LES DAMNES

L'un des chef-d'oeuvre de Visconti, tourné en 1969.

Allemagne,1933 : l'effritement, l'effondrement de la république de Weimar et la montée du nazisme vus par le prisme d'une riche et puissante famille d'industriels de l'armement.
Splendeur et décadence d'une famille de notables sous le IIIème Reich. Visconti nous livre ici une fresque baroque et effrayante, la décomposition d'une famille entière, la fin d'un monde face à la montée en puissance du régime nazi. La décadence et l'effondrement de toute une société qui pensera trouver le remède dans le régime le plus terrifiant que l'histoire ait connu.
Immoral, crépusculaire et dérangeant, Les damnés relate une formidable descente aux enfers, celle d'une riche famille et à travers elle, celle de toute une société, de toute l'humanité même. Une descente aux enfers pathétique et joyeuse, entre cabarets, numéros de travestis et champagne, les paillettes pour mieux couvrir l'ennui, le désoeuvrement, la déchéance. Une fabuleuse galerie de portraits avec l'intègre, l'innocente, le malsain, l'intrigante, l'arriviste ambitieux... Visconti signe là une tragédie grecque, empreinte de destin et de fatalité, qui culmine avec l'orgie homo-érotique des SA qui s'offrent une dernière nuit de débauche avant d'être massacrés par les SS lors de la fameuse "nuit des longs couteaux".

C'est du Visconti, donc c'est du lourd : décors et costumes incroyablement soignés, mise en scène théâtrale, souci maniaque du moindre détail (Visconti n'hésitait pas à remplir de linge les tiroirs pourtant fermés des commodes pour "faire plus vrai").
Attention, c'est long et c'est psychologique avant tout, le genre de film qui n'existe plus de nos jours. A l'époque, on n'avait pas peur de vouloir faire réfléchir, de prendre son temps, d'explorer. Alors c'est sûr, faut avoir le courage et l'envie de s'y mettre mais pour les vrais amateurs d'histoire et de septième art, c'est à voir au moins une fois.

Pas vu, décidément ^^. Je note donc, et je le rajoute à ma longue liste de film à voir... Après Cruising, on peut quand même dire que tu n'es pas très Pouic-Pouic, hein ^^.

Disons que vu notre époque et ses blockbusters commerciaux bourrés de numérique et uniquement basés sur le divertissement, il est salutaire, je pense, de rappeler que le septième art peut être autre chose, avec des films comme on n'en verra plus avant longtemps.

Après, Visconti, c'est difficile à appréhender. C'est beau, soigné, d'une grande esthétique, c'est un regard acerbe sur la société avec des personnages très fouillés. Mais c'est souvent aussi trop long, parfois vraiment chiant même, faut aimer.
De lui, j'ai bien aimé le célébrissime Le guépard (bien que très long), ne serait-ce que pour la classe de Burt Lancaster et la beauté lumineuse de la très belle Claudia Cardinale. Le crépuscule des dieux est dans la même veine mais soporifique par moments, heureusement éclairé de temps à autres par la présence de Romy Schneider. Mort à Venise, je peux pas, trop long, trop chiant et le sujet du film me révulse quelque part.
Les damnés reste mon préféré mais faut aimer.