Armaguedon, d'Alain Jessua (1977); adaptation du très médiocre roman Armageddon du très médiocre David Lippincott.
Louis Carrier, électricien, autodidacte intelligent mais sérieusement déséquilibré, fait un modeste héritage. Que va-t-il en faire ? Mais forcer le monde à reconnaître son existence bien sûr !
Sa première tentative, flinguer un ministre, échoue, mais ça n'est pas plus mal: il conçoit un plan de bien plus grande envergure. Il recrute pour complice Einstein, un colosse simple d'esprit ( probablement originaire d'Europe de l'Est ) qu'il est le seul à traiter à peu près comme un être humain, aussi l'autre lui est-il dévoué comme un chien…
Il va lancer une campagne d'intimidation à l'échelle de l'Europe qui va mettre toutes les polices sur les dents pour préparer son grand coup.
C'est Jean Yanne qui joue Louis Carrier et autant dire que c'est lui qui porte le film à bout de bras, c'est l'éternel vaincu qui voit enfin sa chance à sa portée… et IL FAUT voir la scène de voyeurisme qui s'achève en assassinat, son expression est une porte sur des abysses intérieurs.
Le point faible du film c'est l'autre star, à savoir Alain Delon. D'après Jessua il s'était montré parfaitement puant sur le tournage: je veux bien, mais si c'est le cas il était vraiment difficile parce que le film est un véhicule publicitaire à sa gloire, en psychiatre de choc qui sait tout et comprend tout pendant que les abrutis de flics pataugent, et en plus si foutrement humain… Non, qu'est-ce qu'il est beau, il faut qu'on me l'empaille.
La fin est assez spectaculaire et donne en partie raison à Carrier… Heh.