(Image : dogvivant.com)
Peu connu, c'est pourtant l'un des monuments de l'Antiquité romaine les mieux conservés au monde avec le Panthéon de Rome, la Maison Carrée de Nîmes ou l'amphithéâtre d'El Jem en Tunisie.
Situé sur un cap face à l’océan Atlantique, dominant l'entrée donnant sur le port de La Corogne, en Galice, il s'agit du plus ancien phare au monde encore en activité.
Haut de 55 mètres, le monument fût bâti sous les règnes de Trajan ou/et Hadrien, les deux plus grands empereurs de l'âge d'or de Rome, sur les fondations d'un ancien monument phénicien. Une inscription retrouvée intacte permet de l'attribuer à l'architecte Gaius Sevius Lupus, originaire du Portugal de l'époque. Bâti sur le modèle du phare d'Alexandrie, le monument est dédié à Mars, dieu de la guerre. La lumière provenait d'une "lanterne", en fait probablement une immense lampe emplie d'huile d'olive et dont l'éclat était amplifié par un jeu de miroirs en métal.
Transformé en forteresse au Moyen-Age, le phare fût entièrement rebâti en 1791 : le monument antique, qui menaçait de s'effondrer, fût inclus dans la tour actuelle pour être protégé (le bâtiment originel est toujours visible à l'intérieur de cet habillage protecteur qui le reproduit à l'identique).
Le phare fonctionne toujours. Il est alimenté au pétrole au XIXème siècle, puis en électricité en 1921, avant l'installation d'une corne de brume en 1974 et d'une balise radio en 1977.
L'ensemble fait donc 55 mètres de haut (41 mètres avant restauration), sur trois niveaux à l'origine (le quatrième fût rajouté lors de la restauration), chacun divisé en quatre chambres, niveaux reliés par un escalier en spirale de 235 marches. Sa base est un carré de 18 mètres de côté.
Le phare est inclus aujourd'hui dans un parc protégé d'environ 50 hectares libre de toutes constructions, sur un promontoire dominant l'océan Atlantique. Il est classé au Patrimoine Mondial de l'Humanité depuis 2009.
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Contrairement à ce que l'on pourrait croire, son nom ne date pas de l'époque romaine… Les romains l'appelaient
farum brigantium, le phare de Brigantium, nom de cette région qui était pour eux le bout du monde, la dernière limite de l'empire avant l'océan. Son nom actuel est dû à un passage de l'
Estoria de España de Alphonse X de Castille où est racontée la légende selon laquelle Hercule enterra à cet endroit une des trois têtes du géant Géryon.