ARES

J'ai hésité à le mettre dans la section générale mais il s'agit bien d'un film d'anticipation, futuriste et il a donc toute sa place ici.

Dans un futur proche, bien des choses ont changé... Avec ses 15 millions de chômeurs et une situation économique désastreuse, la France fait désormais partie des pays pauvres. La population oscille entre révolte et morne résignation et trouve un exutoire, un dérivatif, dans des combats télévisés ultra violents où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, surnommé "Arès", est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour les flics. Tout va changer lorsque sa soeur se fait arrêter et qu'il doit tout mettre en oeuvre pour la sauver avec ses filles.

Sorti en 2016, Ares est passé inaperçu et c'est dommage...
Alors c'est vrai, le scénario ne brille pas par son originalité, on a une histoire assez basique de gros bras qui cache un cœur d'or derrière ses petits biceps musclés et sous sa robuste poitrine et qui va devoir se battre seul contre tous dans un monde très méchant (à la sauce un peu Cyberpunk, avec un état français désormais racheté et contrôlé par les multinationales)... On pourrait s'attendre au pire mais le film n'est pas mal, honorable même. Et à la fin, on peut même s'offrir une petite réflexion philosophique sur cette société où l'on distrait les masses de leur désoeuvrement par des jeux, on peut même penser au très bon Le prix du danger, même si bien sûr on en est très loin.

D'abord, un film d'anticipation français mâtiné d'un peu de Cyberpunk, c'est assez étonnant et rare pour être signalé. Après, l'ensemble tient quand-même la route, avec une ambiance glauque, un côté désespéré, des vues d'un Paris sombre et chaotique aux rues hantées de SDF. Mais aussi un acteur principal assez charismatique, le beau et costaud Ola Rapace, un des méchants de Skyfall. Ola Rapace qui, pour son rôle, a pris 15 kilos de muscles et s'est remis au français qu'il maîtrisait autrefois (il est suédois).
Ares n'est pas un chef-d'oeuvre mais ne mérite pas pour autant votre indifférence. Un bon petit film d'anticipation, français, qui se regarde sans déplaisir. Un scénario basique, des personnages assez attendus et des longueurs mais il fallait oser et, selon moi, ça tient quand-même la route pour un petit film de seulement quatre millions de budget et au marketing inexistant. Un OVNI dans la production française de ces dernières années.
Si vous avez l'occasion de le voir...

C'est noté. Jamais entendu parlé avant.

Pareil. J'ai bien noté le mot de la critique : petit. Donc de la petite série B sympatoche, à voir pour un petit moment de détente, voire de réflexion ^^.

Je suis tombé dessus par hasard, un collègue de boulot qui m'en a parlé. Il est assez récent (novembre 2016 en France) mais il est passé inaperçu et je pense qu'il a dû faire un bide...
C'est pas un chef-d'oeuvre mais, encore une fois, un film français d'anticipation, c'est quand-même assez rare pour être noté. Et puis surtout, je le trouve assez sympa, un bon petit film sans prétentions qui se laisse voir et qu'on peut apprécier. Le réalisateur est Jean-Patrick Benes.

Rapido, comme ça, sur Mojo tu trouves la somme de 97 000 dollars en France. Avec la Grèce on passe à 108 000. S'il a coûté 4 millions, c'est une sacrée gamelle. Je confirme donc l'idée de bide. Faut pas s'étonner ensuite que la SF ne soit pas un genre français.

Mouais mais tu vois, rien que pour avoir eu les couilles de faire un film comme ça dans l'insipide (je suis gentil...) paysage du cinéma français de ces dernières années, c'est déjà une raison de le regarder, je trouve.

Citation :

Dans un futur proche, bien des choses ont changé... Avec ses 15 millions de chômeurs et une situation économique désastreuse, la France fait désormais partie des pays pauvres.

C'est qui qui a écrit le scénario ? Jean-Luc Mélenchon ? On croirait un film sponsorisé par le Front de Gauche...

Ceci dit, j'y jetterais un oeil. J'aime bien les univers post-apocalyptiques et les ambiances cyberpunks.

Et effectivement, après avoir vu la B.O, ça me tente bien...

Je suis un intellectuel - enfin, je pense - mais j'ai horreur de ces films où les acteurs passent le tiers de leur temps à se parler à eux-mêmes. J'ai horreur de ces films à la con où il ne se passe finalement rien.

Je suis un intellectuel mais j'aime bien les films de SF, les films fantastiques, les films d'action. C'est peut-être étrange, me direz-vous, mais chaque fois que je suis allé voir un film intellectuel, je me suis toujours fait chier !

A moins que je ne sois pas un véritable intellectuel ?

Moi aussi ça me tente bien.

Après, le problème du film français vis-à-vis de la s.-f., c'est avant tout àmha un problème de fric : de la s.-f., ça demande habituellement de gros moyens notamment de post-prod (effet spéciaux).

Il y a bien des films français de s.-f. minimalistes, ça existe, faut aimer : Level 5 (Chris Marker), Le Trésor des Îles Chienne (F. J. Ossang), Le Dernier Combat (Luc Besson), ouais, faut aimer (moi j'aime à peu près bien). Il y a quand même Jeunet et Caro (Delicatessen, La Cité des enfants perdus). Les Bessons récents, je suis pas sûr qu'on puisse classer ça dans des films français.

Sinon, je vous ai déjà dit que j'avais horreur des généralités sur les films français ? C'est sûr que si vous vous êtes tapé les films de la Femis, je cromprend que vous soyez dégoûtés :-D Mais ne réduisez pas le cinoche français à ce genre-là.

Pas vu et je ne connaissais pas.

Il faut dire que la SF dans le cinéma français a rarement donné des chefs d'œuvre. En France on veut trop intellectualiser le fantastique et surtout la Science fiction, ce qui donne souvent des films ennuyeux.

Après pour ce film je ne sais pas, à voir cependant pour se donner un avis.

Tiens, en s.-f. français (relativement) récent, j'ai oublié Peut-être de Cédric Klapisch (1999).

Et Terminus (Pierre-William Glenn, 1987) :-D
(Je dis :-D mais je l'ai pas vu, c'est juste la présence de Johnny qui me fait cet effet, le résumé n'a pas l'air mal du tout.)

J'ai découvert ce film sur Netflix et franchement je me suis pris une grosse claque visuelle tant sur la forme que sur le fond. Surtout sur le fond d'ailleurs.

Énorme claque visuelle disais-je, tant au niveau des images et des décors avec cette reconstitution d'un Paris d'un futur sombre, qui, par moments, fait penser à "Blade Runner" mais aussi une claque sur le fond d'une histoire qui pourrait bien arriver demain si notre pays se laisse dominer par de puissantes sociétés pharmaceutiques et leurs cohortes d'actionnaires au lieu de chercher à remédier aux racines des problèmes dont souffre notre pays.
D'autant que l'idée d'écrire un tel film est venu au réalisateur après avoir pensé à la crise de 2008 et ses conséquences sur des pays comme la Grèce et l'Espagne et il a imaginé ce qui pourrait arriver demain si la France devenait pauvre. Voilà ce qu'il disait lors d'un interview : "Une France qui rejoint le cortège des nouveaux pays pauvres, un Etat en faillite avec quinze millions de chômeurs, encore plus de SDF dans les rues, une urbanisation chaotique, des multinationales qui rachètent la dette de l’Etat, prennent le pouvoir et changent les lois..."

Plus un film d'anticipation donc qu'un film de science-fiction, finalement et qui pourrait devenir la réalité de demain. A voir comme un avertissement.

A moins que la réalité ait déjà rejoint cette fiction...