LE POTALA (Tibet)

Le palais du Potala est un vaste complexe, à la fois résidence et forteresse, datant du XVIIème siècle et implanté sur la colline de Marpari, surplombant Lhassa, capitale du Tibet. Composé d'un Palais Blanc et d'un Palais rouge encadrés de bâtiments annexes et de communs, ce vaste ensemble de treize étages est une véritable petite ville perchée sur les plus hauts sommets.
Coiffé d'un toit en or, l'ensemble compte 13 étages sur 105 mètres de hauteur et 270 mètres d'est en ouest. Six portes permettent d'y accéder, après avoir monté 125 marches. Sa construction, entamée en 1645, a duré plus de 50 ans. Chaque automne, les murs sont protégés avec un enduit spécifique, mélange à base de miel, de lait et de sucre.

Longtemps cité administrative du Tibet où l'on formait les futurs cadres de l'administration, il devînt par la suite le palais d'hiver des Daïla-Lama.
Mine de rien, il est bâti à 3700 mètres d'altitude et il reste avant tout une massive forteresse, avec des murs de 8 mètres d'épaisseur à leur base. Son implantation et sa structure sont calquées (à quelques exceptions près car il a fallu tenir compte de la nature du terrain) sur le plan des palais impériaux chinois.
On y accède par un escalier taillé dans la partie est de la colline et qui se divise en deux pour rejoindre les deux palais, le blanc et le rouge.

Le palais blanc, ancien centre administratif, est devenu le bâtiment résidentiel abritant les appartements, chambres et autres, dominant une cour intérieure :



Pourvu d'un décor fastueux, coloré et surchargé, il abrite des appartements pourtant réputés sombres, difficiles à chauffer et plutôt inconfortables. A tel point que les Daïla-Lama préfèreront finalement déménager pour le palais d'été de Norbulingka, plus confortable.

Le palais rouge est lui consacré au sacré, avec salles d'études, de prière et sanctuaires. C'est une succession de petites chapelles, de couloirs, de pièces et d'escaliers rajoutées au fil du temps, sans véritable harmonie ni plan d'ensemble. Il sert également de sépulture, abritant les dépouilles de huit Daïla-Lamas.



Le Potala recèle de fabuleux trésors, artistiques et spirituels : statues innombrables, porcelaines précieuses, peintures murales et tapisseries, fastueux costumes, objets venus de Chine, de l'Inde, du Népal... et surtout, d'immenses bibliothèques contenant tout le savoir et la culture du Tibet.

Le Potala se visite et c'est même une source importante de revenus pour le Tibet. Son succès lui a causé nombre de dommages (l'ensemble commençait à s'affaisser sous le poids de trop de visiteurs) et les autorités ont par conséquent pris des mesures drastiques : prix du billet largement revu à la hausse, nombre de visiteurs limité et visite réduite à 1 heure maximum (pas le temps de voir grand-chose...) en haute-saison. Les photos sont interdites.

Voyageur Solitaire a écrit:

Son succès lui a causé nombre de dommages (l'ensemble commençait à s'affaisser sous le poids de trop de visiteurs) et les autorités ont par conséquent pris des mesures drastiques : prix du billet largement revu à la hausse, nombre de visiteurs limité et visite réduite à 1 heure maximum (pas le temps de voir grand-chose...) en haute-saison. Les photos sont interdites.

Je me demande quand même si ces mesures "drastiques" ne sont pas une énième attaque de Pékin pour étouffer la culture tibétaine...

Bien que je concède que le Potala n'était pas vraiment l'endroit idéal pour ceux qui rêvaient de démocratie au Tibet qui, rappelons-le, était avant tout une théocratie où le Dalaï Lama jouait un rôle puissant.

Cela n'empêche pas, bien sur, que je soutiens le peuple tibétain dans son combat pour défendre sa culture, sa langue et ses traditions.

Indépendamment de son contenu, je trouve ce palais-forteresse très réussi. il domine et écrase la vallée. C'est vraiment un symbole de pouvoir fort. Le contraste blanc et rouge est aussi intéressant. On peut dire également que la construction est tout un exploit, un bâtiment énorme haut perché à 3700 mètres, chapeau!

Comme pour nombre de monuments en Asie, son implantation ne doit rien au hasard : elle est calquée sur celle des palais et temples chinois et des principes de géomancie (art d'orienter les monuments en fonction de données astrologiques, astronomiques ou "magiques"). Seule exception ici, en raison du terrain accidenté, le Potala est orienté selon un axe central est-ouest contrairement à la tradition chinoise qui suit un axe nord-sud.
Effectivement, percher un palais de 13 étages et plus de 1000 pièces à 3700 mètres, faut le faire !


Ce gigantesque ensemble architectural n'a pas été bâti à la légère...
Par crainte des séismes, ses fondations sont très larges et très profondes : elles s'enfoncent profondément dans le sol avec plus de cinq mètres d'épaisseur à leur base pour s'affiner et terminer, au sommet des murs, à un mètre d'épaisseur. Des murs soigneusement polis et lissés, jusqu'à en être aussi plats que la lame d'un couteau. Du métal liquide aurait été versé dans les fondations pour les rendre plus résistantes aux secousses telluriques et une partie de la structure est en bois, pour accompagner les vibrations et secousses. De la paille a également été mélangée aux matériaux, comme isolant thermique afin de garder la chaleur et également pour alléger l'énorme poids de la maçonnerie.

Le Potala étant un vaste ensemble de bâtiments, de palais et de pavillons réunis les uns aux autres, il est normal que l'intérieur et ses 1000 pièces forment un véritable labyrinthe de couloirs, étroits et bas de plafond, et d'escaliers tortueux, entrecoupés de cours intérieures et de terrasses. L'ensemble est d'une richesse décorative extrême, rehaussée de couleurs vives et de plusieurs kilos, voire tonnes, d'or, sous formes de statues, revêtements muraux, ornements... Les fresques et peintures murales se déploient sur des kilomètres, chaque centimètre carré est ouvragé, sculpté, peint, décoré...







Le Palais Blanc compte sept étages, le Palais Rouge en compte cinq. Les deux sont reliés par le Zhasha , vaste bâtiment où logent pas moins de 25 000 moines.
Le Palais Blanc est peint de cette couleur pour représenter la paix et la sérénité. Le Palais Rouge représente lui, par sa couleur, le pouvoir et la majesté.
L'ensemble remplit trois fonctions : résidence privée, bâtiment religieux et bâtiment d'études. On trouve donc au Potala un labyrinthe de chambres, salons, appartements et dortoirs, salles du trône, de méditation, de prière, de bibliothèques, de salles d'études, de cuisines, de bains, d'antichambres, de sanctuaires... Sans oublier les jardins, les écoles, l'observatoire, l'herboristerie et même une prison. Mais aussi les meubles précieux, vases, statues, bas-reliefs, réchauds et poêles pour les glaciales nuits d'hiver, les moulins à prières et bien sûr... les latrines. Le tout éclairé à la nuit tombée par des milliers de bougies et de lampes à huile.







Bien sûr, depuis sa construction, la forteresse a enflammé l'imagination. Au fil des siècles, on a parlé de couloirs et passages secrets, d'escaliers dérobés, de trésors cachés dans les caves et souterrains, de sanctuaires secrets... On ne prête qu'aux riches, c'est bien connu.

Si vous avez la chance de visiter le Potala un jour, renseignez-vous bien à l'avance : un nombre limité de visiteurs chaque jour est autorisé car on s'est rendu compte que la structure commençait à s'affaisser sous le poids des innombrables visiteurs. Sachez également que seules 20 pièces sont ouvertes au public sur les 1000 que compte le palais et que les photos sont interdites à l'intérieur. Un guide est obligatoire pour parcourir les kilomètres de couloirs et d'escaliers mais vous passerez sûrement plus de temps dehors, sur les toits et terrasses, à admirer le panorama époustouflant.

Voyageur Solitaire a écrit:

L'intérieur du Potala

Sachez également que seules 20 pièces sont ouvertes au public sur les 1000 que compte le palais

Dommage...

Certes mais vu ce que j'ai lu ici et là, il semblerait que la visite puisse décevoir ceux qui en attendent trop : places limitées chaque jour, réservées à l'avance obligatoirement et pour une visite d'une heure maximum, entre une et deux heures de queue, le tout avec guide obligatoire et à un tarif élevé et pendant une certaine période de l'année uniquement. Photos interdites, caméras et détecteurs de mouvements dans toutes les pièces... Une journaliste réputée a décrit, suite à sa visite, une forteresse "vide, morte, silencieuse". Seule une toute petite partie du palais est accessible en fait.
Pour ceux qui tenteraient la visite, prévoir beaucoup d'eau et ne pas oublier l'altitude, donc l'air moins riche en oxygène. On s'essouffle rapidement à monter les marches et il y en a beaucoup !

Le côté très imposant me rebute vraiment. On dirait presque une ville. Je n'aime pas vraiment l'extérieur, un petit aspect bloc de béton qui me gêne. Pourtant, le panorama autour doit être fabuleux. L'intérieur surchargé parfois ne me gêne pas, vu l'austérité de l'endroit en hiver, cela doit compenser un peu...