Gorak
Messages : 5588 Date d'inscription : 31/08/2012 Age : 50 Localisation : La Principauté de Montbéliard Emploi/loisirs : Paladin - aime la littérature, la musique, les voyages, découvrir d'autres cultures Humeur : Agréable et courtoise
| Sujet: HERMAN MELVILLE Ven 17 Juin - 7:04 | |
| Herman MELVILLE (1819-1891) - L'HOMME LIBRE ET LA MER. De lui, de ce côté-ci de l'Atlantique, on ne connait que "Moby Dick" et pourtant, tout comme Mark Twain, il est l'auteur d'une oeuvre prolifique et complète. Sa vie même est un véritable roman qui servit, par ailleurs, de trame à la plupart de ses ouvrages. Orphelin d'un père instable, rejeté par une mère autoritaire et puritaine, le jeune Melville s'engage, à l'âge de 20 ans, comme garçon de cabine sur le St. Lawrence, un voilier faisant la ligne New-York-Liverpool. Premier contact avec le monde marin. Première déception aussi. Pourtant la mer lui apparaît comme un refuge lorsqu'il s'embarque à nouveau, en 1841, sur un baleinier à destination des mers du Sud; mais la dure discipline qui règne à bord ne conviennent pas à son esprit indépendant et il déserte avec un compagnon lors d'une escale à Nuhakiva, dans l'archipel des Marquises. Il se met alors à vivre au gré de son humeur, profitant des circonstances et des courants marins, s'embarquant de nouveau sur un baleinier, faisant de la prison à Tahiti pour avoir provoqué une mutinerie à bord, devient planteur, puis part vers Hawaii. Après être resté quelques mois à Honolulu, Melville quitte définitivement la Polynésie, à bord de l'United States, une frégate militaire américaine, qui le ramène à Boston en 1844. Dès lors, sa vie d'errance est terminée. C'est désormais par l'écriture qu'il revivra ses multiples expériences, au rythme d'un roman par an. "Typee", en 1846, raconte sa désertion, sa vie au milieu des indigènes et son idylle avec la belle Fayaway; récit qui révèle d'abord l'angoisse d'un homme perdu dans un monde hostile, symbolisé par la mer ou la forêt. "Omoo" (1847) et "Mardi" (1849) poursuivent le périple polynésien. "White Jacket" s'inspire de son séjour sur l'United-States et dénonce la discipline impitoyable qui règne à bord des navires militaires. Enfin, c'est en 1851 que paraît le très-célèbre "Moby Dick". Pourtant, l'indifférence du public à l'égard de ce roman ne pouvait laisser augurer que Melville avait écrit là un chef-d'oeuvre. Cet ouvrage, décrivant une chasse à la baleine épique, est le symbole de la lutte entre les forces de la nature et l'homme. D'ailleurs, plus d'un siècle plus tard, Ernest Hemingway s'inspirera en grande partie de ce livre pour écrire son mythique "Le Vieil Homme et la Mer". Melville ne fut pas seulement romancier. Il laisse aussi derrière lui de magnifiques poésies, comme "Clarel" en 1876, où s'exprime là aussi tout son mysticisme chrétien. Il écrira encre de nombreux contes et récits : "Benito Cereno" retrouve le monde de la mer avec l'histoire d'un capitaine de navire, prisonnier d'esclaves noirs révoltés, ainsi que "Billy Bud", son dernier roman, terminé l'année même de sa mort et qui ne sera publié qu'en 1924 : ultime voyage au milieu des horizons marins. Le chanteur Moby - Richard Melville Hall de son vrai nom - est son arrière-petit-neveu. Il a pris son surnom en référence à "Moby Dick", l'oeuvre majeure de son célèbre aïeul. |
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