Un bon vieux péplum réalisé par un homme qui ne les aimait guère pourtant, un certain Sergio Leone dont c'est le premier film.
Si ce dernier reprend les poncifs du genre et nous offre son lot de grecs en jupettes et sandales et de jeunes beautés en robe du soir néo-classiques, il dénote néanmoins sur certains points. Le héros n'est ni Hercule ni Musclor, c'est un beau gosse au physique "normal", tendance bellâtre il est vrai. Mais on n'est pas dans le héros mythique bardé de muscles et invincible. Pas de grandes batailles d'anthologie, on est plus dans les intrigues de cour et les rivalités politiques, ambiance plus feutrée sur coussins de soie et fond de Méditerrannée de carte postale.
Enfin, le véritable héros du film, c'est bien le fameux colosse que Sergio Leone transforme en véritable machine de guerre : enjambant l'entrée du port, le colosse tient entre ses mains une coupe emplie de feu qui s'ouvre pour laisser tomber un déluge de flammes sur le navire qui passe en-dessous. On suit le héros à l'intérieur de la statue, encombré d'engrenages et de toute une machinerie inattendue. On a même droit à un combat vertigineux au sommet de la statue.
L'histoire ? Thar gouverne en tyran l'île de Rhodes, dont l'unique ouverture du port est gardée par une statue colossale. Il décide de couper les routes maritimes aux grecs avec lesquels il est en conflit. Parmi le peuple, la résistance s'organise. Darios, un général grec venu visiter son oncle, l'architecte qui a conçu la statue géante sympathise avec les résistants... Tout ce beau monde devra subir un violent séisme final qui viendra mettre tout le monde d'accord.
Tourné en 1961 avec des moyens conséquents, le film a connu un énorme succès qui permettra à Leone de marquer des points pour la suite de sa carrière.
J'aime beaucoup ce péplum. S'il obéit aux clichés du genre avec les colonnes en carton-pâte et les sandalettes, il s'en démarque également avec son héros assez banal qui semble plus subir les évènements qu'autre chose et surtout le fameux colosse, véritable héros du film donc, et qui finit par s'effondrer dans la mer. Loin des
Ben-Hur et
Cléopâtre surchargés de figurants et de scènes grandioses, un péplum atypique et différent à ne pas rater.