OPINIONS SUR LE VIF

L'intégrale ? Mais pourquoi une intégrale si tu n'as jamais vu la série ? C'est pas donné une intégrale et si jamais au bout de trois épisodes tu te dis que c'est trop nul...
Ah ! L'addictologie... À l'air, à l'eau (je suis trop addict à l'eau, surtout effervescente), au sommeil... Je plaisante ^^.

Ah ! O.K., je comprends. Et voilà, ta mère non plus n'a pas apprécié... Mais il faut avouer que l'intrigue et son traitement semblent demeurer très particuliers, tout de même.

Alors, pour revenir un peu sur tout ce que vous avez dit, il est nécessaire de se rappelez deux/trois trucs. Le premier est que Dorothée n'en était pas la productrice. Les producteurs, ce sont les gens de chez AB Production. Ce qui veut dire que la ligne artistique était validée/imposée par AB et TF1. Lors d'une interview d'il y a quelques années, Corbier a expliqué qu'il ne voulait pas participer au jeu Hallo à l'huile. On lui a gentiment fait comprendre que soit il s'asseyait et se prenait son seau d'eau sur la tête, soit on mettait fin à son contrat... Il est resté et dans l'interview, il explique comment il le regrette ; parfois, il faut savoir partir. Que ce soit les dirigeants d'AB ou Patrick Le Lay (pour moi un vrai sale type qui ne voit que l'intérêt financier et uniquement l'intérêt financier, quoi qu'il en dise ; et qui - c'est un raccourci - a déclaré « Notre boulot, c'est de vendre à Coca-Cola du temps de cerveau humain disponible » ; ce type n'aurait jamais dû diriger une chaîne de télé et le responsable à 70 % de l'arrêt du Club Do et de la carrière de Dorothée, c'est lui), ces personnes se fichaient pas mal de leurs employés, du moment que les sous rentraient. C'est la guerre de concurrence entre les deux groupes AB et TF1 qui aura finalement raison de l'émission.
Et donc j'ai à titre personnel toujours détesté profondément la direction artistique de cette émission qui nous prenait pour des demeurés. Mais j'ai toujours eu une extrême considération pour les animateurs - et même M. Minet - qui faisaient leur travail et le faisaient très bien. Le succès de cette émission, c'est à eux qu'elle le doit, pas aux dirigeants. Si dans l'ensemble, je n'aime pas les réalisations musicales de Bernard Minet, je reconnais que Robotech est une de ses plus belles réussites et qu'il semble être d'une réelle générosité envers ses fans.

Pour en revenir à ce que tu disais Dav ID sur la censure et tout cela, il est quand même important de bien recontextualiser l'ensemble. Avant 1978 il y avait 0 dessin animé japonais en France. (Je ne dis pas la vérité, mais je vous mets au défi sans aller consulter tati wiki de me citer les trois qui ont précédé 1978.) Il y avait un écart culturel considérable. Les responsables des programmes ont donc souhaité dans une certaine mesure une francisation des séries présentées. C'est ainsi que Capitain Harlock est devenu Albator (et qu'il faudrait dire Uchūkaizoku Kyaputen Hārokku), Captain Futur (nom américain) Capitaine Flam, et Grendizer, Goldorak. Pour Albator, il aurait fallu dire Key Yuki pour Nausica, Miimé pour Clio ou encore Mayu Oyama pour Stellie et Tadashi Daiba pour Ramis. Si aujourd'hui cela semble assez facile, il y a 40 ans, c'était simplement inenvisageable car il n'y avait aucune habitude d'aucune sorte envers les patronymes japonais. Peu à peu, la découverte de ce média aidant, on commencera effectivement à connaître les noms d'origine - Ryo Saeba et non Niki Larson, Naori Makimura et non Laura Marconi. Et aujourd'hui, il ne serait pas envisageable de sortir une série sans en conserver les noms originaux. Encore que. Il me semble bien dans One Piece que Usopp se faisait appeler Pipo. Mais cette façon de présenter la production étrangère restait finalement compréhensible.
Là où ça l'est moins, c'est sur la censure - à tout niveau. Inexistante au tout début, Goldorak fut un pavé dans la marre qui obligea par la suite à censurer. Les mots (restaurant végétarien pour hôtel de passe), les scènes (personnage buvant de la limonade alors qu'ils sont bourrés au saké - ce qui n'est pas le cas dans Goldorak, Rigel se saoulant effectivement au saké), puis des passages enlevés (la mort de Kuririn/Kuililin empalé par Freeza, Seiya qui coupe une oreille) et des morceaux carrément tronqués sur des dialogues refaits (et oui, je parle de Hokuto no Ken qui eut à subir le pire). Alors à l'époque, je m’insurgeais, pestais, vociférais. Mais au final, je suis bien content qu'ils aient diffusé tout cela, même charcuté, parce que sinon, je n'aurais rien pu découvrir. Les Visiteurs du mercredi, Récré A2 puis le Club Dorothée furent des bombes télévisuelles qui ont profondément modifié notre rapport à l'autre et à la culture. Les DA que l'on nous proposait étaient certes violents, néanmoins pas plus que les contes de notre enfance (Barbe bleue), mais proposaient une fenêtre sur des univers inconnus toujours dans un esprit de culture sociale : Actarus se bat contre la tyrannie et l'oppression, Albator contre la décadence et pour la survie de l'humanité, Flam pour la justice, Seiya pour Athéna, symbole de paix et de sauvegarde du monde, etc. Des messages forts toujours valables.
Pour revenir sur ce que disait VS, ces personnes oublient aussi un peu vite des animés comme Maya l'abeille, Démeter, Cathy la petite fermière, Nils Olgerson, Les quatre filles du docteur March, Tom Saywer, etc. Il y en avait pour tous les goûts, Non, l'erreur fut de proposer, comme je l'ai dit plus haut, pour des 8/12 ans des programmes destinés au 14/17 ans.

@Dav ID : si tu as supporté DBS jusqu'au début de l'arc Trunks du futur, tu peux être tranquille. Cet arc est excellent, d'aucun le considérant comme le meilleur. Puis arrive l'arc de la survie de l'univers, en deux parties. Une première sympa mais un peu pépère où l'on recrute les combattants : quelques belles surprises mais aussi un ou deux épisodes parmi les plus mauvais de la série. Et puis la seconde partie avec le Battle Royal. Cette partie monte en puissance crescendo. On a quelques épisodes faiblards, voire très faiblards mais pas franchement mauvais. Et puis le staff se déchaîne et la qualité de l'animation y est par moment supérieure à DBZ. On a des scènes de folie. Et les 10 derniers épisodes... ils lâchent tout. Un must en terme d'animé de série. Maintenant, on peut toujours râler, il y a des parties pris de scénarios et de mises en scène qui pourront ne pas plaire, des incohérences avec les niveaux de force sur lesquelles on pourrait débattre ad vitam, des personnages laissés dans l'ombre, des questions non résolues. Mais flûte, le spectacle est là et bien là, et après tout, c'est tout ce que l'on demande à Dragon Ball. Personnellement, sauf à de rares moments, j'ai profité à fond de ce dernier acte, en émotion, en suspens, en vraie série de divertissement. Un chouette moment.

Pour être franc, je ne sais sincèrement pas qui faisait quoi. Je pense que Dorothée était en grande partie - mais pas toute seule - responsable du contenu, de la grille des programmes donc. Et encore. La boîte de Pandore a été ouverte par Bruno-René Huchez qui, presque par hasard - a découvert UFO Robot Grendizer et son prix ridiculement bas. Comme les nouvelles chaînes privatisées (TF1) avaient besoin de contenu, des DA à bas prix (en rapport du marché US) c'était l'aubaine. Dès que Huchez a vu que la mayonnaise prenait, il est retourné derechef au pays du soleil levant et a acheté des DA par paquets (des catalogues clé en main, mais sans en connaître totalement le contenu). C'est pour cela qu'ils se sont retrouvés avec des trucs durs à passer à l'antenne comme Très cher frère ou Ken le survivant - deux DA qui n'iront jamais au bout de leur diffusion.
Mais pour l'habillage artistique du plateau et la ligne artistique, ce devait être TF1 qui indiquait ce qu'il voulait voir dans l'entre deux DA, qui avait le dernier mot. C'est pour cela que je pense qu'il ne faudrait peut-être pas systématiquement tirer sur les animateurs de l'époque pour les pitreries qu'ils devaient faire et dont ils n'étaient pas forcément les décideurs, tout comme pour les contenus qu'il leur fallait bien défendre - mais pour Oniisam E et HNK, reconnaissons que c'était un peu impossible pour la tranche d'âge considéré.

L'arrêt du Club Do, c'est Le Lay. Il l'a dit très clairement aux patrons d'AB (qui n'étaient pas des saints, hein) lorsqu'il apprit leur présence sur le satellite en leur signifiant qu'il allait les tuer (économiquement parlant) : « Le Club Dorothée s'est arrêté en pleine gloire parce qu'on avait monté AB Sat. On devenait des concurrents de TF1 pour Patrick Le Lay [ex-PDG de la chaîne]. Il avait dit : « Comme vous êtes des concurrents, je vais vous tuer ! J'arrête toutes vos émissions ! », se souvient Jean-Luc Azoulay. » Source : Purepeople. Je ne pense pas que les politiques ou les attaques de certains (certaines - SR) à l'encontre des DA de l'époque y soient franchement pour grand chose. C'était juste une décision de patron face à un nouveau concurrent.

Je ne me serais certes pas permis une remarque aussi brute de décoffrage que la tienne, mon cher Warlock, mais je suis plus qu'entièrement d'accord avec toi et ton opinion sur ce M. Le Lay.
Pour les audiences, n'étant pas un expert, je resterai plus réservé, car elles ont justement servi de justification pour expliquer la disparition de Club Do alors que ce n'en était nullement la cause. Dorothée écrasait toujours la concurrence (et on est gentil de lui donner ce nom là... je veux dire, à la concurrence).
Le seul sitcom dont je me souvienne, ou plutôt que je me souvienne avoir regardé, était Pas de pitié pour les croissants. Sitcom qui a probablement fort mal vieilli.

Un petit mot pour dire que je viens de remettre dans ce sujet toutes les illustrations qui avaient disparu et leurs sources. J'ai édité la critique de Dragon Ball Super qui méritait un petit Level Up au vu des derniers épisodes. Enfin, j'ai mis en tête du premier message une rapide présentation de ce sujet, que j'ai fait suivre d'un sommaire, afin d'aider à trouver la critique de son choix, en espérant parvenir à continuer de remplir ces pages.

(Série de 11 saisons et de 218 épisodes)

C'est en 2016 pour 6 épisodes puis en 2018 pour 10 épisodes que la série X-Files fait son surprenant retour sur les écrans. Soyons franc, personne ne l'y attendait et tout le monde l'attendait au tournant. Alors, faut-il suivre les nouvelles aventures de Mulder et Scully ou bien est-ce là une colossale perte de temps ? Et bien cela dépend de vos exigences. Si pour vous aujourd'hui, une bonne série, c'est Ao, Westworld, Legion, Counterpark ou encore Killing Eve, passez votre chemin et n'y revenez jamais plus. Par contre, si vous vous sentez prêts à (re)plonger dans une séries typée années 90', complotiste et surfant sur une part de nostalgie et d'auto-parodie, pourquoi pas. Car les saisons 10 et 11 prennent un pari osé : poursuivre la série qui a arrêté sa diffusion en mai 2002, comme si ces 14 dernières années n'avaient rien modifié en terme de conception artistique. Le générique est peu ou prou le même, et la série enchaîne les épisodes indépendants, avec seulement deux ou trois épisodes axés sur la mythologie X-Files qui ouvrent et concluent le show. Et c'est d'ailleurs là qu'est tout le problème. Car l'on a d'un côté ceux qui voudraient une série moderne, approfondissant sa seule mythologie, et enchaînant climax, action et twist (5 épisodes) et de l'autre, les nostalgiques et les spectateurs occasionnels qui profitent du concept des dossiers classés X, des épisodes one-shots, d'un moment simple, construit sur une méthode éprouvée (11 épisodes). Et donc la série est complétement dichotomique, ne pouvant que susciter des avis négatifs ou poliment neutres eu égard à son âge. C'est davantage de ne pas savoir sur quel pied danser que simplement la qualité intrinsèque des épisodes qui génère l'insatisfaction manifeste du public de ceux qui critiquent
Si je devais résumer mon ressenti personnel, c'est simple, je peux dire que j'ai passé un bon moment. L'effet rétro a su fonctionner sans pour autant être l'unique carburant de la série. Les one-shots étaient dans l'ensemble intéressants et j'ai pris plaisir à enfiler mes vieilles pantoufles et à retrouver Scully et Mulder, bonifiés par le temps. En étant plus détaillée, on peut véritablement opposer mythologie et one-shot ; et dans la saison 10, la mythologie l'emporte haut la main. Le premier épisode révèle enfin l'origine et la direction du complot et le dernier nous offre une vision apocalyptique de ce qui se profile pour l'humanité. J'ai accroché. Les épisodes indépendants sont agréables (surtout le 3, un clin d'œil magistral à l'ensemble de la série), mais trop peu nombreux pour fédérer, pour développer de nouveaux personnages, pour offrir une réelle immersion dans l'univers d'X-Files. À l'inverse, la saison 11 offre des épisodes mythologiques décevants : réécriture de ce que nous avons vu, déceptivité de la narration (c'est-à-dire trompeuse), une fin qui ne conclut rien et des personnages qui au final auraient mérité mieux, beaucoup mieux (l'homme à la cigarette, Skinner pour n'en citer que deux. Ah ! Skinner, ce grand sacrifié de la série). Mais les one-shots, pardon, ils deviennent tellement intéressants que même les grands médias américains (Indiewire, New York Times, Forbes, News Day) sont surpris et hésitent presque à en demander davantage, preuve que la bonne vieille recette n'est pas si mauvaise que cela. Et très clairement, il y a des épisodes excellents tels Les forces du mal (ép. huit), Les jumeaux diaboliques (ép. 3) ou, et de très loin le meilleur, L'effet Reggie (ép. 4) [et dont on parle sur notre forum ici : L'effet Mandela]. Cela fonctionne car, le temps d'un épisode, on aborde un problème d'actualité, une opinion analysée sous un certain angle et on fait réfléchir le spectateur – ce qu'une histoire sur la durée ne permet pas aussi aisément. C'est bien simple, il n'y a que The Orville qui a su ainsi me fédérer autour de ses épisodes et c'est parce que la série reprend la structure des bons vieux Star Trek Next Generation.
Voilà, à vous de savoir si l'aventure vous tente. Personnellement j'aimerais bien une saison 12 qui clôturerait définitivement la mythologie tout en nous offrant dans un dernier baroud d'honneur des épisodes dignes de ses meilleurs moments, sur une base de 12 épisodes. Mais on peut toujours rêver.

Note instinctive : 12,5/20
Oui 12,5, car je mets un petit 12 pour la saison 10, et  un joyeux 13 pour la saison 11.