Le Poète assassiné / Guillaume APOLLINAIRE

Publié pour la première fois en 1916, "Le Poète assassiné" sera de nouveau édité en 1927 à la demande du groupe surréaliste, et notamment de Philippe Soupault et d'André Breton, qui y virent un texte historiquement révélateur de la phase de transition entre le symbolisme et le surréalisme.

Au-delà des connotations de l'oeuvre, ce roman se donne à lire parfois comme un texte cocasse, d'une verve qui fait penser un peu à celle d'un Alfred Jarry et contrastant fortement avec la production littéraire de l'époque.

Ecrit en pleine Première Guerre mondiale, certains ouvrages étaient interdits parce qu'ils osaient parler de paix. Mais la censure, toutefois, en dépit de sa vigilance, ne parvint pas à contrôler toutes les publications. Apollinaire dut, comme tous les autres écrivains, se soumettre à elle. Blessé dans les tranchées, il en corrigea les épreuves sur son lit d'hôpital, franchissant le cap de la censure. Et le plus drôle fut qu'il fut lui-même "censeur", de mars 1917 à mai 1918. Exerça-t-il cette fonction avec rigueur ? Il est permis d'en douter.