Comme tout phénomène de mode, il génère de la récupération commerciale.
Je me suis penché très tôt sur le steampunk, à l'époque, personne ne connaissait ou presque.
Pour faire court en effet, oui c'est bien un sous-genre de SF. Il est même né de certains romans de SF.
Son appellation steampunk est même une réponse au cyberpunk, courant littéraire de SF.
Pour le steam, c'est la vapeur, donc la révolution industrielle.
Pour simplifier, le steampunk est ébauché dans les 80's mais son réel potentiel se développe dans les 90's avec de nombreux romans de SF qui établissent le genre -voir la liste sur Ouiquipedia-.
Le steampunk prend donc ses racines avec Jules Verne et Albert Robida (Robida que j'ai présenté sur le forum ici :
https://les-terres-de-vs.forumgratuit.org/t1054-albert-robida-1848-1926?highlight=ROBIDA), ou bien encore H.G.Wells.
Verne et Robida écrivaient de l'anticipation, pour une époque, leur futur, qu'ils ignoraient encore.
Maintenant que les époques qu'ils imaginaient est passée, on a fait appel au terme d'uchronie, lui aussi une création de la SF : l'uchronie c'est décrire un univers alternatif où se serait passée une mutation historique à un moment précis. Un vieil exemple classique est l'uchronie de K.Dick avec le Maître du Haut Château qui décrit l'histoire de la Terre si les Alliés avaient perdu la seconde guerre mondiale, mais ce n'est pas du steampunk.
Dans le steampunk, l'uchronie apparaît souvent à l'ère Victorienne, s'arrêtant généralement avant la 1ère guerre mondiale. Au final c'est un patchwork :
- l'univers de prédilection est la ville de Londres, notamment avec son univers de smog (proche du steam), et Big Ben. Ou bien encore Paris, avec sa tour Eiffel, et l'absinthe pour boisson.
- la révolution industrielle va prendre un virage différent que celui que nous avons eu (uchronie).
Ici, les machines folles de Jules Vernes ou Robida, les savants fous, les zeppelins, voir les châteaux dans le ciel, vont prendre l'ascendant.
- Les mécanismes d'horlogerie deviennent symboliques du steampunk, et sont partie intégrante de "l'esthétique steampunk".
- l'esthétique steampunk mêle donc des mécanismes d'horlogerie à des chapeaux haut de forme, des tenues victoriennes, des gilets, des monocles, etc ... et des inventions de savants fous (fioles et cornues futuristes, etc ...). C'est un courant esthétique très créatif, baroque et futuriste à la fois.
- Patchwork aussi de
personnage célèbres historique ET de fiction qui peuvent se côtoyer (ce qui est déjà une originalité en soit). En effet dans de nombreux univers de fiction steampunk, les personnages célèbres historiques cohabitent avec les personnages célèbres imaginaires.
Sherlock Holmes, Le Capitaine Nemo, Dr Jekill & Mister Hyde, ou Arsène Lupin, peuvent donc croiser Jack l'Eventreur, Houdini, Jules Verne et Conan Doyle.
- Pour rebondir sur Conan Doyle, qui croyait aux fées, une branche du steampunk accepte la magie et le monde du merveilleux. Elle fait le postulat que la magie des Elfes et des fées est mise en danger par la révolution industrielle, les machines, et la vapeur. C'est l'histoire d'Arcanum (cf + bas). La magie subsiste encore dans ce courant du steampunk, car le progrès s'y est figé, alors que nos révolutions industrielles successives l'ont achevée dans notre monde réel.
- c'est aussi un courant musical mais qui a du mal à se définir. Disons qu'il utilise souvent des instruments de musique à l'ancienne, non électrifiés, pour essayer quand même de produire un musique futuriste et rétro en même temps. Une sorte de world musique ou fusion avant l'heure, mais avec des instruments vieillots.
Pour y voir plus clair :
- un jeu vidéo complètement steampunk en 2001: Arcanum
- un comics : la Légende des Gentlemen Extraordinaires (un grand classique à lire, le film qui en a été honteusement tiré ne doit pas vous faire mauvaise impression).