TRAINS DE REVE

Le musée Train World de Bruxelles expose jusqu'au 17 avril 2022 deux voitures historiques du train mythique : la voiture-salon Côte d'Azur et la voiture-restaurant Riviera.

Le programme de l'exposition est alléchant et révèle les dessous du train des rois : uniformes des employés, le manuel des instructions à l'égard des passagers qui était donné à ces mêmes employés, des menus... On y apprend également que des blanchisseries étaient spécialement installées dans certaines gares sur le trajet, afin que les passagers puissent faire laver leur linge et les employés le linge de bord (nappes, serviettes) pendant les escales. Vous découvrirez également le bogie, un chariot placé sous chaque wagon pour atténuer les secousses afin de préserver le sommeil des passagers et éviter aux dames de tâcher leurs tenues lors des repas...  On est bien à bord du "train des rois et du roi des trains" !

Rendez-vous à la gare de Schaaerbeek, du mardi au dimanche, de 10h00 à 17h00.

Il s'agit du plus long train de passagers au monde, long de plus d'un kilomètre et qui date du début du XXème siècle.
En 1929, il change de nom pour devenir le "Ghan", surnom donné à l'époque aux chameliers afghans qui effectuaient le trajet suivi par le train. Oui, vous avez bien lu, des chameliers afghans dans le désert australien...
Au début du XXème siècle, une partie conséquente du pays restait encore mal connue. Pour affronter les rigueurs de l'outback australien, dès 1839, on décida de faire venir d'Asie des chameaux, plus résistants à la soif et à la chaleur que les chevaux. Et comme on ne savait pas comment diriger ces bêtes, on fît venir des chameliers d'Afghanistan. Des milliers de travailleurs afghans vinrent de leur lointain pays pour aider à ravitailler les travailleurs perdus dans l'intérieur des terres. En 1911, ces caravanes furent remplacées par le chemin de fer. Le train qui nous intéresse ici prît donc le nom d'Afghan Express avant de devenir le Ghan en 1929. Son logo représente un chamelier sur sa monture. L'itinéraire traverse l'Australie du nord au sud.





Lorsqu'il est complet, le train peut compter 43 wagons pour plus d'un kilomètre de long. Il accomplit le parcours de 2979 kilomètres en 56 heures environ. Trente membres d'équipage sont à la disposition des passagers. Quatre chauffeurs se relaient régulièrement.







Soyons francs, ne vous attendez pas à l'Orient Express. Ici, le luxe et le raffinement sont remplacés par le confort et le pratique. S'il y a un bar, un restaurant, un casino, plusieurs types de cabines, si le personnel de bord procure un service impeccable et si la nourriture y est excellente, l'ensemble reste moderne et confortable avant tout. Les banquettes des cabines sont transformées en couchettes par le personnel le soir venu, pendant le dîner et la salle de bains privative est minuscule. Par contre, la quantité d'eau pouvant être utilisée pour la douche est très grande, l'eau est chaude et la pression permanente (aspect confort et pratique encore une fois). Les cabines les plus économiques proposent juste le couchage, il faut alors utiliser la salle de bains commune à chaque wagon.
Le départ à la gare (une voiture avec chauffeur vous prendra à votre hôtel) se fait avec champagne, orchestre et salon privé et un maître d'hôtel personnel est rattaché à chaque cabine.  A cela s'ajoute quelques arrêts dans des sites naturels magnifiques, on vous proposera de prendre le petit-déjeuner en admirant le lever du jour, au bord de la voie, installés avec tout le confort ou de dîner sous les étoiles, près d'un feu de camp, avant de tout remballer et de remonter en voiture. Vous pourrez également effectuer un survol en hélicoptère ou même une balade à dos de chameau, en hommage aux chameliers d'autrefois.

Il y a en général deux voyages par semaine, vous pouvez choisir de partir du nord vers le sud ou en sens inverse. Comptez en gros trois jours de voyage.
Encore une fois, ce n'est pas l'Orient Express, ne cherchez pas le décor de rêve tout en boiseries et cristal et vous pouvez laisser smoking et robe du soir à la maison. Ici, on mise sur le confort et le service avant tout. A noter que la nourriture (tout est fait maison à bord avec des produits frais et locaux) est plébiscitée, de même que les vins et la qualité du service.

Attention : une fois par an, le train est réservé pour rendre hommage aux combattants de la Seconde Guerre Mondiale qui furent transportés par ce train à l'époque. Il est alors emprunté par les vétérans et leurs familles qui effectuent le trajet en souvenir, entouré de mille attentions, le tout couvert par la presse et tous les journaux TV.

Il existe aussi un trajet plus long, sur neuf jours, avec escales à Ayers rock, aux gorges du parc naturel de Nitmiluk...
Et puis... L'Australie, l'Outback, la lumière, les paysages magnifiques, ocres, orangés, vibrant sur le bleu dur du ciel...

Très sympa cette anecdote sur les chameliers. Tout ça me donne envie d'aller en Australie, tiens...

Magnifique ce train ! J'adore voyager en train, et traverser l'Australie du nord ou sud (ou inversement) de cette manière me donnerait vraiment envie.
On ajoute les escales et là, ce serait vraiment un voyage inoubliable.

Après l'Australie, le Pérou.
L'Andean Explorer vous emmènera depuis Cuzco sur l'une des plus hautes lignes ferroviaires du monde, à travers les hauts plateaux andins en passant par le lac Titicaca pour arriver à Arequipa.

On retrouve ici luxe et confort. Ainsi, le train n'emporte que 48 passagers, servis par 50 membres d'équipage. A leur disposition, deux wagons restaurant, un wagon salon, un wagon spa et un wagon panoramique avec "terrasse" extérieure. Les couloirs sont réduits afin de donner plus d'espace aux cabines. A l'intérieur de ces dernières, confort et raffinement avec des tissus brodés à la main en laine d'alpaga, aux motifs traditionnels, dans des pièces lumineuses, en bois clair. Salle de bain privative avec douche, lavabo, linge et produits de beauté. Le sol des cabines est couvert d'une moquette, celui des salles de bains de parquet. Le train ne roule pas la nuit afin que les passagers puissent dormir plus confortablement. Par conséquent, le petit-déjeuner peut être pris à l'extérieur, avec tables et chaises pliantes, avant que le train ne reparte.






Le wagon salon est meublé d'un piano. Aux wagons restaurants, la cuisine proposée est locale et de saison, composée sur place par un chef réputé.







Le wagon panoramique est équipé de grandes baies vitrés pour mieux admirer le paysage avec, à l'arrière, une plateforme extérieure ornée de ferronneries et équipée de sièges en son centre.



Le wagon spa propose massages, soins du visage et du corps pour mieux récupérer après avoir randonné à travers les hauts plateaux :



Le trajet dure deux nuits et trois jours. Au passage, des escales pour admirer le lever du jour sur le lac Titicaca et ses îlots flottants, explorer des sites archéologiques, découvrir des grottes couvertes de peintures rupestres datant de 8000 ans... Vous pourrez également déjeuner sur une plage privée au pied des glaciers.
A cette altitude (jusqu'à 4800 mètres) l'air est moins riche en oxygène, ce qui peut provoquer essoufflement, gêne pour respirer ou faire des efforts les premiers temps. C'est pourquoi des bouteilles d'oxygène sont en place dans les cabines et une infirmerie est à disposition des passagers. Des vêtements chauds sont recommandés, surtout le matin. En journée, attention, le soleil brûle.
Le moindre détail compte et le raffinement à l'ancienne est partout présent :



Les voitures sont peintes en bleu et blanc, chaque cabine a un nom en rapport avec la faune ou la flore du Pérou (Ichu, Picaflor, Maca...). Chacune des 16 voitures mesure 20 mètres de long et toutes sont ornées à leur extrémité d'une croix Chakana, symbole inca de la vie. Vous la trouverez également sur l'uniforme du personnel, sur les serviettes et verres et fixée à la clef en laiton des cabines. Au wagon salon, vous pourrez déguster un Sancayo sour, cocktail à base de jus de fruit de cactus. Une petite bibliothèque est également à disposition.

Bizarre dans les trains de rêve je ne trouve pas le sujet sur le RER B.

Il est dans le sujet trains de grève.

Krasnaya Strela, "la flèche rouge", est un train de nuit reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, en huit heures.
Il fût mis en service pour la première fois en 1931, prenant le relais des vieux trains de l'époque Tsariste. Il était alors un symbole de luxe et de modernité : intérieur confortable, personnel de bord réputé, ponctualité impeccable... Mais aussi repas servis dans les cabines, jeux de société, livres et journaux à disposition, linge de lit et de toilette offert aux passagers et même un poste téléphonique, permettant d'appeler Moscou, Londres, New York... Et puis, sa rapidité, d'où son nom de "flèche rouge".

Anecdote amusante : pendant longtemps, ses wagons étaient pourtant bleus, cette couleur étant majoritairement celle des trains de luxe à l'époque. Ce n'est qu'en 1962 que les voitures furent repeintes en rouge, en cerise foncé pour être exact.
Un train qui, à l'époque, restait inaccessible au commun et transportait principalement les membres et dignitaires du Parti, les diplomates ou les riches touristes étrangers. Son activité n'a été interrompue que pendant le siège de Leningrad, de 1941 à 1943.

Aujourd'hui, la flèche rouge s'est démocratisé et est devenu abordable.
Le train propose trois types de wagons : Luxe, Première classe et Deuxième classe. Tous sont équipés du wifi et de prises électriques. Deux oreillers équipent chaque couchette, un kit comprenant des claquettes, du thé, du café et du chocolat est remis aux passagers. Les voitures sont climatisées et chauffées. Au wagon restaurant, vous trouverez l'incontournable samovar qui permet à tous d'obtenir de l'eau chaude pour le thé. Vous pourrez le boire à la russe, c'est à dire dans un verre muni d'un porte-verre métallique, le podstakannik.



Cet objet, qui se décline à l'infini (Fabergé en a créé) a d'ailleurs été très répandu dans les trains russes au XIXème siècle. Une fois le verre inséré, il est plus stable et plus pratique à transporter que les tasses ou les verres en cas de secousses du train. Il permet également de saisir son verre sans se brûler. Pour l'anecdote, à l'époque en Russie, la tasse (souvent en porcelaine) était réservée aux femmes, les hommes buvaient leur thé dans un verre. De plus, la porcelaine était chère et équiper tous les trains de tasses aurait été très coûteux. Voilà pour la petite histoire de cet ustensile encore très courant dans les wagons-lits.

Les cabines Luxe ont une salle de bains privative, autrement, il y a deux salles de bains communes à bord. Le personnel de bord (les hôtesses en uniforme sont les provodnitsa) est réputé attentif et disponible. Une fois le train en route, les provodnista font le tour de toutes les cabines pour se présenter aux passagers et s'enquérir de leurs besoins.
Un seul trajet par nuit, départ de Moscou à 23h59 précises pour une arrivée à Saint-Pétersbourg à 08h00 du matin.









La flèche rouge n'est pas le plus rapide des trains reliant les deux villes. Les plus pressés pourront prendre le Sapsan (faucon pèlerin), aux allures de TGV et qui ne met que trois heures. Il y a aussi plus luxueux avec le Grand Express (pour toutes les cabines : salle de bains privative, TV, nécessaire de toilette complet fourni, peignoir, pantoufles, petit-déjeuner chaud servi en cabine...).

Mais la flèche rouge reste très utilisé et apprécié pour son cachet historique, son aspect un peu rétro, son ambiance particulière. Les billets sont devenus abordables, moins d'une centaine d'euros pour les cabines les moins chères, jusqu'à 200 euros pour les cabines les plus luxueuses. Le petit-déjeuner est inclus dans le tarif. Le train est accessible aux personnes à mobilité réduite, prises en charge par les hôtesses.
Ce n'est donc pas l'Orient Express mais ça reste un moyen abordable de s'offrir un petit voyage dans une atmosphère typique, au cachet historique. Possible inconvénient : il n'est pas assuré d'être seul en cabine.