KOGARATSU
Kogaratsu est une série de bande dessinée d'aventure historique franco-belge créée par le scénariste Serge "Bosse" Bosmans et par le dessinateur-coloriste Marc Michetz, passionné par les arts martiaux et le Japon médiéval.
Elle a été publiée dans le journal Spirou à partir de 1983, puis en albums cartonnés à partir de 1985.
Synopsis :
Nakamura Kogaratsu est un rōnin errant de village en village dans le Japon médiéval, louant ses services de guerrier ou réparant l’injustice quand elle se présente. Après avoir aidé le fils de son ancien maître à vaincre l’usurpateur qui s’est emparé de ses terres, ce jeune samouraï talentueux va devenir rōnin, car contraint de renoncer à la femme qu'il aime, déjà promise au seigneur pour qui il s'est battu. Il errera alors sans but sur les routes, faisant de nombreuses rencontres, prétextes à des aventures où se mêlent sens de l’honneur, trahisons et complots. Au début arrogant et présomptueux, Kogaratsu va mûrir, devenir plus sage mais aussi plus redoutable dans les combats.
Mon avis :
Je n'ai pas lu les 3 derniers tomes, mais cette série est une excellente introduction à la découverte du Japon médiéval en BD.
Le ton est généralement adulte, les bassesses humaines ne sont pas écartées. Certains tomes font parfois écho à l'Histoire (comme l'arrivée des Portugais en Japon), même si la plupart des aventures s'en détachent.
Côté scénario, cela peut dérouter parfois, avec une certaine contemplation nipponne toute en nuance, qui peut prévoir parfois sur la violence systématique (
La Stratégie des phalènes). Clairement, on apprécie cette vision japonaise du héros : il mûrit (évolution entre jeunesse et maturité), il n'est pas parfait et est en proie au doute. Mention spéciale à la poésie de certains de certains titres. Mais ne vous y fiez pas, Kogarastu reste un combattant.
Côté dessin, Michetz a son univers assez reconnaissable (enfin surtout sur ses estampes, en dehors des BD). Je trouve que la colorisation (héritage contraint du vieux standard du Journal Spirou ?) n'est pas le style le plus approprié pour les dessins. J'aurais préféré qu'ils soient purement en noir et blanc, ou avec une touche de couleur quand nécessaire : cela été alors plus épuré et en adéquation avec une recherche esthétique palpable chez Michetz. Je ressens donc un peu le même regret face à un Corto Maltese colorisé, sauf qu'hélas, Kogarastu n'existe pas en noir et blanc (vivement en intégrale en N&B !).
Au final, j'ai toujours ressenti un petit manque avec cette série, un petit quelque chose qui aurait pu la faire rentrer dans l'excellence, au niveau du dessin colorisé, ou du scénario. Les ingrédients sont là, mais je reste un peu sur ma faim.
La série est toujours en cours :
Le Pont de nulle part, 1991 (préquelle)
1 Le Mon au lotus de sang, 1985
2 Le Trésor des Etas, Dupuis, 1986
3 Le Printemps écartelé, 1986
4 Le Dos du tigre, 1992
5 Par-delà les cendres, 1994
6 L’Homme sur la vague, 1995
7 L’Autre Moitié du ciel, 1997
8 Sous le regard de la lune, 1999
9 La Stratégie des phalènes, 2000
10 Rouge Ultime, 2002
11 Fournaise, 2008
12 Le Protocole du mal, 2010
13 Taro, 2014
J'aime bien cette colorisation, dans les nuances plus "aquarelle"
là, j'aime beaucoup moins, on est sans doute plus proche d'une colorisation des débuts, telle que parue dans le Journal de Spirou