expérimentés.

Varanasi (anciennement nommée Bénarès) est l'une des villes les plus sacrées de l'Inde. C'est ici que des pèlerins, par milliers, viennent sur les fameux ghats (escaliers) pour se baigner et se purifier dans les eaux du Gange. Et les touristes également y viennent par milliers.
Mais on peut aussi s'y faire masser...
De nombreux masseurs (ils sont 150 environ) y proposent leurs services, de manière impromptue, debout, assis, allongé, habillé ou partiellement dénudé. A deux, voire quatre mains. On peut se faire masser uniquement la tête, les mains, les pieds ou tout le corps. Certains ont un emplacement modestement aménagé, d'autres vous proposent leurs services à même le sol de pierre, sur une simple serviette ou un matelas. Ou carrément debout, là, sans rien.









Bien sûr, cela peut surprendre. Se faire masser en pleine rue, au milieu de la foule, du bruit, de l'agitation et des... vaches sacrées ou des bûchers funéraires.
Mais on est ici en Asie, en Inde et plus encore dans un autre univers mental, où les gens ont un état d'esprit qui n'a rien à voir avec celui de l'Occident. Ici, le massage fait partie de la vie quotidienne, il est vu comme une véritable médecine, un soin du corps aussi bien que de l'esprit. Se faire masser dans la rue, que ce soit simplement la tête, les mains, les pieds ou tout le corps est ici quelque chose de normal. On peut également voir des pèlerins se masser réciproquement. Si les femmes indiennes se font rarement masser en public, principalement pour des questions de pudeur et de différence de sexe, les touristes étrangères peuvent bénéficier de ces services.



Si j'ai parlé de barbiers plus haut, c'est parce que vous trouverez également ici de nombreux barbiers de rue qui, outre la coiffure et le rasage, vous proposeront un massage du crâne, du visage, voire du cou et des épaules également. Là aussi, pas de salon, on s'assoit sur un tabouret ou une chaise et c'est tout. Encore une fois, vous êtes en Inde où le barbier de rue est une institution. C'est surtout pour les plus pauvres le moyen d'avoir un minimum d'hygiène et de soin. Dans de nombreuse villes indiennes déambulent des barbiers ambulants, proposant leurs services aux passants. On peut également bien sûr se rendre dans un salon.
A noter que le massage du crâne et du visage se retrouve également chez les barbiers au Pakistan, en Turquie, en Asie Centrale, au Cambodge et d'autres endroits où il est le complément rituel de la coiffure et du rasage.
Ces massages de rue peuvent être un formidable moyen de s'immerger dans la culture populaire indienne et se révéler une expérience mémorable.

Bien entendu, il faut rester prudent car les offres pullulent avec les nombreux touristes et donc les arnaques aussi. Il faut soigneusement se renseigner auparavant, auprès des locaux de préférence, afin de savoir à qui se confier et éviter l'attrape-touriste. Il faut savoir également que le massage indien peut être costaud et n'a pas grand chose de sensuel, sinon rien : comme la majorité des massages asiatiques, il consiste en pressions, frictions et percussions sur des points précis et en certains mouvements (tractions, étirements, craquements) qui ne sont pas loin de ceux d'un ostéopathe. Raison de plus pour bien se renseigner avant de confier son crâne, son cou ou ses chevilles au premier venu. Pour les barbiers, il convient d'être très vigilant sur l'hygiène, notamment celle des instruments utilisés et peut-être préférer un salon professionnel.
Prudence donc.